Résumé Le Provencal du 02 mai 1950 |
Pour une fois, les avants de l'O.M. shootent ! les olympiens n'obtiennent le match nul qu'in extremis (2 à 2) mais ils avaient mérité la victoire ! |
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Est-ce la présence de M. Paul Nicolas ? Est-ce le chaud soleil printanier ? Nul ne le sait, mais toujours est-il que Marseillais et Rémois, dimanche sur la pelouse du Stade Vélodrome nous ont fait assister à une rencontre heureuse, agréable, émaillée de phases valeureuses. Domination territoriale à outrance En première mi-temps, les blancs se portèrent hardiment à l'assaut des bois champenois. À la première minute, une descente audacieuse de Pujalte obligea la défense adverse à mettre en corner. Wagner, 3 minutes plus tard botta avec force, ce qui permit à Sinibaldi un arrêt de classe. À la 8me minute, un centre de Dard aboutit à Nagy, ce dernier shoota bien et Sinibaldi n'eut de ressources que dans un corner ! L'attaque olympienne en verve, continua à pratiquer un jeu plaisant, à faire courir la balle et à inquiéter Reims. Ce fut à la 9me minute, un corner botté magistralement par Dard et à la 21me minute un sprint fougueux du même joueur. Enfin, un 4me corner de Dard à la 22me minute. 2 minutes plus tard se déroula un épisode émouvant. Robin expédia le cuir avec puissance dans la cage, Sinibaldi dut se contenter d'un renvoi hasardeux du poing. Wagner surgit, reprit sans perdre une seconde et ce fut miraculeusement que Jonquet empêcha la balle de pénétrer dans les filets. |
Après cet avertissement, Reims commença à secouer un peu le joug et l'on nota deux jolis essais de Meano. Enfin des buts En première mi-temps, les essais furent nombreux, mais infructueux. Au cours du second half, ils furent beaucoup plus précis. À la 54me minute, Liberati renvoya l'une bale de la main assez imprudemment. Penverne bien placé la reprit avec précision et ne laissa aucune chance à Liberati. 5 minutes plus tard Robin très actif perça en force le rideau défensif adverse et égalisa magistralement sur un centre de Dahan. Dard, Robin, Meano, Palluch, Robin encore essayerons de réussir par la suite, mais ce n'est qu'à la 84me minute que se produisit un acte décisif. Pour une fois, Appel faussa compagnie à Hadad, il donna sa balle à Villanova, ce dernier la contrôla avec habilité et botta dans le coin gauche, la balle entra dans les filets malgré un plongeon désespéré de Liberati. Marseille allait-il être battu après avoir mérité la victoire ? Non. 30 secondes avant la fin, Pujalte s'empara de la sphère malgré l'opposition de Jonquet et la logea dans les bois de Sinibaldi. Finalement l'O.M. et Reims firent match nul. |
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HADDAD maître du terrain a "étouffé" APPEL |
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Bien des fois nous avons eu l'occasion de reprocher à l'attaque marseillaise la déconcertante stérilité. Sans doute excédés par ses reproches les avants des blancs ont voulu dimanche marquer des buts. Et suivant la meilleure tradition olympienne ils ont shooté. Oh ! ils ont bombardé la cage Sinibaldi, pas toujours avec adresse mais certainement avec bonne volonté. Nagy donna de l'ouvrage à Marche, il fut plus brillant qu'à l'ordinaire. Robin fut remarquable de finesse et de zèle. Bollano se dépensa avec bonheur. Wagner parut même débarrassé de cette lenteur de course quant à Dard il exécuta de quelques soli fort appréciés. Dans ces conditions comment se fait-il qui n'est pas davantage scorer ? Tout d'abord parce qu'ils ont été plutôt malchanceux dans leurs tentatives, ensuite parce que Paul Sinibaldi a accompli des prodiges. Sûreté des gestes, "vista" incomparable, plongeons téméraires, le petit gars de la Belle de Mai a réussi des progrès formidables. L'équipe champenoise a opéré dans un style plaisant, facile mais elle a donné l'impression de jouer un ton au-dessous de sa valeur. N'était-elle pas dans une condition optima ou bien se réservait-elle pour la finale de la Coupe de France ? Mystère. S'il y a une certitude c'est qu'elle a été dominée et qu'elle est très contente obtenir un match nul. L'Olympique dans le domaine l'occupation du terrain a fait preuve d'une incontestable supériorité, ses avants ont mis plus souvent en danger Sinibaldi que ceux de Reims, Liberati. |
Le danger primordial de l'attaque rémoise n'allait venir du colosse Néerlandais Appel. L'homme de la "Tulipe" a été littéralement étouffé par Hadad qui s'est montré surprenant d'aisance, de l'agilité dans son rôle de demi-centre. Scotti, de son côté très flegmatique et clairvoyant a stoppé Meano. Le jeune Aixois amorça quelques mouvements redoutables mais dans l'ensemble il ne parut pas très mur pour le tram des Coqs... Le public Marseillais s'est retiré satisfait, il y avait longtemps que l'occasion de vibrer ne lui avait pas été offerte. L'Olympique a les moyens de se comporter honorablement devant toutes les équipes. Pourquoi faut-il qui soit si souvent médiocre ? Alain DELCROIX |