Grâce à un doublé d'un super Gignac, l'OM s'impose à Sochaux, la meilleure équipe à domicile de Ligue 1. Les Olympiens se replacent en 2e position.

Parler de tournant est-il prématuré ? L'avenir le dira. Mais quelle belle opération ! Solide et solidaire, entreprenante et efficace, l'équipe olympienne a présenté samedi soir son visage le plus séduisant depuis janvier.

Mais on dit souvent qu'il faut être deux pour faire un bon match de foot. On pourra encore l'affirmer sans se tromper après ce Sochaux-OM.

Cette saison, les Doubistes ont pris l'habitude de faire le spectacle à Bonal. Et la venue des Champions de France ne les a, en rien, incité à revoir cette ambition à la baisse.

Cela faisait un petit moment qu'on n'avait plus vu une équipe se projeter aussi vite et bien vers l'avant face à l'OM. Profondeur, côtés, la défense olympienne devait serrer les rangs pour maintenir le bloc compact.

Alors que l'hypothèse d'un passage en 4-4-2 avait fait son chemin jusqu'à l'heure fatidique de l'impression de la feuille de match, le 4-2-1-3, avec un positionnement inédit d'Ayew à droite et un milieu défensif à deux têtes Kaboré-Cissé, avait primé en définitive. Ce socle solidifié a bonifié la récupération marseillaise. Au pressing comme sur les deuxièmes ballons. Avec un Burkinabé incisif. Tandis que Lucho, plus près des attaquants, rayonnait.

Cette semaine, les statistiques avaient laissé filtrer la perméabilité sochalienne sur coups de pied arrêtés. L'OM l'a testée pendant dix bonnes minutes. Depuis la gauche, comme de la droite, l'examen fut poussé. Mais sans but. Et au contraire, l'ouverture du score fut sochalienne. Et superbe.

Mandanda ne pouvant rien quand Ideye s'offrait un vol plané sur un centre de Josse, après une ouverture télescopique de Martin (1-0, 44e).

Bonal en jaune et bleu. Puis rapidement en ciel et blanc, du fait de l'extrême popularité phocéenne dans le Doubs. Tous debout pour saluer la spéciale Gignac : une frappe puissante et précise enroulée du pied droit, au ras du poteau depuis l'entrée de la surface (1-1, 45e+1).

Après une telle intensité, la deuxième mi-temps fut sans surprise moins enlevée. Sochaux marquait davantage le pas, le harcèlement phocéen s'intensifiant.

En refusant de regagner les vestiaires avec le désavantage d'un but, l'OM s'était replacé dans la perspective d'un succès, ici où seul Toulouse s'était imposé cette saison. Deschamps n'en était pas le moins convaincu, lançant rapidement Remy, à la place d'Ayew.

Dix minutes plus tard, l'ancien Niçois justifiait. Explosif sur le côté, il débordait pour Gignac. La reprise de ce dernier, à la JPP cette fois, mystifiait Richert (1-2, 70e).

Un but à se repasser en boucle, avec le même plaisir que l'on peut prendre en lisant le classement samedi soir. Paris bloqué par Lens (0-0), l'OM s'installe à la 2e place, à trois points de Lille avant sa réception de Toulouse, dimanche. Une belle soirée, vraiment.

Auteur : Laurent Oreggia

Sur le papier, c'était le tenant du titre qui se rendait chez le 12e du championnat. Sur le terrain, c'est deux équipes solides qui ont dû s'affronter, et la victoire s'est jouée à très peu de choses. Au niveau du spectacle, ce match Sochaux-OM n'a pas été le plus palpitant pour les supporters mais n'a pourtant pas laissé indifférent : peu de grandes occasions mais un jeu rapide, fluide, où le collectif a occupé une place primordiale. Mais le résultat final est surtout le fait d'un seul homme.

Après un début de match dominé par les Sochaliens, l'OM a repris du poil de la bête à partir de la demi-heure de jeu... mais a toutefois concédé l'ouverture du score sur un contre parfaitement joué. Sur une longue passe de Martin pour Josse, le défenseur centre idéalement pour Ideye qui fusille Mandanda d'une tête plongeante (43e). L'OM ne se décourage pas pour autant et, à peine deux minutes plus tard, les hommes de Didier Deschamps reviennent au score grâce à une frappe lointaine de Gignac sur laquelle Richert ne peut rien.

En seconde période, l'OM domine les débats mais reste attentif à un éventuel contre assassin. C'est finalement à la 69e minute que les Olympiens prennent définitivement à l'avantage grâce à un nouvel exploit de Gignac. Sur un bon centre de Rémy, tout juste entré en jeu, l'ancien Toulousain frappe la balle de volée et peut exulter. L'OM occupe maintenant la deuxième place du championnat, et Gignac redevient celui qu'il a été : un buteur de niveau international.

Auteur : Jérémy PRIN-DERRE