Article om.net du 12 mai 2019 |
Soirée cauchemardesque ce soir à l'Orange Vélodrome, l'OM s'incline 3 à 0 face à Lyon pour le compte de la 36e journée de Ligue 1 Conforama. Lyon réaliste Dans un match sous haute tension comme à l'accoutumée, les Olympiens ont su démarrer la partie dans le bon sens. Caleta-Car dès la 5e minute place une tête droit au but, sur le premier corner du match, Mario Balotelli est trop court pour smasher le ballon dans la cage de Lopes. La rencontre est lancée, l'ambiance monte avec elle. Lyon ne trouve pas de solutions offensives, et le 4-3-3 proposé par Rudi Garcia gêne l'effectif lyonnais. Lucas Ocampos est même tout proche de faire chavirer l'Orange Vélodrome (17'). Sa frappe après un cafouillage dans la surface, est repoussée difficilement par le portier adverse. Quelques instants plus tard, c'est au tour de Mario de prendre sa chance. Après une percée dans l'axe, l'Italien arme un tir aux 25 mètres mais ne trouve pas le cadre (23'). Dans la foulée, le ballon se retrouve dans le camp olympien. Aouar sur un deuxième ballon tente de loin, Cornet, à la limite du hors-jeu, récupère le ballon au point de penalty, résiste à la charge de Kamara et vient battre de près et du pied droit Mandanda, au ras du poteau (24'). Sur leur seul tir cadré du premier acte, Lyon plus réaliste que l'OM prend un avantage qu'il ne perdra plus. L'OM sans réussite Les grands rendez-vous tiennent souvent sur un petit rien. Comme ces quelques centimètres sur la frappe de Luiz Gustavo, en début de deuxième période (58'). Ou encore lorsque l'OM tombe sur un Anthony Lopes en état de grâce, auteur d'un triple arrêt sur Ocampos doublement, puis Sakai, avant que la dernière tentative de Luiz termine sa course au dessus (62'). Pourtant, les hommes de Rudi Garcia n'ont pas lâché le match, loin de là ! 11 tirs pour 4 cadrés seulement sur le second acte, les Olympiens n'ont pas manqué d'abnégation. Le manque de réussite face au but a été un des tournants majeurs de la partie, comme l'expulsion de Duje Caleta-Car, après avoir annihilé un face à face certain entre Martin Terrier et Steve Mandanda (67'). Dans cette déconvenue, l'OM n'a pas abdiqué, mais se fait punir une nouvelle fois en fin de rencontre, par Dembele (84') premièrement et Cornet ensuite (86'). Des légendes au coup d'envoi Rafael âgé de 6 ans, atteint d'une "anomalie génétique" a eu l'occasion de donner le coup d'envoi fictif de la rencontre, accompagné par Carlos Mozer et Fabrizio Ravanelli. Les deux anciennes gloires de l'OM ont été chaleureusement ovationnés par l'ensemble du public olympien. Le Brésilien triple champion de France avec l'OM en 1990, 91 et 92, et l'Italien finaliste de la Coupe UEFA avec Marseille en 1999, ont pu profiter en compagnie du jeune Rafael, de la ferveur unique de l'Orange Vélodrome |
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Article de La Provence du 13 mai 2019 |
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Fiasco Project |
Ridiculisé par Lyon (0-3), l'OM ne disputera pas de coupe d'Europe la saison prochaine. Triste, mais tellement prévisible... OMExit. MarseillExit. Good-bye Europa. Par ici la sortie. Laminé hier soir par l'autre Olympique, celui qui exaspère mais se qualifie chaque saison ou presque pour la Ligue des champions, le club présidé par Jacques-Henri Eyraud ne disputera pas de coupe d'Europe en septembre prochain. Comme en 2016-17, après la pénible période Michel. Comme en 2014-15, à cause des résultats décevants obtenus la saison précédente