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Résumé Le Provencal

du 19 février 1977

 

L'IMPORTANT ETAIT DE GAGNER !

 L'O.M. moins médiocre que TROYES (2-0)

Nous vous le disions bien, il ne faut pas trop s'inquiéter pour l'O.M., du moins en ce qui concerne son éventuelle chute en Deuxième Division.

Il y a heureusement Troyes et l'on voit mal quel miracle pourrait empêcher cette infortunée équipe de faire le troisième avec Rennes et Lille. Mais quel match !

Sous l'étiquette de la Première Division, il est exceptionnel de voir plus mal. Un festival de loupés, de mauvais contrôles, de passes à l'adversaire et d'irrégularités en tous genres.

Une seule excuse, les deux équipes étaient excessivement contractées par l'importance de l'enjeu, ce qui explique en partie l'indigence du jeu.

Enfin, ne soyons pas plus royalistes que le roi. L'O.M. a pris les deux points dont il avait le plus urgent besoin.

Qu'il se maintienne en Première Division et l'on verra ce qu'il y a à faire pour préparer la prochaine saison dans des conditions un peu moins inconfortables.

ZLATARIC, NOGUÈS : UN BUT DE RÊVE.

Au cours d'une première mi-temps où le pousse-ballon avait été élevé à la hauteur d'une institution, un but de rêve.

Centre lifté de Zlataric à partir de la droite. Plongeon et coup de tête en plein vol de Noguès. La chose n'est pas surprenante. Zlataric et Noguès, les deux "foufous" de l'équipe, font tout à la plus grande vitesse. Quand ça ne marche pas, c'est un désastre, mais quand ça marche, c'est une catastrophe pour l'adversaire.

Reine des batailles sportives, la vitesse est aussi et surtout celle de l'offensive en football.

Ce fut un seul morceau de roi de cette mi-temps disputée entre deux équipes extrêmement nerveuses.

On ajoutera pour la petite histoire qu'en début de partie un tir de Tota était venu percuter le poteau de l'O.M. Cette seule action dangereuse offensive de Troyes avait été la conséquence d'une série d'erreurs olympiennes.

On ne savait pas encore qu'il n'y aurait aucun autre tir dans la direction de la cage de Charrier de toute la partie.

L'ENVOLÉE DE BRACCI

La deuxième mi-temps fut franchement irrespirable. Le jeu se détériora de plus en plus, et arbitre dut sortir trois fois le carton jaune pour Diallo, Victor Zvunka et le Martinez de Troyes.

Au coeur d'une agression caractérisée sur Fernandez, Diallo aurait pu mériter le carton rouge. Il est vrai que lui-même avait reçu pas mal de coups depuis le commencement de la partie. Mais le temps passé, et bien que Charrier ait touché son premier ballon à la 65e minute - en reprenant tranquillement au bond une balle - on pouvait se faire quelques inquiétudes pour l'O.M.

Il aurait suffi alors, comme ce fut le cas dimanche à La Paillade, d'un quelconque tir, même du pointu, d'une passe ratée ou d'une quelconque action plus ou moins offensive, pour voir Troyes égaliser. Le public ne fut libéré qu'à dix minutes de la fin. Alors que les Troyens se trouvaient presque tous dans le camp de l'O.M., le grand Bracci réussit à partir en contre-attaque, et au bout de sa course, il passa calmement et intelligemment le ballon à Zlataric, lequel n'eut plus qu'à le pousser dans la cage.

C'était la fin heureuse, mais les spectateurs avaient souffert pendant 90 minutes. Pour deux raisons principales : 1) pour l'heure O.M. ; 2) à cause de la mauvaise qualité du spectacle.

L'O.M. EST ENCORE À REVOIR

Après cette victoire, tout à fait méritée, on se gardera de chanter les louanges de l'O.M. L'équipe que nous avons vue hier soir n'a pas mieux joué que toutes celles qui, depuis le mois de décembre, se font battre ici ou là. Il y a encore beaucoup de choses à revoir, et le simple remplacement de José Arribas par Jules Zvunka ne peut encore être qualifié de choc psychologique.

Il est bien évident que sans changement d'entraîneur, l'O.M. aurait sans doute gagné cette rencontre. On avait avait beaucoup parlé du retour de Charrier ; il faudra attendre les canonniers corses de Bastia pour le juger. Hier, il n'eut pas un seul tir à arrêter ; à peine deux ou trois interventions et des ramassages plus ou moins réussis de balles sur des passes de ses partenaires.

