Résumé Le Provencal du 29 novembre 1948 |
A Montpellier, l'O.M. gagne en 2e mi-temps il fallut un Bihel démarqué pour battre le fameux goal Colonna (De notre envoyé spécial Victor Azais) |
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MONTPELLIER (par téléphone) - L'O.M. remportait hier à Montpellier, une victoire fort méritoire et régulière. Méritoire car l'équipe s'est heurtée à un onze survolté, qui désirait ardemment la victoire et qui, 90 minutes durant, se dépensa sans compter. Régulière, car c'est bien la meilleure équipe qui a gagné. Au jeu tout de volonté des montpelliérains, qui dépensèrent une énergie incroyable, les olympiens opposèrent un jeu plus calme, plus réfléchi et pour tout dire, mieux construit. Si tous jouèrent avec un coeur louable, il faut tout de même mettre en exergue l'exhibition de Bihel, le meilleur homme sur le terrain, de Rodriguez, qui se surpassa en défense. Mais, il nous plaît, pourtant de souligner à nouveau la volonté de toute la ligne d'avants, en particulier celle de la triplette de droite : Bihel, Robin et Nagy. A Montpellier, toute la défense fit un grand match, avec cependant une mention spéciale pour le jeune Colonna qui s'avéra, malgré ses 19 ans, un goal de grand avenir. La partie Ceci dit, venons en au match. Lorsque M. Delasalle siffle le coup d'envoi. Le parc des sports est archicomble. A tel point que le service d'ordre est tout de suite débordé. Les deux équipes s'alignent dans les formations annoncées : O.M. : Libérati, Gallian, Salem, Bastien, Rodriguez, Scotti, Nagy, Robin, Bihel, Pujalte, Bollano. Montpellier : Colonna, Sboralsky, Bénézech, Desmaret, Cazorro, Roussy, Dosséna, Laborde, Léglise, Szymzak et Tylipsky. Comme convenu, Trskan ne joue pas à Montpellier et M. Dancause a tenu à nous préciser que M. Rolland, président du S.O.M. s'en tenant à la parole donnée, ne lui a jamais demandé l'autorisation de faire jouer Trskan contre ses camarades. A noter le changement de place entre Bénézech et Sboralsky, de façon à mettre Bénézech en face de Nagy. Dés le début, les montpelliérains partent à l'attaque mais sur un loupé de Cazorro, Bihel mène une offensive très dangereuse. Il centre, Colonna loupe l'interception, Nagy reprend, mais la balle frappe la verticale. Cette chaude alerte passée. Les montpelliérains, très ardents, imposent une allure rapide au jeu, attaque la balle avec décision, fortement encouragés par leurs supporters. Libérati pare au danger L'O.M. doit se défendre. Il le fait avec bonheur et contre-attaque à chaque occasion, obtenant deux coup-francs à la limite sans résultat. Cependant, sur une attaque un peu appuyée, Salem ne peut s'opposer à l'action de Léglise. Mais iLbérati, qui sentit le danger, sort opportunément et s'empare de la balle, mettant ainsi un point final à une situation qui aurait put être dangereuse. Vingt minutes après, sur ouverture de Robin, Bihel obtient un corner, mais la décision des défenseurs montpelliérains continus à faire la loi. Et leurs longs dégagements permettent aux avants locaux de mener des offensives trop isolés pourtant pour être efficaces. Et si Libérati est à l'ouvrage, il intervient toujours avec beaucoup de brio, sortant à bon esprit au-devant d'un attaquant trop entreprenant. |
Bihel ouvre le score Enfin, à la 27me minute, sur passe de Bollano, Bihel en position d'ailier gauche, trompe Sboralsky, s'avance et trompe Colonna d'une balle remarquablement placée et que le goal de Montpellier ne peut bloquer, malgré une superbe tentative. Colonna se distingue Mais l'O.M. doit opérer un moment à 10, Bollano, blessé se faisant soigner sur la touche. Malgré ce handicap, l'équipe phocéenne mène le jeu à son tour et le fait avec plus de méthode que l'équipe locale, qui baisse nettement le pied et, sur ouverture de Robin, Bihel attaque à nouveau dangereusement. Il faut toute la décision du jeune Colonna qui plonge courageusement dans les jambes de l'avant-centre olympien, pour que l'O.M. ne compte pas un deuxième but. Montpellier égalise Et alors que l'on croit que le score va en rester là. Montpellier obtient un coup-franc, Libérati dégage du poing, Szymczak remet la balle au centre ou Laborde n'a aucune peine à la loger dans les buts vides. Les deux équipes sont à égalité et il reste, 30 secondes à jouer. Nouvel exploit de Bihel En deuxième mi-temps l'allure du jeu a baissé ce qui permet à l'O.M. de maintenir la balle à terre et de construire son jeu. A la 51ème minute sur une attaque partie de Pujalte. Celui-ci donne à Bihel qui lance à Nagy, l'ailier droit centra sur Bollano de la tête celui-ci redonne à Bihel qui prend Colonna à contre-pied. Une fin pathétique Alors l'équipe locale se rue littéralement à l'assaut des bois phocéens. La défense marseillaise est sur les dents, mais elle intervient avec bonheur, notamment Rodriguez et Libérati qui tenait un bel arrêt sur un heading de Laborde. Le goal marseillais doit peu après réaliser un nouveau plongeon incomparable sur un shot de loin de Desmaret dévié par Dosséna, pris à contre-pied, Libérati arrête superbement avant sa ligne de buts et le public réclame, alors tout à la fois but et penalty. Nous en sommes à la 75ème minute. L'O.M. est pressé sur ses buts par des adversaires dont l'ardeur ne se ralenti pas. Pourtant une ouverture de Robin permet à Bihel, décidément en verve de stopper Cazorro. Mais le shot part trop loin. Un corner et un coup-franc à la limite pour Montpellier, ne donnent rien, toutefois deux attaques de Bihel, puis de Nagy obligent le jeune Colonna à agir, ce qu'il fait avec élégance et brio. Et c'est la fin d'un match ardemment disputé que l'O.M. a remporté, non sans mérite. |
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Résumé journal l'Equipe du 29 novembre 1948 |