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Résumé Le Provencal

du 14 mars 1949

L'attaque de l'O.M. désintègre Lille

en un quart d'heure,

deux buts d'un remarquable Robin

Signent l'émouvante victoire olympienne, suivie par 45.000

et assuré par Libérati et Rodriguez en deuxième mi-temps

Près de 45.000 spectateurs - on a enregistré hier le chiffre record de 40.264 entrées payantes pour une recette de 6.478.045 francs, ce qui fut également le record de recette - ont assisté à la victoire de l'O.M. sur Lille par 2 buts à 1.

Cette rencontre entre deux des meilleures équipes de France tint ce qu'elle promettait. Elle fut passionnante, indécise jusqu'au coup de sifflet final.

Au football terriblement entreprenant de l'O.M. en première mi-temps. Lille répondit en 2me par un football beaucoup mieux assuré de passes précises et redoublées qui manqua cependant de pénétration devant la décision et l'adresse des défenseurs locaux.

C'est assez dire que le match fut très partagé. L'O.M. eut pour lui la première mi-temps, au cours de laquelle il imposa sa manière et réalisa deux buts dans le premier quart d'heure, deux buts presque identiques, réussis par Robin de la tête. Le premier sur centre de Nagy, après une belle combinaison Bihel - Bollano : le deuxième à la suite d'un coup franc, près de la touche, coup franc servi au centre par Bastien.

Lille en 2e mi-temps

Lille par contre, s'imposa durant les quarante-cinq dernières minutes. Grâce à ses deux demis ailes Dubreucq et Carré, assez libres de leurs mouvements au centre du terrain, l'attaque lilloise mena de nombreuses offensives, qui n'arrivèrent cependant pas à tromper la vigilance des défenseurs locaux.

... mais Libérati était là

Mais la pression lilloise devant une équipe fatiguée par ses efforts de la première mi-temps, principalement les avants se faisait de plus en plus forte et exerçait dangereusement entre la 65e et la 80e minute.

Dans ce laps de temps, un homme devait sauver l'O.M. de la défaite, Armand Libérati.

S'il devait s'incliner à la 75e minute, il avait auparavant effectué quatre arrêts impeccables notamment des shootes très durs de Vandooren (70e), Baratte (71e), Vandooren (76e). Voici brossées les grandes lignes de cette rencontre et l'O.M. eût pu gagner plus nettement, Mais Lille aurait très bien pu renverser la situation ou tout au moins enlever le match nul, sans que dans l'un ou l'autre cas, la logique en soit bousculée.

Le match O M-Lille du 13 mars 1949 fera date dans les annales du football marseillais, par son ambiance extraordinaire, son indécision et les belles phases de jeu qui l'émaillèrent.

Il mit aux prises deux équipes très près l'une de l'autre.

Dans l'ensemble, cependant les deux équipes Lille comme l'O.M. accusèrent certaines faiblesses et eurent des passages à vides assez inquiétants.

L'importance du match, la sévérité de la lutte peuvent les expliquer, sinon les excuser.

Le grand reproche, qu'on peut faire à l'O.M. est d'avoir voulu vivre sur son avance. Mais Bastien justifie cette tactique par la fatigue accusèrent par certains éléments de l'attaque.

Victor Azais

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LES TROIS BUTS d'O.M-LILLE

3me minute : sur un beau changement d'aile Bihel servi par Bollano. Nagy trompe Nuevo et centre. De la tête Robin ouvre le score.

13me minute : Pour charge de Nuevo sur Nagy, l'o.m. obtient un coup franc de la touche. Bastien le donne devant les bois de Germain. Prévost ne peut qu'effleurer la balle, mais Robin de la tête bat pour la deuxième fois Germain.

78me minute : Lille attaque et Libérati à l'ouvrage. Soulève les acclamations de la foule et sauve ses buts. Pourtant, sur un shoot de Baratte, il ne peut que renvoyer du poing, Bastien en déséquilibre ne peut intervenir, la balle va à Walter, qui reprend et marque.

Pironti a donné sa "tête" à Robin

Deux buts, tous deux de la tête ?

Ha ! ha ! M.Robin que du progrès !

