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Résumé La Marseillaise

du 09 juin 1952

 

Les Marseillais ont réussit hier

l'exploit de battre Valenciennes

par 4 buts à 0 !

(De notre correspondant parisien Abel MICHEA)

PARIS - nous ne voudrions pas être trop sévères avec les sympathiques joueurs de Valenciennes. Nous devons cependant avouer qu'il aura suffi à Marseille de jouer comme une moyenne équipe de Division Nationale pour que soient écrasés les Nordistes.

Et pourtant...

Valenciennes évoluait dans une ambiance "Coupe de France" qui lui est familière. Depuis les beaux jours du Red Star, jamais Saint-Ouen n'avait connu pareille atmosphère. Des milliers de supporters nordistes avaient envahi le stade, brandissant joyeusement drapeaux et fanions.

Valenciennes, donc, jouant comme à l'habitude pouvait avoir sa chance, malgré sa flagrante infériorité technique.

Mais voilà, les Nordistes pénétrèrent sur le terrain avec l'idée bien arrêtée de jouer le match nul et n'en firent nul mystère.

C'est un match handicap dans lequel Marseille patait pour combler deux buts de retard.

Si Valenciennes avait joué carrément l'attaque au lieu de la jouer prudemment, il est à prévoir que le handicap des Marseillais eut été plus lourd au bout d'une heure de jeu.

Les nordistes allègueront que, eux, avaient le handicap des absences de Pazur et Verdeal.

Absences préjudiciables, bien sur, mais répétons que ce n'est pas la tenue individuelle des joueurs nordistes qui, est en cause, mais bien leur évolution d'ensemble.

Marseille débuta bien mal, il avait la hantise des deux buts à rattraper et chaque joueur était une pile électrique... On n'avait rien de plus pressé dans le camp marseillais, qu'éloigner la balle, s'en désaisir... Ah ! si à ce moment Valenciennes avait joué une attaque générale au lieu de procéder par des raids isolés que repoussaient facilement Ibrir, Salem, Gransard et Abderamane. La réussite était d'autant plus probable que Marseille, lui, ne tenait pas à jouer la défense et que les inters valenciennois étaient marqués plus souvent dans leur propre camp que dans le camp adverse.

Or, le handicap de deux buts n'était pas suffisant pour Valenciennes. On le vit bien quand, à la 38ème minute, Andersson reçut une balle en cloche de Mercurio. Le Suédois, terne jusqu'alors, feinta Blaczyk et du gauche "croisa" un tir très tendu qui prit Aaltavelle à contre pied.

Valenciennes était alors k.o. sans rémission. Quelques secondes à peine s'étaient écoulées que Boucly s'affolait et mettait le ballon en corner. Corner que Dard plaçait sur la tête de Lanfranchi, absolument démarqué, et c'était le second but marseillais et du coup la suppression du handicap ; les deux équipes étaient (malgré le score) à égalité.

Et dès lors, Marseille allait jouer avec sûreté, aisance et même élégance.

Dans le même temps Valenciennes s'énervait et le troisième but des Phocéens (tête de Dard, sur centre de Mercurio) était la conséquence de l'affolement de Boucly.

Ce que Valenciennes n'avait pas voulu faire au début : attaquer de toutes ses forces, il se voyait obligé maintenant de le faire... Mais au lieu d'attaquer une équipe nerveuse et contractée il avait désormais en face de lui des joueurs très surs d'eux..

Et si pendant un quart d'heure Valenciennes attaque à outrance, le résultat ne faisait plus de doute. Gardien, arrières, des marseillais évoluaient avec une parfaite maîtrise, et le quatrième but, Andersson sur passe de Lanfranchi vint à conclusion alors que par deux fois déjà la barre avait sauvé Altavelle battu.

A Marseille toute l'équipe a fait une bonne partie, mais Ibrir, Salem, Abderamane en défense, Andersson et Dard en attaque furent les plus en vue.

A Valenciennes Gaillard, Blaczyk, Le Maitre et Weichert ont été les meilleurs.

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LA PARTIE MINUTEE

Stade plein à craquer, des milliers de spectateurs sont restés dehors. Arbitrage très sévère, à juste raison de M. Boes.

Dès la 4ème minute Sboralski s'infiltre dans la défense marseillaise et son tir est stopper d'extrême justesse par Ibrir. Mais l'avant-centre nordiste bousculé se blessé en tombant et doit sortir quelques minutes.

A la 22me minute, Dard tombe à faux et reprend la partie le bras en écharpe.

34ème minute : Andersson se retrouve enfin, attire la défense nordiste et centre ; Mercurio et Lanfranchi, avec un ensemble parfait ratent la réception.

38ème minute : Mercurio donne la balle " en cloche" à Andersson qui évite Baczyck et d'un tir croisé du gauche surprend Altavelle.

Marseille 1 - Valenciennes 0.

Dès la remise en jeu Mercurio intercepte et Boucly doit sauver en corner. Malgré son bras en écharpe Dard tire le corner sur la tête de Lanfranchi qui réussit le but.

Marseille 2 - Valenciennes 0.

44ème minute : Boucly fait une main dans la surface de réparation. Coup franc indirect aux 18 mètres sans résultat.

45ème minute : Boucly rate coup sur coup deux dégagement et met Mercurio en possession du ballon. L'inter marseillais centre. Dard se précipite et, de la tête, marque.

Marseille 3 - Valenciennes 0.

Durant cette première mi-temps, Marseille a bénéficié de deux corners contre un à Valenciennes.

53ème minute : Sboralski attire Ibrir et lance Weichert qui tire à coté des buts vides.60ème minute : Andersson descend et tire sur la barre.

61ème minute : Roze devant Ibrir à terre envoie dans les nuages.

62ème minute : Abderamane doit concéder un corner à Sboralsky.

63ème minute : Dard place un dur shoot sur la barre.

68ème minute : Lanfranchi réceptionne un dégagement de Altavelle, monte à l'attaque et lance Andersson qui marque.

Marseille 4 - Valenciennes 0.

Le bras de Dard, comme...

le pied de Tamini...

L'an dernier, en 1/4 de finale de la Coupe de France de football, Saint-Etienne après avoir fait match nul avec le Havre (à Marseille et au Parc) rencontrait les Normands une troisième fois.

Ce jour-là, l'avant centre stéphanois Tamini avait joué ave un pied fracturé. On lui avait mis une bande plâtrée et fait plusieurs infiltrations de novocaïne et Tamini marqua les cinq buts stéphanois.

Ce dimanche, à Saint Ouen, Marseille n'arrivait pas à trouver le chemin des filets valenciennois quand Dard, à la suite d'une suite, se blessa au bras. Il joua le bras en écharpe et ainsi "mutilé" fut à l'origine du centre que Mercurio reçut pour le transmettre à Andersson qui marquait. Immédiatement après Dard tira le corner que Lanfranchi transforma en but. Et cinq minutes plus tard, Dard, le bras toujours en écharpe marquait le but qui assurait le maintien de Marseille en Division Nationale. Il est vrai que le football est un sport de ... manchots !

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du 09 juin 1952

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