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.Article de om.net

du 25 octobre 2018

 

Défaits à domicile (1-3), les Olympiens ont affronté une belle équipe de la Lazio. L'avenir en Europa League s'assombrit avant le retour programmé le 8 novembre.

L'OM évite un écart plus conséquent à la mi-temps

A domicile, les Olympiens ont entamé le match avec le désir de prendre la possession. Chose faite avec une tenue de balle largement supérieure aux Italiens (62 % contre 38 % à la mi-temps). Positionnée dans son 3-5-2 habituel avec un duo Immobile-Caïcedo complice, le onze Laziale a lancé son match sur coup de pied arrêté (Wallace, 10'). Une aubaine et l'occasion d'accentuer sa posture... Face à une formation Olympienne en mal d'espaces dans le camp adverse, les Romains ont opéré en contres. Si les deux équipes présentent chacune un total de 7 tirs au retour aux vestiaires, c'est bien la Lazio qui aurait pu creuser l'écart, notamment par Caceres qui est un poil trop juste sur un centre de Immobile (18'), et par Caïcedo si Kamara n'avait pas remporté son duel en position de dernier défenseur (21'). Mais surtout par Immobile qui a touché le poteau droit après un joli enroulé du gauche (21') et qui a vu sa frappe croisée détournée au-dessus par Mandanda sur une ouverture de Wallace (32').

Gustavo - Strootman - Sanson : une première insuffisante ?

Suspendu lors du dernier match de championnat à Nice, Luiz Gustavo a repris sa place de titulaire dans un milieu à trois avec Kevin Strootman et Morgan Sanson. Le brésilien et le Hollandais ont touché 93 et 82 ballons, ce sont les Marseillais qui ont été les plus actifs dans la construction du jeu. Positionné en meneur de jeu, Morgan Sanson s'est appliqué à s'intercaler entre les lignes. Sur la photo de fin de match, l'OM a logiquement eu les commandes mais a sans doute manqué de fluidité et d'intensité dans le coeur du jeu.

Marusic éteint la flamme

Quasiment létal. Connu comme un adversaire sûr de sa force, la Lazio a mélangé solidité et bonne utilisation du ballon. Précieux et juste, Marco Parolo a réduit les espaces et assuré des premières passes judicieuses. Sergej Milinkovic-Savic s'est présenté à la France avec un sens aigu du collectif et un toucher de balle soyeux, son râteau sur Jordan Amavi est à l'origine du but du 0-2. Si Dimitri Payet a magistralement trompé Thomas Strakosha sur coup franc (86'), l'OM a fini par baisser les armes sur le bijou de Adam Marusic (90').

Le public Olympien a rempli sa mission

Les virages fermés en raison du huis clos partiel décidé par l'UEFA, les tribunes Jean Bouin et Ganay étaient complètes. Les groupes de supporters ont chanté avant le coup d'envoi et ont joué leur rôle à fond jusqu'à la fin. Ils ont poussé après le coup franc de Payet mais le coup de poignard Laziale a refroidi Ganay et les groupes de supporters Olympiens qui s'étaient exceptionnellement installés dans le haut de la tribune.

Gustavo, meilleur Olympien du match ?

Auteur de 5 tirs dont 3 cadrés, Luiz Gustavo a été l'Olympien le plus entreprenant ce soir. Souvent le premier à impulser le jeu vers l'avant, il a tenté d'hausser le rythme dans ses transmissions et de créer des surnombres. Il est le Marseillais qui a touché le plus de ballons (93) et qui affiche le meilleur taux de passes réussies (94,6 %). Encourageant pour celui qui a commencé la saison en charnière centrale et qui retrouvait les terrains après sa suspension contre Nice. 

 

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Article de La Provence

du 26 octobre 2018

 

Il faudrait d'un miracle

La défaite logique face à la Lazio (1-3) élimine quasiment l'OM de la course aux 16es de finale. Et voilà que le Clasico se profile déjà...

L'affaire était mal engagée avant même le coup d'envoi de cet OM-Lazio, la faute à deux accrocs initiaux face à l'Eintracht Francfort (1-2) et à Nicosie contre l'Apollon Limassol (2-2). Elle s'est un peu plus corsée hier soir avec cette nouvelle contre-performance contre des Italiens qui ont amplement mérité leur victoire (1-3) et prennent leurs aises à la deuxième place du groupe H.

