Résumé Le Provencal du 24 août 1953 |
NIMES nettement supérieur s'est imposé indiscutablement devant une formation olympienne non encore au point et très faible en attaque (4-0) |
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Perdre un match ne signifie pas grand-chose. Être ridicule comme l'a été l'Olympique de Marseille, hier après-midi, devant Nîmes, paraît beaucoup plus grave. Le score final de 4 à 0 aurait pu être encore plus élevé sans la courageuse partie de Johansson et de Salem. Hormis ces deux joueurs et peut-être Mesas, pour son allant, on peut dire que le reste de l'équipe a été pratiquement inexistant. Pendant 90 minutes, Nîmes a donné la leçon. On se serait cru transporté au plus mauvais temps de la saison 51-52 lorsque l'O.M., se traînait en queue de peloton. Une ligne d'attaque plus que médiocre Mais d'où provient cette carence ? En premier lieu, la responsabilité incombe à l'attaque olympienne. Lente, mal inspirée, et ce qui est pire, sans organisation, sans cerveau. En bref, cinq hommes livrés à eux-mêmes dont deux au moins, Lisch et Tagliagossi n'ont pas leur place dans une formation de première division. Lisch fut la grande déception de ce match, tout comme l'ailier gauche Corse, Rustichelli, également, passa inaperçu et Andersson, sévèrement marqué par Golinsky, a été incapable de forcer la défense adverse. Mesas, pendant la première mi-temps, essaya bien de faire quelque chose, mais il était malheureusement tout seul. La ligne d'avants craquant de cette façon, le poids de la partie incomba à la défense. Lorsque nous aurons indiqué que Scotti et Nocentini sont hors de condition, on comprendra mieux le travail de "titans" accompli par Johansson et Salem. Trois buts de Schwager A Nîmes, le grand réalisateur du match fut Schwager. L'Alsacien, opportuniste et rapide, mit à profit les splendides ouvertures de Constantino, pour marquer 3 des 4 buts de son équipe. Mais si Schwager s'avéra puncheur redoutable, l'inter droit Zlack n'a pas été inférieur à Constantino. Adroit et intelligent, L'ex-"Martigau" prit le meilleur sur Scotti. Moins à l'aise ensuite devant Mesas, il ne resta pas moins un élément sûr, qui doit encore progresser dans l'avenir. |
Le Paragayen Gonzales inscrivit un but heureux sur un faible renvoi de Poncet. Sur son match d'hier, il nous a paru encore une fois un peu lent, mais il était marqué par Johansson. Ceci peut expliquer cela. Firoud, bien sur tous les rapports, exhibitionna. Cependant la grande faiblesse de son vis-à-vis (Lisch en première mi-temps, Scotti par la suite) a été pour beaucoup dans sa prestation. Lafont et Golinsky, ainsi qu'on le prévoyait, sortirent une partie honnête, tout comme les arrières Campo et Fornetti. Enfin Dakowski ne toucha pratiquement aucune balle et ne peut être jugé. Il serait étonnant que Nîmes prenne au sérieux sa victoire écrasante. A ce sujet, d'ailleurs, Pibarot est trop conscient de l'infériorité olympienne pour croire que son équipe va voler de succès en succès. L'O.M. a reçu une correction méritée. Presque tous les joueurs sont en condition médiocre, mais si l'on veut acquérir, dans les jours à venir, une forme acceptable, il sera difficile au club marseillais de faire une saison honnête sans faire appel au concours de ses réfractaires qui s'appelle Dard, Mercurio, Moreel et surtout sans la présence d'un intérieur de très grande valeur. M. GOIRAND |
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NIMES a marqué deux buts à chaque mi-temps |
17 h : L'O.M. gagne le "toss". Nîmes engage et se montre menaçant par Schwager, qui centre sur Constantino. Tir de 30 mètres de ce dernier trouve Poncet à la parade. 17 h 05 : Première attaque olympienne par Rustichelli. Mesas reprend de la tête et Golinsky sauve en mettant en corner. 17 h 07 : Passes croisées entre Schwager et Constantino. Shoot de l'Argentin et renvoi du poing de Poncet. 17h14 : Sur le rebond, Johansson toucha de la main. Firoud tire le coup de franc. Constantino reprend mais Poncet bloque. 17 h 21 : Touche molle de Pellegrin, reprise par Schwager qui tombe en plaçant le cuir dans les buts, alors que Salem et Poncet sont pris à contre-pied. C'est le premier but nîmois. 17h26 : Nocentini, de la tête, renvoie miraculeusement alors que Poncet est battu. 17h35 : Timide contre attaque olympienne. Sur ce centre de Mesas, Tagliagossi tente sa chance en vain. 17h39 : Lafont effectue une descente et Scotti, pour éviter le but, détourne en corner. 17h42 : Zlack dribble Scotti, passe à Schwager ; qui tire sec aux buts. Poncet en perte d'équilibre, repousse le cuir. Gonzales surgit et marque le second but nîmois à bout portant. A la mi-temps : 2-0 18 h : L'O.M. modifie son équipe. Lisch, passe ailier gauche, Tagliagossi et Scotti inters, tandis que Mesas remplacent Roger comme demi. 18 h 02 : Nocentini "s'énerve". Il descend vers les buts nîmois et tire en force. Dakowski cueille cette balle en demi-hauteur. 18h14 : Nouvelle faute de main de Johansson. Constantino le tir. Firoud en embuscade, reprend mais rate son tir. 18h16 de. Enfin une action olympienne. Lisch réussit à centrer sur Scotti, qui s'infiltre dans la défense nîmoise et envoie une belle balle qui... n'est pas reprise. 18h30 : Lafond, lance Pellegrin dans le trou. Le petit ailier repasse à Schwager qui se rabat et bat Poncet pour la troisième fois. 18 h 31 : Sur touche de Lisch, Scotti met sur les pieds d'Andersson. Golinsky arrête irrégulièrement Gunnar. Malgré tout, le pied de l'avant-centre olympien se détend, mais le shoote pourtant redoutable passe de peu à côté. 18h38 : Mesas centre sur Andersson qui lobe Golinsky. Dakowski arrête la balle renvoie immédiatement à Schwager, qui file le long de la touche, se rabat brusquement, évite Gransart, et marque pour Nîmes le 4me et dernier but du match. M.G. |
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PENALTY |
Schwager n'est pas encore revenu de ses trois buts On se congratulait ferme chez les Nîmois après la belle et inattendue victoire du stade vélodrome. Un joueur pourtant été plus rayonnant que les autres : Schwager. L'ailier droit n'en revenait pas d'avoir réussi le coup du chapeau face à l'O.M. : "Jusqu'à ce jour la chance ne voulait pas me sourire, nous confiait-il. Aujourd'hui pour mon retour je réussis à marquer trois buts. Tenez, c'est trop beau et je n'arrive pas encore à réaliser." Constantino, son voisin de banc, lui répliqua aussitôt : "C'est la loi du football. Un jour bien, le lendemain un peu moins. Cependant ne t'emballe pas trop car Marseille n'était pas dans le coup. Rien d'étonnant que tout nous ait souri." Tout en soignant Dakowski (légère blessure à la hanche), Pibarot, bien que n'ayant pas entendu Constantino, déclaré : "L'équipe olympienne m'a paru, disons surprise et pas du tout dans le bain. J'appréhendais ce match. Les événements m'ont donné tort. Je ne m'emballe pas pourtant sur ce résultat. Nous avons encore à travailler pour arriver." Voilà de sages paroles et nous approuvons entièrement la sagesse de l'entraîneur national car à vaincre sans péril... M.G. |