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Résumé Le Provencal

du 29 décembre 1952

 

MONTPELLIER, RAPIDE, REALISTE

A TRIOMPHE LOGIQUEMENT DE L'O.M. (2 à 1)

après un derby passionné suivi par 11.000 spectateurs

(Nos envoyés spéciaux : Alain DELCROIX et Jean PEYRACHE nous téléphone)

On s'attendait à ce que ce derby sudiste nous offre un spectacle indécis, acharné, prenant.

Le S.O.M. encore tout auréolé de son succès à Paris sur le Stade Français, entendait effacer le souvenir cuisant du match aller (5 à 1).

Quant à Marseille, il souhaitait réussir une meilleure performance qu'à Nîmes et arracher au moins un point, pour maintenir son brillant classement actuel.

Ce derby, dans l'ensemble a tenu ses promesses. Si l'O.M. nous a causé quelques déceptions, le team héraultais par contre, nous a agréablement surpris.

Un bon début

Le onze de Roessler débuta bien. Il paraissait opérer avec aisance et intelligence.

C'est ainsi qu'à la huitième minute, à la suite d'un remarquable centre de Mercurio, Andersson expédia un bolide qui faillit faire but. Mais Amar était à la parade et exécuta un splendide arrêt.

Les Blancs construisaient un football de qualité et donner l'impression de vouloir battre le S.O.M. sous le signe de la technique. Mais hélas, ce ne fut qu'un feu de paille...

Les héraultais, dynamiques, volontaires et hantés par le souvenir des mauvais jours, se mirent ensuite à discuter la balle avec une indéniable autorité, ayant un tackle plus solide des combinaisons plus réalistes. Ils commencèrent à prendre ainsi un ascendant très net sur leurs adversaires, ascendant qui ne fit que croître au fil des minutes, et peut être symbolisé par l'écart des corners au coup de sifflet final (neuf en faveur des locaux ; trois seulement pour les olympiens).

Un Dupraz très dangereux.

Si tout le team de Montpellier défendit ses chances avec un coeur admirable, il est à noter que nous avons vu opérer au centre de la ligne d'attaque, un Dupraz métamorphosé. Ce joueur qui depuis quelques saisons restait dans l'ombre, nous est apparu sous un jour nouveau ; redoutable puncheur, il s'est montré digne du hat'trick qu'il réalisa à Paris contre le Stade. Dans seulement et marqua deux buts à la 21e, en échappant à Gransart et à la 70e minute, en reprenant de volée un corner tiré par Farmanian mais ecore, il mit à son actif des percées puissantes et incisives, dans les plus notables furent un shoot à côté à 42e minute et un heading sur la barre, à la 61e minute.

Rodriguez, calme et précis

prépara le succès

En attaque, après Dupraz, Farmanian fut très actif et s'efforça de tirer au but.

En défense, un homme émergea nettement : l'ancien marseillais Rodriguez. Celui-ci, calme et précis dans ses interventions, neutralisa Andersson en l'obligeant à opérer en retrait. Ayant dépouillé son jeu d'acrobaties spectaculaires mais stériles. Il a donné confiance à ses camarades et préparer la victoire.

Amar, dans les bois, ne commit pas de faute et l'arrêt extraordinaire qu'il réussit en début de partie, influença certainement le résultat final.

Molinari, bien qu'handicapé au point de vue physique, s'attacha aux pas de Rustichelli et s'empêcha de tenter un seul raid.

Un O.M. timorée.

Le score est normal et tout le monde le reconnaît volontiers. Et même, l'Olympique aurait pu encaisser un but de plus !

Comme à Nîmes, il a paru timoré, mal à l'aise. Il est évident que l'étroitesse du terrain, la hargne de ses adversaires, constituèrent pour lui un sérieux handicap, mais il n'en reste pas moins qu'il a subi la loi du S.O.M. qui domina copieusement.