À mi-chemin de ce mini-championnat, il faudrait désormais un miracle aux hommes de Rudi Garcia, finalistes de la dernière édition faut-il le rappeler, pour renverser la situation, se montrer dignes de leur supposé statut et composter leur billet pour les 16es de finale de cette Ligue Europa. Un point en trois levées, c'est peu, trop peu, d'autant que dans le même temps les Allemands ont conforté leur première place face aux Chypriotes (2-0).

Toujours sans Thauvin, sans inspiration ni vitesse d'exécution, l'OM s'est embourbé. Le 4e de Serie A a imposé sa loi et son jeu face au 4e de Ligue 1, lui donnant une leçon de football. Dans un Vélodrome amputé de ses virages, encore frappés par un huis clos, le technicien olympien avait, malgré la proximité du Clasico dimanche, aligné sa meilleure équipe du moment, une espèce de onze majeur qui, sur le papier, a belle allure, pourtant.

L'illusion signée Payet

Mais ces promesses virtuelles ont été torpillées par Ciro Immobile le mal nommé et ses partenaires qui auraient pu alourdir la note avec un soupçon de réalisme et de réussite. 3-1, c'est plutôt bien payé pour l'OM au vu des occasions franches des Romains, assis sur une authentique maîtrise tactique et technique. Celle après laquelle les Marseillais courent vainement depuis le début de la saison. Face à des escouades moins rodées et moins expérimentées, à l'instar de Nice (0-1) ou Caen (2-0), ils parviennent à entretenir l'illusion.

Mais à l'image des claques reçues à Lyon (4-2) ou Lille (3-0), la Lazio se chauffe d'un autre bois, celui qui permet de passer l'hiver au chaud en attendant les réjouissances, avec le début de la phase à élimination directe. Pour cet OM aux idées limitées, la marche était donc trop haute, en dépit d'un coup franc magistral de Payet (86) et, dans une moindre mesure, d'une poignée de frappes cadrées, toutes signées... Luiz Gustavo. Mais alors que l'espoir regagnait les travées d'un Vélodrome désabusé, les Biancocelesti ont appuyé une fois de plus sur l'accélérateur via Marusic (1-3, 90) pour s'épargner une fin de match torride et une hypothétique égalisation.

De Sanson à Payet, en passant par Strootman ou Ocampos, tous ont multiplié les mauvais choix, les tirs cabossés ou envolés dans les tribunes. Mandanda a bien sorti une parade de classe dans les pieds de Lulic (53) mais il se déchire sur une sortie hasardeuse conduisant à l'ouverture du score (0-1, 10). Sur le coup, Rami, l'autre champion du monde aligné au coup d'envoi, n'est pas exempt de tout reproche, non plus.

L'ensemble a trop souvent donné l'impression d'une crèche avec quelques semaines d'avance. Mais sans ravi. Comme si les joueurs étaient subitement transformés en santons plantés dans la mousse du Vélodrome, attendant vainement un heureux événement, un signe divin qui ne s'est jamais produit. Tous espèrent désormais qu'il accouchera lors du Clasico qui se profile déjà.

Avec le visage arboré hier soir, aucune chance. Là aussi, il faudrait un miracle.

Auteur : Fabrice Lamperti

 

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Analyse de Rudi Garcia : "Quasiment éliminés"

Est-ce le match que nous attendiez ?

La Lazio a été plus forte que nous, on a été trop faibles sur tous les plans. On prend un but rapide, c'était le pire scénario possible contre une équipe avec une ligne d'attaque si rapide. On est quasiment éliminé, mais tant qu'il y a une possibilité mathématique, on ne lâchera pas.

C'est l'un des pires matches de votre équipe cette saison et ce n'est pas une bonne façon de préparer le match de dimanche...

Je pense oui, mais on savait qu'on jouait contre une très bonne équipe, qui connaît son système sur le bout des doigts. Ce n'est pas la faute d'avoir prévenu mes joueurs. On a manqué de beaucoup de choses, on a été stérile offensivement. La Lazio a été plus efficace dans tous les domaines.

Rami et Payet ont eu une explication musclée, qu'en pensez-vous ?

