Ca avance...

L'OM réintègre le top 10 pour la deuxième fois de la saison au terme d'un match accompli face à Nancy. L'équipe dégage une unité collective en nets progrès.

Le succès olympien met en lumière plusieurs avancées. A la première lecture, il y a l'aspect comptable, il permet à l'équipe de réintégrer le top 10 pour la deuxième fois de la saison.

Le résultat souligne une progression appréciable du collectif dans plusieurs domaines. Dans l'utilisation du ballon par exemple, en bénéficiant il est vrai d'une grande largesse dans le travail de préparation en première période ; dans l'expression collective avec un équilibre entre les lignes, avec un bloc agressif à la récupération, capable d'évoluer avec patience dans le camp adverse sur de longues périodes. L'OM a étouffé Nancy par un pressing haut bienvenu, attendu, avec une attitude intelligente car le collectif a réduit dans son travail de harcèlement le pourcentage de fautes inutiles. L'OM a mis Nancy sur le reculoir au point de contraindre les deux joueurs offensifs de couloir à s'aligner sur leur défense pour composer une ligne de 6 en première période, afin de réduire les espaces.

Avec un taux de possession conséquent (71% dans le premier quart d'heure, 67% en première période, 63% sur l'ensemble de la rencontre), la diversité proposée dans l'animation a été un des principaux atouts de la formation de Rudi Garcia, même si, au terme des 45 premières minutes, il y a eu un différentiel flagrant entre la proposition et la finition. L'OM nos a mis l'eau à la buche, mais il a manqué la plus belle des saveurs. Avec 13 centres, 9 tirs dont 2 cadrés, l'OM n'a pas ainsi mis en lumière sa domination et les nombreuses situations de buts. L'équipe semblait encore pénalisée sur le réalisme et ce constat intermédiaire a constitué le seul bémol à l'heure de retourner au vestiaire.

Si on s'inquiétait de la baisse de rendement dans les dernières minutes de la première période, en raison d'un investissement conséquent il est vrai, la contrariété a été balayée dans la première minute de la seconde période avec l'ouverture du score au terme d'une séquence rafraîchissante : une récupération, une projection rapide avec une progression à l'opposé en trois touches de balle et une frappe enveloppée millimétrée de Thauvin, bien aidé par un appui idéal au moment de la frappe.

L'OM a certes mis fin à une période d'invincibilité de Nancy de six matches, il a surtout construit son succès en retrouvant un réalisme bienvenu, plus en rapport avec la devise du club. Avec une relation milieu-attaque plus fluide, une pertinence offensive en nets progrès, l'OM a éclairé ce constat en apportant plus de densité dans la surface adverse en de nombreuses situations.

Le contenu est abouti, plus en rapport avec l'attente. C'est le signe de progrès notables, à l'image de la joie de Gomis, heureux de retrouver le chemin des filets pour la première fois depuis le 16 octobre.

On soulignera enfin la largesse du score, en conformité avec la domination incontestée de ce début de soirée. L'OM ne s'était plus imposé avec trois buts d'écart depuis le 17 septembre 2015 lors de son succès à Groningen en Europa League. Si la victoire contre Troyes le 16 août 2015 (6-0) est le dernier score avantageux, le dernier 3-0 de l'équipe en Ligue 1 date du 23 mai 2015 contre Bastia.

Le temps est passé. Il y a des délices dont on ne connaissait plus le goût. Autant savourer, surtout quand les satisfactions sont multiples...

 Auteur : Thierry Muratelle

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Enfin droit au but

L'OM a corrigé Nancy (3-0) ce dimanche après-midi et retrouvé une efficacité qui lui faisait défaut ces dernières semaines. Encourageant pour la suite

Petit à petit, Rudi fait son nid. Après avoir cherché à stabiliser et solidifier une formation trop fébrile lorsqu'il l'a prise en main, Garcia a franchi un nouveau palier au cours de cette semaine qu'il considère comme "bonne". Au stade Geoffroy-Guichard, mercredi, le contenu était très prometteur, malgré un 0-0 qui ne reflétait pas franchement l'ambition offensive de l'OM face à l'ASSE. Hier, contre Nancy, les Olympiens ont trouvé le déclic et fait trembler les filets à trois reprises grâce à Thauvin (46), Gomis (80) et Njie (90+3).

