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Résumé Le Provencal

du 21 novembre 1976

 

UNE VICTOIRE QUI VIENT A POINT !

 

Les Marseillais menant 3 à 0 ont failli

se faire rejoindre sur des erreurs de défense

NIMES - Les traditions se perdent. Naguère lorsque l'O.M. s'en aller jouer à Jean Bouin, il s'en revenait en général la tête basse. Les Skoblar, Magnusson, et autres Paulo Cézar, en savent quelque chose. À croire que les temps ont changé.

Après la victoire surprise de l'an passé (1 but de Ropero), voilà que les Marseillais ont signé hier soir une victoire que personne n'attendait véritablement. Il fallait en effet, être résolument optimiste pour espérer un succès olympien.

D'abord parce que les "Crocodiles" rêvaient de revanche, ensuite parce que le onze de José Arribas était privé entre autres de son trio argentin Yazalde, Alonso, Noguès, ce qui, on en conviendra n'est pas rien.

Pourtant, le résultat est là : O.M. 3 - Nîmes 2.

Et le plus drôle de l'histoire, ou plutôt le plus réconfortant, et que cette victoire, les Olympiens l'on cent fois méritée et qu'elle ne doit rien à un heureux concours de circonstances.

LE RÔLE DES JEUNES

A peine peut-on souligner la faiblesse nîmoise, notamment du côté de sa défense, ce qui, en tout état de cause ne saurait être reproché aux Phocéens. Pour le reste, il faut l'écrire, si l'O.M. a gagné, c'est parce qu'il a su, pratiquement de la première à la dernière minute, confectionner le meilleur football et aussi parce que tous les joueurs sans exception ont su se battre avec une rare détermination.

Il nous plaît de souligner le rôle prépondérant pris par les jeunes Florès et Zlataric, qui ont marqué les trois buts marseillais et qui auraient pu sans la suspension de Noguès, la méforme de Yazalde et la blessure d'Alonso, ne pas se trouver hier soir sur la pelouse du stade Jean Bouin.

En fait, s'il ne convient pas désormais de sombrer dans une béate euphorie, il faut toutefois admettre que ce succès vient au bon moment.

TOUJOURS BIEN PLACÉS

En effet, si l'on considère que Bastiais et Lyonnais se sont neutralisés hier à Gerland, si l'on considère encore que les trois leaders actuels n'ont que cinq points d'avance sur les Marseillais qui ont, eux, deux matches de retard à jouer à domicile, il faut bien admettre que les hommes de Gérard Migeon sont toujours mathématiquement parlant bien placés pour jouer un rôle intéressant dans ce championnat.

De ce match, nous retiendrons particulièrement l'excellente partie de Michel Baulier, de Michel Albaladejo, Hervé Florès et l'opportunisme de Nebo Zlataric qui a été un poison constant aussi bien pour Champ qui le chargeait en première mi-temps que pour Kabile qui était rentré en seconde.

AVENIR EN ROSE

Quoi qu'il en soit, et bien que l'O.M. ait quelque peu souffert dans les dernières minutes pour avoir commis deux bévues, en défense, ce succès enregistré en terre gardoise, laisse bien augurer du proche avenir.

On verra mercredi soir contre Paris-St-Germain, au stade Vélodrome, si les hommes de José Arribas confirment l'assez bonne impression qu'ils ont laissée hier.

André de ROCCA

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Mais ou sont les derbies d'antan

Même s'il n'a aucune commune mesure avec la célèbre "Bonbonera" de Buenos Aires, bien connu de Yazalde et Alonso, on compare souvent le Stade Jean Bouin à une marmite, au propre comme au figuré, tant l'ambiance qui y règne est fréquemment voisine de l'ébullition.

Le moins que l'on puisse dire est que l'on était bien loin de pouvoir établir parer comparaison hier soir : une douche glaciale avait non seulement découragé plusieurs milliers d'aficionados nîmois mai refroidit aussi bien vite l'enthousiasme de ceux qui avaient cru pouvoir la défier impunément.

En fait de marmite, on était plutôt dans une glacière hier soir, aux antipodes de cette de ces derbies colorés d'antan déchaînant des patients sur les terrains comme sur les gradins.

Eussent-ils été enthousiasmes, ces braves Nîmois parmi les braves, que le comportement décevant de leurs représentants, débouchant logiquement sur un but marseillais après guère plus de quart d'heure de jeu, eut tempéré leur ardeur...