Je ne sais pas exactement ce qu'ils se sont dit, mais tout le monde était énervé par sa défaite, moi le premier. C'est resté respectueux, ce n'est pas un problème pour moi de voir des joueurs s'engueuler. Ça prouve qu'il y a une réaction. Maintenant, il faut relever la tête pour dimanche face à un gros adversaire. Il faudra montrer un tout autre visage sous peine de désillusion.

L'O.M. a manqué aussi de percussion. Avez-vous des nouvelles rassurantes pour Thauvin ?

Il s'est entraîné tout seul cet après-midi (lire hier) avec un préparateur physique pour garder la forme. On verra s'il peut postuler dans le groupe, mais on ne peut pas tirer de conclusion sur le plan offensif après ce match. On a été loin de ce qu'on sait faire avec dans la relation, le niveau technique, et même le combat. Et du combat, on en aura besoin dimanche...

 Auteur : Jean-Claude Leblois

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Le champ et le "movimento"

Les Olympiens ont souffert de la comparaison avec le club romain dans l'animation collective et les déplacements

Les coupes d'Europe, en brassant différentes cultures du football, permettent aussi de comparer le vocabulaire du football. Et s'il ne reste plus que des dinosaures pour appeler un gardien un goal, il est intéressant de noter que ceux que nous appelons en français des "joueurs de champ", se dit en italien "giocatori di movimento". La nuance est peut-être subtile mais hier soir elle s'est matérialisée sur le terrain : les joueurs de l'OM ont été des joueurs de champ, ceux de la Lazio des joueurs de mouvement. C'est là que se justifie la notion "d'animation de jeu" lorsqu'on évoque un système. Qu'importe finalement que la Lazio ait évolué en 3-5-2 alors que certains journalistes italiens demandaient mercredi à Simone Inzaghi s'il n'avait pas été tenté, compte tenu de son recrutement, de rejouer en 4-5-1.

Ce n'est pas le système qui a fait la différence, c'est le mouvement. Combien de fois dans ce match avons-nous pensé que la Lazio jouait à douze contre onze ?

Nous ne parlons pas du public dont le rôle de douzième homme n'est que symbolique, même si cette saison, on peut dire que l'OM aura perdu sa Ligue Europa lors de la finale de la saison dernière à Lyon, en provoquant les suspensions qui ont frappé le stade Vélodrome, fermé les virages et poussé, d'entrée, avec le huis clos, face à Francfort, l'OM au hara kiri.

Si l'équipe laziale a semblé compter un élément de plus, c'est que les déplacements intelligents des joueurs ont toujours placé les hommes d'Inzaghi en supériorité numérique. Devant, derrière, au milieu, dans l'axe, sur les côtés, où Sakai et Amavi étaient rapidement bloqués. Sauf quand un appel en retrait de Luiz Gustavo a attiré deux Romains et libéré de la place dans son dos pour un Sanson, servi par Amavi en pleine course, de nouveau alerté à son tour, pour un centre repris de volée par Ocampos. Ce court instant de vie en première période n'a malheureusement pas duré ou s'est reproduit de manière sporadique.

Pas besoin de multiplier les passes latérales entre milieux ou défenseurs en permettant aux maillots noirs de se regrouper, de coulisser, de dresser un mur. On l'a vu quand eux-mêmes, en deux passes, à la demi-heure de jeu, ont alerté Immobile auteur d'un appel croisé prenant Kamara de court, puis d'une frappe déviée par Mandanda. À l'OM, trop de joueurs - et pas seulement un Mitroglou fantomatique - sont restés tanqués, les pieds dans le champ.

On le regrettera d'autant plus que la percée de Sakai servi par Strootman, seulement gâchée par une mauvaise reprise de Sanson, a démontré qu'il était possible, de contourner le bloc, de trouver un joueur démarqué en retrait ; bref, de se donner un peu d'espoir, comme avec Luiz Gustavo partant dans un intervalle et servi dans la course. La course, le "movimento", mode de fonctionnement d'une Lazio rappelant parfois le ballet de la Nazionale lors d'un magnifique Italie-Belgique à l'Euro 2016. Ça coulisse, ça appelle, ça joue vers l'avant. L'OM a vraiment souffert de la comparaison.

Même si le but sur coup franc de Payet était encore une merveille, celui de Marusic, c'était le même mais en mouvement.

Auteur : Mario Albano

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