OM1899.com

Résumé Le Provencal

du 02 février 1953

 

TREIZE MILLE SPECTATEURS, TRANSIS DE FROID, ONT ASISTE AU MATCH CHLOROFORME

L'O.M. est venu péniblement à bout de Saint Etienne

Réduit à dix (Wicart blessé après 12 minutes)

Le but vainqueur (SCOTTI) fut obtenu sur coup franc

L'OLYMPIQUE a bien terminé sa "grande semaine", le bilan pour le club méridional et très brillant : six points.

Cette récolte qui lui permet de gravir quelques échelons classement général et surtout lui donne l'occasion d'être pratiquement à l'abri des sérieux désagréments.

Mais pour en revenir au troisième épisode de la "trilogie" on doit remarquer en toute objectivité que le choc d'hier après-midi fut réellement bénifiant. Ce match chloroforme n'a pas souvent sorti de sa trompeur un public frigorifié par un mistral glacial qui le transperçait jusqu'aux os.

Une excuse valable

Evidemment les Phocéens à leur décharge pourront invoquer une excuse valable. Leur attaque était réduite en pièces par les blessures. Trois titulaires de blessure sur cinq ! Voilà une ponction dont on se remet difficilement. Andersson, victime d'une talonnade, Mercurio souffrant d'une entorse au genou et Rustichelli touché au genou ont été forcés de suivre la rencontre de la touche. Il ne fallait pas s'attendre à voir une attaque marseillaise incisive efficace !

Mais Saint-Étienne

jouait à dix

Cette circonstance atténuante détaillée, il n'en demeure pas moins que l'O.M. n'a pas su exploiter son avantage numérique.

Pendant 80' il a opéré au complet devant une formation réduite à dix hommes seulement. Wicart touché au genou n'étant qu'un figurant à l'aile droite !

De plus cette blessure avait provoqué dans le team stéphanois de grandes permutations. Ferry étant obligé de passer arrière et Alpsteg demi-aile, la ligne d'avants étant réduite à quatre unités.

Grands coups de pied

Le mistral - cela est indiscutable - a gêné tous les acteurs de cette rencontre dans leurs évolutions, sans aucun doute il n'était pas aisé de maîtriser la balle. Mais de chaque côté on n'a pas été prodigues d'efforts pour tenter de clarifier le jeu, de réaliser des phases spectaculaires ou classiques, on s'est contenté de grands coups de pied qui faisaient voltiger le cuir d'un camp à l'autre. Ibrir n'a pas été sollicité et Abbès n'eut pas à intervenir beaucoup plus souvent.

Les tirs dignes de ce nom n'ont pas été légion !

Un coup franc

qui vient à point

Comme durant le match O.M. - Stade, on avait l'impression que le score terminal serait le zéro à zéro. Jeudi nous avons eu le sursaut ne reculent d'Andersson. Hier pour les "blancs" il y eut un coup franc qui venait à point Scotti qui ne fournit pas une partie transcendante profita d'un défaut de la cuirasse de l'adversaire. Son shoot "en cloche" fut un modèle de réussite. Le capitaine mena à bien ce qu'il espérait obtenir ! Abbès aurait pu stopper cette balle vicieuse et il porte une part de responsabilité dans la perte in-extremis pour son club d'un point possible.

Les défenses

ont fait la loi

En présence d'attaque assez invertébrée ne jouant pas en profondeur et se contentant d'opérer par incursions individuelles, les défenses avaient beau jeu et devaient pas manquer de faire la loi.

Les défenseurs d'Abbès ratissant le cuir, balayèrent avec beaucoup d'énergie leurs dix-huit mètres, Ferry fut le meilleur homme sur le terrain. Volontaire omniprésent, bon tripoteur, il rétablit plus d'une situation inquiétante, son compère Domingo le seconda avec à-propos et s'efforça de mener quelques contre-attaques pleines d'autorité.

De l'autre côté, Johansson jouant décontracté, domina continuellement Rovillon et lui enleva toute velléité de vaincre Salem en bonne condition physique profita de la liberté qui octroya Wicart. Il eut des désagréments puissants qui furent à l'origine des raids marseillais.

Un onze fatigué

270 minutes de jeu en huit jours c'est une ration que tous les "blancs" ne semblent pas avoir digéré avec facilité. Le onze de Roessler dans sa maturité est fatigué. Les quinze jours de repos qui vont lui être octroyés pourront utilement lui servir à retrouver la promptitude des réflexes et la générosité dans l'effort.

Le succès sur Saint-Étienne aura néanmoins contribué à donner au team local un moral détendu, libre de toute inquiétude !

