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.Article de om.net

du 29 novembre 2018

 

L'OM a vécu une soirée difficile en Allemagne. Menés dès la première minute de jeu, les joueurs de Rudi Garcia ont souffert et se sont lourdement inclinés. Dimanche, les Marseillais retrouveront un tout autre contexte et une autre dynamique, contre Reims, en championnat.

Un onze remodelé

Pour un match sans enjeu, Rudi Garcia a fait tourner. Pour ce déplacement en Allemagne, l'entraîneur olympien s'est passé des services de sept titulaires habituels. Dans un onze largement remanié, seuls Bouna Sarr et Maxime Lopez étaient alignés dimanche dernier, contre Amiens. Plusieurs nouveaux visages ont donc intégré le groupe : Christopher Rocchia, Abdallah Mohamed Ali, Alexandre Phliponeau et Florian Chabrolle. Parmi eux, seul Christopher Rocchia est déjà apparu sur une feuille de match cette saison.

Le premier quart d'heure a été fatal

Cueilli à froid, Yohann Pelé a été trompé dès la première minute de jeu par l'attaquant Luka Jovic. Bien placé, l'international serbe a repris le ballon aux six mètres après un arrêt du portier marseillais. Le but du 2-0 intervient à la 17e minute de jeu suite à une passe en retrait de Luiz Gustavo. Pressé par l'avant-garde de Francfort, le Brésilien ne s'est pas coordonné avec son gardien. Déjà éliminé au coup d'envoi, l'OM a vu ses espoirs de victoire s'envoler dès le premier quart d'heure de jeu. Les Marseillais ont encaissé deux autres buts après la pause, dont un nouveau CSC de Bouna Sarr.

Place à Reims

Après le jeudi européen, retour au championnat et à la course aux trois premières places en Ligue 1. Sur une bonne série en championnat, l'OM reçoit Reims (8e, 20 points) dimanche. Après les victoires contre Dijon et Amiens, Rudi Garcia et ses joueurs auront l'ambition de faire la passe de trois. Sachant que Lille (4e, 26 points) et Lyon (2e, 27 points) s'affrontent samedi, à 17 heures, les Olympiens auront l'opportunité de réaliser une bonne opération.

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Article de La Provence

du 30 novembre 2018

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La mascarade et le calvaire

Largement remanié, l'OM s'est fait manger par Francfort (4-0), au terme d'une prestation pathétique jalonnée de deux buts contre son camp

Il est temps que la mascarade se termine. Que cet ersatz d'aventure européenne prenne fin. Encore deux semaines à tenir avant que le rideau ne tombe sur cette pathétique parenthèse en Ligue Europa qui n'a jamais vraiment démarré, avec la venue de Limassol dans un Vélodrome sans doute déserté, entre absence totale d'enjeu et tarifs anormalement prohibitifs. Oui, le destin s'est montré capricieux avec l'OM, lui réservant une poule des plus relevées, sans commune mesure avec celle dont il avait hérité la saison dernière.

Mais l'adversité ne suffit pas à expliquer ce fiasco retentissant, cette vilaine image renvoyée à l'Europe du football. Le finaliste de la dernière édition, hors jeu après quatre petits matches, a été en dessous de tout, à l'exception du sursaut d'orgueil sur le terrain de la Lazio Rome. Hier soir, ce sentiment n'a même pas animé cette escouade olympienne improbable, mangée tout crue par un Eintracht Francfort (4-0) nettement supérieur. La rencontre était pliée après 58 secondes de jeu et ce premier but signé Jovic au coeur d'une défense terriblement passive.

La parodie s'est prolongée avec le deuxième et troisième buts allemands. À chaque fois, l'OM n'a eu besoin de personne pour se punir, façon sado maso. Il l'a fait tout seul, comme un grand, avec cette passe mal assurée de Luiz Gustavo dans la cage d'un Yohann Pelé qui n'a même pas essayé d'éviter l'humiliation publique et qui a vu les supporters de la Commerzbank Arena se moquer de lui à partir de cet instant comique. Puis c'est Bouna Sarr qui a également marqué contre son camp sur un centre anodin. Les scénaristes de vidéo-gag n'auraient pas imaginé mieux.

