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Résumé Le Provencal

du 22 octobre 1951

 

LILLE MENE 2-0 A LA MI-TEMPS

Mais l'O.M. sans se décourager

Arrache le nul (3-3) à une minute de la fin

ABDER joua ailier-gauche et CAUSSEMILLE

Arrière droit durant toute la seconde mi-temps

(De notre envoyé spécial : Raymond GIMEL)

LILLE (Par téléphone) - L'entraîneur marseillais Roessler avait quelque raison de se montrer sceptique en jetant un coup d'oeil samedi sur la composition de l'équipe lilloise, complaisamment publiée par la presse locale.

Dans la matinée d'hier, en effet, les bruits les plus contradictoires circulaient à Lille.

"Foix qui devait être limogé tiendra sa place d'arrière-central et Van Der Hardt jouera arrière gauche", affirmaient quelques-uns.

Roessler, tout en prenant les précautions trouva plus sage d'attendre qu'on lui communiquât la feuille de match.

Le L.O.S.C. sifflé

En fait, au moment du coup d'envoi, sous un ciel pas que trouait une pluie fine, les deux formations suivantes se présentèrent face à face :

O.M. : Ibrir, Abder et Salem ; Rossi, Johansson, Scotti, Dard, Aznar ; Andersson, Alarcon, Caussemille.

Lille : Val, Van Cappelen et Van der Hart, Dubreucq, Foix, Sommerlynck, Janssen, Baratte, Strappe, Vincent, Lechantre.

Une partie assez importante des tribunes et des gradins était dépourvu de spectateurs, alors que l'an dernier la location était close quinze jours avant le match Lille O.M.

Signe des temps.

L'équipe lilloise toute souriante, fut d'ailleurs accueilli par des huées et des sifflets prolongés.

A l'O.M.

le premier quart d'heure

Après quelques maladresses initiales de leurs défenseurs, les Marseillais s'assurèrent durant le premier quart d'heure, une assez nette domination et bénéficièrent des occasions les plus nombreuses.

Tandis que Scotti mettait en ce début de match Baratte sous le boisseau Aznar et Alarcon se faisaient remarquer par la qualité de ses services.

Dès la 3me minute, Andersson servi par Alarcon, manqua au centre, un tir du gauche, qui réussit, eut certainement battu Val.

Alarcon et Vincent se heurtèrent violemment peu après, poitrine contre poitrine. Mais l'Argentin et son compère Aznar continuaient à dominer les demis-aile lillois Dubreucq et Sommerlynck.

A la suite d'un échange Dard - Andersson, Alarcon réussissait une reprise dangereuse de la tête mais Val s'emparait tout de même du ballon.

Le même Alarcon, parvenu en pointe, décochait un shoot qui heurtait malheureusement les tibias d'un défenseur lillois.

L'O.M. obtenait même, à la 14me minute, le premier corner de la partie

Lille se reprit et marqua

deux buts en dix minutes

Il suffit d'un tir de Strappe, à la 17me minute, pour retourner le public et le mettre du côté des Lillois.

Au demeurant, à partir de cet instant, Baratte, qui s'était tenu dans l'ombre jusqu'à là, organisa très intelligemment.

Le premier but lillois, réussi à la 21me minute, fut toutefois entaché d'une irrégularité à son origine. Strappe sur la gauche, chargea Johansson avant que celui-ci n'eut le ballon transmis à Vincent, qui, d'un démarrage extrêmement prompt, échappa à Rossi et du pied droit ouvert, glissa sa balle hors de portée Ibrir en dépit d'une intervention désespérée de Salem.

Jusqu'à la mi-temps l'O.M. se contenta d'une bonne tentative d'Alarcon sur un mauvais renvoi de Foix et une échappée dangereuse de Caussemille.

Lille au contraire, accentua sa pression, Van Cappelen lui-même monta à l'attaque. Ibrir dut plonger à la 21me minute dans les pieds de Vincent. Et à la 32me minute, Lechantre, rabattant de la tête une balle centrée de la droite par Janssen inscrivait un second but.

À deux reprises (33me et 34me) Strappe shootait de peu à côté. Ibrir devait sortir au devant de Baratte (39me). Lille obtient deux corners. Sur l'un d'eux Janssen devant les buts, souleva sa balle (40me). Van Cappelen (pour la seconde fois) et Sommerlynck effectuèrent des montées offensives.

Abder ailier gauche

Caussemille arrière-droit

Lorsqu'on vit au début de la seconde mi-temps, Abder (victime d'une élongation musculaire) s'exila à l'aile gauche, tandis que Caussemille devenait arrière droit on ne donna pas cher des chances marseillaises...

