Résumé Le Provencal du 16 janvier 1950 |
Le F.C. de Nancy a mis en évidence les faiblesses de l'équipe olympienne |
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On peut encore apporter une nouvelle modification à l'attaque olympienne - ce ne serait jamais que la dix-huitième ! - on ne transformera pas la valeur de ses joueurs disait à son voisin un spectateur du match O.M. Nancy. Et ce sportif concluait "Le vin est tiré il faut le boire". C'est bien la seule conclusion qui s'impose, le plus sage, la plus avisée des opinions entre toutes celles que l'on pouvait émettre après cette nouvelle "démonstration" de l'équipe marseillaise. Avant-hier, comme s'il en était encore nécessaire, l'attaque phocéenne a donné la preuve à tous ceux qui pouvaient douter de sa propre valeur, qu'elle est, qu'elle demeure incapable de soutenir une action. Ses hommes se sont avérés timides, peu subtils, ou brouillon dans leurs interventions. Ils ont mis en évidence leur infériorité technique. Virtuoses les Nancéens Ce sens de la place, cet équilibre des mouvements qui fit triompher l'équipe Lorraine, les avants olympiens - à l'exception de Nagy - ne l'avaient pas ! Quel contraste avec les Nancéens ! Alors qu'il manquait aux "forwards" locaux ce dixième de seconde dans l'interception de la balle, Ces réflexes dans l'anticipation, toute cette gamme des qualités techniques qui classent les vrais joueurs professionnels, les attaquants lorrains, eux, déployaient mille vertus dans cet art. Amortis, bocages parfaits, passes précises, démarquages rapides, promptitudes dans l'anticipation, touches de balle impeccables, shots puissants et bien ajustés, telles furent les qualités des Lorrains dont la partie (la première mi-temps surtout) fut simplement admirable. |
Les deux buts qu'ils réalisèrent Bottelier (2me minute) et Deladerriere (25me) le furent sans bavure. Sur le deuxième la défense marseillaise (Dahan surtout) porte, certes une part de responsabilité mais à vrai dire, il eut été logique que le FC de Nancy arriva au repos avec quatre buts d'avance. Dominer, c'est bien mais... Au cours du deuxième half, les Phocéens forcèrent l'allure, ils dominèrent même leur adversaire, mais jamais de sans donner l'impression qu'ils pourraient le battre. Cela était visible dans leurs actions plus volontaires, plus en force certes, mais combien désordonnés. Pourtant chacun d'eux apportait à la lutte toute son ardeur, toutes ses capacités. Hélas ! Ces derniers se limitèrent à peu de choses... puisqu'il fallut voir Dahan inscrire l'unique but de l'O.M. (64me minute) sur une phase consécutive à un corner ! Nancy, quoique dominé par la fougue de son adversaire, n'en demeure pas moins le maître incontesté du football pur et Bronée en premier lieu, puis Deladerriere, Bottelier, Pleymelding, Cecchini et Favre apparurent comme les plus brillantes étoiles. À Marseille, seuls Scotti et Nagy peuvent soutenir la comparaison avec leurs virtuoses adverses. Louis RICHARD |