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Résumé Le Provencal

du 27 décembre 1953

 

Succès étroit (1à0) mais légitime de NANCY

Sur l'O.M. privé de Ben Barek et Andersson

ANGEL et JOHANSSON brillants, ont longtemps contenu

les rapides attaquants lorrains desquels seul le "nouveau" NILSSON se montra l'égal

Malgré les absences certaines de Ben Barek (non qualifiée) et de Andersson (grippé), une nombreuse assistance (17.750 personnes pour une recette de 4.700.000 francs) s'était rende au stade vélodrome pour assister au match O.M. Nancy.

Au terme d'un match rapide et palpitant, les Lorrains ont prient le meilleur sur les olympien par 1 but à 0 (Mille, 77me minute) confirmant ainsi leur victoire des matchs aller.

Ce succès mérité d'ailleurs de Nancy, ne souffre pas de discussion, car l'équipe de l'Est n'a jamais fermé le jeu, alors qu'elle menait au score.

C'est bien la meilleure formation, donc, qui a gagné.

La ligne d'attaque lorraine, mobile à l'extrême, continuellement en mouvement à donner un aperçu de sa valeur, en maintes occasions. Angel, beaucoup plus à l'ouvrage que Nagy, a sauvé son équipe de plusieurs situations critiques, notamment à la 35me minute sur trois tirs consécutifs de Deladerriere et Piantoni.

Par contre, la division offensive marseillaise privée de son leader habituel (remplacé par Rustichelli) ne fut pas à la hauteur. Seul Rustichelli, Nilsson et (peut-être) Goutheraud peuvent se flatter d'avoir joué un beau match.

L'ex-international junior, en effet, à surpris agréablement le public par son talent et sa volonté. Distribuant le jeu, tel un chevronné, il eut aussi de bons départs. Pourtant près des buts, il lui manquait ce finish, cette sûreté dans les tirs qui sont l'apanage des grands avants-centres.

Dès le coups d'envoi, donnée par Ben Barek, Nilsson centre sur Goutheraud qui reprend mais trop haut.

Nancy réagit et à la 6me minute sur passe en profondeur de Deladerriere à Bottollier, Angel doit intervenir sur le tir du demi-gauche. La réplique olympienne vient de Mercurio qui place un bolide légèrement au-dessus (10me).

La barre sauve Nagy...

A la 20me minute, l'ailier gauche se rabat et shoote en pleine course Nagy est battu mais... l'horizontale suppléait à la défaillance du portier lorrain.

A la 29me minute, Hédiard véritablement transcendant place un bolide stoppait par... le nez de Johansson qui se trouve k.-o. sur le coup. Plus de peur que de mal.

... et Angel également

Deladerriere joue plus vers Bottolier qu'avec Piantoni. Une combinaison de ces deux joueurs se termine par un tir fulgurant de Bottolier qui est arrêtée par la barre alors qu'Angel était battu (34me minute).

La pression de Nancy continue. Hédiard échappe à Salem, donne à Deladerriere qui tire aux buts. Angel pare, la balle revient, l'ailier gauche récidive mais Angel renvoie encore une fois. Piantoni alors surgit et reprend le cuir. D'une détente magnifique le goal olympien bloque devant le petit international stupéfait.

Avantage à l'O.M.

La partie reprend par un magnifique déboulé de Nilsson (46e minute). Cecchini, pressé sur sa ligne, met en corner.

A la 55e minute, Goutheraud sert Botticelli dans le trou. L'Olympien échappe à Mindonnet, s'approche. Au moment de tirer Nagy, opportunément, plonge dans les pieds et sauve son camp.

L'avantage de l'O.M. va crescendo au fil des minutes. Malheureusement l'attaque des "blancs" temporise trop pour prendre en défaut la solide défense adverse.

Le tournant du match

Sur un renvoi de touche, Rustichelli, tout seul devant Nagy, hésite à shooter. Bottolier surgit et lui enlève le cuir. On sent que l'O.M. vient de perdre l'unique chance d'enlever la partie.

En effet, Nancy a retrouvé son second souffle. Hédiard (75e minute) déplace sur Piantoni qui tire sec à ras de terre. Angel prit à contre-pied, plonge en vain mais la balle passe à côté des buts vides.

La victoire de Nancy

Trois minutes après Mesas, en voulant dégager donne involontairement la balle à Mille qui d'un ras de terre, bat Angel.

Des attaquants nancéiens sont en pleine euphorie. Toute la ligne se met en mouvement et mystifie la défense olympienne. Mille feinte et laisse la balle à Piantoni. Heureusement pour l'O.M. que le shoot de ce dernier se perd dans les nuages. Mais quel beau mouvement !

