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.Article de om.net

du 16 septembre 2018

 

L'Olympique de Marseille frappe un grand coup en s'imposant largement face à l'En Avant Guingamp. Quatre buts, dont un doublé de Florian Thauvin et des buts de Payet et Mitroglou, ont illuminé la seconde mi-temps. Grâce à ce large succès, l'équipe de Rudi Garcia monte à la deuxième place du championnat de France.

L'OM s'empare de la deuxième place de la Ligue 1

Les Marseillais, avec cette large victoire face à Guingamp font mieux que rester accrochés aux cadors de la Ligue 1. Ils deviennent en effet dauphin du PSG. Cette bonne opération comptable se conjugue aux nuls concédés par les deux équipes qui l'avaient privé d'une place en Ligue des Champions en fin d'année dernière : l'Olympique lyonnais et l'AS Monaco, tenues en échec lors de cette cinquième journée. L'OM compte désormais dix points en cinq matches, un parcours pour le moins réussi.

Florian Thauvin meilleur buteur du championnat

Au même titre que Kylian Mbappé (PSG), Neymar (PSG) et Nicolas Pépé (LSOC), auteurs de quatre réalisations, " Flo " Thauvin s'illustre de belle manière en ce début de saison. Il fait mieux que tout le monde en prenant, grâce à son doublé ce soir, la tête du classement des buteurs. C'est lui qui délivre ses coéquipiers par une tête imparable à la 50eme minute à la suite de deux autres têtes de Adil Rami puis de Kostas Mitroglou. Il s'offre quelques minutes plus tard un nouveau doublé en Ligue 1 avec un bijou de frappe enroulée, désormais connue comme sa spéciale. Un début de millésime 2018-2019 sur les chapeaux de roue pour l'international français. Guingamp est désormais une de ses proies favorites puisqu'il avait déjà marqué à trois reprises contre l'EAG la saison passée.

L'OM tout feu tout flamme avec 14 buts en cinq rencontres

L'OM avait su faire honneur à sa devise " droit au but " lors des saisons 2008-2009 et 2014-2015 avec respectivement 12 et 11 buts lors des cinq premières journées de championnat. Mais, cette année, les Marseillais de Florian Thauvin ont mis la barre encore plus haut en faisant trembler les filets à quatorze reprises. Il faut remonter à la saison 1954-1955 pour retrouver trace d'un tel festival offensif lors des cinq premières rencontres de la saison. Autant dire une éternité. L'OM est de loin la deuxième meilleure attaque de Ligue 1, à seulement trois petites longueurs du PSG.

Premier clean sheet depuis OM-Toulouse

Le secteur offensif n'est pas le seul à mériter des louanges. La défense marseillaise, qui avait connu quelques difficultés à faire preuve de solidité lors de ses trois derniers matches en encaissant sept buts face à Nîmes, Rennes puis Monaco, a gardé ses cages inviolées. Une performance de haut vol renforcée par un constat : Yohann Pelé n'a été que très peu inquiété voire même sollicité. Preuve que l'arrière-garde phocéenne fait bloc. Qui plus est, la soirée de dimanche a laissé entrevoir des Olympiens généreux dans l'effort à l'image des dépassements de fonction de Lucas Ocampos sur l'aile droite pour disputer des ballons en première mi-temps, de Jordan Amavi qui remontait le ballon côté droit à la 69e minute ainsi que de Adil Rami, montant à plusieurs reprises sur des phases de jeu arrêtées.

De bon augure avant le retour sur la scène européenne

Avant la réception des Allemands de l'Eintracht Francfort, jeudi à l'Orange Vélodrome et 127 jours après avoir quitté la scène européenne lors de sa finale face à l'Atletico de Madrid le 16 mai dernier, les Olympiens prennent un bol de confiance avant de repartir à la conquête de l'Europa League dans leur enceinte. Quoi de mieux en effet qu'un second succès de rang en championnat pour aborder la compétition continentale avec force et optimisme. Alors que les joueurs de l'OM seront contraints de jouer face à un stade Orange Vélodrome vide pour cause de sanction par l'UEFA, ils ont pu communier avec leur public après une première mi-temps crispante. La fête s'est éternisée de longues minutes au sein du chaudron marseillais.

Auteur : Laurent Nobles

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Article de La Provence

du 17 septembre 2018

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Le festival après l'ennui

L'OM a montré deux visages face à la lanterne rouge guingampaise (4-0) : approximatif puis irrésistible après la pause. Il est 2e avant le choc à Lyon, dimanche

Après une première période indigente,l'OM s'est défoulé après le repos, inscrivant4 buts à des Guingampais dépassés. De plusen plus en jambes, Kostas Mitroglou y est allédu sien, parfaitement servi par un Dimitri Payet des plus altruistes.

