Résumé le Provencal du 26 avril 1978 |
O.M. : LE RÊVE PASSE...
Les olympiens, qui ont manqué un penalty, n'ont pu garder l'avantage d'un but (2-1) |
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NIMES - Adieu veaux, vaches, cochons, couvées... Adieu la Coupe, adieu le championnat... Et un peu plus de quinze jours à peine l'O.M. vient de voir s'envoler toutes ses illusions. Il est navrant de constater une telle conclusion pour l'équipe olympienne qui tout au long de sa la saison avait apporté plutôt de bonnes satisfactions à ses supporters. Il est évident aussi que les joueurs marseillais n'ont pas pu tenir la distance. C'était valable hier soir à Nîmes, mais ça l'est pour l'ensemble de la compétition. À treize joueurs ou presque depuis l'ouverture du championnat, il était inévitable que la formation olympienne accuse un jour ou l'autre le contrecoup. Le déclin amorcé à Nantes, relayé par Sochaux, s'est confirmée hier soir sur la pelouse du stade Jean Bouin, à Nîmes, ou les joueurs de Josip Skoblar, comme nous le signalons plus haut, n'ont pu tenir le rythme imposé par les Gardois au-delà de la première mi-temps. C'est dommage ! D'autant plus qu'en consultant les résultats de la journée on s'aperçoit, une fois de plus, que ce sont les adversaires directs des Marseillais qui ont réalisé la meilleure affaire. Il était dit que l'O.M. ne pourrait mener sa belle aventure jusqu'à son terme. UNE EXCELLENTE PREMIÈRE MI-TEMPS Empressons-nous de souligner que nous avions retrouvé l'espace d'une mi-temps l'O.M. fringant, sûr de lui-même, capable de faire front au plus difficile adversaire (et Nîmes en faisait décidément partie hier soir). Oui, on avait l'impression de revoir à l'oeuvre cette équipe qui avait fait la loi à Bordeaux en Coupe de France, puis à Nîmes pour le compte du championnat. Au rythme imposé par onze Nîmois déchaînés, et qui étaient loin d'offrir le visage d'un ensemble menacé de relégation, l'O.M. se comportait comme un digne prétendant aux honneurs du championnat de France. Les Olympiens répondaient du tac au tac. Et ce sont eux, même, qui allaient frapper les premiers. Par Berdoll, tout d'abord, qui reprenant une passe fort judicieuse de son compère Boubacar, catapultait sans contrôle le ballon au fond des filets gardois. Hélas, l'avant-centre était signalé hors jeu et tout était à refaire. L'O.M. se remit donc à l'ouvrage, et sur une action amenée par Bracci et relayée par V. Zvunka, Boubacar, avec la complicité, il faut bien le dire, du défenseur nîmois Kabile, ouvrait imparablement la marque. On en était alors à la première demi-heure et on pensait que l'O.M. tenait le bon bout. Cette mi-temps menée tambour battant, avait été un véritable régal pour le nombreux public entassé sur les gradins de la vieille arène nîmoise. Et le score était aussi une lueur d'espoir pour les quelques supporters marseillais. |
CHANGEMENT DE DÉCOR. Hélas, trois fois hélas, les événements allaient se précipiter au début de la seconde mi-temps, et d'une manière que les Olympiens n'avaient certainement pas prévue. On sait que ce match s'il était décisif ou presque pour la formation marseillaise, était tout autant capital pour les Nîmois. C'est sans doute pour cette raison que les hommes aux maillots rouges entamèrent cette deuxième période sur un air de cavalerie légère. Et là, on eut la désagréable surprise de s'apercevoir que l'O.M. n'arrivait plus à soutenir la cadence. Le milieu de terrain, qui avait multiplié ses efforts en première mi-temps, cherchait son deuxième souffle, et les Nîmois en profitèrent pour inverser du tout au tout le cours des débats. Dans un premier temps c'était un centre de Dellamore que Trésor ne pouvait contrer qu'à moitié, la balle arrivait à Dussaud, placé en position d'avant-centre, qui avait la partie belle pour mettre, d'une pichenette début, les deux équipes à