Quant au jeune Martinez, qui redébutait lui aussi, il se montra extrêmement timide. Sans doute pour s'imposer à un nouveau dans la Première division faudra-t-il le voir entrer un peu plus crânement dans le vif du sujet.

En définitive, bien qu'ils aient commis un nombre considérable d'erreurs, les deux joueurs les plus importants de cette rencontre pour l'O.M. ont été Zlataric et Noguès, car eux seuls apportent à l'équipe dans ses mouvements offensifs une indispensable accélération.

Avec eux, le meilleur Olympien aura été encore une fois le grand Bracci

Maurice FABREGUETTES

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Jules ZVUNKA :

pourvu que ça dure...

On lui a retrouvé ce visage quelque peu crispé qu'il avait la saison dernière à la veille de chaque rencontre ou presque. En reprenant du service Jules Zvunka a refait connaissance avec les soucis. À croire que le métier d'entraîneur ne doit finalement pas être une sinécure.

À la fin du match, dans un vestiaire soudain surpeuplé (on avait perdu l'habitude) le 2 à 0 lui avait ramené sur les lèvres un petit sourire que tout le monde connaissait bien aussi.

Alors, est-ce la victoire de Jules ? lui demandons-nous.

"Non, pas le moindre le moins du monde. Je crois que le mérite est tout entier aux joueurs. Bien sûr on ne peut pas parler encore de match exceptionnel. Mais les uns et les autres ont su réagir comme je le leur avais demandé. C'est déjà un premier pas important. Désormais il faut continuer".

Vous parlez de réaction. Est-ce à dire que l'O.M. ces derniers matchs, ne donnait pas tout ce qu'il devait ?

"Non, je crois que nous nous comprenons mal, ils ont réagi en ce sens que pour une fois ils n'ont pas pris de buts et en ont marqué deux. C'est ce que j'appelle une bonne réaction. Reste à tous ces joueurs à faire leur propre autocritique pour savoir ce qui a bien pu se passer au cours des rencontres que vous évoquez."

Étiez-vous anxieux avant le match ?

"Eh bien, je l'étais certainement moins que je pouvais m'y attendre. Cela vient sans doute du fait que j'avais perdu le sens des responsabilités.

"Il faut en convenir, quand on est sur le banc de touche seulement en qualité d'adjoint, on est beaucoup moins sur les nerfs. C'est encore mon cas ce soir. Il faut me laisser le temps de me réadapter à la situation.

(ceci dit sur le ton ironique bien entendu).

Avez-vous souffert pendant cette rencontre ?

"Oui, à partir du moment où l'O.M. menait 1 à 0. À ce moment-là, nous avions un acquis et je vous l'avoue, j'ai eu peur de le perdre. Nous avons tant connu ce genre de mésaventure".

Et maintenant, Jules, comment voyez-vous l'avenir ?

"Écoutez, laissez-moi le temps de savourer cette première victoire. Après on verra. Je crois que pour aujourd'hui, j'en ai assez..."

Oui, à chaque jour suffit sa peine. Et Jules Zvunka a beau dire, il n'a pas dû passer que des bons moments sur le banc de touche.

Le voilà, en tout cas, reparti du bon pied. Pourvu que ça dure...

Jean FERRARA

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Les réponses aux questions que vous vous posez

Albert Emon blessé

Nombreux sont ceux qui se sont demandés pourquoi, à l'annonce de la composition des équipes, Zlataric portait le numéro 8 au lieu et place d'Albert Emon. C'est en fait pour une raison particulièrement stupide que ce dernier a du s'abstenir, puisque c'est après une chute dans un escalier, jeudi soir au Plan d'Aups, que le jeune international marseillais a ressenti une violente douleur au genou. Durant toute la journée d'hier, il espéra néanmoins être en mesure de tenir sa place. Mais il dut renoncer une demi-heure avant le match, non sans avoir effectué un ultime essai. Il souffre d'une légère entorse du genou.

