Résumé Le Provencal du 12 octobre 1953 |
SENSATION ! L'O.M., ECRASE MONACO (5-1) Gunnar Andersson, en marquant 3 buts, fait une rentrée digne de lui JOHANSSON, ANGEL et MERCURIO : les hommes du match |
|||||||
Devant 13.844 spectateurs (recette 3.422.600 francs) l'Olympique de Marseille s'est complètement réhabilité devant son public en battant l'A.S. Monaco par 5 buts : Andersson 9', 31' et 75', Rustichelli 81' et Mercurio 84' à 1 (Brinek 85'). Cette première victoire de la saison a été acquise aisément et après une domination olympienne nette et franche. Sauf peut-être dans le deuxième quart de la deuxième mi-temps ou Monaco, mener au score par 2 à zéro tenta de refaire le terrain perdu en pure perte d'ailleurs. La rentrée d'Andersson, certes n'est pas étrangère au renouveau de l'attaque olympienne puisque Gunnar, pour sa part inscrivit trois des cinq buts marseillais, mais il serait injuste de croire que seul le Suédois a été omniprésent dans la cavalerie olympienne. En effet, Mercurio, Rustichelli et Dard aidèrent suffisamment leur chef de file et l'on peut affirmer sans crainte de démenti que ces quatre joueurs sont à l'origine du punch irrésistible montré par les avants aux maillots blancs. Par ailleurs derrière l'attaque il y avait un Johansson, un Johansson sensationnel, tel que nous l'avions vu trois jours auparavant à Bordeaux. L'action du grand et flegmatique Suédois a été prépondérante tout au long de la partie et l'O.M. lui doit beaucoup également. Dès le coup d'envoi, l'O.M. descendait par Dard, mais l'action de Georges était arrêtée pour hors-jeu. Andersson ouvre le score La balle à peine remise en jeu par Vadel, échouait sur Belver. L'inter droit sans prendre le temps de bloquer redonne à Mercurio. Belver, qui avait suivi, reprenez le centre de Fanfan lancé. Andersson qui semait Meuris et marquait à la neuvième minute le premier but olympien. Monaco surpris ne pouvait empêcher l'O.M. de dominer, et jusqu'à la 29e minute de la première mi-temps, on notait deux seules actions dangereuses des Monégasques : 12' shoot de Brinek et 25e tir de Saunier, dévié en corner par Angel. Angel montre sa classe... Le nouveau portier olympien, peu à l'ouvrage pendant ces trente premières minutes, étalait par la suite sa classe sur un shoot très sec de Battistella et un essai de Brinek. Mis en confiance par la sûreté d'Angel et le match remarquable de Johansson, l'attaque olympienne reprenait la direction des opérations. ... et Andersson continue Mercurio, qui accomplissait une besogne formidable, devait être à l'origine du second but. En effet, à 31e minute le petit inter servait à la perfection Andersson dans le trou. La défense azuréenne croyant au hors-jeu, s'arrêtait, mais le Suédois poursuivait son action et battait Vadel d'un shoot digne... d'Andersson.
|
Jusqu'à la fin de la mi-temps le festival olympien continuait sur un rythme endiablé. Cependant à la 47e minute, Brinek de plus actif des avants de la Principauté, trompait Scotti, s'infiltrait adroitement dans la défense marseillaise et s'apprêtait à shooter lorsque Angel dans un sursaut désespéré, sauva en plongeant dans les pieds de l'Autrichien. A la reprise, Monaco cherchait par tous les moyens à réduire l'écart. Pendant de longues minutes la pression adverse allait se faire sentir. À la 46e minute, Brinek menait une action dangereuse. Angel encore une fois plongeait dans les pieds de l'inter. Sur corner concédé par l'O.M., une minute après le même Angel dégageait du point une balle convoitée par Saunier. Trois minutes plus tard il intervenait avec brio sur un tir en coin de Conti. Rustichelli, en vedette Un peu délaissé depuis la reprise, Rustichelli était à nouveau servi. Il montait sa classe aux dépens du lent Rachinsky. Lancé à la perfection par Andersson, Nique donnait une balle à Dard. Le tir de Georges s'écrasait sur l'horizontale alors que Vadel était battu. Quelques secondes après, Roger Scotti limitait mais cette fois c'était le montant droit qui suppléait au gardien monégasque. L'O.M. continuait sa pression. Mercurio en pleine course centrait. Andersson bloquait, feintait Meuris et fusillait Vadel. C'était le troisième but olympien. Trois buts en 9 minutes Vers la fin du match, Scotti qui n'avait cessé de permuter avec Belver attirait à lui la défense adverse et centrait sur Rustichelli, démarqué. Posément l'ailier droit soulevé la balle et lobait Vadel venir venu à sa rencontre. Deux minutes après, une combinaison Andersson - Belver permettait à Mercurio, dernier possesseur de la balle, d'inscrire le cinquième et dernier but olympien. Monaco, vexé d'un tel score secouait l'étreinte. L'O.M. à la 85e minute, concédait un corner. Walter le tiré au cordeau et Brinek de la tête envoyé le cuir dans le coin gauche des filets d'Angel. Ce but de Monaco ne ralentissait pas les actions olympiennes et l'arbitre, M. Kohl, sifflait la fin de ce match alors qu'Andersson s'apprêtait à passer Meuris Maurice GOIRAND. |
------------
LE JEU ET LES JOUEURS |