Un score toujours plus lourd

Le speaker et les fans de la bouillante arène allemande pouvaient s'époumoner à chaque annonce d'un score toujours plus lourd, tournant l'OM au ridicule : "Marseille... nulll !!!!" Cela signifie zéro dans la langue de Goethe, né sur ces terres d'ailleurs, mais le qualificatif s'applique aussi à la prestation d'ensemble de cette formation remaniée dans les grandes largeurs, avec neuf titulaires potentiels à la maison ou en tribunes. Rudi Garcia a joué aux apprentis sorciers, mais ses expérimentations se sont révélées extrêmement douteuses, voire foireuses pour certaines, en dépit d'une poignée d'escarmouches signées Germain (13), Sarr (52) ou Gustavo (82).

Il ne fallait évidemment pas attendre de miracles de ce déplacement, avec des joueurs en manque de confiance ou de temps de jeu, voire les deux. La priorité se nomme Reims, dimanche, et a pour théâtre la Ligue 1. Mais ce manque de respect pour la compétition, pour tous les amoureux de l'OM, notamment les courageux présents en Allemagne, et pour l'institution qu'il représente a un côté déplorable. Dès que la composition du groupe avait été dévoilée, mercredi soir, de sérieux doutes avaient été mis sur sa compétitivité et sa faculté à résister aux assauts du 3e de Bundesliga.

Garcia les avait balayés, faisant preuve d'un optimisme à tout crin, guettant des signaux positifs de cette sortie, aussi bien individuels que collectifs. Il n'y avait que lui pour y croire, ou faire mine d'y croire. Même ses hommes ont paru résignés, rongés par le désespoir, gagnés par la médiocrité, dépassés par un Eintracht supérieur. Le calvaire européen de l'OM s'est prolongé, hier, avec l'une des pages les plus tristes de son histoire continentale. Un succès contre Reims l'atténuerait. Sans la gommer totalement.

 Auteur : Fabrice Lamperti

 

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Analyse de Rudi Garcia : " Certains avaient l'occasion

de se montrer, ils ne l'ont pas fait" "

Est-ce une défaite catastrophique ou un simple accident de parcours ?

Rudi Garcia : C'est un mauvais match. Nous étions fortement diminués puisque nous avions sept ou huit joueurs soit au repos soit blessés, mais nous devions faire beaucoup mieux avec cette équipe-là. Quand, en plus, on se tire des balles dans le pied et qu'on met des buts contre notre camp, ça devient compliqué de jouer chez le troisième de Bundesliga, le premier de la poule, une équipe en pleine confiance. Il y a peu de joueurs qui s'en sont bien sortis, mais il y en a un ou deux quand même sur lesquels on tirera des enseignements positifs. Les autres n'ont pas marqué de point.

On a eu l'impression que certains ont manqué de motivation et d'envie. Avez-vous cette sensation ?

Rudi Garcia : Non, je ne pense pas. Ils n'ont pas lâché, ils ont essayé jusqu'au bout. On aurait au moins pu marquer un but mais même ça, on n'a pas réussi à le faire. On a pourtant eu des situations intéressantes. Mais on a aussi vu que ce n'est pas en empilant les défenseurs et en jouant à trois (dans l'axe) qu'on est le plus solide ; à partir du moment où on prend un but au bout d'une minute sur un corner où on défend très mal... Et après, on met deux buts contre notre camp. Francfort n'avait pas besoin de cette aide-là. Mais ce n'est pas un problème tactique, on n'a pas été pris par le système de jeu adverse. On a fait trop d'erreurs. C'est une défaite à oublier, il faut se concentrer sur le match de dimanche et le championnat.

Le plus dur ne commence-t-il pas maintenant, en termes de gestion du groupe ?

Rudi Garcia : On avait laissé beaucoup de titulaires au repos. Mais, comme je l'ai déjà dit, ça va être beaucoup plus simple : certains avaient l'occasion de se montrer ce soir, ils ne l'ont pas fait. Il y aura moins de matches sans la coupe d'Europe, on jouera les trois compétitions qu'il nous reste à fond avec les meilleurs joueurs le plus souvent sur le terrain.

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Les sous-doués en soirée

L'équipe bis alignée par Rudi Garcia a proposé une parodie de football. Tout simplement grotesque

 

Ridicule. La formation alignée jeudi soir dans le Main par Rudi Garcia a fait honte à l'OM et à son glorieux passé européen. L'entraîneur olympien avait parlé d'"équipe compétitive" mercredi lors de la conférence de presse d'avant-match. Elle ne l'était absolument pas. Entre les joueurs en pleine période de doutes et ceux qui manquaient de compétition, l'escouade marseillaise était complètement hors sujet. On pourra néanmoins difficilement reprocher au coach de la maison bleue et blanche d'avoir préservé la plupart de ses cadres en vue du match face à Reims dimanche (17h). Mais quel sketch !

