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Résumé Le Provencal

du 24 septembre 1948

DEPUIS 18 MOIS, L'OM ETAIT

INVAINCU SUR SON TERRAIN

RENNES a réalisé l'exploit

de "tomber" MARSEILLE par 3 à 1

Après le retentissant succès par les olympiens au stade du Ray on pouvait s'attendre à ce qu'ils réalisent une partie de qualité contre Rennes.

Certes les hommes de Zillizi n'oubliaient pas que les bretons réussissent l'exploit, l'an dernier, de les tenir en échec au stade Vélodrome, mais ils estimaient que cette formation amputée de cinq éléments de classe, Grumelon, Artigas, Mankowski, Haussers, Sallin, ne représentait pas un obstacle redoutable.

Erreur : coupable erreur !

Un départ électrique

Dés le coup sifflet la jeune et impétueuse attaque de Rennes se lança avec coeur à l'assaut des buts olympiens.

trop de fantaisie

Mauvais point pour les joueurs olympiens, la défense a manqué d'assurance, l'attaque a été médiocre seuls Nagy et Benedetti ont sorti leurs épingles du jeu.

Salem s'est permis trop de fantaisies, il a tendance vraiment trop oublier qu'il est arrière et non avant.

Le football est un jeu d'équipe, qu'il s'en souvienne !

Les marseillais en grands seigneurs, réagirent mollement à ce moment, ils eurent le grave tort de sous-estimer l'adversaire et cet excès de confiance leurs coûta deux buts.

A la cinquième et à la seizième minutes, la défense olympienne cafouilla et Bourdin inscrivit deux buts à l'actif du team de player. Ce départ électrique chatouilla désagréablement les Phocéens qui tentèrent de réagir.

Nagy à la vingtième minute sur un corner donné par Robin réduisit la marque.

L'OM allait-il combler son retard, l'on supposait, on l'espérait.

A la vingt-quatrième minute, un quiproquo devait parachever le drame.

L'arbitre siffla un coup-franc en faveur de Rennes, les marseillais stoppèrent octroyant avoir le bénéfice de cette pénalité ; mal leurs en prit, Labarre s'empare de la sphère et la logea dans les filets de Libérati. Le résultat était consommé et la défaite de l'Olympique avec :

LE GRANIT BRETON

A la reprise les olympiens vexés de ne pas imposer leur loi sur leur terrain, attaquèrent à maintes reprises, mais se furent des offensives sans ampleurs, étriqués, pas de mouvements massifs, seuls quelques shoots de Nagy, Benedetti, Bihel qui s'effritèrent sur le granit de la défense bretonne.

Rouxel dans une forme étincelante arrêtait tous les tirs, Pordie renvoyait la balle inlassablement, enfin Guerin et Hannequin jouant avec une obstination bien propre au tempérament celte, s'avéraient intraitable.

EXCES DE CONFIANCE

Ainsi à Rennes est revenu l'exploit sensationnel de vaincre Marseille sur son terrain au stade Vélodrome, les hommes au maillot blanc étaient tabous depuis deux saisons.

Mais tout à une fin et le vaisseau olympien s'est fracassé sur le granit breton.

Bien entendu on va s'interroger sur les raisons de cette surprenante défaite.

Devant une équipe marseillaise en condition normale, Rennes sans ses vedettes, n'aurait pas pu tenter sa chance.

Que s'est-il donc passé ? Cela est très simple, les marseillais doivent leur défaite à des causes morales.

Le triomphe de Nice à exagérément grossi leur confiance en leurs moyens.

Ils ont pris Rennes pour leur poucet et ils se sont imaginer être devenus des ogres.

La leçon est sévère, espérons qu'elle portera ses fruits et que devant Sète, Marseille retrouvera son vrai visage.

Alain Decroix

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Résumé journal l'Equipe

du 24 septembre 1948

 

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(Photos : Collection personnelle Matthieu Lecharpentier)

 

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