Résumé Le Provencal du 08 mai 1950 |
A Paris, l'O.M. et le Stade se sont partagés deux buts de Nagy et Rodriguez (stade) |
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PARIS (De nos services particuliers) - Ce match Stade - OM dont on attendait beaucoup, dans les deux camps pour des raisons diamétralement opposées s'est terminé sur un résultat nul, somme toute assez équitable, car si l'O.M. prononça les attaques les plus incisives, il faut bien dire que le Stade-Red-star marqua le plus souvent une très nette domination territoriale. La première phase du match alla jusqu'au penalty. Jusque-là, bombardement incessant des buts olympiens, magnifiquement défendus par Liberati, Dahan et Salem, entre lesquels opérait un Hadad malade, mais finalement courageux. Et soudain, voici l'incident. Rodriguez dispute le ballon à un olympien, dans la surface, tout près de la ligne blanche. Un autre Olympien "Balance" hommes et ballon en dehors du terrain, d'une poussée pas très orthodoxe. L'arbitre indique penalty malgré les vives protestations olympiennes. Arnaudeau le tire et Liberati le pare, mais il a bougé avant le tir. L'arbitre le fait recommencer sous les huées de la foule, qui trouve qu'il y a partialité dans tant de sévérité. Le penalty cette fois, transformer, il y a eu encore faute et l'arbitre a sifflé. On remet donc ça une 3me fois. Rodriguez tire et, cette fois sans bavure Liberati pare. Seconde phase. Rageusement le Stade repart à l'attaque, mais avec moins de classicisme. Devant ces décidés qui s'appellent Dahan, Salem, Hadad, Liberati, on fait de la dentelle. L'O.M. marque Rien ne passe. Au contraire sur centre extravagant de Sesia, qui tombe à 20 mètres en arrière de ses camarades, Scotti capte la balle et passe en profondeur à Nagy, qui file. Il déborde Drouet, shoote et marque. Le Stade accuse le coup et c'est miracle si les Olympiens, dans les attaques rapides et précises balaient le terrain, n'ajoutent pas à leur actif, un 2me but, qui leur eut donné la victoire |
Le Stade égalise Troisième phase. En fin de mi-temps, et tout au long de la 2me mi-temps, le Stade domine territorialement. Mais sa dentelle est moins bien tissée qu'au début, par contre coup, les contres attaques marseillaises, quoique plus nombreuses, sont moins perçantes. Nagy et Dard ratent chacun une belle occasion. Le Stade joue avec l'énergie du désespoir, à 10 car Gaulon a été touché. Mais l'O.M. est également affaibli, Nocentini a un coup au côté. Finalement Rodriguez surgit entre Hadad et Salem et ajuste le shoot égalisateur. Les deux dernières minutes ne changent rien. Grégoire, Drouet, Colonna, Rodriguez, Arnaudeau, furent dans l'ordre les meilleurs stadiste, tandis que Laborde fut peu actif et Sesia bien pâle. Marseille, défense absolument remarquable, Scotti fut un des meilleurs hommes sur le terrain et Pujalte eut des interventions très heureuses mais demis d'aile et inters durent souvent jouer la défense, où ils sont moins à l'aise qu'en attaque. Chez les avants on ne pouvait procéder que par contre-attaques trop rares, mais la "manière" olympienne s'y eut retrouvé souvent J.P. CATHALA |
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Résumé Le Provencal du 09 mai 1950 |
A Paris, devant le Stade R.S. l'O.M. a défendu sa chance et aurait fort bien pu gagner (De notre correspondant parisien : J.P. CATHALA) |
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PARIS - Nous avons relaté hier ce que fut ce match Stade-Red-Star - O.M. dont le résultat peut être gros de conséquences pour l'équipe parisienne, une équipe hétérogène sans doute, mais que l'on peut être surpris de voir en si fâcheuse posture. Bien que l'O.M. n'ait rien à craindre ni à espérer, il défendit sa chance crânement et aurait pu bien fort bien gagner ce match. L'attaque olympienne Ni Nagy, ni Dard n'ont rien perdu de leurs étonnantes qualités, qui sont cependant fort dissemblables. L'un est finesse et l'autre est force, l'un tripote mieux, l'autre déboule davantage, mais tous deux vont vite et shootent sec. Entre eux, il y a les inters, Robin et Wagner. Encore deux manières différentes Wagner et un avant-centre placé à l'inter. En fait, il est à maturité ni dans l'un ni dans l'autre poste, avec cependant de remarqua possibilités. La façon dont il servit Nagy, après avoir reçu la balle de Scotti (qu'il m'excuse pour l'avoir omis) fut peut-être la meilleure chose de tout le match, tant ce fut prompt et bien fait, en vrai style olympien. Robin, moins actif mais solide et clairvoyant, se place plus volontiers en retrait, ce qui donne à penser que la méthode Crut a toujours ses adeptes. Nocentini, enfin, était avant-centre. Je l'avais vu jouer arrière contre Reims. Aux deux postes, il a étalé les mêmes qualités de décision, de puissance, de sens du jeu. Il a eu deux tirs qui auraient fort bien pu faire mouche, deux tirs excellents qui n'étaient pas à la portée du premier venu. Sera-t-il l'homme de la saison prochaine à ce poste ? C'est possible, mais je comprends l'embarras de Jordan qui a simultanément Bollano, Wagner, La Paz, Nocentini qui se valent sensiblement, qui ont chacun leurs partisans et donc aucun n'affiche la superclasse indiscutable. |
Demis d'attaque Scotti est un grand footballeur doublé d'un bon capitaine. Il tient à l'O.M. le rôle de Gallice aux Girondins. C'est un demi d'attaque, un Tchalkowsky moins fignoleur, moins spectaculaire, mais plus direct. Pujalde, que je ne connaissais guère, m'a surpris autant par de très belles choses que par sa tendance à s'éloigner souvent de son poste, ce qui le force à se dépenser davantage. Il est évident que lui aussi préfère soutenir une attaque que défendre et c'est contagieux puisque Salem, lui aussi, monte souvent au niveau des avants. Et tout cela est possible parce que, vraiment, avec Dahan, avec Haddad, malade cependant et qui faillit bien ne pas jouait ce match (comme avec Rodriguez) et avec Liberati, on se sent assurer sur ses arrières. Seulement comment expliquer que l'O.M. soit territorialement dominé ? |