Résumé Le Provencal du 27 novembre 1950 |
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L'O.M. shoote plus souvent, mais SETE, opportuniste, l'emporte FONTAINE (2) et RODRIGUEZ (1) ont marqué les buts de ce derby passionné La critique du match, par Alain DELCROIX |
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Les sportifs présents à cette rencontre n'ont pas été déçus, ce match les a fait vibrer, il a été émouvant, passionné, acharné, débordant de coups de théâtre et surtout indécis jusqu'au coup de sifflet final de M.Tordjman qui arbitra sans faire montre d'une objectivité absolue. Nous devrions jouer toujours à l'extérieur ! s'exclamait Libérati à la sortie des vestiaires ce n'est qu'une boutade, mais elle n'est pas dénuées de valeur. Il est réellement paradoxal que l'O.M. se comporte avec brio à l'"étranger" et se révèle plutôt médiocre devant son public. Celle situation peut elle s'expliquer par des raisons morales ? Nous ne le pensons pas, mais il est tout de même dommages que le bénéfice des expéditions de Lens et de Sochaux ait pour ainsi dire disparu devant Sète Fatigue indiscutable Même si le onze se trouve dans une condition physique remarquable il ne peut disputer trois matches en huit jours sans ressentir une certaine fatigue. C'est ainsi que les Phocéens du moins quelques-uns'uns ont paru indiscutablement porter un poids très lourd sur leurs épaules. Dans le bourbier du stade Bollaert et de la pelouse de Cerral les Olympiens ont peiné, ils ont du arracher leur succès, ce sont ses efforts supplémentaires qui ont pesé dans la balance de la rencontre. La défense par exemple toujours si sûre si vigilante, a commis des fautes Abder a laissé échapper deux fois Fontaine et ces deux "oublis" coûtèrent deux buts. Après le match le sympathique arrière pleurait à chaudes larmes en songeant à sa responsabilité. C'est la l'indice d'une conscience professionnelle qui l'honore ! Les gardes du corps de Liberati en particulier sur le premier but sont demeurés sans réaction comme figé au sol. L'attaque de son côté tout en combinant avec une technique très satisfaisante, a joué arrêter en maintes combinaisons offensives. Au rayon de ses circonstances atténuantes, Marseille peut présenter deux autres arguments. Le tir sur la barre de Sboralski qui devait faire but et la blessure de Flamion inutilisable en seconde mi-temps. Ah ! ces shooteurs Le F.C. Sète a bénéficié d'une attaque très rapide en première mi-temps et qui a su faire courir la balle et profiter des occasions avec beaucoup d'opportunisme au cours du deuxième half. Sa défense soumise à une pression incessante, s'accrocha avec un magnifique courage. Son style ne fut pas très académique mais il se révéla très effectif. |
Une volonté surhumaine animant chaque "Dauphin", d'ailleurs elle sut mettre en échec les avants Phocéens. Une fois encore l'O.M. a perdu en grande partie parce qu'il ne possédait pas dans sa ligne offensive un finisseur, un joueur capable de mettre un point final au travail de préparation ! L'O.M. a eu à son actif le plus grand nombre de tirs au but, mais constatez avec nous : Alarcon deux shots à coté. Sboralski un sur la barre, un autre à coté. Ekner deux au-dessus. Bouchouk trois dans les mains de Pons. Roessler dans les dernières minutes, recommanda à ses hommes d'élargir le jeu, mais des derniers persistèrent à piétiner dans le centre ou il y avait une foule de jambes ennemis. Pour essayer de redonner du punch à cette ligne inefficace. Rodriguez et Abder, deux puncheurs s'intégrèrent à elle vers la 70e minute mais il était trop tard et ce n'était qu'une mesure désespérée. ------------------------------------------------- La "Vista" de PONS et le "coeur" de RODRIGUEZ Dans ce match acharné, incertain, plusieurs éléments s'élevèrent au-dessus du niveau moyen. Les Dauphins doivent beaucoup à Pons , leur keeper qui possède une