Résumé Le Provencal du 16 novembre 1953 |
Malmené durant la première demi-heure l'O.M. trouve les ressources suffisantes pour prendre l'avantage au repos mais TOULOUSE égalise à 2 minutes de la fin (De notre envoyé spécial : Jean PEYRACHE)
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La Cité des Violettes s'était éveillée sous un épais brouillard qui semblait anéantir jusqu'à son célèbre Capitole. Il fallut attendre 12 heures 30 pour voir le soleil apparaître et réchauffer les coeurs en même temps que l'atmosphère, car les coeurs toulousains étaient moins que tièdes. Ils comprenaient mal, les supporters du Toulouse Football-Club, que Bigot se passe délibérément des services de Haddad, qu'il fasse de Pleimelding un arrière central, pour le remplacer par Boucher au poste d'arrière droit. Les événements ont à moitié donné raison au public, car l'O.M., territorialement dominé par la majeure partie de la rencontre, à ramener un point de la cité des Violettes. Ils lui ont donné raison en ce sens que Gunnar Andersson, la terreur, a inscrit les deux buts de son équipe. Dominé ne suffit pas Curiosité : les deux arrières droits annoncés opéraient à gauche. Le fait ne nous étonna pas en ce qui concerne Mihoubi, arrière gauche de carrière. Nous croyons savoir que dans le camp opposé Roessler voulu éviter le duel Salem Bouchouk, et plaça ainsi Gransart sur la route de l'ailier nord-africain qui porta jadis les couleurs olympiennes. A l'appel les équipes, une immense clameur de sifflets et de cris s'éleva haut dans le stade. Le public réclama bientôt Haddad sur l'air des lampions. Malgré cette absence regrettée par tous, Toulouse allait prendre la direction des opérations et se retrouver, à la pause... en retard d'un but. Dominé ne suffit pas ! Avoir un peur bleue d'Andersson explique le reste... La demi-heure Toulousaine Certainement inspirés par Bigot, qui tenait à la réussite de son initiative, les Toulousains partirent en trombe dès le coup d'envoi donné par Rykberg. Une minute ne s'était pas écoulée que déjà Salem se voyait pénalisé d'un coup franc. La minute après, Grillet, lancé par Zapata débordait au centre et shootait. Mais il était hors-jeu. Intrépides, les locaux l'étaient au plus haut point. Coup sur coup, en trois minutes, il obtenait trois corners. Rykberg faisait illusion. Zapata voulait s'imposer et Grillet mettait tout son coeur à faire oublier Rytkonen. On peut dire que le début du Toulouse Football-Club fut sensationnel. A tel point que le public se trouva pris dans l'ambiance et ne chercha plus (momentanément) à réclamer Haddad. Angel se trouva souvent en de très délicates situations, surtout sur les corner qui allaient se succéder à une cadence régulière et (12e minute) sur la un long tir de Valorizek, qui bloqua d'ailleurs aisément. Il fallut attendre la quatorzième minute pour voir l'O.M. donner un aperçu de ses possibilités. Johansson venait de concéder un quatrième corner à Rykberg. Sur le renvoi, l'O.M. obtint une touche que Scotti donna sur Rustichelli, lequel passa Mihoubi, qui avait glissé, Rouxel n'eut que la ressource de détourner en corner. L'O.M. qui n'avait jamais douté de ses possibilités, malgré l'ouragan toulousain, se donna un peu d'air. En deux minutes, Zapata centra sur Rykberg, qui tira au-dessus puis Mesas concéda au même Zapata le cinquième corner de son équipe. Mais sur le renvoi (18dix huitième minute) Rustichelli sema Mihoubi, très avancé, et, se rabattant, il allait tirer au but lorsque Pleimelding lui plongea littéralement en boule dans les pieds. |
Le coup franc indirect s'imposait indiscutablement mais la sanction ne vint pas. Toulouse marque La pression locale allait reprendre. Tour à tour (vingt-deuxième minute) Angel, du poing, puis Gransart (vingt-troisième minute) sur sa ligne, sauvaient de dangereux situation consécutive à deux corners. À la vingt-cinquième minute, Dereuddre, lancé en position d'avant-centre, voyait Angel plonger et bloquer son shoot à bout de bras. La remarquable défense de l'O.M. avait-elle tenir jusqu'au bout ? À la troisième minute Rykberg, mit, pour la neuvième fois en corner devant Dereuddre. Une tête du même Dereuddre trouvait deux minutes plus tard, le montant situé à droite d'Angel. Mais (trente quatrième minute) Grillet, à son tour, lancé au centre, ouvrait le score. Et l'O.M. égalise Les émotions ne nous furent alors plus épargnées jusqu'au repos. A peine les clameurs s'était-elle arrêtée que Gransart partez vers Rouxel. Il se débarrassait de la balle au profit d'Andersson qui égalisait sans avoir eu besoin de placer un boulet dont il a le secret. Ce but surprise décontenança Toulouse, car à trois minutes du repos une offensive générale des blancs aboutit à Mercurio qui servit Rustichelli. Et