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Résumé Le Provencal

du 28 mai 1977

 

PETIT MATCH, GRANDE DECEPTION

 Un penalty de Bianchi suffit à battre un O.M. émoussé

Match de fin de saison dans une ambiance de fin de saison. Il ne faut pas trop en demander aux joueurs ; les uns sont en instance de départ, d'autres pensent à la Coupe de France, certains ont la tête ailleurs.

Il reste les jeunes pour animer le débat, mais ceux de l'O.M., qui ont prouvé à Angers qu'ils avaient de la vaillance à revendre, ont commis l'erreur, jusqu'au but de Bianchi, de vouloir toujours jouer de manière trop technique.

Or, à ce petit jeu, ils se montrèrent inférieurs aux Rémois, dont le milieu de terrain, avec un excellent Betta, Ravier, Ducuing et Baulieu en soutien, fit généralement la loi. Il fallut donc attendre le dernier quart d'heure pour revoir le meilleur O.M. actuel.

Celui qui ne peut s'exprimer complètement que dans l'engagement, la volonté et le harcèlement de l'adversaire.

Mais il était déjà trop tard, et en définitive la victoire de Reims est méritée. Elle fut celle de l'équipe qui, sur la presque totalité de la partie, fit le meilleur jeu et se crée le plus grand nombre d'occasions collectives.

Victoire en tout cas sympathique d'une équipe particulièrement correcte, et qui a encore une chance de disputer la finale de la Coupe.

Quant à l'O.M., il ne s'agit pas d'un coup d'arrêt, puisque la saison va de toute façon se terminer. Mais nous espérons dans l'optique de la saison prochaine, que les responsables et les recruteurs olympiens auront vu ce soir ce qui manque encore à leur future équipe.

EN PLEINE DÉCONTRACTION

La première mi-temps avait été très amicale et très décontractée de part et d'autre. Un peu plus d'engagement du côté de l'O.M., mais une meilleure technique collective chez les Rémois. Bianchi jouait très en retrait, mais avec une élégance certaine. Trésor s'en sortait très bien pour sa grande rentrée.

Deux actions à noter : un remarquable coup de tête de Zlataric sur la façon de Gransart, et un tir sur le bas du poteau de Bianchi, alors que le populaire buteur venait de perforer la défense de l'O.M. en son centre.

0-0 à la mi-temps : c'était assez équitable sur l'ensemble de cette première période.

TRÉSOR EST GUÉRI

Ne revenons pas sur la de mi-temps, qui fut marquée par une supériorité initiale de Reims, et un très beau sursaut de l'O.M. au cours du dernier quart d'heure. Un sursaut qui aurait pu valoir le match nul.

Le penalty sifflé à Bouze, pour un croc-en-jambe dans la surface de réparation sur l'arrière central Durand, est absolument indiscutable. C'est bien la jambe du Rémois qui a été crocheté par le pied de l'Olympien. Mais ne revenons plus sur ce match, au demeurant sans grande importance.

En priorité, on se déclarera satisfait de la partie de Trésor. Le grand Marius est vraiment complètement guéri, et c'est bien là la seule chose qui compte. On suivait également l'expérience Bracci milieu de terrain. On ne saurait encore trop la juger après une seule rencontre. Mais il est certain que le grand François s'est montré beaucoup plus à l'aise dans des percées du genre de celles qu'il faisait quand il était arrière que dans le jeu d'intermédiaire proprement dit.

Il est certain que ce recyclage sera difficile ; il est exceptionnel dans le football d'une défense qu'un défenseur finisse sa carrière comme orientateur. Mais, enfin, la cause n'est pas désespérée, et on suivra avec intérêt deux nouvelles expériences.

ZLATARIC LE PLUS DANGEREUX.

Dans une équipe de l'O.M. qui ne réédita pas son match d'Angers, le plus constant, le plus dangereux fut une fois encore Zlataric. Une majorité des actions olympiennes ayant failli faire but furent de lui, ou furent terminés par lui.

En première mi-temps, en particulier, tira trois fois au but.

Dans l'équipe rémoise, outre les joueurs déjà bien connus, comme Bianchi, Betta... et Durand, que nous n'avons plus à présenter à nos lecteurs, on a remarqué le jeune ailier gauche Gianetta, un joueur qui ne doute de leur rien, très dur sur l'homme, très actif, et qui faillit marquer plusieurs buts. Il s'agit là certainement d'un futur joueur de classe.

Maurice FABREGUETTE

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Le retour de MARIO

Mario Zatelli était hier soir au stade vélodrome.

Jusque là rien d'anormal, puisque ce n'est pas la première fois que l'ancien entraîneur assistait à un match de l'O.M.