par l'équipe dirigée par Élie Baup puis José Anigo. Il faut même remonter à l'automne 2013 pour retrouver la trace d'une présence de l'OM en C1, sous l'égide de l'homme à la casquette, dernier entraîneur à avoir conduit ses hommes sur la piste aux étoiles continentale. Les objectifs annoncés l'été dernier ne sont donc pas atteints. C'était prévisible depuis quelques semaines. C'est désormais officiel. Reviennent alors en tête les mots prononcés par Florian Thauvin, il y a déjà plus d'un mois, à l'issue de la défaite (2-0) à Bordeaux. "C'est mort, c'est fini, il faut arrêter de se raconter des histoires, lâchait le champion du monde, dépité mais lucide. On n'a pas fait une bonne saison. Et même si on allait en Ligue des champions, on irait pour montrer quoi ? Il ne faut pas se raconter de conneries. Chaque année, c'est la même chose. On lâche les saisons pour rien, on ne gagne pas les matches qu'il faut... On fait trop d'erreurs. Il n'y a qu'une chose à faire, c'est se taire et assumer." Des incidents en fin de soirée Assumer. Voilà justement ce que l'ensemble de l'encadrement - aussi bien sportif qu'administratif - va maintenant devoir faire. Si la maison bleue et blanche en est là aujourd'hui, c'est évidemment la faute de joueurs qui n'ont pas répondu aux attentes. C'est aussi celle de ceux qui les ont choisis et/ou les ont fait régresser. Il suffit de prendre l'exemple d'un Amavi, appelé chez les Bleus en 2017 et auteur d'une nouvelle prestation cataclysmique hier. Comment un tel espoir a-t-il pu autant décliner ? Ce type de questions, tous les amoureux de l'OM se les posent. Les contestataires, qui ont réclamé le départ de la direction, comme les plus sages qui, eux non plus, ne comprennent pas. Le professoral "JHE" pourra-t-il leur expliquer ? Il faudra bien plus qu'un powerpoint et quelques camemberts projetés sur écran pour faire passer la pilule aux supporters. Car ça sent vraiment le fromage à l'Olympique de Marseille... Et question odeur, hier, il y avait aussi celle de la lacrymo utilisée par les forces de l'ordre pour disperser les frondeurs. L'épilogue pathétique d'une soirée épouvantable (lire aussi en page 4). La balle dans le camp de McCourt Reste maintenant à savoir ce qui se passera dans les prochaines semaines. L'heure des "grands changements" promis samedi par Eyraud dans une interview accordée à l'AFP doit vite arriver. Dans un tel contexte, Rudi Garcia peut-il décemment rester en poste ? L'ex-technicien de la Roma est l'un des principaux responsables de la situation actuelle. Mais son contrat a été prolongé jusqu'en juin 2021 dès le mois d'octobre dernier. Se séparer de lui coûterait entre 10 et 12 millions d'euros. Une somme colossale, d'autant que le club marseillais - en déficit - devra aussi se passer des 45 à 50 M qu'aurait rapporté une participation à la Ligue des champions. L'OM vit donc de nouveau des heures très sombres. Comme à la fin de l'ère Louis-Dreyfus, lorsque Margarita était complètement perdue. À la différence près qu'à l'époque, le rêve d'une vente prochaine permettait à tout le monde de croire en de meilleurs lendemains. Aujourd'hui, le seul espoir est de nationalité américaine. La balle est dans le camp de Frank McCourt. Ou plutôt dans son portefeuille. Si le propriétaire bostonien veut vraiment ramener le club qu'il a acheté en 2016 au haut niveau, il va obligatoirement devoir remettre la main à la poche. Et prendre des décisions radicales, très rapidement. Car, pour l'heure, c'est malheusement un "Fiasco Project".
