Résumé Le Provencal

du 13 octobre 1963

O.M. - NANCY : match arrêté (22e minute)

(De notre envoyé spécial : Maurice FABREGUETTES

NANCY - les joueurs de l'O.M. n'ont pas eu à mettre leurs sabots pour traverser la Lorraine, Nancy ayant ressemblé, hier après-midi, à une ville de la Côte d'Azur.

Mais en arrivant au lointain Parc municipal, vers 20 heures, cruelle déception, un épais brouillard tombait sur la pelouse, rendant cette dernière grasse et glissante. De plus, la température a singulièrement fraîchi. Nous ne sommes pas à Nice tout de même !

Cette fâcheuse impression et aussitôt suivie d'une bonne nouvelle pour les Marseillais : Schultz, le redoutable buteur, ex-Toulousain, dont la rentrée était prévue pour ce soir, vient de se blesser, en s'échauffant, il sera remplacé par Luzy.

Pas de changement par contre l'O.M. qui a fait un voyage sans histoire et se présente sur le terrain dans la composition annoncée tandis que le brouillard s'éclaircit un tantinet.

Bon début de l'O.M.

Et bien ! L'O.M. a failli débuter par un exploit. Dès la 2me minute, Makowski sert Peretti. Ce dernier, de la tête, passe au centre. Keller fonce, tel un bulldozer, mais échoue miraculeusement pour Nancy, sur Ferrero. Quelle belle occasion ratée !

Tout de suite après, un tir de Peretti et mal bloqué par Ferrero, mais aucun Marseillais n'est là pour profiter de cette erreur.

Entre-temps, Nancy a obtenu un corner et tiré au-dessus par Luzy.

Début de match, donc plutôt favorable à l'O.M., dont l'attaque combine beaucoup mieux que dimanche dernier.

Nancy pour sa part, semble miser sur la contre-attaque, ce qui se traduit par un tir de plus de Luczak bien contrôlé par escale.

Mais alors que nous sommes à la 15me minute, voici Dogliani qui sort de sa coquille et passe comme dans un fromage à travers le réseau défensif de Nancy. Un service à Keller, une déviation de celui-ci vers Joseph, démarqué à gauche. Malheureusement, d'ailier gauche marseillais rate la cage.

Deuxième belle occasion ratée !

Et comme cela se produit toujours en pareille circonstance, le dieu du football vient punir ceux qui n'ont pas profité de ses faveurs. Une percée de Nancy sur la droite, une situation extrêmement confuse devant la cage marseillaise et Moy, en plongeant, marque de la tête.

Nancy 1 - O.M. 0.

Sur ces entrefaites, brouillard passe à son tour à l'offensive. De notre place nous voyons soudain Escale s'effacer comme une tâche gommée sur une copie d'un élève.

Ferrero, à son tour, disparaît. Nous sommes en plein cirage, réduits à juger la partie au bruit.

Et à la 22me minute exactement, sur intervention du délégué, arbitre interrompt la partie. Décision qui s'imposait.

Escroc ! Voleur !, nous a crié un spectateur furibard, le poing tendu, comme nous galopions du téléphone vers le vestiaire de l'O.M. à travers une foule déchaînée. La serviette noire, souvenir du concours de boules du "Provençal" que nous portions sous le bras nous avait fait prendre pour un dirigeant de Nancy, car s'il est un problème qui n'a pas été résolu hier soir de façon satisfaisante, c'est bien celui du remboursement des places.

Il faut dire que les préposés aux portes, au lieu de déchirer les billets, les emportaient purement et simplement. Tant et si bien que la plupart des spectateurs se trouvaient désunis de toute preuve tangible attestant leur entrée sur le terrain. Belle bagarre en perspective !

Arrivés enfin dans le vestiaire de l'O.M. après une entrée en mêlée digne de la première ligne d'Agen, nous avons eu quelques applications sur le but marqué par Moy alors que le brouillard nous empêchait de suivre correctement le jeu.

Il paraît qu'avant d'être repris par le Moy en question, le ballon était sorti de plusieurs mètres en camp. Mais l'arbitre de touche, et à meilleure raison l'arbitre principal, étaient comme nous en plein cirage.

Quand aura lieu la "revanche" ? Nous pensions naïvement que le plus simple était de fixer à aujourd'hui dimanche, le terrain étant libre. Mais en football, rien n'est si simple. L'arbitre nous a déclaré qu'il faisait en cette matière une décision de la commission sportive et, par suite, au moment ou nous écrivons ces lignes, les joueurs marseillais se préparent à aller se coucher avant de prendre le premier train du dimanche matin pour Marseille, où ils arriveront ce soir vers 17h30.

C'est bête mais c'est ainsi !

On oblige ainsi l'O.M. à retraverser la France pour jouer une rencontre, sans doute en semaine, alors qui se trouvaient sur place et aurait pu parfaitement jouer ce dimanche.

Comprenne qui pourra.

Nota : Match arrêté à la 22ème minute à cause du brouillard. Il sera rejoué le 23 octobre

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