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Résumé Le Provencal

du 17 janvier 1949

Le vent ennemi du match O.M. - Sochaux n'a pas empêché

les champions de France de dicter leur loi

Majhoub et Pironti brillent, l'O.M. triomphe 3 à 1

tenue très satisfaisante des réservistes

Malgré un vent violent, un public relativement nombreux a tenu assister à la rencontre O.M. Sochaux.

Si on pouvait avoir quelques craintes avant le match, par suite des absences de Bihel, Scotti, Robin, auxquelles étaient venue s'ajouter, au dernier moment celle de Rodriguez souffrant d'un lumbago, on fut vite rassuré sur la suite du match, malgré un départ ultra-rapide et assez heureux, du reste, des sochaliens qui, après vingt secondes de jeu, menaient au score par 1 but à 0.

Le rôle du vent

Débutant avec le vent assez violent, les locaux portèrent le jeu dans le camp sochalien d'où ils ne devraient que très rarement sortir.

Et ce fut un long duel entre les attaquants marseillais et les défenseurs franc-comtois. Mais le vent donnait à la balle une telle vitesse que les avants olympiens éprouvèrent quelques difficultés à concrétiser leur domination. Il fallut, du reste, deux corners fort bien tirés par Benedetti et fort bien exploités par Pironti, pour que l'O.M. mène à la mi-temps par le faible écart de deux buts à un, score qui ne représentait que faiblement son avantage territorial.

Et au repos, on pouvait légitimement se demander si Sochaux qui allait, à son tour, bénéficier du vent, ne s'imposerait pas finalement grâce à sa technique mieux assurée.

On se rendit vite compte que l'O.M. était bien plus fort. Il continua à dominer contre le vent comme il l'avait fait avec le troisième but réalisé par Majhoub à un quart d'heure de la fin, devait assurer définitivement sa victoire méritée mais qui aurait put être beaucoup plus nette dans des conditions plus favorables.

Sochaux, peu brillant en attaque

Sochaux n'a pas fait la partie que nous attendions de lui. Il s'est laissé manoeuvrer, les trois quart du match et ses avants ne purent rarement prendre en défaut les défenseurs locaux, présentement en brillante condition.

Le vent et les absences de Courtois et Gardien sont peut-être des excuses. Elles ne sauraient être suffisantes, bien que l'influence de Courtois soit très grande dans le jeu offensif de son équipe, pour justifier le comportement assez timoré des attaquants doubistes, de Humpal en particulier qui fut assez effacé pour un joueur de sa classe.

Et somme toute, ce fut encore la défense bien qu'elle ait eu à supporter tout le poids du match qui se mit le plus en évidence.

... se distingue en défense

Lorius, très brillant, Janczewski, Pironi mieux en seconde mi-temps qu'en première cependant, et Rachinsky se montrèrent des défenseurs avisés, adroits sur la balle, nets dans leurs interventions et leur taking sur l'homme. Les demis Télléchéa et Chabot se dépensèrent beaucoup mais durent la plupart du temps limiter leur activité en défense, leur rôle offensif ayant été réduit au strict minimum.

L'O.M. satisfaisant

Malgré l'absence de quatre titulaires, l'O.M. a réalisé une partie méritoire et satisfaisante. Les marseillais au jeu moins étudié que celui des sochaliens et peut-être même cause de cela, s'adoptèrent mieux aux conditions atmosphériques surtout lorsqu'ils durent opérer contre le vent aussi paradoxal que cela puisse paraître.

En défense, l'absence de Rodriguez ne se fait pas trop sentir car Gallian, sans faire oublier le titulaire, tint fort convenablement sa place. Moins à l'ouvrage que Lorius. Libérati réalisa de brillantes interventions à coté d'autres moins nettes. Dahan et Salem furent excellents et s'imposèrent constamment à leurs adversaires directs Jacques et Pédini.

Partie volontaire de Bastien et très satisfaisante de Pujalte actif et rapide dans ses interventions et qui joua finalement demi. Leur action à tous les deux au centre du terrain eût une influence certaine sur le déroulement du match. En attaque, on commit surtout l'erreur de trop conserver la balle, ce qui permit aux défenseurs adverses d'intervenir souvent avec bonheur. On attendait, Majhoub à l'oeuvre, le marocain eût de très belles actions. Il s'est imposé par sa facilité et son adresse, s'il manque un peu de combativité. Avec l'habitude de telles rencontres, Majhoub devrait devenir un élément précieux. Il réalisa notamment un but, le troisième de l'O.M., dans son style particulier qui fut un modèle du genre

Pironti qui opéra finalement au poste d'inter gauche, eût non seulement le mérite de marquer les deux premiers buts sur corners, mais fut fort précieux en attaque, où ses ouvertures et ses passes créèrent des offensives dangereuses, très actif, Pironti a réalisé hier sa meilleure exhibition de la saison. Benedetti se dépense beaucoup plus que de coutume, jouant plus en retrait, son rendement s'en trouva amélioré et s'il ne marqua aucun but, il remplit beaucoup mieux son rôle de soutien. Ses passes, ses ouvertures furent toujours assurées et ses corners fort bien servis, encore que certains furent donnés trop bas.

