Résumé Le Provencal du 06 décembre 1949 |
Battu à Reims par 2 à 0 l'O.M n'a point démérité Le match qui fut disputé dans une ambiance partisane confirma Mercurio, Rossi et Nocentini De notre envoyé spécial, P.J. CATHALA |
|||||
REIMS - Il avait beaucoup plu avant le match : l'affluence (7.200 spectateurs) la recette (1.140.000 francs) et la qualité du jeu s'en ressentirent. Pourtant le match fut par moment agréable et, si les joueurs glissaient fréquemment, ils réalisèrent quelques bonnes choses. Mais la passion du public gâta les bonnes intentions, alors que les Meano, Bini et autres Sinibaldi s'appliquaient à faire du jeu devant leurs ex-compatriotes qui avaient les mêmes désirs. La mi-temps des jeunes La première mi-temps fut celle des jeunes : Mercurio, Nocentini, Meano, bien soutenus par des joueurs plus expérimentés tels que Bini, Marche, Robin et Dard, essayèrent de continuer. Mais l'arbitre M. Dufosse, qui avait bien débuté, se mit à hacher le jeu par une pluie de coups francs. Ceci énerva les joueurs et leur fit raté leurs tirs. Mercurio tira au-dessus, Petitfils, bien placé tira en plein dans les bras de Liberati, puis Sinibaldi marqua un but refusé pour hors-jeu, mais dans la phase qui précéda, Palluch fut blessé au tibia et emporter hors du terrain sur une civière. Cet incident spectaculaire énerva les spectateurs qui s'en prirent à Salem. Tandis que le blessé revenait en jeu dix minutes après, boitant bas, il est vrai mais retrouvant quand même une partie de ses moyens au fil des minutes. En fin de mi-temps, après avoir raté une belle occasion, les Champenois réussirent un but par Flamion, sur attaque de Marche qui remonta tout le terrain. À la reprise, il y eut une bonne flambée de l'O.M., Dard et Wagner eurent l'un et l'autre une occasion magnifique, mais l'un shoota dans les bras de Sinibaldi et l'autre à côté. Par la suite, les Rémois eurent nettement l'avantage, bombardant Liberati qui avec Rodriguez, sut protéger ses buts. Et c'est tout à la fin que, un cafouillage après corner, Meano marqua le second but. Ce fut tout. L'impression laissée par un tel match et qu'il faut être supérieur de trois buts pour gagner sur terrain adverse. Ce n'est pas que le public champenois soit particulièrement mauvais, il est simplement chauvin à la manière des autres publics, car le mal est contagieux et il faut avoir du sang froid comme Salem pour ne pas perdre la tête sous les interpellations du public. L'O.M. avec trois avants Ceci dit, reconnaissons que l'O.M. joua avec 3 avants, Wagner et surtout Bouchouk furent en effet inférieurs à leur valeur. L'avant-centre fut lent et parfois mal placé, quant à l'ailier il joua battu devant Marche dès le coup d'envoi et ne tenta guère de réagir. Mercurio et Dard, en revanche furent très actifs et surtout dangereuses, tandis que Robin, dont on connaît la manière plus pondérée, fit de louables efforts. |
Rossi, Nocentini s'affirment Ce fut grand dommage car, derrière il n'y a pas grand-chose à reprocher. Le jeune Rossi et meilleur attaquant que défenseurs contrairement à Haddad, ils n'en forment pas moins avec Sauveur Rodriguez, dont le match fut excellent, une très belle ligne de demis. Aux arrières, le jeune Nocentini confirma pleinement son match précédent et, comme Marche monta résolument à l'attaque. Quant à Salem, son jeu pourtant régulier en général, a le don d'exaspéré le public, on ne sait pourquoi... Mais il eut quand même le tort de fauché trop visiblement Meano dans la surface sacrée. Ce que l'arbitre ne sanctionna pas à la grande fureur du public. Le trio défensif protégea bien Liberati dont le match fut absolument sans reproches. Les Rémois ont eu aussi leurs bons et leurs mauvais joueurs. Si Jonquet (bien médiocre pourtant il y a huit jours), Marche et Bini vraiment supérieurs, doivent partager avec Rodriguez et Liberati les meilleures louanges, il faut dire qu'Appel fut nul et que Petitfils, Flamion, Palluch ne brillèrent guère. Pierre Sinibaldi à l'inter, sa vraie place, fut le meilleur attaquant encore que très gêné par des attributions de poste qui varie chaque dimanche. Reste Meano. Je doute qu'il ait convaincu, "l'oeil des sélectionneurs", car il ne s'est pas imposé pour tout le monde. Comme Mercurio, c'est un jeune qui monte, mais de là à chausser les bottes de Ben Barek doucement ! Il est d'ailleurs une façon de jouer avec ses coudes qui a valu maints coups francs... pour l'O.M. ! Il y aura sûrement avant longtemps une polémique à ce sujet. Jordan estime qu'il couvre sa balle régulièrement, mais ce n'est pas l'avis unanime. Et sans doute sera-t-il préférable que l'arbitre du match de Florence n'ait pas à trancher la question quoi qu'on pense Gamblin... Pour finir un mot sur l'arbitre ont copieusement sifflé. Mais s'imagine-t-on que l'arbitrage soit possible dans de telles conditions quand c'est le public en fait qui vient le sifflet ? Ceci n'est pas une critique contre le public de Reims, mais contre tous nos publics, qui deviennent de plus en plus chauvin. P.J. CATHALA |