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Résumé Le Provencal

du 17 octobre 1993

 

Mousson

Sur la Mosson

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D'un de nos envoyés spéciaux

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45 minutes de "jeu" seulement hier soir à Montpellier ou des trombes d'eau ont provoqué l'arrêt de la rencontre alors que l'O.M. était mené 2-0 sur le terrain totalement impraticable

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MONTPELLIER - Il était 19h45 lorsque la petite pluie fine qui tombait depuis une heure environ sur le stade se transforma soudain en un orage diluvien.

Un véritable déluge de cinéma (vous savez, quand le héros dit à l'ingénue qu'il l'aimera toujours) qui dura vingt minutes, pas plus dans un premier temps, mais suffit par rendre une pelouse simplement humide en une sorte de verdoyante rivière Thaïlandaise.

Visiblement impraticable dès avant le coup d'envoi, le terrain était cependant jugé jouable par l'arbitre M. Pauchard, influencé peut-être dans sa décision par la présence de quelque 18.000 spectateurs qu'il était évidemment difficile de laisser ainsi sur leur faim.

Une parodie de match

Le jeu commença donc mais il fut très vite évident qu'il y aurait un match peut-être, mais sûrement pas du football...

Impossible en effet d'espérer assurer simplement une passe sur une aire de jeu ressemblant plus à un pédiluve qu'à une prairie normande...

Ballons freinés, gestes manqués, glissades rendant les acteurs ridicules et déclenchant l'hilarité du public, c'est à une parodie tristement comique que l'on allait assister même après que le gros de l'orage se fut éloigné (pour revenir plus tard).

Pourquoi dès lors l'arbitre ne prit pas plutôt la décision d'arrêter le massacre sur une aire de " jeu " visiblement de plus en plus dangereuse ?

Peut-être parce que Montpellier mené au score depuis le tout début de ce simulacre de rencontre.

Convenons en effet qu'il aurait été plus facile d'interrompre les débats sur un score de parité.

Malheureusement, dès la 2e minute, le jeune Fabien Lefèvre, absolument seul à la réception d'un long centre d'Asanovic, avait trempé Barthez d'une jolie volée tentée et réussie avec la déméritée de ses 20 ans.

Un but étrange là aussi, inscrit dans une atmosphère lunaire, sous le déluge et dans un brouillard à couper au couteau, par la faute d'un fumigène lancé par les supporters marseillais.

Un but dont on peut se demander s'il était seulement le fait d'une énorme erreur de marquage ou bien aussi la conséquence de ce fumigène intempestif dissimulant peut-être aux joueurs marseillais eux-mêmes la présence du Montpelliérain.

Le public floué

Quoi qu'il en soit, l'O.M. qui n'avait absolument pas besoin de ce handicap en plus allait se trouver confronté à un problème quasi insoluble, celui d'égaliser ou à tout le moins de porter le danger devant le but de Barrabé.

Tâche impossible, la moindre ébauche d'action déclenchant, on l'a dit, l'hilarité des spectateurs plutôt que leurs applaudissements.

M. Pauchard comme pour ramener la parité et la paix dans les esprits devait pourtant offrir aux Marseillais une occasion unique de le faire en leur donnant un penalty pour une faute (Boksic retenu par Thetis) telle qu'il s'en fait une bonne dizaine par match sans qu'on les sanctionne jamais...

Hélas, Boksic, dans son désir de trop bien assurer le coup sur ce terrain choisissait de tirer en force... Et manquait le la cible en plaçant le ballon au-dessus.

Huit minutes plus tard (36e), M. Pauchard décidait enfin d'interrompre un débat de plus en plus déplacé. On dit bien d'interrompre seulement car après 26 minutes d'arrêt, les deux équipes revenaient sur le terrain terminé leur pensum.

Histoire d'assurer la recette bien sûr, car on sait que pour toute rencontre arrêtée avant la pause, les billets d'entrée restent valables...

Une fois de plus donc, ce sont les spectateurs que l'on a pris pour des imbéciles hier soir à la Mosson.

