Résumé Le Provencal du 27 octobre 1952 |
L'O.M. pour limiter les dégâts Joua, d'entrée, le béton courageuse partie des Marseillais qui ne purent empêcher REIMS de marquer 3 buts (à 1) (De notre envoyé spécial : Raymond GIMEL) |
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REIMS (Par téléphone) - On pouvait penser que l'O.M. essaierait de surprendre Reims en adoptant une arme : la vitesse. Il n'en fut rien. Les Marseillais en recourant d'entrée à la tactique du béton, manifestèrent leur intention de "limiter les dégâts." C'était, hier, leur seule ambition. L'O.M. reconnaissait donc, implicitement la supériorité de l'information champenoise. Que faut-il penser de cet état d'esprit ? Il peut, certes, se justifier. Mais il est permis de se demander si les Marseillais n'auraient pas obtenu, à défaut une victoire, un meilleur résultat, en laissant à Andersson et à ses partenaires de l'attaque, une chance de forcer la défense champenoise. En axant la presque totalité de son jeu sur la défense, en chargeant le seul Scotti d'assurer la liaison entre les deux avants de pointe : Dard et Andersson, l'O.M. isolait son avant-centre. En permutant fréquemment avec son ailier gauche, Mesas, le Suédois aurait, peut-être, put échapper à la tutelle de Jonquet. Hier, Mesas, jouant demi, Andersson qui fit pourtant un match excellent, devait affronter, non seulement Jonquet mais souvent aussi Zimny, parfois Marche. L'attaque marseillaise, réduite de la sorte à deux unités, ne donna que fort rarement l'impression de pouvoir marquer. La défense de l'O.M., acculée sur ses buts et souvent privée de son régulateur Scotti, para fréquemment au plus pressé. Certains de ses éléments, "portant" la balle au lieu de l'expédier franchement hors de la surface de réparation. Appel était hors-jeu Il reste que les footballeurs marseillais ont fourni un match très courageux et que l'arbitre, M. Le Men ne les a pas spécialement avantagés. À notre sens, le second but marqué par Appel était entaché de hors-jeu, et Andersson, victime d'une charge irrégulière de Marche, aurait pu bénéficier d'un penalty. Il faut aussi admettre - et cette remarque justifie partiellement la prudence affichée par les dirigeants marseillais - que Reims était bien le plus fort. Seule la transversale, à la 20me minute, empêcha notamment Appel d'accroître la marque. En bref, le score de 3 à 1 en faveur de Reims paraît logique. L'O.M. joua avec coeur, avec un cran indiscutable. Aurait-il mieux fait en ne recourant pas à cette tactique strictement défensive ! C'est notre conviction intime. Mais, après tout, c'est peut-être l'O.M. qui était dans le vrai. Partie moyenne, mais courageuse dans l'ensemble Tout le monde à l'O.M. jouant dans le cadre et les limites d'une tactique précise, il est malaisé de juger des individualités. |
L'ensemble marseillais fournit une partie moyenne, mais courageuse. Andersson, qui n'a pu marquer, a, cependant, fournit un match excellent, s'élançant audacieusement contre plusieurs adversaires, et mettant souvent ceux-ci en difficulté. Johansson, dans son rôle de défenseur volant, fut une fois de plus excellent. Scotti, qui eut le mérite d'orienter les rares mouvements offensifs de son équipe, parut se décourageait quelque peu en deuxième mi-temps. Forno qui sut "s'accrocher" fit de bons débuts. Nocentini, neutralisa pratiquement un Kopa qui n'était d'ailleurs pas au mieux de sa forme. Salem, arrière central assez inattendu, se comporta fort bien devant Appel. Mesas abattit un travail énorme, mais laissa parfois à Glowalcki une dangereuse liberté. Lanfranchi se dépensa jusqu'à l'épuisement, et entrava la plupart des actions de Pierre Sinibaldi. Dard "occupa" Marche. Mercurio, qui ne fut qui ne put se consacrer entièrement à l'attaque, s'opposa comme ses partenaires aux assauts champenois. Poncet, enfin, à qui on peut reprocher de ne pas être sorti de sa cage sur le deuxième but de rémois, effectua cependant de fort belles parades. Mais, encore une fois, c'est en fonction du but poursuivi et qui était, hier, de limiter les dégâts, qu'il convient de juger l'O.M. À Reims, match facile pour la défense La tâche des arrières rémois était éventuellement évidemment facilitée par le système de placement adopté par l'O.M. Jonquet devant Andersson, fut cependant impeccable et Marche fut pour Dard un adversaire intransigeant. Zimny, qui était dépourvu d'opposant, tarda à profiter des circonstances. Il s'y résolut cependant et appuya vigoureusement les actions offensives de Penverne et de Cicci dont les shoots furent dangereux. L'attaque rémoise qui avait à vaincre une opposition particulièrement résolue, parvint à ses fins dans des conditions difficiles. Certes, l'O.M. ne lui permit pas d'étaler son brio habituel, mais Glowalcki sut se démarquer. Meano s'infiltrer dangereusement : Pierre Sinibaldi se trouver à point nommé pour inscrire le troisième but. Appel, hormis ses habituelles "coups de butoir" fut dominé par Salem, et Kopa sévèrement pris en charge par Nocentini, parut en baisse de forme. |
