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Résumé Le Provencal

du 08 mai 1977

 

L'IMPORTANT ETAIT LA VICTOIRE

 Bousculé par Nîmes, l'O.M. s'accroche et gagne : 1 à 0

La seule ressemblance avec le match contre Lyon, et que l'O.M. a remporté une nouvelle et précieuse victoire ; mais cette fois, nous ne saurions dire aux nombreux absents, qu'ils eurent tort de ne pas venir.

Malgré toute la sympathie que nous inspirent les joueurs des deux équipes, et tout en rendant hommage à leur bonne volonté, il faut honnêtement, reconnaître qu'un pareil match ne mérite pas de remplir à ras bord un stade vélodrome. À public de gala venu des quatre coins de la région, il faut un match de gala, et pour tout dire, un peu plus de classe que cette que celle exposée hier soir par Olympiens et Nîmois.

Espérons que ce sera pour la saison prochaine. N'en parlons plus.

Car, et c'est le côté le plus agréable de cette rencontre, on peut affirmer maintenant, avec une quasi-certitude, que l'O.M. restera en Première Division au mois de juillet très prochain.

Mais si les Nîmois n'ont pas pris au moins un point hier soir, au stade vélodrome, ils doivent s'en prendre à eux-mêmes. Il n'est pas permis d'être aussi nerveux et aussi maladroits qu'ils le furent, et de rater autant d'occasions franches de but.

Quant à l'O.M., on louera une fois de plus, l'esprit de corps de cette jeune équipe. Emportés par la tourmente nîmoise en deuxième mi-temps, les Olypiens jeunes et moins jeunes, surent faire front, et se battre avec la plus grande conviction.

Mais il est certain que l'on doit demander autre chose au club représentant une ville de l'importance de Marseille, et ayant des ambitions internationales.

LE BUT DE FLORÈS

On ne s'était pas tellement amusés en première mi-temps. D'un côté Nîmes, s'y entendant toujours fort bien pour brouiller les cartes, mais terminant horriblement mal ses meilleures actions offensives, de l'autre, un O.M. manquant normalement d'expérience et venant régulièrement butter sur le but défensif de l'adversaire.

Il y eut heureusement pour les supporters marseillais, un corner.

Zlatarioc le tira à la perfection de la gauche. Noguès, joueur précieux s'il en fut, reprit le ballon acrobatiquement de la tête. Boissier renvoya en catastrophe, et Florès bien placé, acheva l'oeuvre de ses deux partenaires. On ne savait pas encore que ce but serait celui de la victoire.

Pour ce qui est de la première mi-temps, il récompensait assez justement l'équipe ayant essayé de pratiquer le meilleur football sans toujours y parvenir. Mais, Dieu, que tout cela était tiré par les cheveux de part et d'autre.

NÎMES SE REBIFFE

Au début de la deuxième mi-temps les supporters marseillais ne savaient pas qu'ils allaient souffrir pendant quarante-cinq minutes.

Les Nîmois, qui préparent leur match de Coupe contre Nice jeudi prochain se ruèrent à l'assaut des buts de Migeon monopolisant le ballon au centre du terrain. Mais curieusement peut-être, parce qu'ils dominaient trop, ils eurent moins d'occasions nettes de marquer, qu'en première mi-temps.

Si nous regardons nos notes, nous nous apercevons que Migeon ne fut en réel danger qu'à une ou deux reprises ; de l'autre côté, le gardien nîmois Orlandini passa la plupart de cette mi-temps, à regarder d'assez loin le jeu. À deux reprises cependant sur contre-attaque, il dut arrêter sans avoir à forcer son talent, un tir de Bereta, et un autre de Zlataric. Ce fut à peu près tout.

C'est assez dire à quel point les Nîmois dominèrent le jeu au cours de cette mi-temps.

Qu'ils n'aient pas réussi à égaliser, comme Kader Firoud sur le bord de la touche, l'espérait, est la preuve qu'ils doivent encore soigner leur dernière geste.

