OM1899.com

Résumé Le Provencal

du 06 mai 1951

 

Sète surprit la défense de l'O.M. au

Début de chacune des 2 mi-temps

(De notre envoyé spécial : Raymond Gimel)

SETE (par téléphone) - Une heure avant le match, Sète hésitait encore sur la composition de son équipe. L'absence de Mihoub (suspendu) et celle d'Arribi (blessé) étaient certaines, tandis que la présence de Favre était infiniment douteuse.

- Il est probable que notre entraîneur Tomazover jouera demi-gauche, pensait Mihoub, rencontré dans une rue sétoise. Et Jellinek sera sans doute incorporé à l'aile droite.

Surprise au moment du coup d'envoi ; Favre effectuait sa rentrée à l'aile droite, Martin tenant - comme on l'avait annoncé la semaine dernière - le poste de demi-gauche.

Surprise, également, à l'O.M. ; Wagner, prévu comme leader d'attaque, restait sur la touche. Zboralski jouant avant centre et Bouchouk ailier gauche.

Favre ouvrit le score

à la quatrième minute

Pour Sète la meilleure tactique ne consistait-elle pas à attaquer fougueusement des le départ pour prendre, dans les premières minutes, un avantage qu'il s'efforcerait de conserver par la suite.

Bénéficiant partiellement d'un vent qui devait "tourner" en cours de partie, les hommes de Tomazover adoptèrent d'emblée cette attitude prévisible.

La défense marseillaise, bousculée, parut chercher son équilibre.

Et dès la 4me minute, Cousin, centrait de la gauche, sur Laborde qui servait immédiatement son ailier droit Favre. Ce dernier poussait le ballon devant lui. Rodriguez tombait. La balle shootée en diagonale par Favre, roulait devant Poncet et pénétrait dans le coin de ses buts.

Deux minutes plus tard, Fontaine échappait à Abderrahmane et, de près décochait du gauche, un tir en diagonale qui, comme le précédent passait devant Poncet et allait terminer sa trajectoire dans la cage marseillaise.

Mais cette fois, le but fut fort justement, refusé par M. Le Foll. Fontaine ayant été hors-jeu au départ.

L'O.M. incapable d'égaliser

Sous l'impulsion de Johansson - impitoyable pour Antonio - et de Roberto Alarcon, qui ne rechignait pas à disputer la balle, l'O.M. parut trousser son assise.

Vingt minutes durant, Sète dut se contenter d'aborder la surface de réparation marseillaise, sans l'occuper vraiment, tandis que l'O.M. de son côté, tentait ses premiers essais au but.

Dard (volontaire) effectuait un centre shoot, en cloche, de l'aile droite (18'e), puis malgré l'opposition de Foix et de Mamberta, tentait encore sa chance (23e) après que Alarcon (20e) eût décoché (de peu au-dessus) un tir tendu.

A la 30me minute, sur un mouvement Rodriguez-Flamion terminé par un centre de Bouchouk, la défense sétoise éprouva quelques difficultés à se dégager. Pons parvenant tout de même à repousser du poing.

Sur la contre attaque qui suivit, Fontaine, lancé par Laborde au centre et emporté par son élan, ne put utiliser une balle qui venait d'échapper à Abder.

Après que Zbo (31e) eut expédié de la tête à coté, un beau centre de Dard, Fontaine (de l'aile droite), et Laborde (de l'aile gauche) contraignirent Poncet à deux interventions aux poings

Trois à zéro pour Sète

à la 49e minute.

Les quatre premières minutes de la seconde mi-temps furent décisives.

A la 46me minute, en effet, Fontaine, lancé par Pironti et Cousin, parvenait au centre. Haddad, voulant effectuer un tacle glissé, restait à terre. Fontaine conservait la balle et, de la limite de la surface de réparation, décochait, du gauche, un tir de face bien ajusté que Poncet, les bras levés, ne put arrêter

Trois minutes plus tard, sur un centre effectué de l'aile droite par Favre, Johansson, ayant un mauvais réflexe, touchait volontairement de la main la balle qui passait au-dessus de lui. Penalty que Pironti vint transformer d'un shoot à ras de terre sans grande force mais bien tiré, du gauche, sur la droite de Poncet.