Alain DELCROIX

----------------------------

LE MATCH AU CHRONOMETRE

Il fallut un coup franc de SCOTTI

Pour rompre la stérilité des deux attaques

Le froid a retenu bon nombre de spectateurs près de leur foyer. Aussi n'y a-t-il que 13.400 spectateurs pour assister au match O.M. - Saint-Étienne. Un vent très violent souffle sur le terrain et le onze phocéen doit en subir les effets.

La première action offensive dangereuse et à l'actif de Mesas mais son rush se termine dans les pieds d'Abbès.

Après 12 minutes de jeu, Wicart se met à boiter, il s'exile à l'aile droite, Ferry devient arrière et Alpsteg demi aile.

Cinq minutes s'écoulent, Rovillon réalise un tir dangereux, puis Scotti expédie la balle au-dessus.

Ensuite Mesas tire à côté et Dard dans les nuages. Et Moreel tente sa chance.

À la reprise, L'ex-parisien qui semble prendre confiance en lui, botte de près sur le keeper Forézien.

Ferry se fait remarquer par son inlassable activité. Ibrir, à la 66e minute est obligé d'intervenir sur un essai de Grattarola.

Les deux formations manquent de conviction pour disputer la balle.

À la 70me minute, l'O.M. obtient un coup franc à 25 mètres à la suite d'un d'une faute commise par De Cecco aux dépens de Mesas.

La défense stéphanoise fait le mur, Scotti shoote en cloche par-dessus cet obstacle, Abbès intervient avec hésitation et lâche la balle. C'est le but.

Trois minutes après, Nocentini passa à l'aile, ayant été touché par Domingo.

Avant la fin, nous assisterons à deux percées de Moreel qui seront incisives sinon concluante (81me, 88me).

Et le score demeure inchangé.

----------------------------

Comment ils ont joué

JOHANSSON, SALEM et DARD

ressortirent d'un onze pas très brillant !

Ibrir n'eut pas une tâche très délicate, mais il fit bien le peu qu'il eut à faire.

Gransart domina Nyers qui était claqué.

Salem abattit une rude besogne. Il confirma sa partie de jeudi.

Nocentini prit l'avantage sur Grattarola sans trop ressortir en attaque.

Johansson mis "en veilleuse" Revillon et eut des interventions très nettes.

Rossi, pour sa rentrée, fut honorable, sans plus.

Dard fut le plus entreprenant des avants Olympiens, ; il faillit conclure à plusieurs reprises.

Lanfranchi parut fatigué et n'eut pas rendement semblable à celui de jeudi dernier.

Mesas fut très combatif ; il ennuya De Cecco, mais ses tirs ne furent pas très précis.

Scotti assura la victoire de son club mais son action ne fut pas assez soutenue.

Moreel fut plus satisfaisant que devant le Stade. Il réalisa deux jolis shoots du gauche. Peu à peu il reprend confiance !

Abbès eut d'excellents arrêts mais il est responsable du but ; Wicart ne fut qu'un grand figurant, Fernandez, De Cecco, déblayèrent avec conviction.

Ferry domina le lot, le meilleur homme sur le terrain ; Domingo le secoua avec bonheur ; Alpsteg fut travailleur ; Nola, assez réservé ; Rouillon, très effacé ; Grattarola joua sans trop de conviction ; Nyers claqué fut également assez terne.

A.D.

----------------------------

CE QU'ILS DISENT

DARD : "Avec un vent pareil, impossible de jouer !

Déception chez les Stéphanois. L'entraîneur Snella a un sourire forcé pour nous dire : "Nous nous acheminons tout doucement vers le match nul. Il a fallu ce coup de pied malheureux pour nous !"

Fernandez : "C'est tout de même stupide de s'incliner dans des conditions pareilles !"

Ferry haussait les épaules pour nous confier : "Nous aurions pris un point que personne pouvait crier au scandale !"

Wicart ajoutait : "Notre formation a été désorganisée par ma blessure et en dépit de tous les efforts je n'ai pu être d'une grande utilité à l'aile !"

Chez les Olympiens, visages distendus et souriants même. L'un des dirigeants s'écriait : "Nous voilà maintenant à l'abri des les ennuis !"

Roessler nous confiait sans trop d'enthousiasme : "Ca fait deux points de plus mais je vous assure qu'ils m'ont fait souffrir !"

Nocentini nous indiquait alors : "C'était un match fatigant, difficile."

Mesas s'exclamait : "Il n'y a pas eu de cadeau de chaque côté !

Dard faisait remarquer : "Avec un vent paraît on ne pouvait contrôler la balle !"

Quant à Moreel il avouait : "Je crois que ça allait un peu mieux que jeudi mais j'ai encore peur de me livrer à fond ! J'espère que bientôt je serai délivré de tout complexe !"

A.D.

 

 

Toute reproduction intégrale ou partielle des textes ou photos est strictement interdite.