Pointée du doigt en raison de son manque d'efficacité ces derniers temps (seulement deux buts en Ligue 1 lors des six journées précédentes), l'attaque marseillaise s'est rachetée. Comme un symbole, ce sont les trois éléments alignés aux avant-postes qui ont trouvé la faille. De quoi faire oublier qu'ils ne s'étaient pas montrés décisifs dans le Chaudron. "Il y avait peut-être un sentiment de revanche contre eux-mêmes sur le fait qu'à Saint-Étienne, ils auraient pu marquer, a reconnu Rudi Garcia après la rencontre. Ils avaient envie de démontrer combien ce sont des attaquants de grande qualité. Ils l'ont fait. J'ai bien aimé Clinton (Njie). Il était débarrassé de ses problèmes physiques, il a mis un très joli but avec cette frappe au sol enroulée du pied droit, sur une belle action collective."

63 % de possession de balle, 19 tirs dont 9 cadrés : les stats illustrent une réelle volonté de renouer avec une devise "Droit au but" trop souvent bafouée. Difficile, donc, de faire la fine bouche, d'autant que l'OM n'avait plus gagné par trois buts d'écart depuis plus d'un an. C'était lors de la première journée de Ligue Europa, le 17 septembre 2015, à Groningen (0-3). Quatre jours plus tôt, Batshuayi et ses partenaires avaient étrillé Bastia (4-1) au stade Vélodrome. Michel avait pris ses fonctions quatre semaines auparavant et profitait surtout de l'héritage laissé par Marcelo Bielsa. La philosophie offensive de l'OM allait ensuite finir par disparaître totalement... Est-elle en train de renaître sous l'ère McCourt-Eyraud-Zubizarreta-Garcia ? Cela en prend la tournure, même s'il faudra du temps pour juger les changements de fond opérés.

Les deux (lourdes) défaites, à Montpellier (3-1) et Monaco (4-0), sont venues refroidir l'ambiance. Mais, compte tenu de la prestation des Héraultais ce week-end face au PSG (3-0), la première est à relativiser. La seconde est juste logique.

L'escouade phocéenne est donc sur la bonne voie. Surtout à domicile, où le Vel' est enfin redevenu une forteresse : Yohann Pelé n'y a encaissé qu'un but (contre Nantes, le 25 septembre) et le bilan est de cinq victoires pour trois nuls. Avec 18 points glanés, l'OM n'est qu'à deux unités de son score total de la saison passée (20) dans son fief. Score qui était, il est vrai, catastrophique...

Reste maintenant à confirmer à l'extérieur, où les Olympiens ne se sont toujours pas imposés cette saison. Le déplacement à Dijon, vendredi (20h45), tombe donc à point nommé. "Ce sera un match intéressant pour savoir si nous sommes capables de faire plusieurs résultats positifs d'affilée, a prédit Rudi Garcia hier soir. Ce n'est que comme ça que nous serons capables de remonter au classement." Le coach marseillais ne pouvait pas mieux conclure.

Auteur : Alexandre Jacquin

Quand l'attaque va, tout va

L'OM a battu Nancy 3-0, ce dimanche, au Vélodrome, avec des buts de Thauvin, Gomis et Njie pour le compte de la 16e journée de Ligue 1

Un festival offensif. L'OM a battu Nancy 3-0, ce dimanche, au Vélodrome, pour le compte de la 16e journée de Ligue 1. En difficulté depuis plusieurs rencontres, l'attaque olympienne a retrouvé des couleurs face à des Lorrains complètement étouffés tactiquement. Thauvin, Gomis et Njie, tous les trois titulaires au coup d'envoi, sont les trois buteurs du jour.

Pourtant, l'OM a mis du temps à concrétiser sa domination au tableau d'affichage. Affichant certainement leur meilleur visage depuis le début de la saison, les hommes de Rudi Garcia ont une nouvelle fois manqué d'efficacité. Omniprésents au milieu de terrain, les Olympiens ont réalisé un pressing de tous les instants qui a totalement pris au dépourvu les Nancéiens. Avec cinq occasions très nettes, les hommes de Rudi Garcia ont toutefois été incapables d'ouvrir le score. Plus malheureux que maladroits, les Olympiens ont notamment touché le poteau par Gomis (16e) ou buté sur un Chernik longtemps impérial et auteur d'une superbe parade face à Thauvin (33e).