excellente vista et ne commit qu'une erreur (mauvais bloquage sur un tir d'Alarcon). Arribi couvrit un terrain énorme, il aida très intelligemment son attaque. Foix ne laissa pas Alarcon en liberté, il le "couvrit" avec ferveur. Laborde se montra le plus dangereux de la ligne d'avants, par son sens du football, Fontaine se révéla d'une réelle efficacité enfin le jeune Antonin abattit une lourde besogne bien que fatigué en fin de partie. A l'O.M., deux joueurs ressortirent en premier lieu. Salem omni-présent et qui fut un défenseur sans reproches en faisant avorter de redoutables contre-attaques et Rodriguez dont le "coeur" énorme mérite une fois encore d'être souligné. N'est-il pas l'auteur du but olympien et le responsable du redressement tardif de l'attaque ? Bouchouk travailla aussi avec obstination. Madao eut de sintervention nettes et précieuses A.D. |
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CE QU'ILS DISENT |
Les Sétois... M. ESCARGUEL (président) : "Notre équipe et pourvue d'un moral de fer, elle est décidée à ne s'en laisser conter par personne ! Aujourd'hui, ce premier succès remporté à l'extérieur nous met le coeur en fête !" THOMAZOVER (entraîneur) : "Ce fut une partie rude, acharnée, mais toujours disputée dans les normes de ma régularité. Mes hommes en première mi-temps ont su faire courir la balle et jouer en profondeur !" PIRONTI : "Ca fait plaisir de fouler à nouveau ce bon vieux Stade Vélodrome. Il y a tellement de souvenirs qui s'y rattachent ! Gagnez ? mais ce n'était pas encore la meilleure façon de le faire regretter un tout petit peu ! " ARRIBI : "Le résultat de tout à l'heure, c'est le fruit d'une extraordinaire camaraderie qui règne entre nous tous. Tous pour un... la devise est vrai. Pas de "caïds" chez nous, un seul but, l'équipe !" ... Les Marseillais ROESSLER : "Dommage d'avoir manqué le coche. Le team n'a pas été parfait mais le shot sur la barre méritait mieux. Un score tient souvent à peu de choses !" HADAD : " A quoi bon invoquer la malchance ? les Sétois ont un coeur gros comme ça ! Ils sont volontaires, rapides. Des diablotins quoi !" LIBERATI : "Ce n'est pas de veine vraiment ! Mais inutile d'épiloguer : avec des "si" on pourrait faire tellement de chose !" ALARCON : "Nous n'aurons pas été bénis par la fortune ! Ce match, nous l'avons plusieurs fois eu à notre portée. Il est vrai que lorsque le sort s'en mêle !" BOUCHOUK : "C'est réellement "rageant" ! Nous réussissons des performances brillantes à l'extérieur et puis, les points que nous parvenons à arracher avec efficacité, nous les gaspillons ensuite bêtement !" FLAMION : " Je m'en doutais que l'équipe ne "carburerait" pas aujourd'hui. Je ne partageais pas la confiance générale. Nous sommes fatigués et notre jeu s'en est durement ressenti. Trois rencontres en huit jours, c'est trop !" |
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LS BUTS |
12' minutes : Arribi s'avance, centre sur Pironti qui prend à contre pied Liberati et donne la balle fort astucieusement à Fontaine. Ce dernier shoote avec calme dans le coin gauche. Sur cette phase la défense phocéenne est demeurée figée. 18e minute : De 40m, Sboralski situé à l'aile gauche trompe Pons et son tir très tendu parait devoir pénétrer dans la cage mais la barre l'arrête. 40e minute : Sur une très judicieuse passe d'Antonio à la suite d'un corner fort bien tiré par Favre, Fontaine de la tête bat pour la deuxième fois Liberati. Sète 2 - Marseille 0 60e minute : Flamion semble claqué, il quitte son poste d'inter et s'exile à l'aile droite. 71e minute : L'O.M. accule Sète sus ses bois. Dans la surface de réparation il y e 8 maillots verts. Hadad monté, donne le cuir à Alarcon qui transmet à Rodriguez. Sauveur dans un rush éblouissant marque. Sète 2 - Marseille 1 |
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Résumé journal l'Equipe du 27 novembre 1950 |