Et de la même façon, en seconde période, c'est au moment ou les Gardois sans doute sermonnés par Firoud, étaient en passe de se réconcilier avec leur public, des Zlataric, étrangement seul en pleine surface, les assomma définitivement.

Pour ce qui est de l'ambiance, donc, on attendra à l'an prochain. Et pour le football spectacle aussi, car si l'O.M. a fait le match que l'on était en droit d'attendre de lui, sa victoire pour méritoire et mérité qu'elle ait été, ne doit pas faire oublier l'insigne faiblesse d'une équipe nîmoise au jeu inconsistant et à la défense élastique.

Ce qui n'enlève rien, bien sûr, au mérite de l'O.M. en progrès que nous avons vu hier soir.

Alain PECHERAL

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Les réponses aux questions que vous vous posez

- L'O.M. À PORTER RÉCLAMATION CONTRE DUSSAUD, POURQUOI ?

- Pour une raison bien simple : parce que le jeune Nîmois avait décliné sa sélection dans l'équipe des Espoirs qui a joué, mardi dernier en Italie.

Or, le règlement fédéral stipule qu'un joueur qui ne peut jouer en sélection ne non plus jouer le match en championnat qui suit.

Cette réclamation sera-t-elle prise en considération ?

Sans doute, non car il faut savoir que si Dussaud a été en mesure de jouer, hier, il n'avait, par contre, pas pris part aux autres rencontres de championnat qui avaient précédé le match Italie - France Espoirs.

- LES CONDITIONS MÉTÉOROLOGIQUES ONT-ELLES NUI AU DÉROULEMENT DU MATCH ?

- Il faisait très froid, hier, à Nîmes, et on s'attendait à tout moment à voir sortir un lot d'ours blancs du tunnel reliant les vestiaires au terrain. D'autant dire qu'il faisait un temps à ne pas mettre un footballeur sudiste sur une pelouse.

Heureusement qu'il ne pleuvait pas et, en conséquence, la seule excuse que peuvent évoquer les joueurs, pour leur prestation assez médiocre, tient au fait que le mistral assez violent qui soufflait sur le stade Jean-Bouin, donnait à la balle des trajectoires pour le moins curieuses.

- A-T-ON RETROUVE L'AMBIANCE DES DERBYS D'ANTAN

- Assurément pas. À ceci deux raisons essentielles : la première parce que, nous l'avons déjà dit, il était préférable, hier soir, de rester devant la télévision que d'aller se geler dans un stade.

La seconde est sans doute, la principale, parce que les "onze" nîmois et marseillais ne jouissent pas du prestige que pouvaient avoir leurs prédécesseurs.

En effet, comme le faisait remarquer certains, les deux équipes présentaient l'allure de formation de 3e Division renforcées, de-ci de-là, par quelques joueurs de base. En deux mots, derby ou pas, l'affiche n'était pas suffisamment alléchante pour que le stade Jean Bouin fasse le plein.

- COMMENT EXPLIQUER "LE RETOUR" NÎMOIS ?

- En fait, il n'est pas dû à un fléchissement de l'équipe marseillaise, plutôt à deux fautes de défense. En effet, le premier but nîmois fut consécutif à un tir dévié par le mur marseillais, alors que le second but est à mettre au passif de Migeon, coupage de ne pas s'être méfié des attaquants nîmois

A. de R.

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Le président MERIC :

"Un succès capital"

Beaucoup de monde, bien sûr, dans le vestiaire marseillais, ou régnait une douce chaleur après un froid qui avait assailli tout le monde durant la soirée.

Et une ambiance joyeuse, en sans doute aisément. "On dit souvent d'un match qu'il est capital, commentait le président Meric, mais on le dit souvent à tort. Car, croyez-moi, il était cette fois vital pour nous de gagner ici dans le contexte actuel qui nous a amenés à avoir deux matches de retard.

"Décidément, Jean-Bouin. nous réussit, puisque nous gagnons pour la deuxième fois consécutive ce qui est plutôt rare. On pourra regretter, bien sûr, que nous avons concédé ce coup franc sur la fin qui nous a amenés à connaître des moments difficiles, mais enfin ne boudons pas notre plaisir, d'autant que nous nous sommes imposés ce soir avec une équipe très jeune formée de nombreux éléments issus du club et que nos jeunes attaquants Florès et Zlataric ont été les réalisateurs de la soirée".