égalité. C'était ensuite une longue échappée de Marguerite que V. Zvunka ne parvenait pas à rattraper. Et un tir du brun attaquant gardois que Migeon avait la seule ressource de voir s'enfoncer dans les filets pour la deuxième fois. Certes, la partie n'était pas finie et même elle rebondit encore lorsque l'arbitre accorda l'O.M. un penalty pour une faute de Gamouh. Mais il était écrit que l'O.M. ne devait décidément pas gagner ce match, et encore moins partager les points. Car Boubacar, que nous avions qualifié de spécialiste après Metz, voyait son tir bloqué par l'excellent Orlandini. C'en était fini des espérances olympiennes. Ne nous répondons pas en regrets désormais inutiles après cette défaite du stade Jean Bouin. Ce n'est pas à Nîmes, ni même à Nantes - maintenant tout le monde est bien d'accord là-dessus - que l'O.M. a perdu le titre, voire une place qualificative à une coupe européenne, mais bien avant, dans les circonstances beaucoup plus favorables, face à des adversaires qui étaient à sa main, et dont il est inutile de rappeler les noms. Aujourd'hui on mesure en tout cas la portée d'un certain gaspillage, que nous avons personnellement mis en évidence. Mais enfin, pas tout le monde peut être champion, ni aspirer à la candidature européenne. L'O.M. se classera sûrement en rang honorable. Et si l'on fait un retour en arrière, notamment au début de saison, on se rend compte que le résultat d'ensemble n'est pas si mauvais que cela. Pour l'heure il faudra savoir s'en contenter. Jean FERRERA |
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TRISTE SEMAINE |
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L'O.M. allait-il réussir la passe de trois ? Telle était la question que les plus pointilleux ou les superstitieux parmi les supporters pouvaient se poser avant ce Nîmes-O.M. Aussi inattendue que cela puisse paraître, l'O.M. restait sur deux victoires au Stade Jean Bouin, Sa dernière défaite sur cette pelouse qui lui a si souvent mal réussie remontait au mois de novembre 1974. La série faste, hélas, a pris fin, hélas parce que au-delà de ce petit record d'invincibilité, c'est son visa pour l'Europe que l'O.M. a sans doute abandonné hier soir en terre gardoise, alors que l'on ne sait toujours pas, en effet si le troisième du championnat jouera ou non la Coupe de l'UEFA la saison prochaine, on voit mal comment les Marseillais pourraient refaire leur retard en deux rencontres seulement. D'autant plus navrant, comme le remarquait certains joueurs, si l'on considère que cela survient alors que l'équipe a presque toujours fait la course en tête de ce championnat fertile en rebondissements. En une semaine, ainsi, l'O.M. aura tout perdu : Coupe de France et possible Coupe de l'UEFA. L'important, maintenant est de garder malgré tout la tête froide en évitant de retomber dans les errements du passé. Vouloir tout mettre à bas, par exemple, serait parfaitement ridicule ; si ce cru 1977-78 a échoué, il ne l'a fait que de fort peu. Que Boubacar n'ait pas changé en dernière minute sa manière de botter les penalties par exemple et le sort du match aurait pu être inversé. Mieux vaut écouter le sage Markovic qui, aujourd'hui comme hier, ne parle, encore et toujours, que de travail. Et puis, consolation pour les Méridionaux, ces deux points sauveront sans doute Nîmes de l'enfer, alors que, selon les circonstances, ils auraient peut-être été utiles à l'O.M. Mais c'est égal, les Marseillais viennent de vivre une bien triste semaine. Alain PECHERAL |
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Les Nîmois : "Ouf !" |