" L'Oscar à Johansson" S'il nous fallait décerné l'Oscar du meilleur des 22 acteurs du match, nous le décernerions sans hésitation aucune à Johansson. Le demi centre olympien, en effet, a été véritablement le pilier de la défense des blancs. Sa première demi-heure surtout a été époustouflante, à tel point qu'il a réussi a écoeuré le feu follet Saunier pour le reste de la partie. Après lui, nous donnerions Angel. Le portier des blancs (que nous avions déjà vu à l'oeuvre à Bordeaux) a certainement satisfait les plus difficiles. Ses plongeons dans les pieds adverses ont été tout bonnement stupéfiants. Quant à ses dégagements, large et précis, ils arrivent huit fois sur dix au partenaire démarqué. Il y a longtemps que l'on n'avait pas vu cela à l'O.M. Voilà une acquisition précieuse. Mercurio, à notre avis, vient en troisième position. Fanfan a joué un de ses meilleurs matches de sa carrière. À l'origine de deux des buts d'Andersson, il s'est payé le luxe d'inscrire le cinquième. Andersson à retrouver enfin son shoot légendaire. Les trois buts qu'il inscrit hier après-midi permettent de l'affirmer. Contracté en début de match, il fut vite remis en confiance par son premier but. On connaît la suite. Rustichelli vient de faire coup sur coup trois sorties dignes de sa jeune valeur. Rachinsky s'en est aperçu. Dard également a fait une partie plus qu'excellente, il a confirmé sa belle forme actuelle. Belver toujours aussi actif, doit être crédité d'un bon match, ainsi que Nocentini. Scotti, par contre a passé beaucoup de balle à ses adversaires. En tout cas il ne réédita pas son match de jeudi. Enfin, Gransart et Salem n'ont pas effectué une rentrée très satisfaisante ; Gransart semble peiner et Salem fit quelques toiles. On peut les excuser eu regard à leur assez longue absence. À Monaco, Brinek, Toris, Conti, Battistella et Gianessi ont été les meilleurs d'un ensemble un peu lent et sans véritables shooteurs, hormis Brinek. |
------------
CE QU'ILS DISENT |
ROESSLER : "ENFIN UNE VICTOIRE !" Pour une fois nous avons vu des visages détendus dans le clan olympien. L'entraîneur Roessler se contenta d'une formule lapidaire : "Enfin, nous avons remporté une victoire !" Andersson qui fut le premier rhabillé, nous murmura : "Le succès devenait un fantôme pour nous... Ce n'est pas trop tôt !" Angel s'exclamait : pour sa part : "Je n'espérais pas un score aussi élevé en notre faveur !" Belver ajouta : "On va peut-être remonter !" Rustichelli surenchérit : "Il faut espérer que nous allons continuer ! " Johansson, beaucoup moins enjoué, précisa : "Il faut reconnaître que c'était facile..." Visages soucieux, regards tristes chez les monégasques. L'entraîneur Dupal arborant un sourire amer nous confia : "Le score est trop dur. ! Notre équipe manque de cohésion et puis les 2 deux premiers buts nous ont coupé les jambes." Gianesi s'efforçait de sourire : "Nous n'avons pas mal joué mais des Phocéens ont en plus de réussite que nous ! " Enfin, Saunier se lamentait en ces termes : "Quand je pense que les Olympiens en marquait cinq fois en shootant à huit reprises ! " Monaco est une belle mosaïque, il lui reste à devenir une équipe. Alain Delcroix |
------------
Le match au Chrono |
UN "HAT-TRICK" POUR M. GUNNAR La présence d'Andersson au sein de l'équipe est accueillie avec une satisfaction par le public tout entier. Andersson part en force, trompe Meuris, donne le cuir à Belver, celui-ci lui retransmet, le suédois s'avance et dans le coin gauche trompe Vadel. O.M. : 1 - MONACO : 0 A la 14e minute, nouveau bolide de Gunnar que détourne en corner le keeper de la Principauté. Saunier en fait autant contre Angel (29e minute). Puis, Mercurio lance Andersson la défense monégasque déséquilibrée croit au hors-jeu et arrête de jouer. Le suédois poursuit son action, Vadel sort, mais enfin, la balle est au fond des filets. O.M. : 2 - MONACO : 0 Mercurio fait un heading sur l'horizontale. Sur le renvoi, Dard reprend, son tir s'écrase sur la verticale (70e minute). Scotti réédite la même opération trois minutes plus tard, Gransart dégage. Mercurio ne perd pas de temps, donne la sphère à Gunnar qui sprint, prend de vitesse la défense adverse et score de près. O.M. : 3 - MONACO : 0 Andersson et fauché dans la surface de réparation. M. Kohler ne siffle aucune faute. Scotti centre sur Rustichelli qui part très vite et marque avec aisance. Le but semble entachée de hors-jeu (80e minute). O.M. : 4 - MONACO : 0 Une minute plus tard, Mercurio reçoit la balle de Belver, il s'insinue dans la défense ennemie et but Vadel. O.M. : 5 - MONACO : 0 Corner pour Monaco à la 82e minute. Il est beauté par Walter ; Brinek, d'un magnifique heading trompe Angel. O.M. : 5 - MONACO : 1 |
------------
ROESSLER : a vaincu la "psychose" du buteur suédois Andersson ne devait pas jouer contre Monaco. Samedi soir, il eut une entrevue avec Roessler qui sut trouver les mots pour modifier sa décision. "Vous êtes en forme lui dit-il ; il ne faut pas avoir peur du public ! Jouer et vous ne le regretterez pas !" Andersson suivit son conseil et il s'aperçut avec satisfaction que la forme été revenue. Receveur a vaincu la "psychose" du buteur suédois. Grâces lui en soit rendue ! A.D. |