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Résumé Le Provencal

du 24 janvier 1977

 

O.M. : ENCORE UN POINT PERDU

 L'énergie n'a pas suffi pour battre Valenciennes

Un bon match de deuxième division. Énergie d'abord. Dans le cadre de l'Huveaune, il eût peut-être paru exaltant.

Le Stade Vélodrome n'est malheureusement pas fait pour ce de tels débats. Ces vastes installations, ces dimensions maximales ne supportent pas la médiocrité. Pour faire preuve d'indulgence, accordons tout de même des circonstances atténuantes aux vingt-deux acteurs de ce mini-drame. La pelouse détrempée par la pluie et mise dans un état encore plus mauvais, à cause du match d'ouverture, se prêtait davantage aux erreurs qu'aux exploits.

Mais, la part faite du terrain, il apparut une fois de plus que l'O.M. manquait terriblement de mordant, de vitesse d'exécution dans les phases finales.

En fin de match Coumba, expulsé pour un direct du droit à Yazalde, on put penser que l'O.M., à onze contre dix, sur son terrain, avec un arbitre assez favorable allait arracher la victoire. Il n'en fut rien et si Delachet eut quelques arrêts délicats à effectuer, on ne saurait dire qu'il subit un véritable bombardement. Pas plus que Migeon en tout cas.

L'O.M. vient donc, contre une équipe dont le courage et l'excellente condition physique n'ont pu dissimuler les limites, de perdre un nouveau point à domicile.

La situation s'est ainsi aggravée et désormais il faudra s'accrocher à tout pour éviter la dégringolade.

Car, en fait, sur ce que nous avons vu hier, l'O.M. ne paraît pas mieux armé que la plupart des dernières équipes de première division.

Affaire à suivre, par conséquent, avec beaucoup d'attention.

BERETA : LE MEILLEUR ET LE PIRE

Bereta avait failli être le grand homme de la première mi-temps. Après avoir marqué sur un coup franc indirect d'un beau tir du gauche, il se vit offrir par l'arbitre, par M. Hélies, un cadeau royal : un penalty encore plus discutable que celui sifflé contre l'O.M. huit jours plus tôt à St-Étienne.

On avait déjà écrit 2 à 0, sur les tablettes pour les Olympiens, quand Bereta, ratant complètement son coup de pied (la boue peut-être) tira droit et mollement sur Delachet. Ce fut le tournant de la première mi-temps.

Un peu plus tard, les Valenciennois, ardents et obstinés, allaient être récompensés de leurs généreux efforts à l'occasion de leur 7me corner.

Une nouvelle fois, on ne serait cru à St-Étienne. Migeon se fit prendre le ballon par Jeskoviak et Zaremba, en deuxième position, égalisa de la tête. Sur l'ensemble de la mi-temps, le score de parité n'était pas injuste.

Sur une pelouse patinoire, les deux équipes, dont la bonne volonté ne saurait être mise en doute, avaient fait sensiblement jeu égal.

QUARANTE-CINQ MINUTES POUR RIEN

Si la première mi-temps avait été assez honorable, la deuxième période sombra dans la confusion et les erreurs en tous genres. L'énervement gagnant progressivement les deux équipes n'arrangea rien.

Le sommet de cet énervement se situe à la 75e minute, quand Coumba étendit Yazalde au sol d'un magistral coup de poing. Vendetta sans doute, mais il est certain que ce geste inconsidéré méritait l'expulsion.

La plus grande peur pour l'O.M., ses supporters l'éprouvèrent quand Zaremba bénéficiant d'une série d'erreurs de la défense olympienne, se trouva seul devant Migeon et tira à côté.

Mais Victor Zvunka, un peu plus tard, à la suite de la meilleure action collective de l'O.M., échoua lui aussi dans des conditions presque aussi favorables.

Le dernier quart d'heure, à onze contre dix, ressembla par ses nombreuses mêlées, ses chutes et ses irrégularités, à un mauvais match de rugby.

ALONSO S'EST BATTU

Valenciennes, comme on s'y attendait, a présenté un ensemble homogène, à l'esprit de corps très élevé, mais de valeur simplement moyenne.

