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Résumé La Marseillaise

du 29 octobre 1951

 

Attaque sans punch - Abder blessé

L'O.M. N'A PU BATTRE SOCHAUX (1-1)

Cette fois, c'est bien vrai : l'été est fini, et c'est par une journée "type-hiver" que va se dérouler le match O.M.-Sochaux.

Il y a des nuages tout là-haut qui moutonnent, font le gros dos, se courent après, un petit mistral aigre qui, par rafales, secoue arbres et gens. Une véritable atmosphère d'avant-Toussaint ouatée, recueillie.

Le printemps est sur la pelouse avec les onze "boutons d'or" de Sochaux, du soleil plein le maillot, de la forme plein les muscles espérons-le. Ils font une entrée remarquée, très applaudie comme si leur vue avait soudain échauffée les enthousiasmes de ce public ! Influence des couleurs. Ce n'était plus novembre, c'était le mois d'avril et ses jonquilles.

LA MI-TEMPS

DES OCCASIONS MANQUEES

Est-ce que vraiment nous avons vibré ? Est-ce que nous avons été satisfaits après ces 45 minutes de jeu ? Non, cent fois non et il ne faut pas craindre de l'écrire. Les gens se regardaient :

"Oui, bien sûr, c'est du ballon mais..."

Il y avait ce "mais" qui tempérait tout et qui été lourd de sous-entendus. C'était du football peut-être, mais il manquait le "je ne sais quoi" qui vous fait dresser irrésistiblement sur votre fauteuil et qui vous fait délirer, crier, bref qui vous fait amuser. Voilà le mot est lâché, il est tombé du stylo tout seul : on ne s'est pas amuser.

L'O.M., d'abord et dès les premiers échanges, n'a pas paru à son avantage et a laissé l'initiative aux gaz du Doubs. Ceux-ci sont de bons écoliers, des joueurs qui ont bien suivi les cours de M. Wartel, qui ont pris connaissance sagement des actions passées du grand club et ils ont essayé de mettre en application tout ce qu'on leur avait dit. Oui mais voilà, il n'avait pas assimilé et nous avons assisté à un pauvre jeu qui languissait.

Nous avons dit que l'O.M. n'était pas dans son jour. Cette équipe nous a paru fatigué par ses longs déplacements. La défense n'a pas été brillante et l'attaque a souvent bafouillé lamentablement. Cependant à deux reprises, en un éclair de jeu, les Marseillais ont fait passer un petit frisson dans les tribunes et en fait croire à leurs supporters que "ça y était".

ANDERSSON ATTAQUE...

À la 25me minute, Alarcon, qui n'a rien fait jusqu'à cet instant, ouvre sur le Suédois. Celui-ci part du centre du terrain et la balle au pied déboule littéralement. Chabot (qui n'a pas assez de savoir pour inquiéter l'avant marseillais) essaie de s'interposer, mais par malchance, glisse, Andersson est seul ! Nous vivons une de ces minutes qui font aimer le football. Il shoote, sec, en force, Fragassi renvoi du poing, Sergent accourt, mais le goal, plus rapide que lui, replonge et s'empare du cuir. Première occasion perdue.

À la 29me minute, Alarcon, sur dégagement de la défense marseillaise, a le ballon, donne à Andersson, qui fait comme pour un 100 mètres, laisse les Sochaliens sur place. Cette fois ça va y être... Hélas ! non il a poussé trop fort et le ballon va échouer dans les bras de Fragassi qui attendait sagement comme un chasseur à l'agachon.

Deuxième occasion perdue.

SOCHAUX AURAIT DU

MARQUER LUI AUSSI

Mais oui, eux aussi ont laissé passer leur moment de chance, de réussite.

À la 16me minute, touche en faveur des jaunes. Salzborn donne à Bruat qui shoote sur le centre. Gardien se précipite, reprend de la tête. Ibrir a plongé et se retrouve le ballon entre les jambes alors qu'il ne l'attendait pas. La chance a favorisé les olympiens.

À la 43me minute, Biancheri ouvre sur Gardien qui renvoie au barre renvoie, Bruat se ressaisit contre, Salzborn reprend de la du cuir, mais Salem à sa façon acrobatique, réussit à détourner en corner par miracle.

Deuxième occasion perdue pour Sochaux.

Vous remarquerez impartialement que la chance n'a pas favorisé les visiteurs et leur a fait manqué deux buts tout faits. Comme pour l'O.M., direz-vous ? Non, il y a une nuance et pour les blancs, le facteur maladresse a surtout joué.

Il est donc raisonnable d'écrire que Sochaux devait mener à la marque à la mi-temps.

