Résumé Le Provencal du 05 mars 1951 |
La défense stéphanoise, Cuissard en tête, craque et l'attaque de l'O.M. marque 7 buts |
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Dix-sept mille spectateurs garnissaient les gradins du Stade vélodrome, quand les deux équipes, sous la conduite de M. Le Foll, pénètrent sur le terrain. Le team des blancs est sifflé et applaudi à la fois. La charmante et blonde chanteuse Line Renaud conne le coup d'envoi. Les deux teams ne se présentent pas dans les formations annoncées. A Marseille, Bouchouk et Ekner jouent à droite, tandis que Flamion et Wagner constituent l'aile gauche. A Saint Etienne, Tamini n'est pas à lavant centre mais à l'aile droite. Cuissard marque... pour l'O.M. Le premier shoot est l'apanage d'Andersson. A la quatrième minute, Gunnar part la balle aux pieds. Il est bousculé par Huguet mais il a le temps de tirer , Cuissard intervient veut passer le cuir à Jacquin, ce dernier sorti trop tôt, le manque et "Tatane" ouvre le score contre son camp ! Le coup du sort afflige les Stéphanois, Andersson (dixième et vingt-deuxième minutes) tente sa chance sans résultat, Ekner, trop personnel, fait de même (shoot de 35 mètres), Ryjvers riposte par deux shoots à côté. Wagner "hat trick" ! A la vingt-sixième minute, Flamion perce vers les bois foréziens, il dribble Ryjvers, donne à Wagner qui feinte deux défenseurs stéphanois et de 15 mètres, bat Jacquin. |
La victoire marseillaise se dessine déjà mais on ne suppose pas encore ou elle va prendre des proportions énormes. Quatre minutes plus tard, Bouchouk tire un corner de façon excellente, Andersson prend la balle de la tête et la donne en arrière à Wagner qui botte en force, ajoutant ainsi un troisième but. Les hommes de Snella sont médusés et réagissent mollement. A la trente-cinquième minute, Andersson crochète Cuissard pour la nième fois, il adresse à Wagner une excellente passe. Sans hésitation, le lorrain trompe toute le monde et d'un nouveau ras de terre oblige Jacquin à aller cueillie la sphère au fond de ses filets. Quatre buts à zéro ! Un hat trick pour Wagner ! La défaite prend des allures de déroute ! Andersson à son tour A la soixante-unième minute, Bouckouk s'échappe le long de la touche, centre de volée et loge sa balle dans les filets stéphanois. A la soixante quatrième minute, sur un corner de Flamion, Ekner saute dans un paquet de joueur et de la tête réalise le sixième but ! La correction n'est pas encore achevée. A la soixante-dix-huitième minute, Ekner "couronne" de 35 mètres, Jacquin plonge pour bloquer, il arrête mal le ballon et celui-ci roule doucement vers les bois. C'est le septième et dernier but de ce Waterloo stéphanois ! |
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ANDERSSON : "Nous avons pris notre revanche de dimanche dernier !" Dans les vestiaires stéphanois on lit la déception sur tous les visages. L'entraîneur en flegmatique nordique se contente d'un geste fataliste et nous dit : "Devant un score pareil il n'y a pas de commentaires possibles. Le premier but malheureux de Cuissard nous a porté un sacré coup mais il est indéniable que toute l'équipe a flanché. Enfin en Coupe de France, contre Le Havre nous essayerons de mieux contenter le public marseillais !" Quant à Tamini il avoue simplement : " l'équipe est en baisse de forme depuis un mois environ. Mais de la à encaisser une catastrophe pareille !" Chez les Olympiens la joie rend radieux tous les joueurs. Andersson s'écrie : "Aujourd'hui nous avons pris notre revanche de dimanche dernier ! " Rodriguez confie : "Voyez quand ca veut marcher !" Bouchouk est satisfait :" L'équipe a brillé, ma réadaptation a été dure, c'est difficile de retrouver le rythme quant on demeure deux mois inactif et puis j'ai eu deux grippes coup sur coup !" Flamion est plus réservé : " étonnant ce 'carton' qu'à subi Saint Etienne. Ce onze vaut mieux que ca et se réserve peut-être pour la Coupe!" Salem regrette : "Ah ! si seulement nous avions eu une belle réussite contre Le Havre !" Enfin Hadad exulte : "nous avons tenu notre promesse et je crois que nous sommes rachetés à merveille !" A.D. |
L'O.M. a attaqué "plus large" Quelles sont les raisons de ce score rugbystique ? Comment expliquer que le dauphin ait subi à Marseille son plus cruel insuccès de la saison ? Le onze stéphanois en entier a joué nettement au-dessous de sa valeur. Lent, statique, mal inspiré, dépourvu de volonté, il a été écrasé dans tous les domaines. La défense habituellement le port fort du team a craqué de manière lamentable. Cuissard et Mathieu sont les premiers responsables de ce "massacre". Le policeman Lorientais n'a pas pu s'opposer à un seul des départs d'Andersson. Il a été crocheté à chaque duel. Ridiculisé ? Ce qui est trop fort. Mais la faiblesse de "Tatane" a désorganisé le mur défensif de Snella. Andersson n'a pas été bouclé une seule fois, il a eu la faculté d'opérer en toute liberté et ne l'a pas laissé échapper ! En faisant rentrer Mathieu qui n'avait plus disputé une rencontre officielle depuis deux ans, les dirigeants du club minier ont commis une lourde faute. Mathieu a permis à Wagner d'amorcer plusieurs rushes dangereux. Le Lorrain n'a pas eu un garde du corps sévère. Dans l'ensemble, la défense stéphanoise a pratiqué un marquage trop élastique et réellement imprudent. L'attaque olympienne depuis le début de la saison possédait un style trop étriqué, trop précieux, hie elle a opéré de façon plus large, plus réaliste, ses mouvements avaient davantage de volume et de profondeur, donc ils étaient plus redoutables. Les avants des blancs ont eu beaucoup de réussite, mais ils ont joué avec intelligence et ont su profiter du lymphatique adversaire. Andersson fut un meneur précieux et ardent. Wagner a montré qu'il possédait le punch. Bouchouk a réalisé une entrée satisfaisante. Flamion à l'aile à dominé largement Huguet, enfin Ekner, trop individualiste, a discipliné son tir avec bonheur : la défense n'a pas eu un travail bien lourd à accomplir, elle s'est permises quelques fantaisies quia auraient plus lui coûter cher face à une attaque plus mordante que celle de Saint Etienne. Alain DELCROIX |