Après une première période indigente,l'OM s'est défoulé après le repos, inscrivant4 buts à des Guingampais dépassés. De plusen plus en jambes, Kostas Mitroglou y est allédu sien, parfaitement servi par un Dimitri Payet des plus altruistes. Photo Nicolas vallauri

La lecture du classement ce matin procure un réel plaisir pour les amoureux de l'OM. Au terme de la 5e journée, leurs chouchous, qui ont étrillé Guingamp (4-0) hier soir, talonnent l'ogre parisien, toujours autant gavé de gazo-dollars. Avec dix points au compteur et une différence de buts favorable (+7), ils émergent en deuxième position, devançant Lille, à qui ils rendent visite dans deux semaines, et Toulouse (4-0), déglingué en ouverture. Une soirée liminaire dans un Vélodrome en fusion qui avait semé des promesses et peut-être fait naître un optimisme prématuré pour une victoire acquise si tôt dans la saison.

Oui, la bande à Dimitri Payet est façonnée pour lutter avec les gros bras de l'élite jusqu'au 25 mai 2019. Elle est programmée pour arracher un billet pour la prochaine édition de la Ligue des champions. Mais non, elle ne peut pas être prête et carburer aussi vite après une préparation estivale loin d'être idéale, coupe du monde oblige. Elle a des réglages à effectuer et les difficultés rencontrées par d'autres cadors comme Lyon et, surtout, Monaco l'illustrent parfaitement. Le revers à Nîmes (1-3), juste après la démonstration face au TFC, relève du même problème.

Hier soir, l'espace d'une première période ratée, ennuyeuse et soporifique, comme face à Rennes, l'OM n'y a pas coupé. Les chants des virages (enfin, sauf la partie basse du Nord) ont maintenu éveillé le reste du stade. Heureusement, car la troupe de Rudi Garcia a abandonné sa dangereuse léthargie et ses inquiétantes approximations après la pause, offrant un visage enfin séduisant aux 50 000 fadas ayant rempli le Vel' et un nouveau festival offensif éclaboussé de buts sublimes (lire en page suivante).

"Jean-Michel Aulassss !"

Le coaching du technicien olympien y est pour beaucoup, aussi. Il a trouvé les bons réglages et effectué le changement adéquat, sortant un Ocampos médiocre pour un Lopez plus entreprenant.

En passant du 4-2-3-1 au 4-3-3, l'OM a fait tourner en bourrique les pauvres Bretons, leur attaque souffreteuse, leur défense poreuse et leur lanterne rouge qui scintille plus que jamais.

Les éclairs de génie signés Payet et Thauvin ont illuminé une soirée longtemps promise à la grisaille avant que les artificiers olympiens ne dégagent l'horizon et que cette rencontre ne prenne des allures de démonstration. Mitroglou a également participé au festin (4-0, 83). Avant le match, Garcia espérait une série pour surfer sur le succès arraché à Monaco (3-2). Ses hommes l'ont entendu et ont enclenché la seconde, pour le premier de leurs sept rendez-vous en trois semaines. Le prochain, ce jeudi contre l'Eintracht Francfort pour les trois coups de la Ligue Europa, exhalera une saveur particulière, avec le huis clos total frappant le Vélodrome.

Mais hier soir, personne n'était tourné vers la venue des Allemands. Sitôt le coup de sifflet final envolé, un refrain bien connu s'est élevé du virage Sud avant de se répandre aux quatre coins de l'arène puis tout autour de celle-ci dans un joyeux concert de klaxon. "Jean-Michel Aulasssss !", s'étranglaient les fidèles du Vel'. Bien plus que Francfort, eux ont en tête l'Olympico de dimanche, dans le Rhône, face à des Lyonnais lestés par un état d'esprit défaillant et un flot de critiques internes.

Ils comptent trois points de moins que l'OM qui aborde ce choc en meilleure posture, fort d'un joker. Comme la saison dernière, à domicile. Mais quelque chose nous dit que les Olympiens ont appris de leurs erreurs passées et ne tendront pas l'autre joue.

 

Auteur : Jean-Claude Leblois

 

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L'analyse de Rudi Garcia : "Le plus dur est de rester deuxième"

Cette deuxième victoire consécutive lance-t-elle votre saison ?

Rudi Garcia : C'est important d'aligner des victoires consécutives. C'est une évidence. Ça nous permet de prendre la deuxième place. Après, c'est facile d'arriver deuxième, mais le plus dur est d'y rester. Dimanche prochain, on va à Lyon et on y sera en position intéressante.

C'est une soirée parfaite : pas de but encaissé, quatre marqués, et vos joueurs n'ont joué que 45 minutes...

Rudi Garcia : Si on voit les choses comme ça, je suis d'accord ! (sourire) Il faut demander aux joueurs, je n'ai pas d'explication sur la première période. On peut sortir plein d'excuses, dire que le terrain n'est pas bon, ce qui est vrai, qu'il faisait trop chaud...

