Résumé Le Provencal du 11 septembre 1950 |
Battu par une tête de Baratte l'O.M. a mieux joué que Lille La défense marseillaise, Haddad Scotti et Robin ont fait un grand match |
De notre envoyé spécial : Raymond GIMEL |
LILLE - Il existe diverses manières de perdre par un but d'écart. Après sa défaite du Havre, lors de la première journée, l'O.M. mérité d'être assez vertement critiqué. Hier, à Lille, les Marseillais, battu 2 - 1, ont produit sur le public nordiste une très forte impression. " Je vois très bien l'O.M. champion de France cette saison " m'a confié, après le match, Cheuva, l'entraîneur du L.O.S.C.. Et Gaston Barreau qui a vivement apprécié la tenue de Scotti et de Haddad, reconnaissait que l'O.M. avait nettement mieux joué que Lille. De fait, si les occasions de conclure furent équitablement partagées entre les deux équipes (Lille se montrant le plus pressant en première mi-temps, l'O.M. terminant très fort) les joueurs marseillais arrivèrent constamment en avance sur la balle, utilisèrent avec plus d'habilité constructive, menant des actions plus directes, plus claires, mieux ordonnées. Lille domine au départ Le match débuta sur une cadence extrêmement rapide qui enthousiasma le public. Lille domina d'entrée, mais ses avants, trop soucieux de passer par le centre et manquant de spontanéité au moment du tir, ne surent traduire dans les faits cet avantage. C'est ainsi que, tour à tour, Walter, Baratte et Lechantre, furent incapables (3me minute), d'utiliser un centre fort judicieux de Tempowski. À la 9me minute, Lechantre parvenu à quelques mètres de Liberati, vit celui-ci repousser dans une étonnante parade, un tir du gauche. Salem réussi à mettre en corner, un shoot particulièrement dangereux de Lechantre (16me). Tempowski, seul devant Liberati, eut la mauvaise inspiration de shooter sur le goal marseillais (25me) Walter, enfin, plaça la balle sur le montant vertical droit (30me). En dépit de toutes les occasions qu'ils surent ainsi se créer les joueurs Lillois permirent à leurs adversaires Marseillais d'ouvrir le score. Premier but En effet après que Dard eût shooté sur la barre (20me), un échange Robin - Scotti (ce dernier étant monté à l'attaque), mit Sboralski en possession de la balle (21me), avant-centre marseillais tenta le tir. Celui-ci fut dévié par Strappe (replié). Angel, surpris, se détendit sur sa droite, toucha la balle du bout des doigts, mais ne put l'empêcher de pénétrer en coin. Ainsi, après avoir jugulé les attaques lilloises, grâce à la brillante tenue de la défense, l'O.M. se trouva en possession d'une avance d'un but qu'il conserva jusqu'aux dernières minutes de cette première mi-temps. Il fallut, en effet, attendre la 42me minute, pour que Lille égalise. Strappe, sur un centre de Walter, lança Lechantre, qui vingt mètres, en pleine course, marqua d'un tir splendide du gauche. L'absence de Prévost. Cette première partie du jeu permis de déceler une certaine gêne chez les demi-ailes nordistes. Ceux-ci ont l'habitude de laisser à Prévost le soin d'alerter de loin ses avants. Hier Poitevin, qui fit preuve de cran devant Sboralski, se contenta de "taper", d'une manière active et désordonnée, au lieu de "tourbillonner" avec leurs inters. Dubreucq et Sommerlynck durent se cantonner dans un rôle plus obscur. Le rendement de l'attaque lilloise en souffrit. Ekner inexistant Il faut souligner aussi l'excellente production de l'ensemble de la défense marseillaise, au sein de laquelle Salem, étourdissant au cours de cette première mi-temps, s'attira de vifs applaudissements. Mais dès ce début de match on nota un très évident déséquilibre dans l'attaque de l'O.M. Ekner, se tenant délibérément en pointe et se contentant de regarder passer les balles, isola Flamion qui avant de se résoudre à quitter son aile gauche, y rongea son frein pendant trop longtemps. Heureusement, Robin, le meilleur attaquant sur le terrain, fit un travail de distribution qui permit à l'aile droite de l'O.M. de compenser la carence à peu près totale de l'aile gauche. Le début de la deuxième mi-temps inclina O.M. à prendre conscience de ses chances d'enlever au moins un point. |
En effet, après un tir de Walter sur la barre, des la reprise, les avants Lillois continuèrent à se montrer maladroit. Successivement, Baratte (55me), Walter (56me), Trappe (57em), shootèrent à côté ou au-dessus. La défense de l'O.M., souvent renforcée par Flamion (qui était passé inter), continua à se montrer particulièrement efficace. Et l'attaque par des tirs de Robin (54me), et Flamion (76me), mit Angel en danger. Le but lillois Il fallut un corner concédé par Johansson pour permettre à Lille de gagner ce match à treize minutes de la fin. Strappe reprit une première fois la balle de la tête, Liberati sortit pour la capter, lorsque Baratte, dans une détente prodigieuse la rabattit de la tête en coin L'O.M. réussit, dans les 10 dernières minutes, à presser, bousculer son adversaire. Un tir de Robin passa de peu au-dessus. Tous les efforts des marseillais demeurèrent vains. Ils étaient battus ... d'une tête Angel et Strappe Le "rajeunissement" de la défense du l'O.S.C. a considérablement modifié la manière de l'équipe. J'ai déjà souligné l'influence qu'a eue sur le rendement des demi-ailes lillois le jeu très frustré de Poitevin. Et pourtant celui-ci doit être félicité pour esprit de décision, le courage avec lesquels il s'opposa à Zboralski. Si Sommerlynck fut assez terne si Dubreucq fit une très médiocre mi-temps, Strappe et Angel furent les deux meilleurs joueurs lillois. Des deux ailiers, Lechantre fut le plus dangereux, Walter donnant trop souvent l'impression de piétiner. Baratte marqua un but splendide, mais quoi qu'en pensent les supporters lillois, il n'est plus ce qu'il était voilà deux ans. Son démarrage s'est considérablement émoussé et il ne va plus vers les buts avec sa soudaineté d'autrefois. Toute la défense de l'O.M. et Robin L'O.M. valut, surtout, hier par sa défense (demis, ailes compris) et par Robin. Liberati n'a rien à se reprocher. Il eut encore quelques parades sensationnelles. Abderahmane domina Lechantre, pourtant dangereux. Il abattit un travail considérable. Salem évita au moins un but à son équipe en première mi-temps. Il paraissait alors omniprésent. Haddad, Johansson et Scotti furent sans doute, les trois meilleurs joueur du match, Robin en étant le meilleur avant. Johansson, devant Baratte, s'est définitivement imposé. Ce n'est pas un "stoppeur" il joue en finesse. Mais son placement, son sens de la distribution et de la contre attaque en feront le premier arrière central opérant en France lorsqu'il aura pris l'habitude d'aller plus résolument au choc. Il est vrai que Johansson fut admirablement soutenu, hier, par Haddad et Scotti qui se relayèrent auprès de lui. Après Robin, l'avant de l'O.M. le plus satisfaisant fut Georges Dard par ses centres et son activité. Zboralski, touché au mollet dans les premières minutes lutta avec courage. Ekner, sans combativité coûta le match à son équipe. Flamion fit, à l'inter, une bonne seconde mi-temps. S'il avait eu Bouchouk à son coté, l'O.M. eut sans doute évité une défaire. Tel est, au moins mon sentiment. |
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