Résumé La Marseillaise du 21 janvier 1952 |
Dans la neige, la défense de l'O.M. n'a tenu qu'une mi-temps sous la poussée stéphanoise ANDERSSON ouvre et clôt la marque mais entre temps Saint Etienne avait réalisé 4 buts (De notre correspondant particulier : Pierre LEGALERY) |
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Saint-Etienne (C.P.) Dans la matinée de dimanche, on se demandait si le match pouvait se jouer. En effet, une épaisse couche de neige recouvrait le stade local, mais les dirigeants avaient décidé de faire balayer la pelouse. L'arbitre M. Malle, faisait vers midi une dernière visite et déclarait que le terrain était jouable. Cette décision paraissait surprenante. Cependant, le match put se dérouler comme prévu. Dès le début de la partie, on fut surpris de voir les Marseillais les premiers en action : alors que la neige tombait le "onze" de Marseille partit aussitôt à l'attaque et ce fut Dard qui donna la première alerte à la défense stéphanoise. Aussitôt après ce même joueur partait vers la droite et faisait un long centre. Sur cette balle haute Cuissad et Andersson se précipitaient. L'avant-centre marseillais cependant sautait plus haut et sa reprise de la tête ne laissait aucune change au gardien local qui avait pourtant fait beau plongeon. Il y avait tout juste 5 minutes que l'on jouait et en se demander si Marseille, dans des conditions difficiles pour lui n'avait pas imposer son jeu. Il n'en fut rien car ce but sembla émoustiller les locaux qui se reprirent aussitôt. Ce fut alors le début d'un véritable feu d'artifice stéphanois qui dura jusqu'à la mi-temps. Domination stéphanoise constante. Marseille fut alors obligé de jouer une défense serrée ; mais les demis et les inters furent souvent surpris par le jeu direct des locaux et la défense marseillaise fut donc alertée très souvent. Après un bel essai de Ferry la balle arrivait dans les pieds de Rijvers qui lançait Alpsteg ; ce dernier s'échappait à gauche et shootait de très près. Mais Ibrir parvenait à renvoyer la balle. Cependant l'inter droit Bini qui accourait reprenait de volée et marquait à bout portant. Les deux équipes qui étaient donc à égalité et Saint-Étienne continuait le forcing. La défense marseillaise aux abois repoussait tout mais les alertes étaient souvent très chaudes. C'est ainsi qu'on notait successivement un beau shoot de Ferry, de peu au-dessus, puis quelques arrêts sensationnels de Ibrir qui, notamment plongeait deux fois dans les pieds de Rijvers puis dans ceux de Haond. Dans ce dernier plongeon, Ibrir quelque peu malmené se blessait à la cheville. Malgré cela, le gardien marseillais, bombardé sous tous les angles se faisait remarquer et bloquait des shoots les plus difficiles. |
Rijvers et Bini se montraient extrêmement dangereux, ainsi qu'Alpsteg. Sur un essai de ce dernier, Salem sauvait sur la ligne de buts alors qu'Ibrir semblait battu, le même Alpsteg obligeait le gardien marseillais à faire un arrêt difficile, peu avant la mi-temps. Comme on le voit, la domination stéphanoise était très sévère. Pendant ce temps, on vit peu les attaquants marseillais, seul Dard à l'aile droite, se montra dangereux en faisant trois belles échappées qui mirent défense locale en péril. Après la mi-temps, Saint-Étienne reprenait sa domination et la défense de Marseille était toujours aussi en danger qu'avant le repos. Abderrahmane s'énervait et valait quelques coups francs à son équipe. Sur l'un d'eux, très sévère d'ailleurs, Alpsteg shoote juste en coin et Ibrir surpris ne peut intervenir. Ce fut le deuxième but stéphanois à la 52me minute. La défense marseillaise, toujours aussi autoritaire, parvenait tant bien que mal à endiguer les attaques adverses, et il fallut attendre la 67me minute pour que Saint-Étienne puisse franchir le rideau défensif. À la suite d'une longue passe de Leduc, Alpsteg manquait la reprise et Salem dégageait aussitôt. Mais le mauvais sort voulu que la balle rebondisse sur les jambes d'Alpsteg. Ce dernier trouvait le champ libre et s'avançait vers les buts d'Ibrir et shootait violemment contre la barre, laquelle envoyait la balle juste devant les pieds d'Haond qui marquait à bout portant le troisième but. À la 70me minute, Ibrir tombait à nouveau, il voulut plonger pour intercepter un centre d'Haond mais il manqua la balle et Bini seul, la reprenait et marquait dans les buts vides. Saint-Étienne avait assuré sa victoire. Dès lors les Stéphanois ralentirent leur action, d'autant plus que leur demi Leduc était blessé dans un choc avec Alarcon. Jouant à 10, les Stéphanois se contentèrent de défendre, tandis que Marseille eut un beau sursaut dans le dernier quart d'heure. Andersson marquait le deuxième but marseillais à la suite d'un cafouillage. Jusqu'à la fin, Marseille se reprit mais la défense stéphanoise ne permit pas aux visiteurs de combler leur handicap. |
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Sur le terrain enneigé de St-Etienne les joueurs marseillais parurent très lents |
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Il est certain que la défaite marseillaise a de sérieuses circonstances atténuantes. En effet, sur le terrain enneigé de Saint-Étienne, les joueurs méridionaux furent fortement handicapés et ils parurent très lents. Ce reproche s'adresse surtout aux inters et aux demis qui ne purent s'opposer à la vivacité et au jeu direct des Stéphanois. La défense fit bien son travail devant les assauts adverses et Ibrir en dépit d'une blessure se distingua à de nombreuses reprises. Les arrières Salem et Gransart sont, eux aussi, à féliciter. En fin de match, Gransart passa dans la ligne d'avants et fit deux ou trois percées dangereuses. Chez les demis, Abderrahmane peina devant Ferry, cependant que les demi-ailes furent dépassés par les événements et n'annihilèrent pas les efforts des inters stéphanois. Dans la ligne d'avants, Andersson dut subir la loi de Cuissard en très grande forme et il fut le meilleur joueur sur le terrain. Malgré cela, Andersson eut le mérite de marquer les deux buts marseillais ce qui est tout à son honneur. Cependant le joueur le plus dangereux de la ligne d'avants fut bien l'ailier Dard qui fit plusieurs échappées extrêmement dangereuses et des centres qui semèrent souvent le désarroi dans la défense stéphanoise. Malheureusement, Dard fut peu servi..., Lanfranchi et Alarcon, les deux inters marseillais, lents eux aussi, eurent des actions très inégales et n'organisèrent pas un jeu assez rapide. Enfin, l'ailier gauche Caussemille ne put rien contre l'arrière stéphanois Dececco. À Saint-Étienne les meilleurs furent : Cuissard, le meilleur sur le terrain, Brun, Domingo, Dececco et Alpsteg. |