Par Alexandre Jacquin |
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Déroutant Rudi Garcia |
L'entraîneur de l'OM a multiplié les choix lunaires, renvoyant l'image d'un technicien en roue libre Et de 41 ! Jamais à court d'une innovation et d'un changement, Rudi Garcia a encore chamboulé son onze de départ, hier soir, pour la 41e fois en 44 sorties, toutes compétitions confondues. Peut-être a-t-il secrètement fait le pari de procéder ainsi jusqu'à la fin de cette saison qui voit son OM couler à pic et repousser, au fil des couacs, les limites du ridicule. Pour la venue de Lyon (0-3) disputée devant un Vélodrome quasiment plein, le technicien olympien a ainsi dépoussiéré le 4-3-3 plus aligné depuis des lustres et pris des décisions surprenantes, renvoyant l'image d'un entraîneur en roue libre, aux choix de plus en plus illisibles et incompréhensibles, y compris pour le commun de ses joueurs. L'échauffement des remplaçants, sans envie ni enthousiasme lors du traditionnel toro, en disait long sur leur état d'esprit. Conspué, comme d'habitude, à la présentation des équipes, il a ainsi tenté plusieurs coups risqués comme celui de se priver au coup d'envoi de son homme en forme, Valère Germain, pour faire de la place à... Nemanja Radonjic. Le profil de l'international serbe, vrai joueur de couloir, plaide en sa faveur. Mais pas les prestations qu'il aligne depuis son arrivée en août dernier, toutes plus insipides les unes que les autres. Hier, il a signé un déboulé pour servir Kevin Strootman (37). Et puis, c'est tout. Au moins l'ancien cornac du Losc et de la Roma ne s'est-il pas entêté dans ses choix déroutants. La pause lui a permis de retrouver ses esprits avec la sortie de Radonjic pour relancer Florian Thauvin entré sous les vivats d'un public en quête d'un sauveur. Un souffle d'espoir a porté ses troupes qui ont rallumé la lumière avant de buter sur un Anthony Lopes aussi impeccable sur sa ligne qu'insupportable dans sa manière d'accentuer le moindre contact. L'embellie a été de courte durée, jusqu'à l'expulsion de Duje Caleta Car. Les hérésies tactiques et le coaching lunaire de Garcia se sont au contraire prolongés avec la sortie de Lucas Ocampos, meilleur Olympien sur le terrain avec Luiz Gustavo et le seul à secouer les Lyonnais par son punch. Balançant entre incrédulité et énervement, l'Argentin a regagné le banc de touche sans prendre la peine de traverser le terrain. Garcia voudrait se saborder et saper un peu plus le moral de ses soldats qu'il ne s'y prendrait pas autrement. Comme s'il prenait un malin plaisir à se tirer des balles dans le pied en se privant de ses meilleurs atouts. Il a beau dire ne pas entendre les cris de rage des virages qui appellent à sa démission depuis des semaines, ses oreilles doivent sacrément bourdonner. Tout comme celles de Jacques-Henri Eyraud, seul décisionnaire dans la prolongation de l'entraîneur jusqu'en 2021 fin octobre, qui promet des changements sans s'étendre davantage et en tardant à faire bouger les lignes. Garcia a incarné le début du projet de Frank McCourt et était sans doute l'un des meilleurs choix en octobre 2016. Il a permis de raviver la flamme. Aujourd'hui, celle-ci s'éteint de manière inquiétante. La direction (si jamais elle reste en place) va devoir se résoudre à tourner cette page, après s'y être refusée au coeur de l'hiver. Dommage d'avoir dû vivre toutes ces péripéties et d'avoir perdu tout ce temps... Par Fabrice Lamperti |
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Le point de non retour |
Dans un stade Vélodrome rempli et frondeur, les supporters ont acté le rejet de la direction L'OM a longtemps eu peur, en craignant des débordements pendant le match, mais c'est sans doute l'Olympico le plus calme qui ait été donné à voir sur la pelouse. Il y avait pourtant du monde au Vélodrome (61 926 spectateurs), un adversaire détesté à Marseille et, mathématiquement, un infime espoir de rêver d'Europe. On était loin, et même très loin, de l'atmosphère suffocante de septembre 2015 ou du pugilat de la saison dernière. C'est après le coup de sifflet final que l'atmosphère est devenue électrique en dehors du rectangle vert, rappelant les scènes de la fin de règne de Margarita Louis-Dreyfus en 2016. Juste avant, à 0-3, un mouvement de foule et des échauffourées avaient éclaté en bas du virage Nord, nécessitant l'intervention des stadiers et des forces de l'ordre, avant l'usage de gaz lacrymogènes, des deux côtés