Pour son dernier match

une victoire facile sur Roubaix

Cette dernière journée de la compétition officielle à l'occasion de laquelle les vainqueurs de la Coupe de France étaient opposés au Racing-Club de Roubaix avait réuni au Stade Vélodrome une bonne chambrée groupant environ douze mille spectateurs.

La rencontre qui, au fond n'avait pas une importance tellement grande, fut suivi avec un vif intérêt, et nous permit d'assister de la part des deux équipes à une magnifique démonstration de football.

Avant la rencontre, se déroula une manifestation de sympathie en faveur des Olympiens qui, cette année, se couvrirent de gloire.

Après avoir présenté au public le superbe trophée Charles Simon et la Coupe de la Méditerranée, gagné par les ruggers, les joueurs ayant participé à la finale de la Coupe, suivie des joueurs de rugby qui s'adjugèrent le titre de champion de France de promotion d'honneur, firent un tour d'honneur sous les applaudissements unanime d'un public enthousiaste. Puis sous la direction de M. Moerkx, la partie mit aux prises Olympiens et Roubaisiens.

La partie débute à vive allure et Marseille est aussitôt en action. Zermani puis Kohut obligent Dessertot a s'employer. Cependant Roubaix réagit par le tandem Janin-Fructuoso et un tir du premier nommé est stoppé par Vasconcellos.

Puis un centre merveilleux de Kohut est bien repris par Zermani, Dessertot s'empare du ballon, mais ne peut le bloquer, ce qui donne lieu à une phase de jeu confuse qui se termine en six mètres.

Un coup franc contre Roubaix ne donne rien, plus c'est à nouveau Marseille qui reprend la direction du jeu. Pas pour longtemps, car une dangereuse échappée de Janin se termine sur Vasconcellos qui arrête, in extremis, le paquet qui lui était destiné.

Kohut se fait souvent remarquer et soit par ses centres, soit par ses tirs aux buts, il sème la panique dans la défense nordiste. A noter qu'un de ces centres est fort bien repris par Zatelli ; mais la sphère passe dessus la transversale. Sur tir de Aznar, Dessertot met en corner.

Marseille continue à se montrer dangereux, surtout par Kohut qui s'avère aujourd'hui plus en forme que jamais. Dominé jusque là Roubaix se reprend petit à petit et amorce quelques attaques. Sur l'une d'elle, le but est bien près d'être réussi, Vasconcellos étant sorti de sa cage. La veine aidant, Ben Bouali parvient à sortir la balle en touche.

A la 30^e minute de jeu, Zatelli replié sur la droite, rentre, Zermani manque la réception mais Kohut ne rate pas l'occasion d'inscrire le premier but marseillais. Quatre minutes après, Kohut descend et passe à Zatelli une balle qui ne laisse aucun espoir à Dessertot.

La pression marseillaise s'accentue et Dessertot a maintes fois l'occasion de se faire applaudir sur des tirs de Zatelli et de Kohut.

La mi-temps est sifflée sur le score de Marseille, 2 ; Roubaix, 0.

Tout comme en début de partie, Marseille se montre dangereux. A la 10^e minute, bien servi par Olej, Zatelli contrôle la balle et place un bolide que Dessertot ne peut arrêter.

C'est ensuite Kohut qui donne le frisson aux Roubaisiens son tir plongeant échouant sur la transversale. Un coup franc à la limite de la surface de réparations est accordé au Nordiste. Marseille qui a fait barrage se dégage assez facilement et c'est à nouveau la défense roubaisienne qui est à l'oeuvre.

Un nouvel essai de Zatelli est bien près d'aboutir ; l'avant centre marseillais se trouvant seul devant Dessertot, mais ce dernier parvient à dévier en corner. Bastien tente également le but, suivi dans son essai de Gonzalès, mais à chaque fois le ballon passe à coté.

Et voici Roubaix qui sauve l'honneur par l'intermédiaire d'Allen qui expédie un bolide dans les filets marseillais sans que Vasconcellos ait fait le moindre geste.

Marseille reprend la direction du jeu et attaque à outrance. Cinq minutes avant la fin, sur corner excellemment tiré par Kohut, Gonzales surgit et marque le quatrième but d'un bel heading.

Quelques instants après, Zermani ferme le score en inscrivant un cinquième et dernier but. Finalement Marseille bat R. Roubaix par 5 à 1.

Vainqueur de la Coupe de France 1938, vice-champion de France, de par sa victoire sur Roubaix, Marseille se devait de fournir un joli dernier match à son public. Sa nette victoire sur Roubaix tout en lui assurant la deuxième place du championnat de France, confirme également la classe des onze joueurs olympiens.

Le trio Ben Bouali, Conchy, Vasconcellos et le tandem Zatelli, Kohut furent des lus en vue.

Bruhin s'avéra, comme à l'habitude, un demi-centre actif, bien épaulé par ses compères Bastien et Gonzales

A Roubaix, nous revîmes avec plaisir notre vieille connaissance Janin qui n'a rien perdu de ses qualités. Fructuoso travailleur infatigable et Allen excellent technicien furent les plus en vue des attaquants nordistes.

Dessertot fut sans conteste la vedette du match, évitant à son équipe une défait plus lourde.

Arbitrage satisfaisant.