Dans ces conditions très difficiles, Six montra quelques facettes de son talent.

Pour ce qui est des autres, la citation ne peut être que collective, avec tout de même une mention au Marseillais Delachet.

À l'O.M., si Migeon a été bousculé sur le but de Valenciennes, il faut bien dire que ce sont généralement les gardiens qui bousculent les attaquants sur les corners.

La défense, très gênée par l'état du terrain, a souvent cafouillé de façon fort dangereuse.

Au milieu du terrain, dans la mesure où il ne lui est pas demandé de défendre, Alonso fut le grand satisfaisant. On peut lui reprocher de ralentir le jeu et de manquer absolument de puissance dans ses tirs, mais enfin il s'est battu, il s'est accroché et les meilleures actions techniques de l'O.M. peuvent être portées à son actif.

N'en faisons pas Jésus-Christ tout de même !

En attaque, ce fut un nouveau fiasco Yazalde, le plus dangereux pour Valenciennes, bien entendu étant Emon. Mais lui aussi ne doit pas être comparé à un dieu du football.

Bref, en attendant des temps meilleurs, il faut se contenter de ce que l'on a.

Maurice FABREGUETTES

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D'où viendra le salut ?

Aïe, aïe, aïe... Ne commence-t-il pas à devenir inquiétant cet O.M. qui ne parvient plus à gagner ?

Inquiétude et tristesse sont en fait les deux adjectifs qui nous viennent sous la plume, au moment de livrer notre sentiment.

Tristesse d'un temps maussade, tristesse une partie sans grand relief, et enfin tristesse d'un résultat peut-être marquait au coin par une sorte d'injustice, mais qui n'en oblige par moins l'équipe marseillaise à concéder un nouveau point sur son terrain.

Oui, triste après midi pour cette formation, décidément poursuivit par tout un ensemble d'éléments contraires. Nous n'en voulons pour preuve que le tir de Emon sur le poteau, et ensuite le penalty manqué par Bereta, pourtant auteur d'un remarquable but sur coup-franc.

L'O.M. à quelques centimètres près, avait la place de gagner ce match, sans rémission, dans les toutes premières minutes. Le sort, une fois de plus, en a décidé autrement.

Voilà tout ce que l'on peut dire sur cette rencontre de mal classés, au terme de laquelle l'O.M., ses dirigeants, ses supporters, seront toujours étreints par ce doute terrible, le spectre de la Deuxième Division, que l'on distingue de plus en plus, après avoir haussé les épaules lors de ses premières apparitions, que personne, il faut bien l'admettre, ne prenait au sérieux...

Et pourtant ! Comme nous le disions après Saint-Étienne, quand plus rien ne veut tourner rond, quand plus rien ne réussit, il faut, tout en restant lucide, se persuader du danger qui nous menace.

L'O.M., ce match vient de le confirmer, est une équipe malade. Car enfin, ne pouvoir battre un adversaire comme Valenciennes et pour le moins le symptôme d'une carence dont on craint qu'elle ne devienne chronique.

Et puis le sort que nous évoquons plus haut est à ce point ironique, que Norberto Alonso a justement choisi ce match et sa maigre assistance pour montrer enfin quelques facettes de son vrai talent.

Avec Emon, Victor Zvunka, l'Argentin fut le plus en vue des joueurs marseillais.

Cela, malheureusement, ne change rien à l'affaire.

L'horizon olympien devient de plus en plus sombre. Et samedi prochain, il faudra aller à Metz.

L'O.M. parviendra-t-il à conserver sa place parmi l'élite ?

Peut-être. Mais désormais on est en droit de se demander d'où pourra bien venir le salut.

Jean FERRARA

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Les réponses aux questions que vous vous posez

APRÈS CE NOUVEAU POINT PERDU À DOMICILE, ON S'INTERROGERA BIEN SÛR SUR L'AVENIR DE L'O.M. ?