Une fois dans la zone de vérité, ils font tous preuve, même Luizinho, d'une extrême nervosité, et d'un grand manque de clairvoyance. C'est là le défaut principal de cette équipe nîmoise qui est cependant dans une condition physique remarquable, et qui posera certainement des problèmes aux niçois en Coupe de France.

L'AVENIR DE L'O.M.

On ne s'étendra pas sur ce match pour ce qui est des Olympiens, les joueurs ont rempli leur contrat en remportant sa victoire, arrachée par les cheveux.

Mais en fonction de la saison prochaine que l'on veut glorieuse et beaucoup plus spectaculaire pour attirer les supporters au stade, il y a encore beaucoup à faire.

Bien sûr, quelques joueurs de classe, tels que Trésor, V. Zvunka et Alonso sont absents, mais il est certain que Skoblar a encore besoin de recruter.

Le public marseillais réclame une équipe efficace et faisant preuve d'un réel brio. Il ne reste plus qu'à souhaiter qu'elle existe la saison prochaine.

Maurice FABREGUETTES

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M. D'AGOSTINO :

"Maintenant nous pouvons penser à l'avenir"

La victoire sur Nîmes comme nous le disons par ailleurs, permet à l'O.M. d'envisager l'avenir avec beaucoup plus de sérénité. Alors, cet avenir quel sera-t-il ?

C'est la question que nous avons posée, dès la fin du match, à M. Norbert d'Agostino qui est, on le sait, responsable de la section professionnelle.

"Nous allons nous attacher à refaire les structures du club, nous a-t-il répondu. À établir tout d'abord un règlement intérieur qui n'avait pas été homologué jusqu'ici par le groupement. Et puis, en prenant les conseils de nombreux autres clubs, notamment à l'étranger, nous avons pensé que l'O.M. devrait s'engager un magasinier qui s'occupe du matériel et de tous les équipements des joueurs. Cela peut paraître bizarre que nous nous intéressions à ce petit problème. Mais jusqu'à présent, les joueurs dans ce domaine, étaient un peu livrés à eux-mêmes et nous avons estimé qu'il fallait remédier à cette lacune."

- Et le recrutement ?

"Je peux vous annoncer que de nouveaux stagiaires seront engagés par notre club au départ de la saison prochaine. Maintenant, en ce qui concerne les professionnels, c'est une autre histoire. Il nous est impossible actuellement de prendre des contacts avec des footballeurs étrangers, pour la bonne raison que le nouveau règlement nous interdit d'avoir plus de deux joueurs étrangers sous contrat.

Tout cela, d'ailleurs, et l'affaire de Josip Skoblar.

Je vous rappellerai, cependant, qu'avec Lendo, Yazalde, Boubacar, Alonso, cela nous fait déjà quatre joueurs sont comptés Zlataric qui a encore le statut d'amateur.

Or, nous ne pouvons pas en faire venir un autre, si ne sont pas en mesure de vendre les éléments que je viens de vous citer.

En clair, pour que l'O.M. fasse venir un joueur de l'extérieur de nos frontières il faudrait qu'il ne nous reste qu'un seul étranger sous contrat".

- On a annoncé dans la coulisse le possible retour de Robert Buigues ?

"Oui, je sais que Robert a envie de retourner à Marseille. A priori, nous ne sommes pas opposés à l'accueillir parmi nous. Mais avant d'envisager cet éventuel retour il faut savoir tout d'abord si les joueurs dont on annonce le départ s'en iront sous d'autres cieux ou bien resteront à Marseille. C'est notamment le cas d'Alonso dont le transfert à Valence est à ma connaissance tout à fait imaginaire. Pour le moment, on ce qui le concerne, rien n'est absolument décidé...

"De toute façon, puisque nous voilà rassurés, nous aurons tout le temps d'ici le début de la saison prochaine pour reparler de toutes ces questions dont je suis le premier à ne pas mésestimer l'importance".