Fernandez aussi

On a eu très peur, en revanche, pour Fernandez, touché dans un contact sévère avec Diallo, peu après la reprise. Jeannot se tordit de douleur sur la pelouse, et devant les gestes d'affolement de ses équipiers, quitta le terrain sur une civière. Aussi redoutait-on une fracture, soit un réveil de sa blessure au genou. En fait, il ne souffrait que d'un coup très violent à la cheville, douloureux sur le moment, mais sans gravité. Il a néanmoins fallu lui poser deux points de suture.

Charrier : une soirée de tout repos.

Nous avouons bien franchement n'avoir jamais vu cela auparavant dans une rencontre de 1re division : un gardien passant 90 minutes sans être sollicité par ses adversaires. Ce fut pourtant le cas de Charrier hier, qui, en dehors d'un centre ou deux, et des passes en retrait de ses partenaires (parfois hasardeuses en début de partie), n'eut strictement rien à faire.

La seule action dangereuse des Troyens en tout début de partie se solde par un tir de Tota sur le montant. Gageons que René sera beaucoup plus à l'ouvrage dans huit jours à Bastia.

Le spectre s'éloigne

Lorsque des dirigeants changent d'entraîneur en cours de saison, c'est généralement dans l'espoir de redresser une situation compromise au moyen du fameux choc psychologique.

Disons qu'il faudra attendre pour enregistrer les effets de celui-ci. On ne sera dire, en effet que l'O.M. a réalisé un cavalier seul devant un adversaire d'une insigne faiblesse, le plus faible sans aucun doute qui se soit produit à Marseille cette saison.

Ce qui est d'ailleurs tout à fait logique si l'on y réfléchit bien : une équipe ne redevient pas irrésistibles du jour au lendemain sous l'effet d'un coup de baguette magique.

Les Marseillais, comme à leur habitude, on fait preuve de bonne volonté, ce qui n'a pas suffi à combler des lacunes criardes.

Mais depuis longtemps, il convient de ne plus faire la fine bouche surtout lorsque s'éloigne le spectre de la 2e Division.

Alain PECHERAL

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BERETA, le capitaine :

"Croire au choc psychologique"

M. CHARLES ÉMILE LOO : "UN RÉSULTAT ENCOURAGEANT"

Spectateur intéressé de cet O.M. - Troyes, M. Charles Émile Loo, député de Marseille, adjoint au maire, a tenu à aller dans les vestiaires après la rencontre, pour féliciter les joueurs marseillais.

"C'est avec grand plaisir, nous a-t-il dit, qu'on a vu l'Olympique de Marseille renouer avec le succès. J'ai notamment apprécié la seconde mi-temps, au cours de laquelle les équipiers de Bereta, plus décontractés qu'ils ne l'avaient été durant les quarante-cinq premières minutes, auraient mérité d'ajouter un, voire deux buts à leur actif. Je crois que pour la suite de la saison le résultat de ce soir est très encourageant, et qu'il aura permis au public marseillais de se réconcilier avec son équipe.

"Pour moi, le grand homme de la partie a sans doute été François Bracci, mais je tiens à féliciter tous les joueurs en bloc, car ils ont su réagir au moment opportun, et gagner le match qu'il ne fallait pas perdre".

C'était, bien entendu, un sentiment partagé par tous.

"SOUFFRIR AVANT DE BIEN JOUER"

Le capitaine Bereta n'était pas mécontent, on s'en doute, de cette victoire : "Le choc psychologique a marché. Je ne sais pas s'il faut y croire. Mais toujours est-il que les résultats sont là lorsqu'un changement quelconque produit dans le club. Les deux points pris ce soir sont très précieux. Je crois que si on arrive à se mettre dans la tête qu'il faut se souffrira avant de bien jouer, on aura, dans les jours à venir, d'autres succès à fêter".

MARTINEZ : "VIVE LE MARIAGE"

On craignait pour Jean-Marc Martinez qui faisait sa rentrée en équipe fanion après une longue absence, qu'il ne tienne pas la distance. Or "Tine" n'a pas faibli dans la dernière demi-heure. "Deux raisons majeures à cela, expliquait-il, d'abord parce que j'ai fini mon service militaire, et que désormais je peux faire la grasse matinée, et ensuite parce que je viens de me marier et qu'en conséquence, je mène une vie plus régulière. Je me sentais donc en bonne forme physique, j'ai tenu, que demander de plus ?