LES DEUX BUTS DU MATCH.

Ce sont les Marseillais qui ouvrent le ban. À la 48me minute, donc tout à fait au début de la reprise (à peine étions-nous assis), ils partent en trombe et font se replier Sochaux. La défense se fait élastique et essaye d'endiguer le "flot blanc", mais... Alarcon donne à Dard qui lui refait passe, Alarcon bloque et (presque) avec application shoote un bolide et qui fait le but.

Les Sochaliens sentent bien qu'il ne faut absolument pas laisser partir l'Olympique, il faut au contraire imposer à nouveau ce petit football plat comme une conversation sans esprit. Petit à petit ils reprennent l'initiative.

À la 62me minute, touche perpendiculaire aux bois marseillais. Bruat réceptionne, dribble la défense et bat Ibrir.

C'est le match nul ! Il faudra un autre O.M. plus brillant pour secouer ce joug. Bien sur, peu avant la fin, toute l'équipe essaye l'attaquer 100 %. C'est trop tard. Sochaux a réussi à sauver les meubles.

Donc à Marseille, ça n'allait pas fort : Abder blessé, a souffert 90 minutes ; Johansson, à la suite d'un choc avec Bruat, a été terne, seuls Salem et Scotti ont donné satisfaction. L'attaque, dans laquelle brillé Aznar, Alarcon par instants, Andersson trop fatigué, Dard intermittent, Sergent inexpérimenté, n'a pas électrisé son public, a même déçu.

À Sochaux, le club des footballeurs appliqués, il faut citer Tellechea qui fut très bien, Salzborn bien et Bruat assez bien.

Match terne sous un triste ciel ! Qui niera l'influence du temps sur les hommes ?

F. PANAZZA

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D'un vestiaire à l'autre

Dans les vestiaires, surtout après le match, les joueurs Sochaliens ne cachaient pas leur déception de ne pas avoir enlevé le gain de la rencontre. Seul, Wartel, était satisfait, malgré tout du résultat.

Voici d'ailleurs l'opinion l'entraîneur et des joueurs Sochaliens :

WARTEL. - "Je suis satisfait du match nul. Le but heureux réussit par Marseille a un peu désaxé mes hommes mais par la suite ils se sont bien repris et ont arraché le nul."

CHABOT. - "L'équipe a bien joué, on aurait du gagné... avec un peu plus de chances."

BLANCHERI (complètement exténué). - "Je suis très fatigué mais content. Au début j'ai joué contracté puis par la suite, je me suis donné à fond."

FRAGASSI. - "C'est beau un nul à Marseille. Néanmoins, j'estime que le nul avantage quelque peu l'O.M."

SALZBORN. - "Ca été dur, mais je suis heureux. Salem et un très beau joueur, d'une correction exemplaire."

GARDIEN. - "On méritait mieux que le nul. Ibrir a été heureux sur la tête que je lui ai mise en première mi-temps.

TELLECHEA. - "Un nul à Marseille équivaut à une victoire. C'est Ibrir qui m'a fait la plus grosse impression".

J-J MARCEL. - "A moitié content, car j'espérais gagner. Nous le ferons la prochaine fois".

Chez les Olympiens, la joie n'est pas complète certes, mais enfin, les joueurs ne ressentent aucune amertume d'avoir laissé échapper un point. Tous sont unanimes à reconnaître que le manque de réussite d'Andersson, et pour beaucoup dans leur demi échec. C'est ainsi que Roessler explique la rencontre :

"Je ne suis pas content, mais pas du tout. Andersson a manqué complètement le coche en ratant deux buts en première mi-temps. En seconde mi-temps l'équipe n'a pas su s'organiser malgré mes conseils."

SERGENT. - "J'aurais bien voulu gagner pour mon premier match. Tant pis, ce sera pour la prochaine fois."

ABDER (qui a fait preuve de beaucoup de courage) . - "Je ressens toujours une vive douleur à la cuisse gauche et cela m'a beaucoup handicapé).

AZANR. - "Nous avons perdu le match en première mi-temps. Dommage, car un point de plus ne nous aurait pas fait de mal."

SALEM. - "Quelle malchance que notre meilleur buteur (Andersson) ait raté deux buts en première mi-temps. Après j'ai donné tout ce que j'avais."

IBRIR. - "Cette fois la chance n'a pas été de notre côté. Enfin, on ne peut pas toujours l'avoir avec soi."

NEKKACHE. - "Je suis très déçu par le nul et par la malchance".

DARD. - "Rien n'a voulu aller. Faire match nul contre Sochaux, sur notre terrain, n'est pas un résultat satisfaisant.

M. GOIRAND

 

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