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Résumé Le Provencal

du 19 septembre 1976

UN MATCH NUL ENCOURAGEANT

L'O.M. aurait pu gagner à TROYES (0-0)

TROYES - Après avoir vu jouer, mercredi dernier, une équipe anglaise de Division II, au demeurant mal classée, on peut se demander dans quelle division serait classé le match auquel nous avons assisté, hier soir à Troyes, par les journalistes, paraît-il remarquables, de Londres ou de Southampton ?

En 3e ou en 4e Division vraisemblablement.

Étant donné que nous sommes en France et qui faut se contenter de ce qu'on a, cette remarque préliminaire n'enlève rien à la performance de l'O.M.

Avec une équipe très jeune, très technique et ne pouvant trouver son salut que dans un football de mouvements, l'O.M. a pris régulièrement et presque constamment le dessus sur un adversaire qui, par opposition, parut lourd et maladroit.

On se demandera alors, en de pareilles conditions, pourquoi l'O.M. ne l'a pas emporté.

Pour deux raisons très simples :

1.) Manque de puissance dans les derniers mouvements offensifs.

2.) Manque de chance aussi ou maladresse, car les olympirn, et plus particulièrement Alonsoà deux reprises, manquèrent des buts apparemment faciles.

Mais enfin, après quatre déroutes consécutives en déplacement, il faut considérer ce premier point pris à l'extérieur comme très encourageant.

La plus jeune équipe de l'O.M. a montré parfois un visage très séduisant.

Enfin nous avons vu une équipe olympienne jouant fort bien au football.

Ce qui nous change un peu de tout ce que nous avons pu noter précédemment.

Encore que Alonso n'ait pas fait un match inoubliable, des jeunes tels Florès, Zlataric et Albaladejo imprimèrent au match une vitesse d'action assez remarquable.

C'est précisément cette vitesse et cette jeunesse qui génère considérablement l'équipe de Troyes.

Il faut considérer, en effet, que cette dernière est sans doute l'une des plus vieilles de France.

La jeunesse ayant pour elle l'avenir, on supposera aisément que José Arribas va conserver cette formation pour les matches à venir.

Si, hier soir, il y eut encore beaucoup d'imperfections, l'avenir lui appartient. À notre avis, il faut continuer dans cette voie.

UNE PREMIÈRE MI-TEMPS

PRESQUE BLANCHE

A la mi-temps, c'était bien simple : Formici n'avait eu qu'un vrai tir à arrêter, et Migeon avec contrôlé sans peine le seul tir troyen de cette première période. Autant dire que, malgré le très beau temps, la poudre était mouillée des deux côtés.

L'O.M., devant une équipe semblant jouer pour lui faire plaisir, c'est-à-dire au pas, aurait dû prendre l'avantage avec moins de timidité offensive et surtout une puissance de tir supérieure.

Ayant eu suffisamment de ballon pour pouvoir développer son jeu, un jeu ne pouvant être fait que de finesse et de technique, l'O.M. a sans doute laissé passer sa première chance de l'emporter en beauté. D'autant plus que la défense troyenne fit cadeau de deux balles de but aux Olympiens : une à Florès qui fut surpris, l'autre à Alonso dont le tir très mou passa nettement à côté.

Sur cette première mi-temps aucun reproche à adresser à la défense, dont la tâche fut, il est vrai, facilitée par le manque de punch et de classe de l'attaque troyenne.

Bon début de match de Florès, auteur des seuls tirs dignes de ce nom de son équipe, et qui fut aussi excellent dans les remises.

Inversement, Alonso, il est vra, très sévèrement marqué, s'était montré moins à son avantage qu'à Southampton. Il avait raté plusieurs passes, ce qui est inhabituel chez lui, et il parut également manquer de force de pénétration.

L'O.M. ATTAQUE

MAIS NE MARQUE PAS.

En deuxième mi-temps, jusqu'à quinze minutes de la fin, le scénario fut à peu près le même. L'O.M. faisait intelligemment et habilement circuler le ballon, domina presque constamment, se créant plusieurs occasions de buts.