Vers la fin, l'O.M. monte à l'assaut des buts. Une première fois une reprise de volée de Nilsson semble devoir donner légalisation lorsque par hasard (ou par miracle) la balle échoit sur la poitrine de Cecchini. Dard ensuite, par deux fois à la balle de match au bout du pied. Hélas ! la déveine suit l'équipe marseillaise qui ne peut, malgré son forcing des dernières minutes, obtenir l'égalisation souhaitée

Maurice GOIRAND

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PROPOS DES VESTIAIRES

La consternation se lisait sur tous les visages olympiens, après la défaite essuyée devant Nancy.

Roessler, dès qu'il eut aperçu Andersson ne put se retenir de lui dire :

"Hélas, lorsque vous n'êtes pas à la nous ne pouvons plus marquer".

Mais Andersson comme pour s'excuser lui répliquait : "mes camarades ont joué de malchance."

Nilsson, le néo marseillais, qui ne parle pas le Français (ou presque pas) s'expliquait par le truchement de Johansson : "Ce premier match a été dur. Je suis fatigué. Quel dommage que mon shoote ait frappé la barre."

Angel déçu d'avoir était battu nous faisait la déclaration suivante :

"C'est idiot de prendre un tel but. J'avais vu Deladerriere se déplacer au centre et c'est juste au moment où je me suis avancé, en faisant un écart, ce qui a permis à Mille de tenter sa chance et... de réussir."

Dans les vestiaires de Nancy régnait la joie certes mais une joie peu exubérante. On savait se montrer digne de la victoire.

L'entraîneur Favre, d'ailleurs nous disait objectivement :

"Je pense que notre succès est mérité. Angel a fait un grand match et il a sorti trois balles qui normalement auraient dû faire buts.

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Le jeu et les joueurs

Nancy fut dynamique...

l'O.M. "bredouilla" en défense

Metz avait donné un avertissement à l'O.M., le club phocéen ne l'a pas entendu et il a succombé devant le F.C. Nancy par sa propre faute.

Certes, on peut toujours arguer que l'absence d'Andersson a paralysé l'attaque marseillaise mais celle-ci doit - en principe - pouvoir jouer même sens "son héros" !

Les Lorrains ont donné une leçon de vitesse ou poulains de Roessler : ils pratiquèrent un jeu très rapide, leur attaque est toujours en mouvement et sait tournoyer à bon escient, enfin tous les joueurs de Favre attaquent franchement la balle.

Chez les Olympiens, nous avons relevé deux défauts majeurs :

La défense à maintes fois flottait, le marquage et trop élastique et les deux arrières en particulier furent souvent débordés.

L'attaque, elle a opéré de manière statique, avec des semelles de plomb : pas de mouvements amples, débordant par les ailes ; pas de sens du démarquage et du placement intelligent. Non une méthode frustre qui consiste à monter à l'assaut des bois ennemis, comme si l'on va à la parade en ligne bien compacte et de plus les deux intérieurs ne savent pas lancer leurs camarades de pointe et leur fournir les balles susceptibles de signer des buts vainqueurs.

Encore Johansson

Trois hommes ont ressorti de l'ensemble provençal : Johansson, Angel et Nilsson. Le Scandinave fut encore une véritable forteresse il colmate bien des brèches répara bien des erreurs.

Angel se distingua en particulier à la 35me minute lorsque Deladerriere lui expédia deux bolides de près et que Piantoni reprit ensuite le cuir à quelques mètres des bois.

Nilsson n'est pas très véloce mais il est pourvu d'un shoot d'une rare puissance, il en a réussi un sur la transversale, à la 21me minute qui fit frissonner Nagy.

Gransart laissa souvent le champ libre à Deladerriere ; Salem (grippé) souffrit devant Hédiard ; Mesas fournit une prestation moyenne ; Scotti après un départ pénible termina mieux. Dard ne fut sollicité qu'en première mi-temps ; Goutheraud n'a pas paru tellement à son aise à l'inter ; Rustichelli fut plus volontaire qu'à l'accoutumée mais il manque encore de hargne ; Mercurio semble fatigué.

Mille : une révélation

Mille fut une révélation. Toujours en action il fut l'un des avants les plus dangereux de son attaque ; Hédiard déborda souvent la défense olympienne, enfin le jeune Steber n'a pas manqué une balle. Ensuite Piantoni a réalisé quelques percées incisives ; Mindonnet déblaya avec bonheur et Bottollier réussit des montées foudroyantes. Nagy n'eut pas un labeur extraordinaire ; Cecchini fut assez effacé ainsi qu'Aubert ; Lorenzo et Deladerriere ont déçu.

Le FC Nancy a les moyens (dynamisme, vitesse) pour s'éloigner en peu de temps de la zone dangereuse.

 

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