des tribunes. Plus de vingt minutes après la fin du match, les virages ont fini par se vider, et les affrontements ont continué sur le parvis René-Dufaure de Montmirail (voir encadré). L'avant-match aux abords du stade s'était lui déroulé sans anicroches, en dehors des projectiles jetés sur le car lyonnais (lire par ailleurs). Dans l'enceinte du boulevard Michelet, en revanche, c'était le moment de faire passer les messages à la direction. Trente minutes avant le coup d'envoi, les Fanatics ont donc ouvert le bal en brandissant deux banderoles dans la partie haute du virage Nord : "Vous n'avez ni les épaules ni les couilles de porter notre maillot.. cassez-vous !", puis "Aucune animation pour une équipe sans ambition". À côté, les MTP ont sorti une phrase ("Merci pour cette saison, maintenant partez") alors qu'un tifo moins vindicatif a été déployé à l'entrée des joueurs avec l'inscription "Nous sommes tous les enfants de Marseille". Au virage Sud, où les South Winners fêtaient leur 32e anniversaire, c'était autre chose. Alors que la devise du groupe ("Notre histoire est notre force... Votre haine est notre fierté") faisait officie de vitrine, une voile gigantesque soulignait un spectacle enfumé. En déroulant des kilomètres de bâches juste en dessous, le CU 84 a quant à lui fait du papier mâché avec le concept marketing du Champions project. Le "Fiasco Project" côtoyait ainsi le "Naufrage Project", et bien d'autres mots : échec, honteux, aseptisation, faillite, tisane, défaillant, mensonge, catastrophe, ridicule, déception, défaite, bidon, déroute, débâcle, répression, arrogant, anti-ultras. Dans ce pot vraiment pourri des mots-clés de la saison, il faut tout de même une mention particulière aux "Fayot de la LFP Project", "Zéro pyro Project" et "Com' en bois Project". Des mentions qui chapeautaient un Champion project barré d'une croix rouge, et vite remplacé par un imposant "Eyraud dehors". Une hostilité assumée envers les dirigeants et l'entraîneur de l'OM, dont le nom a encore été copieusement sifflé à l'annonce des compositions des équipes. Et si le but de Maxwell Cornet (24) a coupé la lumière, les décisions arbitrales ont maintenu les fidèles dans la partie, tout comme l'entrée de Florian Thauvin à la pause, vivement saluée. Les messages ne se sont pas arrêtés pour autant : "On ne sait pas où l'on va, on regarde d'où l'on vient, respectez notre club !", grinçaient les Fana ; "Avant de vouloir changer le football, commencez par le connaître", appuyaient les MTP. Ce qui n'a pas empêché le public du Vélodrome de se réveiller sur le raté de Mario Balotelli (48) et le sauvetage de Léo Dubois sur sa ligne (49), et de continuer à chanter contre les Lyonnais. De Ganay à Jean-Bouin, les fidèles ont aussi salué Lucas Ocampos lors de son incompréhensible changement par Rudi Garcia (71), sans oublier de siffler Nabil Fekir à sa sortie (75). Le moment où les premiers "Garcia démission", suivis par "Direction démission" et "Eyraud démission", ont dévalé. Le deuxième but, inscrit par Moussa Dembélé (84), a fait fuir beaucoup d'entre eux, et le troisième, marqué par Cornet (86), a déclenché le début de la fin. Comme un point de non-retour. Par Fabrice Lamperti |
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7 personnes interpellées en fin de rencontre Passée la poussée de fièvre dès le coup de sifflet final en bas des virages, la colère des supporters à la suite de ma lourde défaite 0-3 face à OL s'est ensuite exprimée sur le parvis René Dufaure de Montmirail. Par petits groupes, puis en masse, une centaine de personnes ont alors fait face aux forces de l'ordre posté e haut des marches. Un face-à-face tendu. Aux différents projectiles tels que des bouteilles ou des fumigènes, les policiers ont tenté de contenir la foule par des jets de gaz lacrymogènes. Une scène de confusion la plus totale. Pendant de longues minutes, des supporters pacifistes massés à l'intérieur même du stade ont été invités à ne pas sortir de l'enceinte. Ceux qui avaient pu s'extirper avant ont été malgré eux noyés dans le nuage de lacrymo. L'impact des débordements a même gagné le boulevard Michelet (8e) où la circulation a été ralentie. Dès les premiers heurts, deux interpellations avaient été effectuées signalaient la préfecture de police qui avait déployé un dispositif de sécurité classique pour cette rencontre. Au terme de cette soirée, le dernier bilan faisait état de 7 personnes interpellées. Par E.Mi. |