Il est certain que ce nouveau point concédé à Valenciennes, en l'occurrence un adversaire direct, puisque lui aussi mal placé ne fait rien pour arranger les affaires marseillaises, déjà bien précaires avant la rencontre. Quand une équipe s'enfonce ainsi dans les profondeurs du classement, il n'est plus temps, à notre avis, de faire preuve d'un optimisme béat. On sait que les Marseillais devront se rendre à Metz, samedi prochain. Dans le cas d'une nouvelle défaite, qui s'inscrirait hélas dans le domaine des choses probables, il faudrait alors s'inquiéter, et de façon sérieuse.

Est-il besoin de rappeler que l'O.M. n'a plus gagné un seul match depuis le 28 novembre. C'est un bilan qui prouve, si besoin était, que le péril est bien dans la demeure.

QUE DIRE SUR LA PARTIE JOUÉE PAR ALONSO ?

- Eh bien, paradoxalement, alors que la pelouse était détrempée par une pluie battante, l'Argentin a effectué, hier après-midi, un de ses meilleurs matches depuis qu'il est sous le maillot marseillais. Nous l'avons retrouvé pour notre part très combatif, sachant de plus maîtriser le ballon sur cette pelouse gluante, et adresser, le plus souvent avec bonheur, de longues ouvertures qui dénotent un sens évident de l'organisation. Bref, Alonso s'est quelque peu racheté devant ses supporters. Le seul ennui, pour lui, c'est que l'assistance du Stade-Vélodrome n'a pas atteint hier les 7.000 spectateurs. Mais enfin, cela est un détail, en ne considérant que le seul problème sportif. Peut-être que le grand Alonso permettra à l'O.M. de se sortir de cette mauvaise passe. C'est en tout cas ce qu'on peut lui souhaiter de mieux en pareille circonstance.

POURQUOI L'ARBITRE A-T-IL EXPULSÉ COUMBA ?

- C'est en effet un incident de jeu assez peu ordinaire qui s'est passé hier après-midi au Stade Vélodrome. Alors que le ballon était de l'autre bout du terrain, on vit soudain Yazalde se tordre de douleur au beau milieu de la défense valenciennoise. Arbitre tout étonné, se demander, ce qu'il venait d'arriver à l'avant-centre olympien quand le délégué du match, d'une voix catégorique, lui affirma que Yazalde avait reçu un coup de tête de la part de Coumba. M. Hélies n'hésita pas une seconde pour sortir alors son carton rouge et expulsé le brun défenseur nordiste, qui se permit, soit dit en passant, le même geste que Keita avait adressé en son temps au président Rocher. Même le doux Jean-Pierre Destrumelle se mit en colère, avec tous ses joueurs valenciennois. Signalons qu'aux vestiaires, Coumba nous a affirmé qui n'avait jamais porté un coup défendu à son adversaire, ajoutant même : "Depuis six ans que je joue au football, je n'avais jamais reçu un avertissement.

J.F.

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José Arribas :

"Une satisfaction tout de même, Alonso"

La plupart des joueurs s'étant réfugiés sous la douche et la cohorte de flatteurs ayant préféré s'abstenir, le vestiaire olympien avait hier des allures de désert, qu'aucun son ne venait troubler...

Pas même le président Meric qui, ainsi qu'il en a prit l'habitude depuis quelque temps, se refusait à toute déclaration.

La mine dépitée, José Arribas répondait donc tout seul aux questions des journalistes :

"Sans vouloir chercher d'excuses, avançait-t-il, il faut bien reconnaître que le terrain gras et glissant nous a énormément gênés, beaucoup plus que les Valenciennois qui, d'une part, sont habitués à jouer dans des conditions semblables et qui d'autre part, n'avait pas, comme nous, à faire le jeu.

"Nous n'avons donc pas fait un grand match. Et à cela est venu s'ajouter une certaine malchance dont nous serions bien passés.

"Notre équipe aujourd'hui à prouver qu'elle était vaillante, qu'elle ne rechignait pas au travail puisqu'elle à mieux terminé qu'elle n'avait commencée.

"Mais elle a aussi démontré ses lacunes : nous avons encore beaucoup de pain sur la planche. Il est vrai que les joueurs ont abordé ce match extrêmement contractés, ce qui a nui à leur rendement.

