Résumé Le Provencal du 20 septembre 1948 |
A un quart d'heure a suffi à l'O.M. pour jauger NICE et gagner au petit trot par 5 à 0 |
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Nice (par téléphone). - Aucun des quelques 1.806 marseillais qui avaient fait le déplacement de Nice ne s'attendait à un score pareil. Il peut paraître sévère pour un spectateur impartial qui a suivi le match. C'est pourtant normal en ce sens qu'il situe exactement la valeur réalisatrice des deux lignes d'avant en présence et par corollaire, celle des deux défenses. Cette rencontre, OGC Nice - OM qui renouait les relations entre les deux grands clubs du sud-est, et opposait les deux champions de la saison dernière, s'est déroulés dans une ambiance extraordinaire, par une température accablante. Cette ambiance se manifesta surtout avant la rencontre car après le premier quart d'heure de jeu, l'opinion de chacun était faite, même chez les supporters niçois qui avaient espéré malgré tout, un renversement de la situation. Les joueurs olympiens abordèrent le match avec l'intention de porter, dés le début, le coup de grâce. Ils réussirent amplement dans leurs entreprises puisqu'à la troisième minute de jeu, ils menaient déjà 2 à 0. L'erreur niçoise Cette rencontre, les niçois la perdirent avant le coup d'envoi. Craignant à juste titre, les actions offensives de leurs adversaires, ils changèrent complètement leur défense. Mindonnet joua arrière droit, Marek arrière central et Firoud arrière gauche. Or, cette combinaison défensive s'avéra désastreuse toute la première mi-temps, Nagy, Bihel, Fontaine même - mais les deux premiers surtout - se jouèrent à tout couper de l'opposition de Firoud et Marek et si le Nord-Africain se reprit fort brillamment par la suite, le "onze" marseillais avait pris une belle avance et un bel ascendant. L'OGC Nice n'espérait plus remonter son lourd handicap. L'OM joua vraiment un quart d'heure : le premier, cela lui suffit pour assurer sa victoire, par la suite, les joueurs marseillais se contentèrent de suivre le trot tout en tirant profit des occasions qu'ils créèrent. |
L'OGC Nice a déçu. Pour le moins qu'on puisse dire, c'est qu'en deuxième mi-temps, le jeu se déroula le plus souvent dans la moitié du terrain défendue par les marseillais, les avants niçois qui combinaient fort agréablement - du reste au milieu de terrain - se montrèrent d'une maladresse insigne devant les bois à telle enseigne que Libérati eut en tout et pour tout, deux shoots dignes de ce nom à stopper. Il le fit d'ailleurs avec sa maîtrise et son élégance coutumière. A L'OM, nous devons citer l'action constante et intelligente de Bihel, la brillante exhibition de Nagy à l'aile droite - qui, s'il fut plus effacé en deuxième mi-temps, ne se montra pas moins fort, entreprenant, chaque fois qu'il fut lancé dans les bonnes conditions : celle fort éfficede Scotti qui sut éclaircir le jeu , le volontaire activité de Bastien , le match fort méritoire de Rodriguez , enfin Salem et Dahan s'attachèrent à Rolland et Ben Tifour et les deux autres ailiers niçois ne brillèrent pas outre mesure , encor eque Rolland se signala en deuxième mi-temps par une activité débordante tout à l'honneur des deux arrières olympiens . Fontaine joua avec volonté ; Robin se signala par ses ouvertures précises et Benedetti par ses shoots. A Nice, Belver fut de loin le meilleur élément. Après lui, Luciano, en première mi-temps surtout, Perez pour son action intelligente, Rossi pour son activité. Rolland et Firoud pour leurs dernières quarante-cinq minutes furent les plus satisfaisantes d'un onze. |
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Les 5 buts olympiens On a battu tous les records de recette au stade du Ray où la coquette somme de 2.178.000 francs a été encaissées. Une seconde tentative du hongrois est encore arrêtée par Firoud, au centre, Marek ne tient pas la cadence devant Bihel, celui-ci retourna sur sa gauche... une balle à mi-hauteur à Robin qui ouvre le score à la 5e minute, OM : 1, Nice : 0. Encore une échappée de Nagy qui "brûle" Firoud et Marek sauve en corner , sur une nouvelle action de Nagy , le choc de Firoud est sanctionné par un coup-franc que Benedetti des 20 mètres met en cage à la 12e minute , OM : 2 : Nice : 0. Les offensives niçoises sont un peu confuses, toutefois elles sont à deux doigts de réussir par Rossi et Rodriguez censure le péril et met en corner alors que Libérati était battu... Celui-ci se rattrape en sauvant du bout des doigts une balle haute de Roland. De son coté Favre est manqué. Sur un changement d'aile de Nagy à Fontaine, ce dernier va de l'avant et le gardien niçois doit se lancer dans les pieds du marseillais. A la 28e minute, Fontaine servi le long de la touche par Salem, descend, évite Mindonnet et centre sur le pied de Nagy qui marque de la pointe, OM : 3 : Nice : 0. Rien ne réussit à Nice, malgré de nombreux coups francs, mais tous les shoots des locaux manquent de puissances, Au repos donc OM : 3 : Nice : 0. |
A la reprise, Nice se montre plus entreprenant et obtint des corners qui ne modifient en rien la physionomie du match, Libérati, bien protégé par Rodriguez, Dahan et surtout Salem, se permet même des fréquentes incursions à l'avant et à l'occasion de stopper les tirs sans grand danger de Nice. Salem pousse une pointe à la 62e minute et Ben Tifour étant le long de la ligne, centre et Fontaine qui s'était rabattu, reprend de la tête : la balle ricoche sur le crâne de Marek et c'est le 4e but marseillais. OM : 4 : Nice : 0. La défaite de Nice s'aggrava et tandis que Marseille joua au pas, les niçois n'arrivent pas à trouver cette cohésion qui leur manque depuis le début de la partie. Et pourtant il y aura des tentatives niçoises comme celle de Perez qui trouvera Libérati en mauvaise posture et mettra à coté celle de Luciano qui obtint un corner négatif , celle de Gallard qui pousse à Ben Tifour passe en dehors du but et en fin de compte se sera Nagy qui se débarrassera de Firoud centrera sur Bihel , celui-ci redonnant la balle et Nagy tirera sur la barre ricochant dans les filets . |
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Résumé journal l'Equipe du 20 septembre 1948 |