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Comme on l'imagine, l'euphorie régnait dans les vestiaires nîmois. Le président Paul Calabro, le visage rayonnant, estimait son équipe à peu près tirée d'affaire : "Nous avons fait ce soir un grand pas vers le maintien. Ce sont deux très belles équipes qui se sont affrontées, volontaires, courageuses et brillantes. Peut-être, en définitive, est-ce celle qui désirait le plus la victoire qui a fini par s'imposer ? En tous cas, c'est le football qui sort vainqueur d'une telle soirée". L'entraîneur Henri Noël était également fort satisfait, on s'en doute : "En 1ère mi-temps, nous sommes passés au travers surtout au milieu du terrain. Mais il faut dire que Domarski était malade, c'est pourquoi la rentrée du jeune Castagnino à la mi-temps nous a apporté la stabilité qui nous faisait défaut. À partir de là, nous avons beaucoup mieux joué et mérité, je pense cette victoire qui nous était tellement nécessaire. C'est vraiment une bonne soirée pour nous d'autant que Valenciennes s'étant mis hors d'atteinte, notre prochain voyage dans le Nord se présente de façon un peu moins périlleuse". Enfin, Bernard Brossier nous disait ne pas être encore fixé sur ses chances d'être olympien la saison prochaine. Je sais qu'il y a eu des contacts entre les dirigeants mais je n'ai pas de détails précis bien que l'on m'ait dit que l'affaire était en bonne voie. "Quant au match de ce soir, je pense que nous avons failli le perdre plusieurs fois en première mi-temps mais que nous avons su bien réagir après le repos en appuyant sur l'accélérateur comme nous l'avons fait, nous avons empêché les Marseillais de poser le jeu et le résultat est en définitive logique, surtout si l'on tient compte que Dussaud a tiré sur la barre". Quant à l'arbitre, M. Buils, il nous a dit ne pas avoir de grands commentaires à faire sur cette rencontre. "Un match très important pour l'une comme pour le l'autre équipe, qui de surcroît se trouvait être un derby. "Néanmoins, il s'est joué dans le meilleur esprit et il y a eu un minimum d'accrochage à déplorer en dépit de l'importance de l'enjeu. Ma tâche a donc été grandement facilitée. |
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Les réponses aux questions que vous vous posez |
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OÙ EN EST TOUT D'ABORD L'AFFAIRE BOISSIER ? - On sait que les dirigeants marseillais et gardois devaient se retrouver hier après-midi pour discuter de l'affaire Boissier. La rencontre a bien eu lieu, mais d'après ce que nous avons pu recueillir comme information, les pourparlers n'ont guère avancé tout au long de la discussion. Il semblerait même que les entretiens aient laissé apparaître quelques divergences de vues qui se rapportent, comment on peut le deviner, sur une question financière. Pour le moment donc, Bernard Bosquier est toujours nîmois. Sera-t-il marseillais au départ de la saison prochaine ? Pour le moment, nous n'en sommes toujours qu'au stade des suppositions... AVANT NOUS ASSISTER À UNE BONNE RENCONTRE ? - Incontestablement oui ! Nous avons suivi, hier soir, dans le stade Jean Bouin plein comme un oeuf du jour, à une excellente rencontre de première division. Tout y était, rythme, l'engagement et la condition physique. C'est d'ailleurs sur ce point que les Nîmois ont pris un léger avantage sur leurs adversaires marseillais. Il était évident que ce seul match, que la troupe gardoise était un peu plus fraîche que son homologue marseillais. Sans doute parce qu'elle avait été peut-être beaucoup moins sollicitée depuis quelque temps. Il n'empêche que ce match fut dans l'ensemble d'un très bon niveau, tout à l'honneur des deux équipes en présence. L'ARBITRE ? - Nous croyons l'avoir souligné, Nîmois et Marseillais se sont livré une rencontre musclée sans concessions. Et dans de tels débats il est parfois difficile de tenir le sifflet au centre du terrain. M. Buils s'est pourtant acquitté de sa tâche à la satisfaction générale. Les Nîmois lui reprocheront d'autant moins le penalty accordé pour une main de Gamouh, que Boubacar de put réparer la faute. D'une manière générale, le directeur de jeu peut être qualifié d'une très honorable prestation. ET MAINTENANT ? - Là encore, nous avons mis en évidence le fait qu'en un peu plus de quinze jours l'O.M. a tout perdu après avoir espéré les plus belles récompenses. Ainsi va le football. L'équipe fut loin de démériter, hier soir, comme ce fut d'ailleurs son lot durant toute la saison. Mais il est vraisemblable qu'elle devra se contenter d'une place d'honneur, sans participer la saison prochaine à la grande fête européenne. J.F. |