Andersson, mis à son tour par l'ailier en possession de la balle ne laissa pas passer cette deuxième occasion. Au repos l'O.M., menait par 2 à 1. Qui eut pensé cela avant la première demi-heure ? Personne assurément ! En deuxième mi-temps, le ciel se redrapa dans son manteau ouaté. Au fil des minutes nous avions noté (47e minute) un blocage d'Angel sur centre shoot que Bouchouk, puis (50e minute) une autre intervention au poing d'Angel sur centre shoot, cette fois de Zapata. La domination du Toulouse Football-Club reprenait, mais elle était moins enthousiaste. A la cinquante-troisième minute, une mésentente Boucher-Roussel fut réparée "in extremis" par le goal, alors qu'Andersson allait en profiter. Nous couchions encore sur nos feuilles un long tir de Mihoubi (55e minute) bloqué par Angel, une combinaison Mercurio Andersson (58e minute) qui valut à l'O.M. un deuxième corner sifflé contre Pleimelding qui avait voulu passer à Rouxel, ce qui donna encore au public l'occasion de réclamer Haddad. Le temps courrait, et Toulouse obtenait que des corners. La visibilité devenait nulle. Tout au plus pouvions-nous voir Dard déborder Boucher et décocher un tir que Rouxel détournait sur Andersson qui reprenait à côté. Puis Angel bloquait un tir de Rykberg. Nous n'avions rien vu du but égalisateur réussi par Zapata. Nous pouvons affirmer seulement qu'il restait à peine deux minutes à jouer et nous avons su après le coup de sifflet final que dans la nuit qui tombait blanche comme la gaze, Gransart n'avait pu ratisser une passe de Belver, ce dont Zapata profita. Mais l'O.M. s'étaient manifestement défendus.
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Andersson affola Pleimelding Angel a été impeccable tout au long du match. Sa décision a impressionné adversaires et spectateurs. Salem a semblé peiné au début devant Zapata, puis il s'est repris, et a été la cause principale de l'imprécision de son adversaire direct. Gransart a imposé à Bouchouk sa supériorité athlétique de même que Johansson, qui a rapidement pris la mesure de Rykberg, lent et pas encore adapté au jeu français. Il était difficile aux demis de tenir un autre rôle qu'un rôle de défense, car la furia toulousaine se ralentit à peine après le repos. En attaque, Andersson affola Pleimelding et... Rouxel. L'activité de Mercurio, la clairvoyance de Scotti, se firent également jour. Nous avons enfin fort goûté la hargne de Georges dard qui faillit donner la victoire à son équipe. C'était pratiquement impossible à l'O.M. de faire mieux devant une équipe qui joua d'un bout à l'autre pour démontrer que Bigot avait eu raison de la composé ainsi. Il est de fait que Toulouse brilla par une très grande activité. Les locaux obtinrent une douzaine de corners contre deux à l'O.M. Si Dereuddre, Cahuzac, Mihoubi ressortirent on peut dire que l'état d'esprit de l'ensemble été porté vers la victoire. Le mérite des hommes de Roessler réside dans le fait d'avoir fait montre d'une belle clairvoyance dans le domaine défensif, ce qui leur a permis de d'abandonner qu'un point. |
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CE QU'ILS DISENT |
Satisfaction teinté de regrets, à l'O.M. Roessler : "Je suis heureux du point acquis. A quelques minutes de la fin j'ai demandé à Scotti de ce replier et il s'en est fallu de 2 minutes que nous réussissions." Angel : "Je n'ai rien vu au second but et je le regrette." Dard : "Ce Bouchet est véritablement un boucher." Rustichelli : "Il est très difficile de jouer devant Mihoubi." Michel Bianco : "Le résultat nul est beau. Dommage que l'égalisation soit venue à deux minutes de la fin." Roger Scotti : "Ca va jamais nous avons failli d'un cheveu l'emporter." Johansson : "J'ai vite pris la mesure de Rykberg qui est très lent." Gerbe d'opinions toulousaines. M. Punty - Marseille a une belle équipe mais nous ne méritons pas de perdre. Le match nul été équitable. Jules Bigot - Je ne suis qu'à moitié satisfait du résultat nous avons dominé les tris quart de la partie mais Rouxel avaient une peur bleue d'Andersson. Jamais il n'aurait dû prendre le premier but. Et puis Rykberg n'est pas acclimaté. Haddadd - J'aurais tant et ne jouer. Zapata - Je fais mes classes bientôt la précision viendra. |
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Andersson blessé Après le match Andersson boitait bas. Renseignements pris auprès de lui, il nous montra son talon gauche endolori et se plaignit de ce qu'il pensait être un claquage à la cuisse droite, consécutive à un effort violent. Nocentini fit remarquer à Andersson qu'un claquage l'aurait empêché de courir en 2me mi-temps, ce qui semble exact. Il est donc à prévoir que le souci de l'avant-centre sera surtout dans la semaine qui s'ouvre du côté de la talonnade. |