José Arribas, lui aussi, revenait en plaisantant sur ce coup franc de Domarski : "Au fond, disait-il, ces trois minutes de peur à la fin du match ont fait tout le piment de la rencontre. Elles nous permettent d'apprécier vraiment les deux points à leur juste mesure. Ces deux points qui nous aident bien parce qu'en cas de défaite nous nous serions retrouvés dans une position bien confortable, même si en raison du retard de notre calendrier, elle n'aurait pas correspondu à quelque chose de réel".

Parlons encore de ce fameux coup franc, François Bracci nous disait : "C'est moi qui ai touché la balle, ce qui a eu pour effet de prendre la "Mige" à contre pied. En fait, il y avait un Nîmois dans le mur qui s'est écarté au dernier moment et la balle est passée juste devant nous deux après avoir ricoché sur ma cuisse. Pour nous c'est un bon résultat ce soir, mais je pense qu'il ne faut pas s'enflammer pour autant. Il faut garder la tête froide, récupérer au mieux et préparer sérieusement le match de mercredi. Car ce que nous avons fait ce soir, Paris-Saint-Germain peut fort bien le réussir à son tour au stade vélodrome. Mais si nous ce savons nous préparer comme il convient je pense qu'il n'y aura pas de problème".

Gérard Migeon lui expliquait comment il avait concédé le deuxième but : "J'ai vu Lozano à quelques mètres de moi, mais je n'ai pas vu Dellamore qui arrivait par derrière. Heureusement que ce but n'a pas eu de conséquences. Quoi qu'il en soit, vous verrez que nous atteindrons la trêve avec un total de points intéressant. Il nous reste désormais six matches à jouer donc quatre au Stade-Vélodrome. Et comme nous n'y avons perdu jusqu'ici qu'un point contre Lens, bien des espoirs nous sont encore permis".

Georges Bereta de son côté, était plein d'admiration pour ces jeunes attaquants.

"Il est rare qu'à l'extérieur une attaque arrive à se montrer aussi brillante et aussi réaliste. Je crois que nos deux ailiers, dans leurs débordements et leurs décrochages, ont posé de sérieux problèmes aux Nîmois, et c'est sans doute cela qui a précipité leur défaite. On peut même dire que Zlataric n'avait rien à envier à Magnusson".

Le mot de la fin précisément nous laisserons aux deux jeunes réalisateurs de la soirée, à Florès qui nous disait : "Cette ligne d'attaque a tout de même un joli coefficient de réussite puisqu'elle en est à 11 buts en quatre matches si je compte bien avec un but contre Southampton, quatre contre Bastia, deux contre Metz et trois ce soir" ; et Zlataric qui déclarait dans une un grand sourire : "J'ai eu une sacrée chance sur le deuxième but d'une part parce que personne ne m'a gêné lorsque j'ai frappé la balle et la de la tête, et d'autre part parce que la balle a ricoché sur le poteau. En tout cas je suis vraiment très heureux car cela fait deux mois que je n'avais plus opéré avec les professionnels.

A.P.

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Kader FIROUD :

"Inadmissible !"

On connaît les colères de Kader Firoud. Certaines sont demeurées célèbres. Et celle qu'il a piquée, hier soir, demeurera sans doute également.

L'entraîneur nîmois était, en effet, absolument furieux après ses hommes : "On n'a pas le droit de prendre des buts comme ceux que nous avons pris ce soir, hurlait-il dans les vestiaires. Une défense digne de ce nom ne laisse pas approcher des adversaires de cette façon. Sur les trois buts que nous avons concédés, il y en a deux qui sont de véritables cadeaux. Orlandini et Sanlaville, en particulier, ont été en dessous de tout. Au fond, ce n'est pas une véritable équipe que je dirige. J'en viens à croire que tous ces jeunes garçons ont cru un peu trop vite que c'était arrivé pour eux. Il va falloir qu'ils redescendent sur terre !

Et, comme quelqu'un lui faisait observer qu'en matière de cadeaux, Gérard Migeon en avait également fait un à Dellamore sur le deuxième but nîmois, il a répliqué : "Cela je n'en ai rien à fiche, c'est le problème de Migeon. Mon problème à moi, c'est que ma défense a joué comme une défense de cadets !"

Et les infortunés joueurs nîmois ont dû en entendre bien d'autres encore, puisqu'après avoir satisfait aux interviews, Firoud a prié les journalistes de sortir, mais a demandé instamment à ses joueurs de rester aux vestiaires pour avoir une explication avec eux...

A.P.

 

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