Yohann Pelé (2/10)

"L'Albatros" s'est logiquement fait chambrer par le public allemand après le but casquette encaissé sur la passe en retrait hasardeuse de Luiz Gustavo (17). Il aurait au moins pu essayer de se coucher pour tenter d'éviter ce couac. Au lieu de ça, l'ex-Manceau est resté statique et a regardé le ballon filer. Pour le reste, il s'est distingué par des relances foireuses et un manque d'assurance flagrant. On le sait : pour être bon, le gardien N.2 de l'OM a besoin d'enchaîner les matches.

Tomas Hubocan (2/10)

Il fait ce qu'il peut, mais s'il était au niveau d'un club voulant jouer les premiers rôles, ça se saurait. Le Slovaque a été fidèle à lui-même et a rendu une copie brouillonne, même s'il faut lui reconnaître un tempérament de battant.

Duje Caleta-Car (2/10)

Si le Croate, recruté pour 19M, voulait se rattraper après des débuts très décevants, c'est raté. Aligné dans l'axe de la défense à trois, il est apparu bien peu rassurant et encore trop emprunté physiquement. Ses qualités n'ayant pas pu s'envoler en quelques mois, il convient d'être patient avec lui. Mais encore faudra-t-il qu'il joue régulièrement pour être jugé sur le long terme...

Boubacar Kamara (2/10)

Le jeune Marseillais a été à l'image de ses coéquipiers et a eu du mal à trouver ses repères dans une défense centrale totalement expérimentale.

Bouna Sarr (2/10)

De la formidable épopée du printemps à la triste sortie de l'automne, l'ex-Messin aura tout connu de l'année européenne de l'OM. Jeudi, il a raté son match et inscrit un but contre son camp (62), comme Luiz Gustavo en première période. Dur, dur... Rocchia l'a suppléé en fin de partie.

Maxime Lopez (3,3/10)

L'ex-pensionnaire du Burel a essayé de créer du jeu. Mais c'est loin d'être simple quand ses partenaires ne bougent pas beaucoup autour de lui. Il a aussi eu du mal défensivement. Rolando l'a remplacé à l'heure de jeu.

Luiz Gustavo (2/10)

Si même lui s'y met... Capitaine en l'absence de Payet, laissé au repos comme beaucoup de ses partenaires, le Brésilien a marqué contre son camp et enfoncé son équipe avec une passe en retrait pour Pelé, terminée au fond des filets (17). Une séquence digne d'un bêtisier. Pas sûr, cependant, qu'elle ait fait rire beaucoup d'amoureux de l'OM.

Jordan Amavi (1)

Le Varois traverse une sale période. Il a perdu sa place de titulaire et n'est pas près de la retrouver s'il se montre aussi faiblard que jeudi soir lorsque son entraîneur lui redonne une chance.

Valère Germain (2,7)

Le champion de France 2017 s'est mis en valeur une seule fois, sur un bel enchaînement contrôle de la poitrine - frappe, repoussé par Trapp (13). C'est évidemment bien trop peu. Et ça ne fait pas oublier son laxisme sur l'ouverture du score de Jovic. Rudi Garcia a fait entrer Chabrolle à sa place (64). Pas un cadeau pour le jeune joueur, qui s'en est toutefois bien tiré.

Kostas Mitroglou (1/10)

Plus personne ne croit en lui à l'OM. Les dirigeants s'activent d'ailleurs pour essayer de lui trouver une porte de sortie. Ce ne sera pas une mince affaire vu son investissement sur le terrain. Jeudi, encore, le Grec n'a servi à rien. Il ne s'est pas franchement fatigué et a beaucoup marché en attendant le ballon. Un plot. Quelle erreur de casting !

Nemanja Radonjic (2,3/10)

Le Serbe s'est remué en seconde période après avoir traversé la première comme un fantôme. Mais il était déjà trop tard. Comme le Croate Caleta Car, il symbolise un recrutement estival 2018 qui commence à poser question.

Auteur : Alexandre Jacquin

 

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