Résumé Le Provencal du 10 janvier 1954 |
BEN BAREK fait une rentrée brillante, mène le jeu et permet à l'O.M. de battre le Stade Français (3-1) SCOTTI (2 buts) et PALLUCH, réalisateurs du match |
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Malgré le mistral glacial qui soufflait avec violence, 12.141 spectateurs n'avaient pas hésité à se rendre au Stade Vélodrome (recette 3.100.000 francs environ) pour voir l'équipe olympienne et surtout Ben Barek à l'oeuvre devant le Stade Français. Disons immédiatement que la rentrée de Larbi à Marseille a été des plus satisfaisantes et qu'il a démontré mieux que dimanche dernier à Nîmes, qu'il restait un très grand joueur capable à lui seul de créer l'occasion favorable. Pour en revenir au match lui-même, il faut reconnaître que le vent a gêné considérablement les 22 acteurs. Cependant, la victoire olympienne est méritée et les trois buts, à l'exception du penalty tiré par Scotti, on était obtenu sur des actions bien menées et surtout bien terminées. Le Stade Français, pour son compte, mit à son actif une bonne moitié de la première mi-temps, au cours de laquelle Beaucomont (36e) sut magnifiquement exploiter une hésitation de Scotti et un faible renvoi de Gransart. Les Olympiens pourtant jouaient de malchance vers la fin de cette mi-temps, puisqu'Andersson (43') seul devant Colonna, était fauché alors qu'il s'apprêtait à shooter, tandis qu'une minute plus tard, une reprise de volée de Mercurio, sur centre de Gransart passait à l'attaque, trouvait le poteau horizontal sur sa trajectoire. La balle d'ailleurs, donnait l'impression d'être entrée dans les filets, mais M. Lauga l'arbitre du match, n'était pas de cet avis. Il accordait tout simplement un... corner. L'avance du Stade était trop minimum C'est ainsi que l'on atteignait la mi-temps, alors que les parisiens menaient au score par 1 à 0. Néanmoins, on sentait très nettement que cet avantage était trop maigre pour permettre aux Stadistes de vaincre finalement leurs adversaires. En effet, dès le début de la seconde mi-temps, l'O.M. qui, cette fois, bénéficiait de l'avantage (appréciable) du vent, allait franchement dominer son adversaire, réduit à une stricte défensive, mais possédants en Gaulon et Hon en particulier des destructeurs de grande valeur. Scotti égalisé sur penalty... La pression marseillaise depuis la reprise était de plus en plus vive et en quelques minutes l'O.M. obtenait successivement deux corners. Le premier était renvoyé par la défense stadiste mais le second allait valoir légalisation à l'équipe marseillaise. Palluch, en effet, plaçait sa balle au point de réparation tirait à hauteur. Mercurio reprenait de volée. La balle filait vers les buts de Colonna, lorsque Gaulon, involontairement, croyons-nous, et bien qu'il s'en défende de l'avoir touché, arrêtait de la main. M. Lauga siffler penalty, malgré les protestations stadistes que Scotti, suivant une règle bien établie, transforma en but égalisateur, à la 54e minute. |
... et donne l'avantage à son équipe sur un shoot étourdissant Des la remise en jeu, l'O.M. poursuivait ses attaques. À la 59' Ben Barek milieu du terrain donnait à Andersson à mi-hauteur. Gunnar déviait de la tête sur Scotti, placé immédiatement derrière lui. Sans attendre le demi-droit shootait en force des 35 mètres dans l'angle droit des buts stadistes. Colonna avait beau se détendre, le cuir était au fond de ses filets. L'O.M. menait donc par 2 à 1n, grâce à ce tir magnifique de Scotti. Au lieu d'exploiter son avantage, l'O.M. ralentit quelque peu son allure. Le Stade en profite pour contre attaquer, trop timidement, il faut le reconnaître, pour battre une seconde fois une défense olympienne excellente. Pendant une bonne dizaine de minutes, la balle court d'un camp à l'autre sans résultat. L'on arrive ainsi à la 71', Mesas, soudain, donne en profondeur à Mercurio. L'inter gauche bloque sa balle et place un "paquet" puissant et bien diriger. On croit au but mais Colonna, dans une belle détente, réussit à mettre en corner. Mercurio est navré de cette déveine, la seconde depuis le début. Deux minutes après ce même joueur, en position d'ailier cette fois exécute un tir croisé que Colonna dévie encore... en corner. Pour le coup la déveine devient malchance. Palluch clôture la marque Toujours en mouvement l'attaque olympienne malmène le Stade. Ben Barek ouvre pour la énième fois. Mercurio redonne à Andersson qui tire à ras de terre dans sa foulée. Colonna sans bloquer, renvoie. Palluch, qui a suivi l'action (fort intelligemment) surgit et marque sans rémission le troisième et dernier but des olympiens. Forts de leur avance, les Olympiens respirent un peu. Les Parisiens qui n'ont plus rien à perdre maintenant, tentent leur chance. Angel intervient avec brio sur des shoots de Gaulon et de Jonsson. Vers la fin, Palluch exécute un solo fort brillant. Il fait tout le terrain balle au pied et centre sur Andersson. Le suédois se précipite, reprend mais trop faiblement pour battre Colonna. Quelques instants après M. Lauga arrête les hostilités. Maurice GOIRAND |