Lille eut-il le tort de pécher précisément par excès de confiance ? Quoiqu'il en fut, après qu'Ibrir eut, de nouveau, réussi une intervention difficile sur le très beau tir de Baratte (50me), on vit Scotti passer résolument à l'attaque. Aznar se tenant prudemment derrière lui.

A la 60me minute, sur un coup franc sifflé contre Foix, Scotti chercha la tête d'Alarcon. Celui-ci glissa à Andersson dont le tir soudain pénétra dans les buts lillois pour en ressortir, après avoir heurté l'armature métallique des filets.

Durant une période où on regretta que l'O.M. ne sollicitât pas plus souvent ses ailiers, Lille réagit. Mais les Olympiens sans céder au découragement, firent front et, à la 76me minute, Abderrahmane servi par Aznar, donna à Andersson en position d'inter gauche qui battit Val pour la seconde fois.

Une fin de match

mouvementée

Lille, piqué au vif, repartit de plus belle à l'attaque et obtint trois corners en quatre minutes.

Ibrir eut notamment un grand mérite (70me) à retourner un shoot à bout portant de Strappe.

Hélas ! sur ce corner, le même Strappe battit de la tête, Ibrir masqué.

Lille reprenait l'avantage par 3 à 2.

Strappe se révélait le grand homme, avec Andersson, Salem et Scotti, de cette fin de match. Mais à cinq minutes de la fin, on n'avait pas la certitude que la victoire lilloise fut acquise.

De fait, à la 89me minute, Scotti décrochait un tir qui eut battu Val si Baratte ne l'avait arrêté avec la main. Penalty indiscutable que Scotti transforma après avoir méticuleusement essuyé le ballon.

Sur une contre-attaque de Van Der Hart et Lechantre, Scotti à terre, dans la surface de réparation, retint le ballon entre ses jambes. Le publique réclame un penalty alors que cette faute eut pu être sanctionnée tout au plus d'un coup franc indirect.

L'arbitre siffla la fin au milieu des huées. Un spectateur vint même frapper l'arbitre de touche.

Ce match acharné se termina dans la confusion.

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L'O.M. qui avait laissé passer sa chance dans le

premier quart d'heure mérita d'enlever 1 point

LILLE (De notre envoyé spécial) - Joué sous la pluie sur un terrain glissant, avec une balle lourde, ce match fut disputé avec un acharnement qui dégénéra souvent en brutalité. Dubreucq, Van der Hart et Foix se distinguèrent en ce domaine.

L'O.M. qui laissa passer sa chance dans le premier quart d'heure, le mérite de ne pas se décourager à la fin de la seconde mi-temps. Sa tenue en seconde mi-temps lui vaut d'enlever justement un point.

Ibrir, qui ne pouvait rien sur les trois buts qu'il encaissa, eut des interventions remarquables. Abder, promu ailier gauche de fortune, rendit de grands services à son équipe comme d'ailleurs Caussemille qui fut servi par sa vélocité et son courage.

Rossi, en difficultés devant Vincent en première mi-temps, se reprit. Scotti fut le grand promoteur du retour de l'O.M. en seconde mi-temps. Comme il avait été, jeudi, contre Strasbourg.

Dard, rarement sollicité, fit quelques bonnes choses. Alcazar qui avec Alarcon, fut le meilleur marseillais en première mi-temps, se comporta très vaillamment en défense après la reprise.

Andersson enfin, qui manqua un shoot en début, fit une deuxième mi-temps sensationnelle. Il représente, à lui seul, un tel potentiel offensif que cela situation de l'O.M., même critique, ne paraît jamais, grâce à lui tout, totalement désespérée.

Salem, dans son style particulier, fit preuve d'une étonnante vitalité et d'une grande efficacité. Johansson ne paraît toujours pas dans sa meilleure condition.

Strappe, meilleur lillois

La force de l'équipe lilloise est actuellement son attaque, dont Strappe fut le meilleur élément.

Baratte distribua intelligemment, avec des fléchissements. Vincent, très dangereux en première mi-temps, faiblit par la suite. Janssen se soucia presque exclusivement de sa confrontation personnelle avec Salem. Lechantre fut très actif mais sans savoir conclure.

Les demis lillois Sommerlynck et Dubreucq - ce dernier surtout - furent faibles.

Van der Hart et Val furent les meilleurs en arrière-défense. Foix fut gênée lorsque Andersson, en seconde mi-temps, se déplaça sur les ailes. Van Cappelen, qui attaqua avec résolution fut souvent maladroit.

R.G.

 

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