Mais dès le retour des vestiaires, ce même Thauvin a fini par trouver le chemin des filets grâce à une superbe frappe enroulée du pied gauche qui s'est logée dans la lucarne de Chernik (46e). En fin de rencontre, c'est Gomis, chahuté par le Vélodrome, qui a réalisé un superbe enchaînement contrôle-frappe à la réception d'un corner de Thauvin pour permettre à l'OM de faire le break (80e). Les Nancéiens, réduits à dix dans la foulée après l'expulsion de Pedretti pour un mauvais geste sur Lopez (81e), ont alors totalement craqué au point d'encaisser un troisième but dans le temps additionnel par Njie à la conclusion d'un beau mouvement collectif (90+3).

L'attaque olympienne était attendue, elle a répondu présente. Avec ce succès, l'OM refait son apparition dans la première moitié de tableau en pointant au dixième rang. Il reste aux hommes de Rudi Garcia à affronter Dijon, Lille et Bastia avant la trève hivernale. Des adversaires largement à la portée d'un OM si séduisant ce dimanche.....

Auteur : Benoit Vinstock

Gomis, des paroles et des actes

Le ton de la soirée était donné à trente-cinq minutes du coup d'envoi, pile pour l'entrée des joueurs de l'OM à l'échauffement. "Mercato bientôt ouvert, retourne chez les Verts !", pestaient les Fanatics dans leur coin du virage Nord sur une banderole XXL. La cible de leur colère ? Bafétimbi Gomis. L'objet de leur courroux ? Les propos du capitaine olympien tenus mercredi soir sur son club formateur, l'AS Saint-Étienne, en quittant Geoffroy-Guichard.

"Allez les Verts ! Vert un jour, Vert toujours", avait notamment déclaré "Bafé" pour répondre à nos confrères suiveurs de l'ASSE. Maladroit ou pas, c'était surtout sincère. Mais c'est aussi le revers de la médaille pour un homme qui aime parler et caresser tout le monde dans le sens du poil. Cela n'a évidemment pas plu à certains supporters de l'OM, qui avaient déjà embrayé sur les réseaux sociaux.

Hier, au Vel', ils le lui ont encore fait savoir. Après le premier message des "Fana", il a fallu attendre le retour des vestiaires pour voir fleurir d'autres messages à caractère pas très informatifs. Les MTP déployaient un large "Bafé t'as gaffé, va su... Sainté" (rapidement enlevé par les stadiers) alors que, dans le bas du virage Sud, les Ultras mêlaient le son et l'image pour lui lancer "Tu es Stéphanois, Gomis casse-toi !". "Gomis casse-toi", un chant qui a d'ailleurs retenti lors de la sortie du joueur (90e), marquée par autant de sifflets que d'applaudissements.

Avant cela, et après avoir gâché, il avait pourtant inscrit son septième but en L1, le deuxième de la soirée. Et sa rage pour le célébrer, accroché aux grilles, était loin d'être feinte. Comme si cela n'avait pas compté, le coup de sifflet final a encore été houleux, mais Gomis ne s'est pas démonté : le Varois s'est d'abord dirigé vers le virage Sud pour applaudir les fans pendant qu'une grosse partie l'invectivait ; il est ensuite allé donner son maillot au Nord avant de se le faire réexpédier, puis l'a finalement glissé à deux minots. "Je n'ai rien vu, je n'ai rien entendu, a déclaré Rudi Garcia. Mais "Bafé" est un formidable capitaine et il donne tout. C'est un buteur, il l'a montré (hier) soir."

Jacques-Henri Eyraud est allé plus loin : "Je m'expliquerai avec les supporters qui ont placé ces banderoles sur 'Bafé'. On peut être passionnés, mais on ne doit pas dire ça", a assuré le président mécontent au micro d'OMtv. Surpris tout en ayant été prévenu, touché mais pas coulé, Gomis a quant à lui réclamé un rendez-vous avec les responsables des groupes (lire ci-contre), qui devrait intervenir rapidement.

"Il aurait pu éviter de dire cela", nuançait tout de même un membre du club, habitué aux réactions épidermiques du public. Dont une partie lui a déjà demandé par respect de ne plus célébrer ses buts façon "Panthère", héritage du Brésilien des Verts, Alex. Mais si le respect était réciproque, les supporters en colère auraient modéré leur aigreur à l'endroit d'un joueur qui, en dépit de ses sentiments pour ses anciens clubs, mouille toujours le maillot de l'OM.

Auteur : Jean-Claude Leblois