Résumé Le Provencal

du 10 septembre 1948

Devant le onze pâle de Nancy

l'O.M. a obtenu une victoire sans panache

A considérer le résultat, ceux qui n'ont pas assisté hier à la rencontre O.M. - Nancy se montreront satisfaits et penseront peut-être que cette troisième victoire des champions de France a été marquée du même éclat que les précédentes.

Il ne peut en être ainsi pour les quelque douze mille spectateurs qui en furent les témoins.

Privé de ses quatre meilleurs joueurs, présentant une équipe entièrement remaniée par ses absences, Nancy n'était pas venu à Marseille avec l'espoir de vaincre. Il s'en faut.

"Limiter les dégâts, disaient ses dirigeants avant le match, c'est là notre seul but".

De fait, après deux minutes de jeu fort prometteur, les Nancéiens établirent leur forteresse défensive et s'ingénièrent, devant les poussées de l'O.M., à brider seulement les avants les plus dangereux. Ils y réussirent, d'autant plus que tout équipe de l'O.M. pensait bien que ce match ne lui échapperait pas et qu'elle avait suffisamment le temps devant elle pour percer avec succès la défense nancéenne.

Dans cet esprit, et ne mit pas longtemps à s'accommoder au jeu de l'adversaire.

Aussi, nous priva-t-elle les actions merveilleuses qui marquèrent ces matches contre Colmar et Roubaix.

Ses avants joueurs "arrêtés", notamment Latrille qui cherchait sans doute à trop bien faire, Bihel, Benedetti (sauf dans son fameux quart d'heure où il marqua deux buts) et Fontaine. Seul Nagy demeurait lui-même dans ce quintette offensif qui ne sut jamais profiter des bons nombres service de Bastien en net progrès, et de Pironti, le meilleur joueur de l'O.M. après Nagy.

Quant à défense de l'O.M., si elle ne concède qu'un seul but à la soixante-quinzième minutes du match, elle s'avéra (Liberati mis à part, et Rodriguez qui ne fut tout de même pas bon sans reproche) aussi incertain qu'aux cours des rencontres précédentes.

Dans le onze de Nancy, dont la partie fut très quelconque, le goal David, les arrières Kazmierzak et Pleimelding, le demi Ludwieza, et l'inter Kuta furent les meilleurs.

Les buts furent marqués à l'O.M. par Benedetti (35e et 39e minute) et Nagy (51e) : pour Nancy, par Salette (75e).

Arbitrage facile de M. Le Foll

L. RICHARD