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Résumé Le Provencal

du 30 octobre 1950

Match heurté entre le Racing et

l'O.M. qui égalise grâce à un pénalty de Scotti (1à1)

De notre correspondant parisien P.J. CATHALA

PARIS - Cela aurait pu être un grand match et en qualité, ce ne fut qu'un match moyen. Le Racing y apparaît en déclin de forme et l'O.M. pas encore au point avec une aile bien boiteuse. Toutefois sous la grisaille de ce jour d'hiver, le jeu fut vif, fertile en émotions en déplacements de jeu, en situations imprévues. A ce titre, il plut au public, venu très nombreux(le parc était plein à peu de chose près) et qui après avoir bien soutenu le Racing prit carrément parti pour l'O.M. Quand il vit que les Parisiens se livraient à quelques entourloupettes un peu trop visibles et que c'étaient les visiteurs qui attaquaient le plus souvent.

Le match

Après un lever de rideau, sans intérêt, les équipes se présentaient dans la formation suivante :

OM : Liberati, Rodriguez et Salem, Haddad, Johanson, Scotti, Bouchouk, Flamion, Sboralsky, Alarcon, Dard

Racing : Vignal, Arens, Salva ; Delgado, Lamy, Lemaitre ; Gudmundsson, Tessier, Bruey, Vaast, Moreel

Après une minute de silence à la mémoire de Marcel Cerdan, M. Dufosse siffle le coup d'envoi. Corner immédiat pour le Racing, sans résultat, puis coup franc pour l'O.M. de 20 mètres. Vignal est le premier à l'ouvrage sur deux belles actions de Bouchouk qui déborde Calva.

Gudmunsson marque

Le jeu est vif, rapide, plaisant. Le Racing se reprend mais Bruey shoote en direction de Vignal. Scotti et Flamion se livrent ensuite à une série de passes redoublées mais, à la 10me minute, sur un centre de Tessier et une erreur collective de la défense, Gudmudsson ajuste de près un tir victorieux

Les avants marseillais attaquent le plus souvent et de façon fort plaisante mais les shoots, d'ailleurs assez incertains, trouvent Vignal à la parade. Seule l'aile Flamion, Bouchouk est en forme ; Alarcon parait lourd ; Sbo imprécis et Dard est souvent maladroit.

Sur centre parfait de Gudmunsson, Moreel reprend magnifiquement de la tête mais Libérati arrête magistralement. Vignal limite peu après sur une rude action de Sboralski, Flamion est bien près de marquer. Vignal lâche la balle, bafouille et Bouchouk, survenant, tire sur lui. Vignal est encore à l'ouvrage sur un tir trop en biais d'Alarcon.

Echappée ultra, rapide de Moreel dont le shoot part. Libérati quoique semblant souffrir des reins, arrête au prix d'une belle détente.

Le temps se couvre, pendant le repos et l'on reprend sous un ciel menaçant. Dard joue à droite. Sboralski à gauche et Bouchouk inter. Dard s'échappe et tire, mais au-dessus. Le Racing attaque mais rien ne passe.

Penalty pour l'O.M.

Et Soudain, tapage énorme, Vignal cafouille une balle, Bouchouk la lui dispute, les irrégularités se succèdent et finalement Bouchouk et Vignal restent tous les deux sur le carreau. Mais le Parisien est vite debout... pour essayer de parer le penalty que Scotti marque imparablement (54me minute), tandis que Bouchouk k. o. doit être soigné et revient en boitant bas.

Scotti se met maintes fois en évidence. Mais la pression du Racing s'accentue et la défense olympienne est fort à l'ouvrage. Libérati bloque enfin la balle. Gundmundsson lui frictionne les côtes et s'en tire avec un coup franc, et les huées du public qui, du coup prend parti pour l'O.M. et l'encourage.

Des deux cotés, les "toiles" sont nombreuses et les joueurs tombent à qui mieux mieux. On voit même deux joueurs poursuivre la balle à quatre pattes...

L'O.M. a laissé passer l'orage et attaque mais Flamion opère en retrait et le manque de punch des autres est évident. La qualité du jeu a beaucoup baissé au Racing surtout ou Gundmudsson joue avant centre bientôt remplacé par Vaast

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SCOTTI, JOHANSSON et FLAMION

sont à la base du bon résultat obtenu par l'O.M. à Paris

Paris. (Par fil spécial) - Un penalty justifié a permis à l'O.M. de prendre un point mérité au Racing. L'O.M. vient ainsi de passer, sans trop de dégâts un cap difficile qu'il pouvait justement appréhender avec deux déplacements consécutifs à Reims et à Paris.

Le Racing convalescent

Après une longue série noire, on attendait à Paris, le réveil du Racing et on croyait fermement lorsqu'on sut que Ekner ne jouerait finalement pas, que l'O.M. en ferait les frais. Nous avons trouvé, hier, au Parc, un Racing convalescent sans doute, mais qui n'a pas retrouvé intactes toutes ses forces, tous ses moyens. Ceci dit pour l'histoire, non pour minimiser la performance de l'O.M.