Mais cette fois sa présence était de nature à éveiller l'attention des observateurs. Pourquoi ? Parce que l'on parle de son retour a un poste de responsabilité au sein du club olympien.

On sait que Jacques Bonnet, le seul à posséder un diplôme d'entraîneur, quittera Marseille à la fin de la saison.

C'est la raison pour laquelle les actuels responsables, et Josip Skoblar en tout premier lieu, ont demandé à Mario Zatelli s'il était d'accord pour se mettre au service de l'équipe olympienne au départ de la saison prochaine.

Nous avons, bien entendu, questionné l'intéressé à la fin de la rencontre :

"Je serais, pour ma part, enchanté, nous a dit Mario Zatelli, de travailler en étroite collaboration avec Josip. En principe je pense que nos récents pourparlers aboutiront dans ce sens. Rien n'est encore décidé, bien sûr. Disons si vous voulez, qu'il y a 90 chances sur 100 pour que je me mette à la disposition des responsables marseillais".

Une autre nouvelle qui concerne d'autre part le retour de Robert Buigues à l'O.M.

Là encore les dirigeants marseillais ont entamé des discussions avec leurs homologues bordelais.

Voilà, à peu près, quelle est la situation présente : l'O.M. a proposé à Alonso à Bordeaux qui, en échange d'honorer Robert Buigues plus une somme de 60 millions d'A.F.

Les Girondins ont trouvé, parait-il, la somme un peu élevée. Une autre proposition a té faite qui consisterait alors à racheter Robert Buigues au prix que l'O.M. l'a vendu.

Pour le moment on en est là.

Dans la coulisse on murmure que l'affaire devrait se conclure dans le courant de la semaine.

Jean FERRARA

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Les réponses aux questions que vous vous posez

L'EXPÉRIENCE BRACCI MILIEU DE TERRAIN A-T-ELLE ÉTÉ CONCLUANTE ?

Les avis sont partagés. En fait, nous croyons pour notre part qu'elle mériterait d'être poursuivie. Certes Bracci, hier soir, n'a pas été génial, mais il faut tenir compte que c'était la première fois qu'il jouait à une place où l'expérience est absolument nécessaire.

Une période d'adaptation est souhaitable.

Lorsque Bracci fut appelé à remplacer Trésor au poste de libéro, il tâtonna deux ou trois matches avant de donner sa pleine mesure.

Il peut-être demain un grand milieu de terrain à condition qu'on ne lui demande pas de mettre la charrue avant les boeufs.

 LE PENALTY SIFFLÉ PAR M. KITABDJIAN ÉTAIT-IL JUSTIFIÉ ?

Nous répondrons oui sans hésiter. Pris de vitesse par Durand, qui s'était infiltré dans la surface de réparation à toute allure, Bouze n'eut pas d'autre ressource que de crocheter le Rémois par derrière, un peu comme Vogts avait abattu Keegan en finale de la Coupe d'Europe. M. Kitabdjian pouvait difficilement siffler autre chose qu'un penalty.

 TRÉSOR EST-IL REVENU À SON TOP NIVEAU ?

Pas encore, mais cela ne saurait tarder. Hier, quoique donnant l'impression de rester "en dedans" de son action, Trésor, si l'on excepte deux ou trois passes mal ajustées, a pratiquement réussi un parcours sans faute.

Une chose est certaine, il n'y a plus de souci à se faire.

Quant à la sa blessure, elle fait désormais partie des mauvais souvenirs.

 Y A-T-IL EU UNE RÉVÉLATION AU COURS DE CE MATCH ?

Oui, et c'est dans le camp de Reims que nous la trouverons. En effet, alors que l'on attendait Bianchi, Ducing ou Ravier, c'est un jeune ailier gauche Gianetta qui a fait la conquête du public.

Puissant, rapide, bon dribbleur, bon technicien, il est apparu comme un joueur de grand avenir.

Côté marseillais, une satisfaction : le retour en très bonne forme de Jean Fernandez, qui désormais semble avoir retrouvé tous ses moyens.

André DE ROCCA

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"Pas très bons et pas heureux non plus"

"Ce n'est pas le premier et pas le dernier match que l'O.M. perd à domicile, alors, ne dramatisons pas."

Josip Skoblar, on le voit, prenait la défaite de ses "poulains", sinon avec le sourire, du moins avec une certaine sérénité. "Certes, nous n'avons pas été très bons ce soir, surtout en première mi-temps, mais par la suite nous avons bénéficié, si l'on peut dire, d'un maximum de malchance".

"Nous avons effectivement manqué beaucoup d'occasions, estimait de son côté Jules Zvunka, en partie par malchance, en partie par maladresse. Il est vrai que notre équipe est tout de même assez nouvelle dans ses structures, ce qui entraîne de sa part une certaine inconstance. Ainsi, après avoir été bons à Angers, nous l'avons été beaucoup moins aujourd'hui.

