Résumé Le Provencal

du 27 septembre 1949

Le ressort est vraiment cassé. Devant Lens

On croit rêver. L'Olympique à nouveau battu et de quelle façon, 4 buts à un par Lens qui est une équipe de valeur moyenne et non "un foudre de guerre". Le ressort est cassé à l'Olympique et bien cassé.

Ce n'est pas une équipe que nous avons vu sur le terrain mais un fantôme. Où est l'Olympique d'antan, intraitable, volontaire, impulsif, dynamique ? Oublié, enterré, disparu.

À présent Marseille joue sans goût, sans foi comme s'il était atteint d'une lassitude invincible.

Veut-on tuer le football dans notre ville ? Si oui, il n'y a qu'à continuer sur la même lancée. Par contre si l'on veut redresser la barre, il convient de prendre les mesures qui s'imposent : renforcer l'attaque et rappeler aux titulaires que leur métier réclame un minimum d'efforts.

Dès le début Duffuler lâche la balle sur un corner. Rodriguez à cinq mètres manque un but tout fait.

À la 15', Rodriguez Lance Mahjoub qui dans son style particulier bat Duffuler. À 4' plus tard, la réplique et foudroyante. Marjewski sans garde du corps, s'échappe et Danko dans sa foulée égalise. 4' s'écoulent Iskierka centre sur Danko qui est démarqué fusille Liberati. Quelques minutes plus tard Danko rate d'un rien un nouveau but, et la mi-temps survint sur le score de 2 buts à 1.

A la reprise, chambardement général dans l'équipe de Marseille. Salem et à l'aile gauche, Mahjoub avant-centre, Rodriguez et demi centre, Hadad demi gauche, Abderramane arrière gauche.

Bouchoub se fait remarquer par un joli shoot, ensuite Mahjoub et Salem tentent leur chance sans succès.

À la 70', Liberati est touché dans un choc avec Marjewski.

On sent nettement que l'attaque phocéenne est trop stérile pour réussir à remonter au score.

Les Olympiens la loi des Nordistes et à la 80' Danko tout seul devant les buts reçoit la balle de Marjewski et l'envoie un bolide contre lequel Liberati ne peut rien.

Gérard à la 84' feinte Rodriguez, il centre sur Iskierka et c'est le 4me but de Lens. Marseille vient d'enregistrer un véritable Waterloo !

Les gars d'Hibst ont fait preuve d'une volonté, d'une rapidité fort sympathique. Lens n'a pas d'étoile, mais possède un time décidé, qui joue pour gagner. Duffuler s'est fait applaudir par des arrêts spectaculaires. Gouillard a dégagé sans faiblesse, Dehon a montré de l'autorité. Dans l'attaque, ce sont signalés Danko par son punch, Marjewski par sa technique et son alacrité.

À l'O.M. d'un ensemble terre, il est difficile de citer des noms, seul Rodriguez, Scotti essayèrent de bâtir quelque chose et Liberati fut impeccable jusqu'à sa blessure.

Sans vitesse, sans marquage l'Olympique n'est plus qu'un fantôme.

A.D.