Nagy n'a pas retrouvé sa condition. Il éprouva quelques difficultés à tromper Rachinsky bien que certaines de ses actions aient rappelé le brillant Nagy par leur aisance et leur facilité. Fontaine joua avec volonté, mais son action manqua quelque peu d'envergure.

Victor Azais

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Les buts

1me minute : Dés le début, Jacques part à l'attaque, Dahan surprit n'intervient pas franchement, Humpal s'empare de la balle devant Gallian et donne au centre où Pédini se trouve à point nommé pour ouvrir le score.

12me minute : L'O.M. obtient un troisième corner, Bénédétti le donne devant les bois sochaliens où Lorius manque son interception, Pironti toujours bien placé égalise d'un beau heading.

28me minute : Sur shot de Pironti, Lorius doit concéder un nouveau corner, Bénédétti le donne de nouveau, Pironti reprend et shoote, Pironi renvoie sur Pironti qui réalise le 2 ème but.

83me minute : A la suite d'une contre attaque sochalienne, Majhoub s'empare de la balle au milieu du terrain, il se débarrasse de Pironi puis de Rachinsky accouru et évite Lorius sorti à sa rencontre. C'est le 3ms et dernier but olympien, le plus spectaculaire des quatre buts marqués.

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Le vent ? Pas pour mes hommes

nous dit Paul WARTEL, l'entraineur sochalien

Paul Wartel toujours aussi calme après une défaite comme après un succès, reconnaissant avec ses gars, dans le vestiaire. La supériorité de l'O.M. sur son équipe et estimait le score logique " toutefois ajoutait l'entraineur sochalien, il faut convenir que le vent a contrarié grandement mes joueurs peu habitués à lutter contre un tel "adversaire".

" Sur un sol gras, détrempé même l'O.M. n'aurait pas eu le gain aussi facile, mais je le répète l'équipe marseillaise a été supérieure à la notre dans laquelle l'absence de Roger Courtois et de Gardien s'est fait rendement sentir".

Sur le onze marseillais, Wartel n'a pu donner une appréciation défensive, ceci dit-il " L'O.M. à aussi bien souffert du vent que notre équipe. Beaucoup de balles ont été perdues parce qu'il était impossible d'ajuster un coup de pied convenable La supériorité des marseillais se manifesta par leur plus grande combativité, leur volonté de vaincre, éléments qui ont fait surtout défaut à notre ligne d'avants. Les meilleurs d'entre eux furent Nagy, par ses feintes, ses dribbles et la précision de ses passes et Benedetti qui a été très actif et à l'origine des plus belles actions de son équipe".

" J'ajouterais d'ailleurs que les belles phases olympiennes furent presque toujours le fruit d'un travail personnel et que le jeu d'ensemble du onze laissa souvent à désirer".

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L'O.M. reprend le maillot jaune

la situation de Cannes est périlleuse

Le hasard rétablit parfois de façon heureuse les situations. En effet l'équipe du stade. Lanterne rouge de la division, qui avait donné jusque là l'impression de vivre de façon très éloignée la compétition, s'est rendu compte qu'il était temps de vaincre pour éviter le pire.

Et ce réveil s'est effectué devant le leader, Lille. Le choc des deux extrêmes à une fois n'est pas coutume, démontré que la logique avait ses exceptions, le stade a vaincu le meilleur, Lille et la conséquence a fait sentir ses effets.

Marseille, bien qu'éprouvant de sérieuses difficultés pour pallier ses défections, est parvenu à ses fins et cette victoire, acquise disons-le avec une autorité suffisante, lui vaut aujourd'hui l'avantage de reprendre la direction de la division. C'est une position nouvelle, sérieusement fortifiée, qu'il sera difficile à ses suivants immédiats de lui arracher.

Certes, ceux-ci, regroupés derrière Lille, constituent un lot particulièrement redoutable, mais ils n'ont pas encore apporté la preuve de l'efficacité totale de leur quintette et de l'harmonie générale de leur team, alors que nos olympiens s'affirment de plus en plus, même dans les périodes les plus défavorables, capables de se reprendre avantageusement.

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C'est la sacoche ou à la soutane ?

Non vraiment pas chic ce spectateur qui au milieu de tant d'autre attendait à la sortie les vedettes du stade. Une à une celle-ci sortaient quand, entre deux joueurs, apparut Wartel porteur d'une large valise bourrée de survêtements et d'objets pharmaceutiques.

" C'est la sacoche à la soutane" lança ce spectateur dont le ton ironique que l

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