Jean FERRARA

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Les réponses aux questions que vous vous posez

L'O.M. A-T-IL RÉÉDITÉ CONTRE NÎMES SA BRILLANTE PARTIE JOUAIT DEVANT LYON ?

- Non, il ne serait pas tout à fait conforme à la vérité de dire que l'équipe olympienne a dominé à son sujet de la tête et des épaules.

Les Nîmois, sur l'ensemble des 90 minutes, ont donné beaucoup plus de fil à retordre à leurs adversaires que n'avaient pu le faire les Lyonnais et leurs brillantes individualités.

En cours de la deuxième mi-temps, l'O.M. fut même, la plupart du temps dominé.

C'est peut-être dans ces conditions que la défense marseillaise a eu le grand mérite de préserver l'avantage d'un tout petit but.

 QUE PENSER DES JEUNES JOUEURS OLYMPIENS ?

- Ils ont, semble-t-il, confirmé, quant à eux, les espoirs de leurs dirigeants.

Bouze a très bien tenu le remuant Luizinho, Martinez, a, lui aussi, tiré son épingle du jeu. Et Bacconnier, au fil des rencontres, se révèle le grand défenseur de demain. Voilà un jeune homme pétri de qualités, qui ne devrait pas tarder à s'affirmer au plus haut niveau. Florès, pour sa part, a été l'auteur du seul but de la soirée. C'est suffisant pour lui accorder la meilleure note possible. Seul Emon, entré à la place de Bereta, dans le dernier quart d'heure, n'a pas réédité les brillantes actions qu'il avait conduites contre les Lyonnais.

Mais il faut se dire à son sujet qu'il est bien difficile d'entrer en cours de jeu, surtout quand son équipe, comme c'était le cas hier soir, été dominé par l'adversaire.

 COMMENCENT S'EST COMPORTER L'ARBITRE, M. DELMER ?

- Rien à dire de particulier au sujet du directeur de jeu qui s'est acquitté de sa tâche de façon fort honorable. M. Delmer dans ce derby du Sud est passé inaperçu, ce qui est, vous le savez, le meilleur compliment qu'on puisse lui adresser.

 L'AVENIR ?

- Même si l'O.M. n'a pas réalisé hier soir une partie éblouissante, il a enlevé les deux points de la victoire, succès qui lui assure, semble-t-il, et de façon quasi certaine, sa place en Division nationale.

Ce serait, en définitive, l'enseignement majeur de cette soirée.

J.F.

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SKOBLAR et ZVUNKA :

"Une bonne première mi-temps"

Comme c'est désormais l'habitude, c'est devant la porte des vestiaires que Josip Skoblar, le premier, à converser avec les représentants de la presse.

Une fois n'est pas coutume et le Yougoslave était apparemment décontracté et nous avons même cru le voir sourire !

"C'est une petite victoire, devait-il dire, mais je crois qu'il faut savoir s'en contenter. Nîmes, vous vous en êtes rendu compte, était le plus frais, sans doute pour la bonne et simple raison que les Gardois n'avaient pas joué comme nous voici 4 jours.

"Dans la mesure où ils avaient "plus de jus" que nous c'est bien entendu eux qui se sont montrés les plus dangereux. N'empêche que ces nous qui avons récolté les deux points et aujourd'hui c'est bien cela l'essentiel !"

Dans les vestiaires, Jules Zvunka, lui aussi, était tout sourire, ce qui est rarissime après un match, quand on sait la tension nerveuse de l'entraîneur.

"Nous avons fait une bonne première mi-temps, expliquait-il, et une seconde plus difficile parce que mes joueurs étaient fatigués des efforts consentis à Nancy voici quatre jours, alors que les "crocodiles", eux, vous le savez, n'avaient pas joué. Certes, ce ne fut pas brillant, brillant, surtout dans les 45 dernières minutes, mais je dois dire pour être honnête que je suis pleinement satisfait de mes hommes. Ils ont abordé le match comme il fallait le faire et ensuite, au moment où la fraîcheur physique a failli, ils ont fait preuve d'un remarquable esprit de corps qui a permis de conserver ce petit but d'avance.