La principale responsable de cet état des choses et, sans doute, une attaque effectivement terne, hier après-midi.

L'aile droite fut rapidement mise hors de combat et ne joua qu'un rôle de fulgurant. Johansson sembla en très mauvaise condition. Andersson étroitement surveillé, se cantonna dans un rôle de distributeur mais scora tout de même une fois avec un sens aigu du placement de la balle (82e minute).

Mercurio ratissa de nombreuses balles et s'efforça de construire.

En défense, Gransart, bien que tenant un rôle purement destructif, fut un garde du corps vigilant pour le brillant Dupraz.

Scotti, quoique jouant très en retrait, imposa comme à l'origine l'ordinaire sa personnalité.

La défaite de Marseille est logique, mais on a la sensation que Montpellier n'a pas su tirer complètement parti de sa très large domination territoriale !

A.D.

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LE MATCH AU CHRONOMETRE

DUPRAZ fut un danger constant

pour la défense olympienne

L'O.M. met en jeu mais dès les premiers échanges, c'est Dupraz qui se présente seul devant Poncet, le goal de l'O.M. qui lui plonge dans les pieds et repousse.

3me minute : Progression Dupraz-Kubacki qui prolonge sur Farmanian. Remarquable centre shot de l'ailier que Poncet bloque en plongeant.

4me minute : Gransart met en corner qui, tiré par Dossena est repoussé par Mesas de la tête.

6me minute : Contre-attaque marseillaise Dard-Rustichelli. Le premier tir de l'ailier droit est repoussé du poing par Amar et Dard met au-dessus de la cage vide.

8me minute : Magnifique plongeon de Amar sur tir d'Andersson à la limite des 16 mètres.

13me minute : Le même Amar plonge et bloque un autre tir de Johansson.

Le jeu se stabilisait et au terme du premier quart d'heure, l'O.M. effectue une belle combinaison offensive Scotti - Mercurio - Johansson - Andersson que Mirouze stoppe.

Dupraz ouvre le score

A la 21me minute, Dupraz lancé au centre par Sauveur Rodriguez, se déporte légèrement sur la droite, poursuivi par Gransart et Salem. Poncet sort mais le Somistes le bat à ras de terre sur sa droite.

30me minute : L'O.M. égalise... au corner. Dard le tire, mais le S.O.M. repousse.

42me minute : Andersson lance Dard qui bat Amar mais l'ailier était hors-jeu !

44me minute : Dossena sert Dupraz qui crochète Gransart et shoote de justesse à côté.

Une minute avant le repos atteint sur le score de 1 à 0 pour Montpellier. Scotti puis Gransart (devant le très offensive Dupraz) concède coup sur coup les deuxième et troisième corners marseillais.

La seconde mi-temps

47me minute : Nocentini, Johansson et Scotti mettent tour à tour, en corner, et le premier des trois coups de pied vaut une lutte homérique devant les buts de Poncet.

54me minute : Mesas, lancé par Andersson, file vers Amar qui lui plonge au devant de "Mimi" met de justesse au-dessus.

59me minute : Service de Johansson a Dard. Sur shot de Georges, Rodriguez renvoie acrobatiquement.

60me minute : Septième corner contre l'O.M. Shooté par Dossena. Belle envolée de Poncet qui, sous la barre repousse.

69me minute : Belle reprise en jeu (sur touche) par Rustichelli sur Mercurio. Andersson tire à côté.

72me minute : Combinaison latérale Farmanian - Tempowski - Dossena qui place un bolide de justesse à côté.

Dupraz accentue l'avance

de Montpellier

72me minute : L'O.M. concède son neuvième corner par Gransart et Farmanian remet en jeu pour la tête de Tempowski qui passe à Dupraz qui, toujours de la tête aggrave l'avance Montpelliéraine.

82me minute : Une attaque partie de Johansson donne la balle à Dard qui, de la tête, remet au centre. Rodriguez dégage faiblement sur Andersson et l'avant-centre sauve l'honneur malgré un plongeon d'Amar.