"Notre ligne d'attaque, aujourd'hui encore, ne s'est pas montrée assez mobile. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir recherché une bonne solution, puisque plusieurs modifications avaient été apportées. Deux satisfactions tout de même, malgré ce point perdu assez injustement : le bon retour de Florès en 3e division et surtout le grand match d'Alonso qui peut nous laisser espérer des lendemains meilleurs".

Comme les Valenciennois, Gérard Migeon pestait après l'arbitre mais pour des motifs différents, bien entendu :

"Le but égalisateur n'était pas valable, expliquait-il, car Neubert m'a violemment chargé en l'air, ce qui m'a fait relâcher le ballon que Zaremba n'a plus qu'à pousser au fond des filets. Le juge de touche qui était juste derrière le but (puisqu'il s'agissait d'un corner) a vu la faute et agité son drapeau sans que M. Hélies ne réagisse.

"J'ai couru au centre du terrain lui demander de consulter le juge de touche. Mais il m'a répondu : "C'est moi le patron..."

Georges Bereta était lui aussi très déçu, d'autant que le penalty de la 21e minute pesait finalement lourd dans la balance.

"Je voulais le tirer différemment, regrettait-il, mais Delachet a bougé et j'ai eu le tort de changer de côté au dernier moment".

"Il y a eu en fait deux tournants dans ce match, estimait de son côté François Bracci : "Le penalty puis le tir d'Albert qui aurait du aller au fond.

"Il était très difficile aujourd'hui de poser le jeu, le match s'est joué à l'énergie, un peu comme une rencontre de coupe.

"Mais je crois que c'est avant tout par manque de chance que nous perdons dont ce nouveau point".

Le mot de la fin à Yazalde qui en désignant sa pommette, répétait : "Il m'a frappé. Et je ne sais même pas pourquoi..."

Alain PECHERAL

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Jean-Pierre Destrumelle en colère

Réputé pour son flegme imperturbable, Jean-Pierre Destrumelle était méconnaissable après la rencontre.

"Je n'ai jamais vu une chose pareille, fulminait-t-il. Qu'un arbitre expulse un joueur sur intervention du délégué, cela se conçoit, mais encore faudrait-il que le délégué en question ait vu l'intégralité des faits.

Or il n'a vu, en l'occurrence, que le geste de Coumba, ignorant celui de Yazalde, lequel s'est de plus livré à un simulacre de K.O.

Je connais bien Coumba, qui est un joueur loyal. Il n'a fait que répondre à Yazalde et d'une façon pas bien méchante qui ne méritait pas une pareille sanction, surtout à sens unique.

Cet incident est devenu presque gâcher notre plaisir d'empocher un point à l'extérieur..."

Quant à Coumba, n'était pas moins en colère :

"Yazalde m'a donné un coup de coude, expliquait-il, et je le lui ai rendu. Seulement j'ai eu le tort, après cela, de faire semblant de donner un coup de poing et il s'est écroulé.

Pourtant, je vous assure que je n'ai pas donné ce coup de poing. Ce n'est pas mon genre : depuis six ans que je suis en France, je n'ai jamais été suspendu.

Contenu de la tournure prise par les événements, j'aurais finalement mieux fait de le lui donner pour de bon.

Car alors, croyez-moi, il ne se serait pas relevé aussi vite..."

Paroles pour le moins imprudentes tout de même de la part du Guyanais qui, après les deux spectaculaires "bras d'honneur" dont il gratifia le public en quittant le terrain, risque d'être lourdement sanctionné par la commission de discipline.

Pour clore ce chapitre "coups de poing", précisons la position de M. Hernandez, le délégué de Lyon : "J'ai vu Coumba frapper Yazalde et j'ai aussitôt prévenu le juge de touche qui est intervenu auprès de M. Hélies".

Il faut au moins déjà un tel incident s'était produit à Lyon précisément au cours d'un O.L. - O.M. et c'est Mariot qui, sur intervention du délégué M. Dole, avait dû regagner les vestiaires.

A.P.

 

 

 

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