Mais, au début de cette mi-temps, Alonso, seul dans la surface de réparation, balle au pied, voulu passer à ses partenaires au lieu de tirer et ainsi fut ratée la plus belle occasion de but olympienne de toute la partie.

En fin de match, le noir Diallo, que l'on n'avait pas vu jusqu'ici, se fâcha et failli faire pencher la balance.

Ce n'est qu'en fin de partie que Migeon, sur un tir de Dumas d'abord, et un de Diallo ensuite, réussit deux arrêts dignes d'un gardien de classe.

En définitive, ce match nul à satisfait les Troyens constamment dominés. Quant à l'O.M., qui aurait du l'emporter, il se contentera tout de même de ce petit point pris à l'extérieur en pensant qu'il faut un commencement à tout.

Maurice FABREGUETTE

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C'est toujours ça de pris...

Une rencontre qui n'a jamais atteint les sommets. Un adversaire troyen qui n'avait rien de commun avec les Britanniques de Southampton. Mais, au bout du compte, un score positif pour l'O.M. qui lui permet précisément de se mettre à jouer avec la fameuse moyenne anglaise.

Après toutes les péripéties malheureuses de ces derniers temps, c'est bien ce qu'il faudra retenir de cette entrevue avec Troyes. Un rival, répétons-le tout de même pour tempérer un excès d'enthousiasme, qui nous a pour notre part profondément déçu. Ce qui, bien entendu, n'enlève rien au mérite des Olympiens. Il fallait tenter quelque chose, se rassurer d'abord, pour rassurer ses supporters. En un mot redresser la tête. L'O.M. a réussi dans son entreprise, et c'est d'autant plus méritoire qu'une nouvelle défaite aurait pris à Marseille des allures de petite catastrophe.

Oui, dans cette optique, l'O.M. a effectué, hier soir, une fructueuse opération. On sait que José Arribas avait effectué de sensibles modifications au sein de son équipe. Un ensemble qui se singularisait entre autres par son extrême jeunesse, notamment celle de ses attaquants.

Et bien, ces O.M. là a su faire ce qu'il fallait pour terminer le long périple de ses matches à l'extérieur sur une bonne impression. Bien sur, l'O.M. aurait pu, avec un peu plus d'expérience, un peu plus de maturité, battre son rival d'un soir. Ce ne sont pas les occasions qui lui manquèrent. Mais personne n'ignore que l'équipe n'avait guère le loisir de se permettre le moindre risque. Partis lundi dernier, souvent bousculer sur les terrains adverses, les Olympiens ont donc trouvé le moyen de ramener un point à Marseille. Ils n'ont guère marqué de buts hier soir Troyes. Mais ils n'en ont pas encaissé non plus.

Un petit point s'ajoute donc au capital. Ce n'est pas grand-chose, mais, ayons l'objectivité de le reconnaître, c'est toujours ça de pris...

Jean FERRARA

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Les réponses aux questions que vous vous posez

TOUT D'ABORD LA QUESTION D'ACTUALITÉ : "ALORS ALONSO ?"

A quelques jours des débuts officiels à Marseille du jeune et brillant Argentin, contre Bastia, nous avons la certitude que la première et seule question posée par les supporters olympiens va être : "Alors Alonso ?"

Notre impression est que le brillant Norberto attend de se trouver sur une pelouse du stade vélodrome pour nous faire admirer toutes les facettes de son talent.

Hier, comme Valenciennes, comme à Southampton, nous avons suivi, durant toute la rencontre avec diligence et vigilance. Première impression : il s'agit indiscutablement d'un artiste du football et d'un joueur très collectif. Comme c'est le cas de tous les grands joueurs, il semble être né avec un ballon collé à son pied. Ce qui revient à dire que tous les gestes essentiels du football ne lui posent aucun problème.