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LA DEFAITE DE L'O.M. A REIMS A Mercurio, le premier but de la parie |
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REIMS (Par téléphone) - Dès les premiers échanges, on s'aperçoit que l'O.M. adopte la tactique du béton. Johansson dépourvu d'adversaire direct joue les arrières volants, Nocentini, demi droit théorique prend en charge l'avant-centre rémois Kopa. Lanfranchi qui porte le n8 fait fonction de demi droit est marque l'intérieur gauche Pierre Sinibaldi, tandis que Mesas n11 joue pratiquement demi gauche devant Glowalcki. Quant à Scotti, il tient en dépit de son n4 le rôle de demi offensif. Il est constamment plus avancé que Lanfranchi ou se trouve très souvent devant Mercurio. L'O.M. joue avec deux avants de pointe : Dard et Andersson. Reims concède le premier corner et le premier but La position adoptée par l'O.M. semble troubler quelque peu l'équipe champenoise. Scotti appuie son attaque, Andersson à la 6me minute, dribble Jonquet et oblige Zimny a concédé le premier corner du match. A la 11me minute, Andersson qui bénéficie d'un coup franc sifflé contre Marche, ne le botte pas directement, donne sur sa gauche la balle à Mercurio qui, d'un shoot violent du gauche, bat Paul Sinibaldi sur la droite de celui-ci. Reims tarde à se réorganiser. Zimny notamment qui est pourtant libre de ses mouvements puisque Mesas joue demi, n'utilise pas cette liberté d'action. Il se contente de venir affoler Jonquet et Marche à l'approche de Gunnar Andersson. Appel passe avant-centre et Reims égalise A la 20me minute, Appel passe avant-centre contraignant Salem à jouer arrière central, poste qu'il occupera jusqu'à la fin de du match. C'est donc tantôt Kopa (marqué par Nocentini) et tantôt Glowalcki (marqué par Mesas) qui se trouvent à l'aile droite. Reims devient d'autant plus dangereux que tour à tour Zimny, Penverne et Cicci qui montent à l'attaque. À la 20me minute c'est miracle que Poncet ne soit pas battu. Il repousse d'abord un tir de Kopa et il est ensuite suppléé par l'horizontale alors qu'Appel vient de shooter en direction de la cage vide. À la 26me minute, Glowalcki qui, à plusieurs reprises réussit à se démarquer s'échappe sur la droite et centre. Cicci, en position d'inter gauche reprend de volée et égalise. |
Le score de 1 à 1 ne sera pas modifiée jusqu'au repos. En se rend compte pourtant que le système de placement adopté par l'O.M. isole Andersson qui tente cependant l'impossible. On remarque aussi que Reims monopolise la balle et on note que l'O.M. tout en jouant le béton et peut-être parce que les défenseurs marseillais comptent trop les uns sur les autres relâche souvent son marquage. Glowalcki notamment est souvent seul. Deux buts et sept corners contre l'O.M. en deuxième mi-temps En deuxième mi-temps, l'O.M. ne modifie pas sa manière. Trois minutes après la reprise, Pierre Sinibaldi dépossède Scotti de la balle, la transmet immédiatement à Meano qui poursuit son action en dépit de Forno, et centre. Poncet reste sur sa ligne. Appel reprend à bout portant et marque. À notre sens, le Hollandais de Rennes de Reims était hors-jeu. Reims, qui vient de prendre l'avantage à la marque accentue sa pression. L'O.M. qui continue de "bétonner" s'affole souvent devant ses buts et jusqu'à la fin ne parviendra que fort rarement à éloigner le ballon de sa surface de réparation. Il est d'ailleurs significatif que Reims est obtenu 7 corners à 0 au cours de cette deuxième mi-temps. Poncet doit s'opposer à des tirs de Appel et Cicci. Les demi-ailes rémois donnent d'ailleurs libre au cours à leur tempérament offensif. À la 65me minute, le demi droit Penverne croise une balle que Pierre Sinibaldi en position d'inter gauche reprend de la tête, expédiant sur la cage de Poncet qui, sans réaction doit s'avouer battu. Après ce 3me but, l'O.M. tout en continuant de jouer le béton, pousse cependant quelques pointes offensives. C'est au cours de l'une d'elle amorcée par Mercurio et Scotti que Marche se rend coupable aux dépens d'Andersson, d'une intervention que M. le Men aurait dû sanctionner d'un penalty. Dans le dernier quart d'heure, Reims accule l'O.M. sur ses buts. Penverne, Glowalcki, Appel, Penverne encore à deux reprises et enfin Pierre Sinibaldi, harcèlent Poncet qui tire fort bien son épingle du jeu en cette fin de match. |