"Une grande satisfaction tout de même avec la rentrée de Trésor qui nous a pleinement rassuré. En ce qui concerne Bracci, qui évolué pour la première fois à un poste de milieu de terrain, je pense qu'il s'agit pour lui d'un simple problème de temps et d'adaptation. C'est un joueur qui fait beaucoup d'appel de balles, qui a besoin de partir de très loin, mais qui ne s'est pas encore tout à fait habitué aux échanges instantanés dans l'axe du but. Néanmoins, il a été dangereux chaque fois qu'il s'est trouvé en position de tir. Enfin, Luttenbacher n'a pas démérité, mais j'ai préféré le faire sortir avant la fin parce qu'il m'a paru souffrir. Il avait un problème difficile à résoudre du fait de la position très avancée de son adversaire direct Masclaux et, de plus, il est délicat pour un jeune joueur d'évoluer dans une équipe qui ne tourne pas à plein régime.

"Cela dit, le résultat peut être considéré comme normal, Reims après tout avait un grand besoin de points et a, sans doute, joué dans un état d'esprit plus décidé que l'état d'esprit que nous avions, il y a à peine une quinzaine de jours".

Marius Trésor, dans son coin, était partagé entre la joie d'avoir retrouvé sa place au sein de l'équipe - en même temps d'ailleurs que le brassard de capitaine - et la déception de la défaite.

"J'aurais bien sûr préféré une victoire pour ces retrouvailles, mais honnêtement je dois dire que ce retour au premier plan au stade vélodrome m'a fait vraiment plaisir, d'autant que le public s'est montré très gentil avec moi.

Néanmoins, l'entraînement cela n'a rien à voir avec la compétition, j'ai pu m'en apercevoir ce soir une nouvelle fois, car je dois dire que j'ai terminé très fatigué. Quant au match lui-même, je crois qu'il s'est joué en définitive sur peu de choses : cela a tenu peut-être à ce tir de Fernandez sur la transversale et au penalty que Bianchi a marqué... en ratant sa frappe ! Que voulez-vous, ce sont des choses qui arrivent. Reims a gagné alors qu'un match nul était sans doute beaucoup plus équitable".

Gérard Migeon, précisément, revenait sur ce penalty de Bianchi : "Carlos me l'a dit en regagnant les vestiaires. Il m'a vu m'embarquer sur la gauche et c'est ce qui l'a amené à changer le côté au dernier moment. C'est d'ailleurs pour cela qu'il a à moitié tiré dans la terre et qu'il a été tout surpris lui-même de voir le ballon rentrer dans les buts après avoir heurté le poteau".

Quant à Bouze, qui avait provoqué ce penalty, il nous disait avec beaucoup de regret dans la voix : "Je suis désolé pour les copains, c'est moi qui, finalement, les ai fait perdre. Mais il faut dire que je n'avais pas grand-chose d'autre à faire. Durand était passé, il avait d'ailleurs poussé trop loin le ballon et Migeon allait s'en saisir. Malheureusement, sur ma lancée, je me suis jeté et mon pied a heurté le sien. C'est tout de même bête de perdre un match comme cela, car nous avons eu de notre côté beaucoup d'occasions de buts".

Enfin, François Bracci nous parlait de sa nouvelle expérience au milieu du terrain : "C'est un poste évidemment qui n'a rien à voir avec celui de libéro. Cela demande beaucoup d'appels, de déplacements, il faut être constamment en soutien des autres. Après ce premier essai mes sentiments sont partagés, je pense que, à la manière d'un athlète, je dois en quelque sorte trouver mes marques. Mais je n'ai pas eu beaucoup de réussite dans la partie offensive de mon rôle : avec un minimum de chance, je pouvais au moins prétendre égaliser.

Alain PECHERAL

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Les Rémois : "Tout pour la Coupe"

L'entraîneur rémois Flamion était naturellement satisfait du résultat final : "Il a fait très chaud et cette chaleur a peut-être gêné nos éléments. C'était évidemment un match de fin de saison, mais je crois que mes joueurs ont effectué une bien meilleure seconde mi-temps que la première. Dans tous les cas, ce succès nous met pratiquement à l'abri".

Betta disait de son côté : "En dépit de certains temps morts, ce fut un bon match, maintenant on est sauvé. Nous l'étions pratiquement auparavant, mais en football on ne sait jamais comment les choses vont tourner".

Bianchi ajoutait : "J'ai eu peur de rater mon penalty. Cela m'aurait fait râler, mais je peux dire que je n'ai pas fait exprès de tirer sur le poteau".

Quant à Laudu, il concluait : "Maintenant, nous pouvons concentrer tous nos efforts sur la Coupe de France".

 

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