Il voit nettement et rapidement le jeu, et ses passes, tant en arrière qu'en avant, trouve la plupart du temps un partenaire bien placé.

Cependant, hier soir, il y eut quelques bavures dans son jeu. Il rata un certain nombre de passes et il se fit souvent prendre le ballon par adversaire.

En première mi-temps, cela faillit même coûter un but à l'O.M.

Mais il ne s'agit là que de quelques petites erreurs.

Le reste du temps, sans cependant jouer en grand patron, Alonso se montra très utile à sa nouvelle équipe. Mais il y a deux points très importants qui n'ont pas encore été éclaircis. On pouvait déjà deviner que Norberto n'était pas un grand joueur de tête, et qu'il n'était pas fait pour la récupération du ballon, comme la plupart des grands attaquants d'ailleurs. Ce que nous n'avons pas encore vu est sa puissance de frappe et sa vitesse de démarrage. Tous ces dribbles furent exécutés dans le sens de la largeur. On ne le vit jamais partir comme Paulo Cézar, par exemple, en ligne droite, perforant ainsi la défense de l'adversaire. Quant à ses tirs, nous attendons encore de les voir pour les juger. En première mi-temps, un mauvais renvoi de défenseur de Troyes lui donna la balle au milieu de la surface de réparation. Il frappa très mollement et à côté. Il voulut, toujours en première mi-temps, tirer un coup franc et il ne réussit qu'à expédier le ballon, ras de terre, dans le mur de l'adversaire.

En deuxième mi-temps, il se trouva seul, balle au pied, en pleine surface de réparation, sur le point de penalty. On attendait un tir fulgurant et ce fut une passe vers la droite. On peut penser toutefois qu'Alonso, il a d'ailleurs prouvé en Argentine, peut-être un buteur de réserve. Cependant nous attendons de voir pour savoir.

Résumons-nous donc pour conclure : Norberto Alonso est un footballeur de classe, la chose est évidente, sur ce que nous avons vu au cours de trois matches.

Il est avant tout un remarquable passeur de balle, capable de jouer brillamment par déviation et de réussir d'excellente une-deux, à condition qu'un partenaire réponde à son attente.

Dans ces conditions, on peut aisément supposer qu'avec le temps il s'entendra parfaitement avec des joueurs comme florès, Emon et Albaladejo.

Mais nous ne pouvons en dire plus pour l'instant.

Contrairement à Paulo Cézar, il n'a pas de ces percées fulgurantes en ligne droite capables de désarticuler complètement une défense.

Toutefois, pour vraiment en juger, il faut encore attendre car il s'agit d'un joueur très jeune, qui vient à peine d'arriver en France, et qui semblent surpris par la rudesse du football français.

M.F.

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On retrouve le sourire

C'est vrai que les joueurs marseillais, pour une fois qui n'était pas coutume ces derniers temps, avaient retrouvé, hier soir, des visages beaucoup plus détendus. Comme le président Meric, qui ne cachait pas sa satisfaction à la fin de la rencontre :

"Cette fois, nous a dit le président, je n'ai absolument rien à reprocher aux joueurs. Chacun s'est battu en donnant sur le terrain le meilleur de lui-même. J'estime même qu'avec un peu plus de réussite nous aurions pu enlever la victoire. Mais, enfin, ne nous plaignons pas, nous obtenons notre premier point à l'extérieur. Ce sera peut-être le point de départ d'une remontée spectaculaire".

ARRIBAS : "IL NOUS A

MANQUÉ UN PETIT RIEN"

José Arribas, lui aussi satisfait comme on peut se l'imaginer, était toutefois un peu plus nuancé dans ses propos.

