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Résumé Le Provencal

du 05 avril 1954

 

L'O.M. N'A PAS REUSSI A BATTRE SOCHAUX

Face aux rapides et volontaires Doubistes jouant à dix,

l'attaque marseillaise fut méconnaissable (0-0)

DOIT-ON attribuer la mauvaise partie fournie par les olympiens face aux Sochaliens à l'importance de l'enjeu de la rencontre ou bien au souvenir du cuisant échec subi la saison dernière sur ce même Stade Vélodrome et devant ces mêmes adversaires ? Aux deux réunis, à notre avis, car jamais nous n'avions vu une équipe olympienne autant contractée et surtout une ligne d'attaque aussi imprécise, que celle qui évolué hier après-midi dans la vaste arène du Bd Michelet, devant 21.382 spectateurs (recette 5.450.000 francs environ) médusés et déçus par l'exhibition de leur équipe favorite. Et, il n'était pas étonnant, lorsque l'arbitre M. Kohler, eut sifflé la fin de cette partie sur le score nul 0 à 0, d'entendre de tous les coins du stade des sifflets à l'adresse des porteurs du maillot blanc en général et des avants en particulier. Pourtant ce même public qui garnissait abondamment le Stade Vélodrome, était venu pour encourager les onze vainqueurs de Rouen et les futurs tombeurs de Sochaux. La première partie du programme se déroula d'après le plan établit mais la seconde, hélas ! fit fiasco, pour des raisons que nous indiquons, au début de cet article.

Ainsi qu'il était prévu, les deux équipes se présentèrent dans les formations annoncées. Sochaux gagné le toss. C'est le populaire Luis Mariano qui donne le coup d'envoi, un coup d'envoi fort spectaculaire ma foi et applaudi vigoureusement.

Le premier essai et pour Sochaux. Salzborns de 30 mètres en effet, place un bolide largement à côté de la cage olympienne. Le jeu est rapide surtout de la part des Sochaliens. À la 3me minute, Mercurio, en voulant reprendre une balle très de Fragassi, se blesse au genou. Il sort pour se faire soigner puis rentre en boitant largement. Ben Barek combine agréablement avec Mercurio, un centre shoote de ce dernier (6me) et raté par Scotti. Le match paraît équilibré avec un élger avantage aux olympiens. À la 14me minute le demi centre pour Bruat, en voulant exécuter un ciseau, retombe lourdement sur son bras droit. La blessure parait sérieuse à telle enseigne qui doit s'exiler à l'aile droite pour le reste de la partie. Jo Tellechea prend sa place, son frère devient demi aile, tandis que Gardien passe intérieur.

Andersson ratent une première occasion

Andersson, serré de près par Telechea, ne semble pas à l'aise et au mieux de sa condition.

À la 25me minute, une poussée offensive de Nocentini paraît devoir être concluante mais Andersson, qui avait réceptionné l'ouverture de son demi, calcule mal la distance et place un ras de terre à côté des buts sochaliens.

L'O.M. domine maintenant. À la 30me minute la balle navigue dangereusement devant Fragassi les défenseurs doubiste la ratissent et dégagent son camp. J.J. Marcel livre un âpre duel à Scotti, tout comme Mesas à Muro. L'Argentin, d'ailleurs se montre technicien consommé et sur un coup franc shooté par lui Marcel tire en force dans un.. les bras d'Angel. Les olympiens déplacent le jeu sur l'aile droite en pure perte car Palluch malgré sa hargne et sa volonté ne peut se débarrasser du "collant" Bernardet. Et on atteint la mi-temps sans que le score soit ouvert.

L'O.M. ne concrétise pas son avantage territorial

Dés la reprise, Sochaux, en raison de son infériorité numérique, Bruat bras en écharpe et pratiquement inutile, adopte une défensive serrée, basée sur la contre-attaque.

À la 55me minute on croit au but, car Ben Barek fait un service précis à Mercurio. L'ailier gauche évite Bravo, se rabat et tire violemment. Fragassi est battu et l'horizontale suppléait à la défaillance du portier sochalien et la balle revient en jeu.

Johansson sauve miraculeusement.

La réplique des hommes de Dormoy et foudroyantes. Marcel donne une longue balle à Gardien qui la repasse à Regnier.. Le rapide Sochalien tire dans sa foulée (58me) Angel n'est pas à la réception. Johansson, heureusement, placé dans l'encadrement sort le cuir juste sur la ligne.

Après cette alerte, la balle navigue d'un camp à l'autre sans résultat. La solide défense sochalienne fait face aux attaques imprécises des Marseillais. Fragassi cependant, sera mis deux fois en péril, la vremière à la 86me minute lorsque Palluch seul devant lui, met son shoot au-dessus, la seconde à la 88me minute sur un centre de Mercurio, repris du poing par ce même Fragassi au nez et à la barbe de Gunnar Andersson. Cette fois, l'O.M. accepte le partage des points et l'arbitre M. Kohler, quelques instants après, siffle la fin de ce match décevant de la part des olympiens surtout.