"Je crois que ce soir ils ont fait un grand pas vers le maintien en Première Division. Je sais que tout reste mathématiquement possible mais il faudrait que nous nous écroulions totalement lors des cinq dernières journées pour nous retrouver dans la charrette des condamnés".

Les joueurs, eux, savouraient leur victoire et en vérité n'avaient guère envie de se montrer bavards, préférant plutôt en la circonstance récupérer.

Jeannot Fernandez donnait cependant son point de vue : "Nîmes, disait-il, est une bien belle équipe. Regardez ce soir, Nantes a passé, 6 buts à Nice et il y a à peine une semaine les Nîmois avait failli l'emporter au stade Marcel Saupin. C'est dire que nous avions ce soir en face de nous une formation solide que nous aurions bien eu tort de mésestimer. Enfin l'essentiel pour nous était de l'emporter. Nous y avons réussi. Que demander de plus ?"

Le capitaine Migeon avouait volontiers que le dernier quart d'heure lui avait paru long :

"Vous savez, lorsqu'on n'a qu'un seul petit but d'avance on est à la merci de n'importe quel accident. Tenez, par exemple, un faux rebond. Vous avez d'aillers vu à un moment donné le ballon a frappé par terre, et s'est élevé aussitôt de plusieurs mètres. Heureusement que l'attaquant nîmois n'avait pas visé juste.

Bracci lui, comme toujours, analysait objectivement la rencontre tout en considérant les résultats et les classements de la soirée.

"Nous sommes aujourd'hui 9ème ex aequo, autant dire que nous sommes pratiquement tirés d'affaire. Je crois que c'est formidable pour tout le monde, mais encore heureux que nous ayons réussi à triompher des Nîmois car, regardez, certaines équipes ne veulent pas mourir, ainsi Angers est allé faire match nul ce soir à Sochaux. Imaginez que nous ayons perdu... ?"

Le mot de la fin nous laisserons à M. Norbert d'Agostino. Tout sourire, il déclarait : "Je crois que c'est un succès qui comme tout le monde, les supporters d'abord qui peuvent désormais être assurés quant à l'avenir de leur équipe, les joueurs qui désormais seront plus décontractés pour les cinq derniers matches et bien entendu les dirigeants".

Pour conclure, signalons que Bereta a été remplacé simplement parce qu'il commençait à se sentir terriblement fatigué. Quant à Zlataric, le seul à passer sur la table des soigneurs après le match, il souffrait "d'une béquille" apparemment sans gravité.

André de ROCCA

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FIROUD : "La malchance nous poursuit"

Dans les vestiaires nîmois, on s'en doute, c'était la consternation, Kader Firoud d'expliquait :

"Tout est question de chance et de malchance et, en ce moment, la chance n'est pas de notre côté. Nous avons raté une bonne demi-douzaine d'occasions. Par contre, sur le but marseillais, le ballon repoussé par Boissier est allé tombé dans les pieds de Florès. C'est ça le football ! Il va désormais falloir que nous nous accrochions, car nous ne sommes pas à l'abri d'une fâcheuse mésaventure. J'espère, toutefois, qu'à la faveur des matches qui nous restent à jouer à domicile, nous arriverons à nous en tirer. Une précision, si j'avais à choisir entre le maintien en première division et gagner la Coupe de France, je préférerais, et de loin, rester en première division".

Sanlaville fulminait :

"C'est pas possible, répétait-il sans cesse. On joue bien et on ne gagne pas. Comment va-t-il falloir s'y prendre pour remporter une victoire".

Enfin, avec une logique qui ne surprendra personne, Dellamore constatait :

"Pour gagner, il faut marquer des buts. Nous sommes incapables de le faire. Voilà où est tout le mal à Nîmes.

A. de R.

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