Ce fut une surprise pour tout le monde et en plus encore pour ses camarades qui ne connaissaient pas, cette qualité.

Les félicitations chaleureuses dont il fut l'objet de la part de tous firent rougir "Jeannot" lorsqu'aux oreilles. Il s'en fallut de peu même peur qu'il réussisse le "hat-trick".

C'est pourquoi Félix en souriant : " je t'ai donné ma tête".

Menace sur Germain

Un long centre a trouvé Félix Pironti en position pour placer son fameux "heading".

Mais Germain a sauté et dans un belle détente dégage du poing.

De face Dubreucq s'apprête à reprendre la balle pour la renvoyer au centre du terrain.

A droite Bihel accourt.

La victoire de L'O.M. sur Lille

Il fallait donc que les avants en se repliant, collent à leurs adversaires directs pour étouffer dans l'oeuf les actions lilloises, explique le capitaine olympien.

Cheuva de son coté, estime que son équipe a perdu le match dans le premier quart d'heure : "nous aurions dù partir plus vite, mais enfin c'est bien Libérati et aussi Rodriguez qui nous ont battu".

De fait, dans l'ordre des mérites Libérati arrive en tête, suivi de près par Dahan qui fut absolument impeccable, malgré deux ou trois petites fantaisies :

Rodriguez, un mur en défense :

Pujalte, excellent et adroit très brillant, surtout en deuxième mi-temps, mais qui poussa quelque-fois trop loin son action :

Robin, un des meilleur sur le terrain, durant les 45 premières minutes et fort dévoué par la suite :

Nagy, étincelant en première mi-temps et qui aurait été impeccable s'il avait joué ainsi 80 minutes, mais opéra trop individuellement ensuite :

Salem, enfin adroit sur la balle et très volontaire, tout comme Bastien qui débuta assez péniblement, il faillit ne pas pouvoir rentrer au stade, pour finir beaucoup mieux.

Par contre Bollano et Bihel jouèrent en-dessous de leurs valeurs ; l'italien adressa de fort jolies balles en première mi-temps, mais manqua de vivacité dans ses actions, et Bihel qui jouait son deuxième match après deux mois absence, n'a pas retrouvé ce qui est normal, sa condition d'avant sa blessure.

Quant à Pironti, il fut beaucoup plus dangereux lorsqu'il opéra au poste d'inter-gauche, qu'à celui d'ailier gauche où il manqua souvent de vitesse dans la course de démarrage.

... Et les lillois

A Lille, Dubreucq et Carré furent les meneurs de jeu. Après eux, on doit signaler la partie de Jandrejak et Prévost, ainsi que de Vandooren, Sommerlinck et Baratte principalement pour leurs deuxième mi-temps.

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Les lillois sont des gens froids

" Ces deux buts dans le premier quart d'heure de jeu, ont eu une grosse influence chez nos joueurs, convenez que devant des gars aussi décidés que l'étaient, les marseillais, il était difficile de récupéré de remonter, surtout ce handicap à la marque".

Tandis qu'il parait, ces joueurs s'apprêtaient à passer à la douche. Aucun d'eux n'avait le sourire, mais leur visage n'accusait aucune forme de regret. Pas de plainte, pas même de mauvais regards, les quelques curieux que nous étions et qui pouvaient les importuner.

"C'est le loi du sport, dit simplement Nuevo, nous avons donné tout ce que nous avons pu, L'O.M. a réussi, il a mieux fait que nous".

Alors nous avons tout perdu !

" Qui a le ballon de l'O.M. ?" vient demander le directeur sportif des marseillais.

Prévost n'hésite pas : "c'est moi, mais Bastien me l'a donné."

"je m'excuse, dit M.Durand, mais moi je le reprends, il est à nous."

Charmant garçon et nullement blessé par la façon quelque peu inélégante avec laquelle s'exprima le directeur sportif. Prévost lui rendit le ballon en disant dans un demi-sourire : "Alors nous avons tout perdu."

A noter que ce ballon revint dans les mains de Prévost auquel Bastien. qui le rapporta lui-même, tenait à faire plaisir.

Bravo Bastien.

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du 14 mars 1949

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