88me minute : Un deuxième corner contre le S.O.M. est remarquablement tiré par Dard qui manque de peu l'égalisation qu'il aurait acquise en transformant directement et Amar plonge et renvoie.

Le S.O.M. ne méritait d'ailleurs pas de perdre un point.

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CE QU'ILS DISENT

Joie chez les vainqueurs. Résignations chez les vaincus

Les joueurs montpelliérains passèrent deux quarts d'heure pénibles. De la 15e à la 30e et de la 75e à la 90e minute. On peut donc dire qu'ils eurent un avantage territorial durant les deux tiers du match, et Cazorro leur entraîneur affirmait :

"Il eut été dommage que nous soyons battus car nous ne le méritions pas."

Sauveur Rodriguez fulminait contre le fauchage de Farmanian à la dernière seconde :

"Le penalty été indiscutable, tempêtait-il. D'ailleurs l'arbitre nous a désavantagé. Roland (Amar) a fait un beau match mais on a remarqué les pregrès de son vis-à-vis Poncet".

Farmanian : "J'ai été heureux de faire marquer le deuxième but, mais à la fin la défense marseillaise m'a proprement "allongé".

Bolek (Tempowski) disait à Amar tua gagner le match par tes deux arrêts de la première mi-temps". Et le goal de nous avouer tout bas : "Nous avions besoin de ces deux points. Cela va mieux et je crois très sincèrement que nous parviendrons à nous maintenir en division nationale".

Molinari était soulagé car il craignait pour son nez qui avait abandamment saigné une grande partie de la nuit : "J'ai joué avec appréhension, reconnaissait-il, mais j'espère m'en être sorti. Il est difficile de se faire une opinion sur le terrain".

Dans le camp marseillais, en accepter la défaite avec philosophie.

Roger Scotti regrettait que le dernier corner de Georges Dard n'ait pas été victorieux.

Nous pouvions égaliser regrette-t-il, encore que le S.O.M. ait vraiment joué pour les deux points ce dont d'ailleurs nous étions persuadés.

Mémé Salem était du même avis que son capitaine.

Quant à Gransart il ne tarissait pas d'éloges sur Dupraz qui lui avait donné un mal fou :

"Il n'a pas volé ce deuxième but". Telle était l'opinion du blond Maurice.

Henri Roessler est peu bavard mais tout aussi résigné que ses joueurs en constatant : "Le S.O.M. a fait tout ce qu'il pouvait pour gagner et il y a réussi".

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Maurice Gransart

a impressionné

Le public Montpellier rien n'avait d'yeux que pour son avant-centre Dupraz qui avait marqué trois buts à Colonna, le dimanche précédent, à Paris, même et qui dès le coup d'envoi faillit surprendre à la fois Gransart et Poncet.

Mais le "novi" Gransart ne pensait pas du tout à sa lune de miel. Et il se reprit magnifiquement en contenant un Dupraz qui semble être redevenu le buteur d'il y a quelques saisons.

En quittant le Parc des Sports, un supporter montpelliérain nous a dit simplement :

"Votre Gransart c'est quelqu'un !"

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Les Olympiens n'avaient pas gagné au loto

Mauvais présage ?

MONTPELLIER - Les joueurs de l'Olympique de Marseille sont arrivés samedi après-midi à Montpellier et descendirent immédiatement à l'hôtel Métropole.

Le soir, ils se promenèrent dans les rues de la cité languedocienne et se laissèrent tenter par quelques parties de loto.

Il est à noter que c'est un jeu qui semble jouir dans cette ville d'une grande vogue et, dans toutes les devantures des grands cafés, on peut admirer de dodues et magnifiques dindes.

Les Marseillais n'eurent pas de chance et ne gagnèrent aucun lot.

Était-ce un mauvais présage pour le match d'hier ? Nous n'irons pas jusqu'à l'affirmer.

 

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