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Résumé du Petit Provencal

du 17 octobre 1938

 

MARSEILLE : 0

FIVES : 0

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Fives, 16 Octobre.

Nous avons retrouvé les équipes à l'Aubette de Lille à l'heure du déjeuner, tous les joueurs qui arrivèrent hier ne reprendront que demain le train vers leur lieu de résidence. Eisenhoffer l'entraîneur de Marseille et M. Gascard qui accompagne l'équipe ne nous ont pas caché combien ils avaient eu du mal à mettre l'équipe sur pied. Pardigon parti, il nous a fallu faire jouer Vasconcellos. Avec Kohut cela fait deux étrangers dans le onze.

Il n'en est pas de même pour Fives. Heureusement nous jouons avec la même équipe nous dit Bourbotte, une équipe de jeunes. Je suis le plus âgé avec Van Caneghem. Onze copains : sept nordistes et nous avons des remplaçants de valeur.

"J'estime que nous devons tenir le coup longtemps, nous confie de son coté Dutilleul. Jamais ça n'a si bien marché."

Le jeu dès le coup d'envoi prend une tournure extrêmement attrayante. Le début est favorable à Fives qui domine durant une dizaine de minutes sans parvenir pourtant à mettre en danger d'une manière directe le gardien marseillais Vasconcellos. Peu à peu la ligne de demis de Fives concède du terrain et Marseille sans dominer son adversaire d'une façon évidente impose sensiblement son jeu tout en maintenant à la perfection l'attaque fivoise.

Les Marseillais avantagés semble-t-il par la taille gardent le dessus jusqu'à la demi-heure, mais à ce moment Fives accélère l'allure et prend son adversaire de vitesse en le maintenant assez fortement. Deux ou trois fois Vasconcellos menacé de près, s'en tire avec une certaine difficulté. Les Marseillais se replient et forment devant leur gardien un rideau défensif ardent. Rien ne passe, Marseille se dégage enfin, mais le repos arrive sans résultat. A la mi-temps : Fives 0 ; Marseille : 0.

A la reprise le jeu pendant un moment est monotone. Les Marseillais rassemblés devant leur but se laissent assaillir sans grand dommage pour eux. D'ailleurs c'est en effet à la 7e minute seulement que Vasconcellos touche la balle pour la première fois. Fives demeure au commandement. A la quatorzième minute sur centre de Wagi, Finta arrive devant Vasconcellos et s'apprête à choter, mais Conchy le désaxe. Néanmoins Finta parvient à passer la balle à Novicki qui marque un but splendide. A la stupéfaction générale l'arbitre M. Gaborit qui n'avait pas sifflé avant le shoot de Novicki annule le but pour accorder un penalty à Fives. Van Caneghen le botte à côté, tandis que le public proteste avec véhémence contre la décision de l'arbitre.

CONSIDERATIONS

Allons l'Olympique de Marseille est toujours bien vivant. La mauvaise passe qu'il vient de subir ne lui a pas encore enlevé sa vitalité. Son équipe reconstituée a prouvé aux Fivois qu'elle a toujours son mot à dire dans les grandes compétitions du football.

En face du bloc homogène et combien puissant qui constitue le onze fivois les Méridionaux ont forcé les applaudissements du public par leur jeu rapide et décidé. Ils ont été les premiers à prendre la direction du jeu et ont imposé une telle allure à la partie que beaucoup de spectateurs se sont demandé s'ils pourraient tenir ainsi 80 minutes.

Contre une tout autre défense que le trio Cros, Meresse, Dutilleul, Marseille aurait sans doute traduit dès le premier quart d'heure. On a surtout remarqué le jeu de Ben Barek. Ce soir est partout, il couvre tout le terrain et est adroit comme un singe. Mais on voit qu'il préfère jouer demi-centre, ce poste lui convient mieux que celui d'intérieur, suppléant Max Conchy, effaçant Katia. Il a été le grand distributeur de jeu à Marseille.

Fives qui s'était moins dépensé durant les premières 45 minutes acculait les Marseillais sur leurs buts. Gonzales bon au début fléchissait et avec à propos Novicky, enfin en possession d'une balle qu'on lui avait refusée en première mi-temps, en profitait pour marquer à la quatrième minute un but superbe. Les Fivois exultèrent. Ils n'en déchantèrent que plus lorsque l'arbitre M. Gaborit reprit la balle et la posa à la limite de la surface des buts.

Penalty. Si Van Caeneghem l'avait réussi, le mal eut été moindre, mais privés d'un but régulièrement acquis, les Fivois ne se firent pas faute de rappeler aux référés qu'ils ne devaient pas faire retomber sur Fives une faute commise par un arrière adverse et la partie si b elle jusqu'alors devint rude.

 

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Résumé du Petit Marseillais

du 17 octobre 1938

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