Dentelle marseillaise

Le Racing faillit gagner le match au cours des 45 premières minutes. Ses actions offensives ou mieux ses contre offensives déclenchées par Tessier s'avèrent alors très dangereuses dès que Gudmundsson avait la balle au pied. L'Islandais ne trouva pas toujours l'aide nécessaire auprès de ses camarades de la ligne d'avants qui ne surent pas terminer victorieusement les occasions qu'il créa, notamment le jeune Bruey assez maladroit dans ses tirs au but.

La manière du Racing contrasta avec celle de l'attaque marseillaise au jeu trop étriqué de petites passes latérales qui manquaient d'ampleur, on retrouvait là la marque rémoise donnée par Roessler et Flamion.

Un excellent trio

Deux hommes dans l'équipe marseillaise étaient le point de mire des spectateurs, les deux sélectionnés Scotti et Flamion. Un troisième se révéla au public parisien Johansson dont l'aisance et la classe firent sensation.

Scotti a fait une brillante "rentrée parisienne". Sa maîtrise, sa science du jeu le mirent constamment en vedette, captant toutes les balles au centre du terrain, il dirigea et orienta le jeu à sa guise soutenant sa défense aux moments critiques, il partit également à l'attaque dans laquelle il s'intégra souvent en deuxième mi-temps.

Flamion travailla beaucoup. Cependant on pourrait lui reprocher de ne s'être pas assez replié en première mi-temps, d'avoir joué trop en ligne, ce qui créa un certain déséquilibre et un surcroît de travail à la défense d'autant plus qu'Alarçon excellent technicien, ne brille pas particulièrement par sa mobilité. En 2e mi-temps, Flamion se tint plus en retrait, ce qui rétablit l'équilibre et lui permet d'amorcer de dangereuses attaques. Brillant en première mi-temps, il fut sans doute plus utile en deuxième.

Avec Scotti, Flamion a passé avec succès son examen devant le public parisien et confirme ainsi que leur sélection en équipe de France était amplement mériter. Johansson a été l'autre vedette de l'équipe. S'il commença assez timidement, comme toute l'équipe marseillaise, il finit par contre très fort.

Dans son style, aisé, Johansson réalisa une excellente exhibition face au remuant Bruey, sa maîtrise, son calme en imposèrent. Il fut, au début, quelquefois passé par Burey. En fin de match, touché à la jambe, il permuta avec Haddad. Tout en prenant en charge Gudmundsson, il s'appliqua à l'attaque, il a fait une forte impression à Paris

Haddad a fait lui aussi un bon match tout comme demi que comme arrière central.

Alarcon, excellent technicien

Alarcon que vous voyions pour la première fois, nous est apparu comme un brillant footballeur... en puissance. Peu mobile, manquant de détente encore, car il n'est pas en condition, il utilisa très bien la balle chaque fois qu'il s'en empara, mais parait avoir un faible pour les petites passes courtes avec son demi ou l'autre inter.

Dard fut ainsi sevré de balle en première mi-temps. Plus souvent mis à contribution après le repos à l'aile droite ou il permuta avec Bouchouk. Le bouillant ailier ne fut cependant pas toujours heureux dans ses entreprises.

Sboralsky, Bouchouk

Sboralski courut sur toutes les balles, courut beaucoup de terrain sans résultat positif, bien qu'il fut à l'origine de l'action qui amena le penalty et valut à l'O.M. l'égalisation, en enlevant la balle à Vignal.

Bouchouk joua au football, il prit le pas sur Salva en première mi-temps, sur Arens ensuite, grâce à son excellente technique et à sa mobilité. Quel dommage qu'il ne soit pas plus effectif !

La défense

Comme toujours, la défense marseillaise fit dans son ensemble un très bon match. Libérati n'a rien à se reprocher. Salem débuta timidement, car il paraissait appréhender Gudmundsson. Il se bonifia à mesure que les minutes s'écoulaient pour finir très fort, après avoir écoeuré l'Islandais. Rodriguez, enfin retrouve peu à peu la cadence et prit le plus souvent le dessus sur Moreel.

VICTOR AZAIS

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. L' O.M. domina largement

et SCOTTI fut le roi du terrain

Paris. - Ce match fut joué "étriqué" par deux équipes très près, l'une de l'autre et le score reflète assez bien sa physionomie.

L'O.M. conduisit la plupart des attaques et domina largement mais ses shoots durent faibles. On ne vit guère de ces actions larges, rapides, collectives, qui ont été de tout temps, la marque de l'O.M. et pas davantage de ces contre attaques, de ces descentes incisives que, si souvent, ont mis à genoux un adversaire qui se croyait sûr de vaincre.

Par contre, si la ligne d'avants apparut boiteuse et sans liant, demis et arrières furent excellents, Johansson étalant une classe remarquable et Scotti s'avérant le roi du terrain sans que leurs camarades soient véritablement inférieurs.

Au Racing aussi, il y eut des trous. Moreel, comme Dard, court plus vite que la balle ; Brueys est encore jeune ; Vaast fut moyen et joua trop souvent inaperçu (à la veille de France-Belgique) et Vignal fut carrément mauvais. Par contre, Lamy fut excellent et mit tout le monde d'accord.

En ce qui concerne les internationaux Flamion et surtout Scotti affichèrent une qualité certaine, ainsi que le postulant Lamy ; Vaast fut incertain et Vignal mauvais

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