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Josip SKOBLAR : "Adieu l'Europe" |
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Bien que visiblement fort déçu, Skoblar essayait d'analyser calmement la rencontre : "Nous avons perdu toutes nos chances en quarante-cinq minutes, les dernières. Car la mi-temps le match était encore à notre portée, nous avions un but d'avance et nous nous étions créé de surcroît un nombre important d'occasions. Par la suite les Nîmois nous ont pris à la gorge et nous ont dominés beaucoup plus que nous ne l'avions fait nous-mêmes. Si bien qu'il faut reconnaître que leur succès est tout à fait légitime. Même notre dernière chance nous l'avons raté avec ce penalty de Boubacar. Bien entendu il serait ridicule de lui en vouloir, c'est le football et une mésaventure de ce genre peut arriver à tout le monde. Mais nous avons manqué là un tournant dans le match. Bien que, je le répète, c'est surtout avant la pause que nous aurions du faire la différence. En attendant, le résultat est là et il nous sera désormais difficile, pour ne pas dire impossible de terminer à une place qualificative désormais. C'est décevant évidemment, car après une bonne saison que nous avions faite, j'espérais bien atteindre cet objectif. Évidemment, mathématiquement tout n'est pas perdu et Strasbourg ou même Monaco peuvent encore faire un faux pas, mais cela devient un peu plus illusoire. Déception aussi chez les joueurs : "Oui, cela va vraiment être difficile disait aussi Marius Trésor. Strasbourg va recevoir Sochaux et ira à Laval. Deux équipes qui n'ont plus rien à gagner mais qui risquent de jouer sans grande motivation. Je ne vois donc pas très bien comment nous pourrions récupérer les deux points l'avance que les Alsaciens ont pris ce soir. |
Ce qui nous a manqué ici c'est surtout la combativité. Nous n'avons pas su répondre à la façon de jouer des Nîmois. Il faut dire que plusieurs joueurs chez nous sont fatigués. Et puis ce but encaissé dès la reprise a pesé lourd dans la balance et nous a littéralement coupé les jambes". V. Zvunka était soigné pour un coût reçu sur le dessus du pied : "J'en ai pris un autre dans le gras de la cuisse lorsque Dussaud a égalisé. Mais tout cela n'est pas grave à côté du résultat qui ne nous avantage par d'autant que Strasbourg a gagné. Pourtant jusqu'au dernier jour, je veux y croire. Il reste encore deux matches à jouer et il faut se battre jusqu'au bout. Ce soir, c'était pour les Nîmois le match de la survie et cela certes s'est senti. Ce ne sera pas le cas à Sochaux et chez nous devons Troyes nous devrions logiquement nous imposer donc. Donc, il nous reste plus qu'à espérer un faux pas des strasbourgeois". Hypothèse à laquelle certains de ses co-équipiers, visiblement, ne croit plus guère. Michel Baulier nous disait ainsi : "Le plus regrettable c'est d'avoir cru si longtemps à cette Coupe d'Europe et de la voir s'envoler au dernier moment". Quant à Hervé Florès, il nous parlait surtout des mauvais traitements que lui avait infligés le Nîmois Girard : "D'entrée il m'a donné un coup terrible sur les reins et cela a réveillé ma douleur au nerf sciatique. Je l'ai senti jusque dans mes mollets et le plus terrible c'est que ce n'est qu'au bout de la cinquième ou sixième agression que l'arbitre s'est décidé à lui donner un avertissement." A.P. |