Trois à zéro ! La partie était pratiquement jouée, d'autant que l'O.M. ne paraissait pas doté d'une flamme qui lui eût permis de redresser la situation.

A la 60me minute, les deux équipes subirent des remaniements.

L'O.M. décide de remplacer Zboralski (dominé par Foix) par le fougueux Rodriguez, Zbo devenant arrière gauche.

A Sète, l'arrière droit Renko (blessé à la cheville dans un choc avec Alarcon) à permuta avec l'inter gauche Fontaine. L'absence de ce dernier jusque là très entreprenant, amoindrit la force de pénétrations de l'attaque héraultaise.

Sur un coup franc tiré par Alarcon (70'), Rodriguez, seul devant Pons, eût une occasion de réduire l'écart. Mais son shoot du gauche, trop faible, fut aisément "stoppé" par le gardien sétois.

Une minute plus tard, cependant ce dernier dut s'avouer battu. Sur un centre shoot de Bouchouk, Mamberta gêna Pons et détourna, de la tête, le ballon dans ses propres filets (71e)

Trois à un ! l'O.M. parut accélérer son rythme de jeu.

Dard servit, à droite, par Scotti et Rodriguez, plaça même un beau shoot sur la barre (83e)

Mais les attaques marseillaises manquèrent par ailleurs de "punch".

 

Pas plus que son attaque, la défense

de l'O.M. n'est exempte de reproches

Sète (de notre envoyé spécial). - Précisons tout de suite que ce match, s'il fut virilement disputé, ne fut entaché d'aucune flagrante brutalité.

Grâces en soient rendues à M. Le Foll qui, dès les premières minutes, "pris en mains" les équipes, en distribuant de nombreux coups de sifflets.

La victoire de Sète est donc régulière

Foix, Mamberta, Pironti

Favre et Fontaine

Foix, sobre, athlétique, efficace, de la tête et du pied, fut impeccable. Il neutralisa Sboralski et tint en échec Rodriguez.

Mamberta, promu arrière-gauche, se signala par sa frappe de balle et s'opposa avec décision à maintes entreprises de Dard.

Pironti, qui fit longtemps la loi au milieu du terrain et alerta ses camarades de l'attaque par ses ouvertures puissantes fut également précieux en défense par ses renvois de la tête. Pironti fut, hier, l'un des meilleurs joueurs de son équipe. Sa tâche fut quelque peu facilitée par l'effacement de Flamion.

Favre - par ses centres et son opportunisme - et Fontaine - par son dynamisme - furent les meilleurs éléments d'une attaque ou le travailleur Laborde faiblit sur la fin, ou Cousin ne parut pas rétabli de son ancienne blessure.

Antonio - impressionné dès le départ par la maîtrise de Johansson- baissa les bras et fut assez décevant.

Pons, qui n'eut pas beaucoup de travail, fournit un bon match.

La défense, de l'O.M.

fut loin d'être impeccable

et son attaque fut stérile

Hier, la défense de l'O.M. eut sa part de responsabilité dans l'échec.

Seul, Johansson - qui semble avoir "récupérer" - fut exempt de reproches. Rodriguez, incorporé dans l'attaque, y apporta sa hargne habituelle.

Bouchouk, qui effectua des centres immédiats, se replia, travailla sans relâche. Dard, entreprenant, et Alarcon par ses tacles et ses services, furent les meilleurs des cinq avants.

Hier, l'O.M. joua intelligemment par ses ailes. Mais ses attaques échouèrent au centre sur Foix intraitable.

Flamion qui - comme nous l'avions signalé avec insistance - souffrit de l'aine toute la semaine écoulée, fut l'ombre de lui-même.

L'O.M. a définitivement perdu toute espérance.

Il a, du moins, la consolation d'avoir joué, ces derniers temps, les "Bons Samaritains" puisque, après avoir concédé sur son terrain un point qui sauvera sans doute Sochaux, il vient d'en laisser deux à Sète qui, de la sort reprend goût à la vie.

 

Toute reproduction intégrale ou partielle des textes ou photos est strictement interdite.