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Le mistral, nous le disons par ailleurs, a nui considérablement à la facture du jeu. Le Stade Français s'adapta mieux au vent que l'O.M. Ses joueurs en effet, surent maintenir la balle à terre alors que les Olympiens, à l'exception du seul Ben Barek opéraient en première mi-temps trop en hauteur. Résultat, au repos, les Stadistes menait à la marque. Cependant, au cours des 45 dernières minutes, l'O.M. sermonné d'importance, jouait enfin à ras de terre et prenait de ce fait assez facilement l'avantage, grâce il faut bien le dire à l'action de Ben Barek. On attendait avec curiosité à Marseille, les débuts de la perle noire. Larbi n'a pas déçu ses nombreux admirateurs. A 36 ans il reste l'incomparable virtuose que l'on admirait en... 1938. Hier après-midi, il a mené les débats avec une rare intelligence. Ses ouvertures ont été tout simplement magnifiques et il est à l'origine de deux des trois buts réussis par son équipe. Sa souplesse, ses feintes sont restées intactes. Tout juste si l'on aperçoit qu'il a perdu de sa vitesse au démarrage. Mais à côté de cette lacune imputable à son âge, quelle science ! Ben Barek, un grand joueur qui vient enfin de mettre de l'ordre dans l'attaque olympienne. Dans quelque temps, lorsque ses partenaires seront encore un peu mieux adaptés à sa finesse, et lorsque Andersson sera redevenu... Andersson, l'O.M. pourra croire à son renouveau. Après le "sorcier marocain", nous citerons Johansson. Le Suédois a été encore une fois, la clé de voûte du système défensif olympien. Ranzoni, pourtant excellent, n'a jamais passé. |
Mesas également a joué un très bon match. Défenseur impitoyable, il n'eut aucun passage à vide et son exhibition devant le Stade Français, vaut celle de dimanche dernier à Nîmes. Palluch, a été satisfaisant. Ailier, il sait se replier en défense. Son but aussi a été un modèle du genre. Dans peu de temps l'ex-Rémois sera au mieux de sa condition. Les défenses auront qu'à bien se tenir... Mercurio plein d'allant et de surcroît maintenant shooteur redoutable mais malchanceux s'est avéré comme un élément précieux. Scotti, Gransart et Salem se sont retrouvés. Le premier a aidé puissamment son équipe à enlever le match. Le second, en marquant de près Beaucomont, empêcha ce dernier de sortir son jeu habituel. Gransart est sur le chemin de la forme. Quant à Salem, il fut égal à lui-même. Johnsson l'a rarement pris en défaut. Angel n'eut pas beaucoup de balles à stopper. Le but de Beaucomont, d'ailleurs, était imparable. Enfin, Andersson, ne put rien contre Hon. Disons cependant qu'il était pris en charge et par arrière central et par Gaulon et Brezniak, suivant le cas. Dard opéra avec courage. Ce n'était pas suffisant pour réussir hier. Au Stade Français, la défense en général, Hon, Gaulon, Grillons, Drouet et même Brezniak, en particulier sont ressortis nettement. L'attaque pratiqua un jeu à ras de terre fait de petites passes. Le tout fort joli. Mais où sont les shooteur. Battiston mis à part ? M.G. |
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CE QU'ILS DISENT |
La joie régnait pour une fois dans les vestiaires olympiens. Cela se comprenait car les Marseillais n'avaient plus gagné depuis... le 29 octobre 1953. Roessler, emmitouflé dans un ample pardessus, la casquette sur l'oreille, était absolument méconnaissable. Lorsque nous eûmes enfin reconnu, il se laissa aller à clamer sa satisfaction : "Il était difficile de jouer avec un tel mistral. Le Stade a une belle équipe, mais aujourd'hui elle ne pouvait rien contre nous. Je crois que cette fois, nous allons repartir d'un bon pied. Les éléments s'amalgament petits à petit. Je suis heureux également du retour en forme de Gransart." Ben Barek incontestable vedette de la journée, nous disait avec un sourire : "Des deux côtés, on a bien joué. La victoire de nos couleurs est pourtant méritée. Je crois maintenant à l'avenir de l'O.M." Scotti, le scoreur du jour, conservait malgré tout ce flegme britannique que tout le monde lui envie : "J'ai eu de la réussite nous avoue-t-il modestement une autre fois peut-être..." Les Stadistes d'accord sur... le premier penalty Dans les vestiaires voisins, les joueurs pestaient contre l'arbitrage. Gaulon avec force disait : "Jamais de la vie, j'ai touché la balle de la main. C'est mon genou qui a stoppé le cuir. Si l'arbitre avait accordé le penalty sur le fauchage d'Andersson en première mi-temps, peut-être nous aurions rien dit mais sur une faute imaginaire, cela ne se conçoit pas." Chose curieuse, l'unanimité des joueurs parisiens se dressait contre la décision de M. Lauga. Mais, alors, tout le monde est d'accord, car au fait, Scotti que ce soit en première ou en seconde mi-temps aurait réussi le penalty. Les parisiens sont vraiment compliqués somme toute. M.G. |