Il est évident en effet que ce match n'aurait jamais dû commencer et qu'il ne s'est engagé - contre toute raison et contre toute prudence - que parce que des intérêts financiers étaient en jeu.

Et qu'il n'a pas été interrompu comme il aurait dû logiquement l'être après quelques minutes dans le seul dessein d'assurer une seconde recette !

Voilà qui ne va pas manquer de susciter de nouvelles polémiques puisque durant la parenthèse de neuf minutes précédant la pause, Asanovic servit par Divert avaient porté la marque à 2-0.

De là à ce que l'on dise que l'O.M. a été protégé, il y a une marge que certains n'hésiteront sûrement pas à franchir...

 

Alain PECHERAL

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. Match rejoué le 15 décembre

  

ILS ONT DIT

M. Pauchard

"La commission tranchera

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D'un de nos envoyés spéciaux

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MONTPELLIER - Ils n'étaient pas contents mais pas contents du tout les supporters montpelliérains, eux qui pensaient pouvoir assister gratuitement au remake Montpellier O.M., mais qui devront pourtant passer à la caisse une deuxième fois.

" Nous sommes les dindons de la farce, lança, courroucé, l'un d'entre eux, le match aurait dû être arrêté en première mi-temps. Mais l'arbitre en a jugé autrement. Ne pensez-vous pas qu'il y a une grosse question financière là-dessous ? "

Après l'interruption définitive de la rencontre, le bataillon de journalistes présents à la Mosson se rua vers le vestiaire de l'arbitre pour connaître les raisons de tous ces atermoiements.

" J'ai essayé de faire jouer en première mi-temps, expliqua M. Pauchard sous une forêt de micros. Puis il m'a fallu interrompre la rencontre. J'ai alors attendu qu'il y ait une amélioration. Quand j'ai vu que les conditions étaient meilleures, c'est-à-dire qu'il pleuvait moins, j'ai rappelé les joueurs. Mais, en fin de première mi-temps, le terrain était vraiment impraticable, donc j'ai pris la décision d'arrêter. Que va-t-il se passer maintenant ? C'est la Commission de la Ligue qui va trancher, ne me parlez pas de cette histoire de recettes. Je n'y ai pas du tout pensé. Je songeais uniquement à l'état du terrain. Un terrain qui a bien pu pendant l'interruption, comme vous avez pu le constater. Mais après il ne pouvait plus boire et les joueurs étaient incapables de continuer. "

Nicollin : "Ca m'ennuie"

Côté montpelliérain, le président Louis Nicollin n'était, semble-t-il, pas le plus satisfait. Pourtant, financièrement, il peut se frotter les mains : " Ca m'ennuie, ce soir nous pouvions prendre deux points et, dans le contexte actuel, cela ne nous aurait pas fait de mal. Mon équipe a déjà joué dans des conditions plus difficiles, comme en Coupe d'Europe devant Steau Bucarest. Ce jour-là le terrain était une véritable piscine. "

Dans le camp marseillais, Marc Bourrier estimait avoir perdu son temps pendant 45 minutes : " On n'aurait pas dû commencer. C'était injouable et, connaissant le terrain, je sais que l'eau stagne. C'était d'autant plus difficile de jouer, qu'après deux minutes nous avions encaissé un but. La solution la plus simple aurait été de remettre la rencontre. "

Même son de cloche chez les joueurs, Boksic : " C'était impossible de jouer. Et en plus nous avons eu de la malchance. En ce qui me concerne, je n'étais pas blessé. Je suis sorti parce que l'entraîneur l'a voulu. "

Boghossian : " L'arbitre a voulu attendre, mais ça a empiré. On ne pouvait plus jouer. C'était réellement impossible de jouer sur ces terrains là. En ce qui concerne le changement de tactique, Thomas est rentré et à renforcer le côté gauche, là où se trouvait les deux attaquants montpelliérains Divert et Asanovic

 Jean-Jacques FIORITO

 

 

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