CHARRIER : "ILS ONT TOUT FAIT POUR MOI"

René Charrier, l'autre rentrant, avait le sourire. Dame, il y avait belle lurette que la défense olympienne n'avait encaissé le moindre but en 90 minutes : "Avant d'entrer sur la pelouse, présenté René, j'avais demandé à mes équipiers de la défense de faire le maximum. Ils l'ont fait au-delà de mes espérances. À vrai dire, je n'ai pratiquement pas eu un seul un tir à arrêter, mais croyez-moi, pour un gardien de but, c'est peut-être le plus difficile car on n'a pas l'occasion de se mettre dans le coup. Avais-je le trac ? Pas du tour. Disons simplement que j'étais très concentré. Désormais je crois qu'au fil des matches je vais aller m'améliorant".

BRACCI : "LIBÉRO, LIBÉRÉ"

Héros de la soirée, François Bracci comme toujours se montrer très volubile : "J'ai toujours considéré que physiquement j'étais dans le coup, mais à l'image de mes équipiers je n'arrivais pas à sortir d'un terrain d'un certain train-train. Ce soir, c'est peut-être à mettre sur le compte du choc psychologique, j'ai joué en libéro libéré.

"Regrettons simplement que nous nous soyons réveillés une semaine trop tard, car aujourd'hui nous serions qualifiés pour les seizièmes de finale de la Coupe. Félicitons-nous de cette victoire, mais continuons à travailler pour nous améliorer, car je pense qu'il y a toujours eu quelque chose à faire pour aller toujours plus loin dans la recherche du match parfait".

ZLATARIC : "LA FAUTE AU RUGBY"

Il a marqué un but, a fait marquer l'autre, mais Nebo Zlataric n'était pas tout à fait contents de lui, notamment parce qu'en fin de seconde mi-temps, il avait raté un but qu'on qualifierait en règle générale d'immanquable.

"Quand j'ai vu Formici venir au devant de moi, j'ai essayé de le lober. Malheureusement, le ballon a ricoché sur une motte de terre, et je l'ai frappé du tibia. C'était la faute au rugby qui transforme chaque fois la pelouse en véritable terrain de labour. Enfin, ne nous plaignons pas trop. Je crois avoir, ce soir, tiré mon épingle du jeu, d'autant que c'était au tout dernier moment que j'ai appris que je jouais, mais cette partie m'a fait plaisir car je commençais à me demander compte tenu de mes précédentes prestations, si je savais encore jouer au football.

M. D'AGOSTINO : "CONTENT POUR TOUS"

La conclusion nous la laisserons à M. d'Agostino, nouveau président du Comité de gestion de la section pro de l'O.M. "Je suis content pour tous, pour Jules, pour les joueurs, pour le public. Ce soir, les gars se sont battus, le public a bien réagi, l'a compris, et alors que le match avait commencé sous les sifflets, il s'est terminé sous les applaudissements. Désormais je n'ai plus qu'un souhait à faire, que les gens viennent plus nombreux au stade pour encourager leur équipe".

André DE ROCCA

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René CEDOLIN : "le moins mauvais a gagné"

"Aujourd'hui, c'est le moins mauvais qui a gagné disait-t-il. L'O.M. est rentré contracté sur le terrain. Mais nous encore plus. Sans doute aussi le terrain sec de nous a-t-il pas avantagé, nous qui opérons dans la boue depuis trois mois.

"Mais en fait, ceci ne constitue pas une excuse. Nous avons raté un nombre record de passes et nos attaquants n'ont pratiquement jamais été en position de tir. C'est incontestablement notre plus mauvais match de la saison que nous avons livré ce soir. Et je le regrette d'autant plus que l'O.M. qui était en face de nous, était bon pour à prendre. Il est quinze jours, je n'espérais pas faire un résultat au stade vélodrome. Mais avec le remue-ménage qu'il y avait eu dans le club marseillais récemment, j'espérais que nous parviendrons à tirer notre épingle du jeu. Évidemment, le tir de Tota qui a percuté le poteau en début de match, aurait pu changer la face de la partie. Mais, en fait, nous n'avons jamais su prendre le match comme il convenait. Pour nous, toutes les rencontres sont importantes et celle-ci, compte tenu du niveau très moyen de l'opposition, l'était plus particulièrement. Malheureusement, nous avons choisi ce jour pour montrer plus faibles encore. Il faudra maintenant essayer de faire quelque chose à Angers..."

A.P.

 

 

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