"Oui, O.M. ce soir, a déclaré l'entraîneur, a montré un bien meilleur visage. Pour la première fois sans doute l'équipe a su garder la direction des opérations dans un match à l'extérieur. Et ce d'un bout à l'autre de la rencontre. Je ferai cependant un petit reproche à l'ensemble : celui de n'avoir pas su accélérer, changer de rythme au moment ou nous tenions la victoire. Il me semble qu'avec un petit coup de rien supplémentaire nous aurions pu forcer le résultat. Mais, enfin, n'ayons pas l'air de faire la fine bouche. Par rapport à ce que nous avons vu dans un passé récent, l'équipe est apparue en net progrès. Croyez-moi sur parole, je n'en demandais pas davantage".

MARIUS TRÉSOR : "UNE

PETITE CONSOLATION"

Voyons maintenant l'opinion des joueurs, à commencer par Hervé Florès qui s'était bien comporté dans son rôle de chef d'attaque :

"Je pense, nous a dit le jeune joueur, qu'il y a tout lieu d'être satisfait. Ce point obtenu à Troyes nous a fait un peu oublier nos contreperformances de Valenciennes et de Laval, pour ne rester que dans le championnat français. Nous avons su conserver le ballon, et en ce qui concerne les attaquants, je crois, pour une fois, que nous avons pu alléger la tâche de notre milieu de terrain.

"En un mot, nous avons tous joués groupés, et les onze joueurs ont donné le meilleur d'eux-mêmes. J'ai souvent tendance à me relâcher en fin de partie. Mais, ce soir, j'ai puisé dans mes ressources pour ne pas abandonner mes camarades. Ainsi je termine ce match très fatigué mais également avec une joie que je pense légitime."

Albaladejo, de son côté, estimait que le résultat était tout à fait logique.

"Nous avons beaucoup mieux joué que nos adversaires. J'estime même que nous méritions la victoire. Mais enfin, nous ramenons un point, ce n'est déjà pas si mal."

Victor Zvunka, au sortir de la douche, était rayonnant.

"Eh bien, vous voyez que tout arrive nous dit le stoppeur olympien, pour la première fois, notre défense n'a encaissé aucun but à l'extérieur. Voilà de quoi nous redonner le sourire."

Puis, faisant allusion à Alonso, Victor ajouta :

"J'étais persuadé que Norberto était un grand joueur. Sa façon de procéder et de garder le ballon nous a été bigrement utile."

L'argentin, lui, n'avait pas attendu bien longtemps pour faire soigner ses blessures. Car il faut vous dire qu'une fois encore il n'avait pas été épargné.

"Décidément, devait-il nous déclarait par l'intermédiaire de son camarade Noguès, il est bien difficile de garder le ballon sur une pelouse française. Qu'est-ce qu'on peut prendre comme coups au cours d'une rencontre".

Le mot de la fin un Marius Trésor :

"Enfin, une petite consolation, devait déclarer le capitaine. Ce soir il n'y a absolument rien à reprocher à personne. Tous les joueurs se sont battus en vrais professionnels. C'est certainement cet état d'esprit qui nous a valu d'obtenir ce premier point à l'extérieur".

On le voit, l'O.M. a pu retrouver une belle petite lueur d'espoir. Espérons que l'équipe ne s'arrête pas en si bon chemin.

J.F.

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DEFOLIN : "Une équipe marseillaise

à son avantage"

Dans le camp troyen, c'était évidemment la déception. Mais Jean-Louis Hodoul, l'ancien Olympien, estimait que l'O.M. n'avait pas volé son point du match nul.

"L'O.M., nous a-t-il dit, a très bien joué pour un match extérieur. Certes, notre équipe n'était pas très en forme ce soir, mais je trouve pour ma part que mon ancienne équipe s'est montrée à son avantage". Même réaction pour l'entraîneur cette colère.

"Je suis certainement déçu, nous a dit le responsable, car Troyes, ce soir, ne pas joué le match que j'attendais. Je doute même que nous nous en sortions à très bon compte. L'O.M. m'a surpris par son jeu collectif plus au point que par le passé. Je suis persuadé que cette équipe-là, après encore quelques matches de mise au point, sera dangereuse pour les meilleurs".

Un avis autorisé qui va certainement faire plaisir aux supporters de l'O.M.

J.F.

 

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