Résumé La Marseillaise

du 03 décembre 1951

N'ONT TENU QU'UNE MI-TEMPS

BORDEAUX (De notre correspondant particulier Farraill) - Il y avait longtemps que Bordeaux n'avait connu un temps pareil pour recevoir Marseille : brouillard, crachin, un véritable temps nordique. Néanmoins, il y eut une forte belle chambrée. L'enjeu était d'importance pour les Girondins et Marseille, jouissant toujours, ici, d'une bonne réputation.

L'équipe de Roessler se présenta sans changement. À Bordeaux, de Kubber était remplacé par Gallice, M'Barek jouant demi droit. Selon sa tactique habituelle, Bordeaux partie à fond dès le coup de sifflet. L'arrière défense marseillaise ne sembla nullement impressionnée, mais un cafouillage et un tir de Baillot renvoyé par la barre permit à de Harder d'ouvrir la marque (2e minute).

Marseille fut alors acculé à une défensive quasi désespérée. Pourtant, peu à peu, les Marseillais se dégagèrent et parvinrent avec l'aile Alarcon-Caussemille à se montrer fort dangereuse, tellement même que ce dernier, profitant d'un relâchement de marquage, shootait et égalisait intelligemment dès la 13e minute.

Les jeunes marseillais se rendirent compte que ce match était parfaitement à leur portée. Courageusement et magnifiquement ils se lancèrent à l'assaut des buts bordelais, débordant parfois le réputé brio Meynieu-Garriga-Swiateki. Le jeu s'égalisa, les goals ayant à intervenir à tour de rôle. Blessé par son gardien de but, Johansson sortit un moment, ce qui n'empêcha pas Marseille d'être encore plus dangereux. Pignon manquant un but tout fait. Et, peu après, Lanfranchi fit de même.

En fin de mi-temps, Garriga et Kargu permutèrent. Au repos, les deux équipes étaient à égalité : un partout.

Les Marseillais reprirent mieux que les Bordelais, d'autant que ceux-ci quoique moins rapide, s'entêtaient à garder une balle qui, finalement et fatalement, leur était ravie par un adversaire.

Bordeaux fit de gros efforts et parvint, grâce à ses lignes arrières à prendre un léger avantage. Une faute de Salem fut sanctionnée d'un coup franc. Celui-ci, botté par Garriga, fut magnifiquement transformé en but (58e minute). Dès lors, Bordeaux domina très largement. Un corner tiré par Baillot permit à Lukac d'aggraver la marque (61e minute). Les réactions marseillaises se firent bien faibles, les avants bordelais monopolisant la balle, l'aile de Harder-Doye semait le désarroi parmi les défenseurs adverses. Bordeaux ne quitta plus le camp marseillais et de Harder, sur un cafouillage, marque à nouveau (79e minute). Puis ce fut au tour de Doye (81e minute).

Il n'y avait plus qu'une équipe sur le terrain. La fin de la partie fut à l'avantage des Bordelais malgré un léger redressement marseillais.

De Harder dribbla tout le monde et arriva seul devant le goal marseillais pour marquer un but imparable (87e minute). Les meilleurs ont été, à Bordeaux : de Harder, Doye, Kargu, Gallice, Meynieu.

À Marseille : Gransart, Salem, Nekkache, Caussemille.