Résumé Le Provencal

du 22 septembre 1968

SOCHAUX -O.M. arrêté

(De notre envoyé spécial : Maurice FABREGUETTES)

SOCHAUX (par téléphone) - En septembre sous la pluie. Tel pourrait être le titre cliché de notre compte rendu.

Et quelle pluie !

À dire le vrai, elle tombe sur Sochaux depuis bientôt 24 heures.

Un temps à refouler les spectateurs qui sont un petit millier à peine au moment du coup d'envoi.

L'arbitre, M. Uhlen, a longtemps hésité avant de déclarer le terrain praticable.

La pelouse est lourde d'eau comme une éponge de vaisselle.

Autour d'elle, la piste d'athlétisme ressemble à une rivière et les aires de lancers à autant de petits lacs.

Enfin, tout ayant été décrété pour le mieux dans le meilleur des mondes lacustres, la partie de water-football va débuter, les équipes étant exactement, celles annoncées dans la presse hier matin.

On peut affirmer dès la première minute qu'il s'agira d'une partie "loterie nationale", les joueurs n'arrivant pas à maîtriser un ballon soumis aux caprices totalement imprévus de la pelouse.

Ce que nous voyons ressemble autant au football que le catch dans la boue à la lutte olympique...

Sous nos yeux, Joseph après avoir éliminé à coup d'épaule deux adversaires, vient d'être stoppé net par une flaque d'eau.

Les coups francs succèdent aux coups francs. Notons toutefois un tir de Dewilder et un autre de Gueniche, durant le premier quart d'heure, stoppés, un par Escale, l'autre par Manolios.

On se demande ce qu'attend M. Uhlen, l'arbitre pour arrêter cette mascarade !

La bonne volonté des 22 joueurs est indiscutable, tout comme celle de la centaine de spectateurs de la pelouse, stoïques sous une pluie de nouveau battante.

Mais nous nous demandons avec curiosité à laquelle des deux équipes va profiter cette situation anormale car, de tactique, de techniques ou de combinaisons, il ne saurait en être question.

Seule la chance peut départager les deux adversaires.

Un tir de Schmidt, un arrêt glissé d'Escale, un second tir de Gueniche, un second arrêt de Manolios, et c'est tout pour la première demi-heure, plus un coup de tête de Joseph, sur corner pour l'O.M.

Mais c'est alors que M. Uhlen décide enfin d'arrêter la partie exactement à 30 minutes.

Il n'était que temps !

L'arbitre vient de faire connaître au micro qu'il était décidé que le match était remis à une date intérieure.