On peut en trouver plein, mais on n'avancera pas. Ou alors on fait comme en deuxième période quand chacun hausse son niveau. Tout d'un coup, l'équipe est plus mobile, plus dynamique, plus tonique et plus juste techniquement, beaucoup plus dense autour du ballon, avec beaucoup plus de courses dans la profondeur et dans le dos de la défense... Ça s'éclaire aussi parce qu'on ouvre le score et que Guingamp a dû changer de stratégie et nous a laissé beaucoup plus d'espaces.

Quel est le plus beau but, selon vous ?

Rudi Garcia : C'est dur car on a mis des beaux buts... Le premier et le quatrième sont les plus beaux d'après moi. Le premier parce qu'on le travaille à l'entraînement et le deuxième avec la passe de Dim' (Payet) et le but de Kostas (Mitroglou) récompense le collectif.

Un mot sur l'entrée de Maxime Lopez qui, comme contre Rennes, vous a fait du bien...

Rudi Garcia : Oui, il apporte sa maîtrise technique, du jeu en une touche, de la densité en ayant un milieu supplémentaire. Morgan (Sanson) a beaucoup dézoné mais c'était plutôt bien car il y avait de la densité avec Dimitri. Il était prévu que je sorte Ocampos car il avait un problème musculaire. Je l'ai ménagé avant, finalement, et ça a bien tourné pour l'équipe. De toute façon, on aura besoin de tout le monde. Et ça commence dès jeudi en Ligue Europa.

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Les gestes signatures

Après la "Papinade" ou la "Drogba", les deux Olympiens actuels sont dignes de ce panthéon.

C'est le temps qui donne aux choses, aux événements, aux gestes, leur patine et leur octroie, souvent avec un brin de nostalgie, un statut de moments historiques avec un petit "h". On a donc toujours l'impression que c'était mieux avant parce que les personnages prennent de l'épaisseur avec les années.

Ainsi en va-t-il de Florian Thauvin. C'est peut-être dans cinq ou dix ans que l'on se rendra compte de l'importance qu'il a eue. À Monaco, son entrée a amené l'égalisation puis la passe décisive pour la victoire ; hier, il a ouvert la marque de la tête, puis réussi sa "spéciale" pour le 3-0.

Et pourtant, on ne peut pas comparer, en termes d'influence sur le jeu, de permanence, de percussion, le Thauvin d'aujourd'hui, avec celui des meilleurs moments des deux dernières saisons. Il continue de digérer sa coupe du monde, sa préparation, il n'est pas du tout à son meilleur niveau. Mais à l'image de cette petite merveille réussie, vainement à Nîmes, son talent s'exprime. Par éclairs. De plus en plus étincelants.

Un jour d'octobre 2014, André-Pierre Gignac était tout fier, après un succès sur le TFC d'avoir un 10 sur 10, comme il ne l'avait jamais eu à l'école : 10 buts en 10 matches. En novembre 1971, Josip Skoblar avait marqué un soir quelconque contre Angoulême, son 100e but pour l'OM en 100 matches officiels. Alors, 5 buts en 5 matches, pour Thauvin, ce n'est qu'une lointaine filiation mais elle atteste d'une fiabilité, d'une efficacité redoutables.

Et puis, revenons-y, sur sa "spéciale". Quand les gardiens le voient revenir vers l'intérieur sur son pied gauche, ils se doutent de ce qu'il va faire, même s'il varie parfois en tirant au premier poteau. Mais ils ne peuvent pas s'y opposer. Et Florian marque, marque encore, comme un "grantatakan" qui n'est plus masqué. 5 sur 5, ça ne donnera sûrement pas 38 buts en 38 matches, mais s'il dépasse encore les 20, pourquoi se lamenter encore sur l'absence d'une grande pointure en pointe.

"Payetade" ou "Payetine" ?

Un geste signature, qui est récurrent mais ne vaut pas, en termes de beauté, celui de Dimitri Payet qui a enflammé le stade. Une volée plat du pied depuis l'extérieur de la surface, digne, dans sa spontanéité, sa virtuosité technique, des "Papinades" de jadis, ou de cette "Drogba" inoubliable d'avril 2004 contre Newcastle.

Alors, évidemment, ce n'était que Guingamp, une cinquième journée de Ligue 1, mais dans des yeux émerveillés et d'autant plus reconnaissants de l'être enfin après 45 minutes de profond ennui, la beauté du geste restera éternellement. On pourrait le qualifier de "Payetade", de "Payetine", peu importe, ou simplement s'en souvenir comme de ces deux petites merveilles de Valbuena un soir de janvier 2008 contre Caen ou la volée de Loubet contre le Dukla en 1969.

Quand la beauté vient s'ajouter à l'efficacité, on ne regrette plus d'avoir dû subir une purge pour en arriver là.

Auteur : Mario Albano

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