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Résumé Le Provencal

du 21 janvier 1951

 

Le derby O.M. - Nîmes fut passionné et très équilibré

et le match nul (1-1) a satisfait les deux équipes

M. le président Chiariny gardait en réserve de nouveaux maillots dans le genre de ceux des équipes sud-américaines, il décida brusquement de les étrenner pour la rencontre de Marseille, il a eu raison car le choc O.M.-Nimes s'il ne fut pas d'une qualité "esthétique" de grande classe et parut souvent heurté, haché, présenta un intérêt captivant jusqu'au coup de sifflet final par ses continuels renversements, ses duels individuels passionnés, sa constante incertitude.

Nîmes concède trois corners

En première mi-temps, sans dominer les "Crocodiles" de façon outrancière, les Phocéens s'assurent une certaine supériorité dans l'utilisation de la balle, bien que les hommes de Pibarot aient fait preuve d'une rapidité d'intervention plus grande, d'une volonté plus manifesté.

Cette supériorité toute passagère se traduisit par plusieurs shots d'Andersson qui finirent dans les nuages, par trois corners consécutifs a des actions personnelles dangereuses (telle une percée d'Ekner) par un magnifique centre de Dard imparfaitement stoppé par Germain, enfin par un blocage volontaire de Moureau sur un shot d'Ekner.

Mais on n'avait pas la conviction que les locaux pouvaient se montrer irrésistibles ; on décelait plusieurs faiblesse dans le rendement de l'équipe.

Quand aux Nîmes, ils semblaient capables, sous l'impulsion énergique de Firoud de remporter u troisième succès de la saison sur les "blancs".

FLAMION, SCOTTI

en baisse

En seconde mi-temps, les "Crocodiles" ont failli obtenir la victoire. Très véloces, volontaires, ardents, courageux, ils ont donné la note, les Marseillais se contentant de suivre avec plus ou moins de bonheur.

Le "onze" marseillais n'était pas dans un bon jour. L'avantage technique qu'on lui accordait avant le match ne lui a été d'aucun secours et ne s'est manifesté que dans de brefs épisodes.

Deux hommes sur lesquels très souvent reposent tes destinées olympiennes n'ont pas eu la "production" que l'on était en droit d'attendre d'eux : Flamion et Scotti.

Le Champenois vraiment peu en état de grâce fut très efface et laissa réellement une trop grande liberté d'action au petit Magyar Ujlaki qui ne promena en toute liberté.

Scotti ne fut pas aussi brillant qu'à l'ordinaire. Il se cantonna trop en défense ; certes, il avait de l'ouvrage à "abattre", mais par exemple, il affronta pas assez Firoud, très souvent en attaque. Cette baisse de "température" influença la santé du corps olympien tout entier.

FIROUD : il faut vouloir

" Dans le football, la technique n'est pas tout, nous a confié Abdelkader Firoud le magnifique combattant nîmois, il faut vouloir également. Et ceci est très juste.

Sous ces encouragements, son exemple - on aurait pu croire qu'il était omniprésent - le onze gardois redit le terrain perdu avec beaucoup de courage et d'aplomb, et donna même l'impression de pouvoir "arracher" la victoire. Firoud, en capitaine avisé, couvrit un terrain énorme. Il fut éblouissant. Ujlaki l'imita et se rendit très utile. Timmermans, toujours à l'affut, fut redoutable par ses reprises dans les huit mètres adverses.

Fornetti, devant Dard, fit preuve de beaucoup d'assurance.

Le team nîmois nous a offert son vrai visage, fait de réalisme et d'endurance. On ne baisse pas les bras chez les "Crocodiles", et c'est là un atout qui compte dans un match à style de Coupe.

Manque de hargne

chez les "blancs"

Ce que les Marseillais ont gagné en technique, ils paraissent l'avoir perdu "en sang". Ils ne retrouvent pas cette hargne, cette nervosité qui, il y a trois ans, leurs permettaient de redresser souvent des situations fort compromises.

Contre Nomes par exemple, les Olympiens, après avoir marqué le premier but, n'ont pas accéléré l'allure alors qu'ils devient s'attendre à une réaction inévitable de l'adversaire.

Ce fut là un grave tort ! Bien des éléments de l'O.M. ont l'air de subir au lieu de diriger.

Et le résultat le plus tangible de ce manque de hargne est que Marseille vient de perdre son cinquième points sur son terrain

Alain DELCROIX

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Satisfaction chez les "rouges" et les "blancs"

Dans les vestiaires nîmois la satisfaction est générale bien que l'on formule certains regrets.

M. CHIARINY (secrétaire) : "Un match très équilibré. Mais le point que nous avons pris aujourd'hui est un point qui vaut cher !"

M. GRUMBACH (secrétaire) : "Chaque adversaire a eu des chances, j'estime que nous aurions pu vaincre, Salem m'a impressionné à l'O.M."

PIBAROT (l'entraîneur) : "Nous avons cafouillé quelques instants, puis, cela été beaucoup mieux. Décidément Marseille nous réussit".

FIROUD : "Sur la physionomie de la partie le match nul est équitable ! Marseille possède une excellente équipe, je crois pourtant que si son attaque avait la décision de sa défense, l'équipe aurait un meilleur rendement ! "

FORNETTI : "Je vous jure sur la tête de ma fille que je n'ai pas dégagé le ballon à l'intérieur de la ligne, d'ailleurs le juge de touche, ne voulait pas l'accorder !"

Satisfaits aussi les Phocéens mais pas pour les mêmes raisons.

LIBERATI : "Nous devons nous estimer heureux d'avoir obtenu le match nul. Les avants nîmois sont bougrement redoutables !"

SCOTTI : "Le onze ne "carburait" pas parfaitement : Vraiment je ne sais pas ce qui se passe, chaque fois que nous jouons devant notre public, l'équipe déçoit !"

RODRIGUEZ : "Parait-il les Nîmois devaient aller à la guillotine. Je ne m'en suis pas vraiment aperçu !"

FLAMION : "Nous pouvons nous estimer heureux de terminer sur ce score !"

DARD : "Il y avait beaucoup de choses à dire, contentons-nous de constater que le team phocéen, ne parvient pas à réussir une seule brillante partie devant son public.. Peut-être cela ira t-il mieux dimanche en Coupe !"

Deux buts en 90'

22' -- Firoud passe à l'attaque à la suite d'un centre de Schwager, adresse un shot violent bien bloqué par Libérati.

23' -- Cafouillage devant les bois nîmois, Andersson s'empare de la balle et tire avec force.

42' -- Dard Lance Ekner qui file à toute allure et à l'issue d'une course de 40 mètres met le cuir à coté.

50' -- Sur un long dégagement de Rodriguez, Andersson reprend et tire avec violence. Germain plonge, bloque mal la balle qui pénètre doucement dans sa cage. Fornetti surgit en trompe dégage. M. Desfossé, l'arbitre accorde le but.

51' -- Ekner donne la balle à Andersson qui après avoir hésité une seconde, "crochète" Golinski, shoote sur le montant extérieur du poteau droite.

57' -- Sur un bolide de Firoud, Liberati exécute un beau plongeon

74' -- Fornetti renvoie le cuir. Golinski s'en empare l'adresse à M. Timmermans démarqué, la réceptionne ensuite et bat Libérati de très près.

88' -- Timmermans de l'aile gauche shoote avec rudesse, Johansson placé sur la trajectoire de la balle, renvoie en corner

 

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