Maurice GOIRAND

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Avec plus de sang-froid, les avants de l'O.M.

auraient pu battre le "keeper " sochalien

Certes dimanche dernier, en Coupe de France contre Rouen, l'O.M. avait été loin de convaincre les quelque trois mille supporters venus à Lyon pour l'encourager. Cependant, les avants marseillais, tout en ne donnant pas entière satisfaction avaient su trouver par trois fois le chemin des filets de Thuau, conservant de ce fait, leur standing auprès d'eux.

On était donc en droit d'attendre de leur part une réhabilitation est aussi une confirmation de leur opportunisme. Hélas, trois fois hélas, au lieu de tout cela, nous avons assisté, à une pénible exhibition de la division offensive marseillaise, Ben Barek et par instants Scotti, mis à part. En effet, pendant près de 90 minutes, on pouvait compter sur les doigts d'une même main les tirs véritablement dangereux pour Fragassi.

Dès qu'il eut son arrière central Bruat, blessé, Sochaux compris qu'il ne viendrait jamais à bout de l'O.M. Très intelligemment, Dormois remania son attaque, de laissant que deux avants en pointe, Regnier et Gardien, les autres se massant en défense. Les avants olympiens, aurait dû, à ce moment-là, conserver la balle à terre, faire courir leur adversaire avant de démanteler la vigilante défense des "boutons d'or". Au lieu de vela, que vîmes-nous le plus souvent ? Une balle aérienne qui arrivait toujours sur une tête sochalienne. Par ailleurs, l'astucieux Tellechea, arrière central de métier, ne l'oublions pas, avait pris la mesure d'Andersson, un Andersson méconnaissable et peu heureux dans ses essais aux buts. De plus, en seconde mi-temps, les Sochaliens, de l'avis même de l'entraîneur Dormois, ont gardé le cuir le plus longtemps possible, afin de conserver le match nul. Avec un peu plus de sang-froid, les olympiens, il nous semble, auraient pu battre en deux ou trois occasions, le portier doubiste.

Nocentini, le plus offensif de tous.

Aussi, paradoxal que cela puisse paraître, c'est le demi gauche Nocentini, qui s'est montré... le plus dangereux des attaquants olympiens. En effet plusieurs de ces actions faillirent réussir. Lui-même tenta sa chance en quelques occasions et l'un de ses tirs pouvait trouver sa récompense, sans la jambe de Marcel.

D'ailleurs pour illustrer cette stérilité les deux lignes d'avants disons que Fragassi, aussi bien qu'Angel n'eurent pratiquement pas de balles dures à stopper. Angel surtout en seconde mi-temps fut tellement peu sollicité qui nous avouait après le match : "Je me suis ennuyé pendant les dernières 45 minutes".

Non, l'O.M. s'il veut accéder à la finale devra se comporter tout autrement devant Sedan. Les rudes pardonnaient autrement, pourrait bien profiter de l'occasion.

M.G.

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Une bonne note à NOCENTINI BEN BAREK, MESAS, JOHANSSON

ENCORE une fois nous somme dans l'obligation de ne pas dresser des couronnes aux olympiens. Ainsi que nous le disions par ailleurs, en effet, les joueurs marseillais ont largement déçu dans l'ensemble.

Quelques-uns cependant pent à la critique. En écrivant vant, cela nous voulons parler surtout de Nocentini, numéro un olympien hier après-midi, de Ben Barek, de Mesas, de Johansson et de Salem.

Le brun demi gauche, a été l'homme du match O.M. Sochaux. D'une ardeur inlassable, il a secoué maintes fois l'apathie de ses coéquipiers de la ligne d'attaque en effectuant des montées fougueuses d'abord, et en prenant des risques ensuite, en essayant de battre Fragassi. Nocentini, sur sa partie d'hier et en nets progrès.

Après lui, à notre avis, il faut citer Ben Barek, Larbi a tenté d'organiser son attaque. Son sens du jeu, sa technique approfondie ont encore été appréciés hier, comme il convenait. Dommage que la réussite n'est pas été de son côté.

Mesas, fit une première demi-heure sensationnelle. Par la suite, il baissa un tout petit peu de rythme. Néanmoins il doit être encore crédité d'un match excellent.

Johansson, après un départ blanc, se retrouva en seconde mi-temps. Il a réussi à empêcher le redoutable Salzborn à tirer aux buts. Ce résultat est déjà appréciable.

Salem, évidemment, n'avait personne ou plutôt un d'éclopé en face de lui. Malgré tout, il a été très actif et précieux en défense. Plus à l'aise que dimanche dernier également.

Les autres, il est difficile de dire quel a été le moins décevant. Scotti, cependant se montra sous un jour plus favorable que contre Rouen. Cependant, ce n'est pas encore le Scotti habituel. Mercurio, blessé douloureusement, ne l'oublions pas, fit quelques belles choses, notamment il mit à son actif un tir splendide (sur la barre). Gransart, avait à faire au rapide Regnier. Il ne lui laissa pas les coudées franches. Pourtant, il marqua ses adversaires de trop loin. Andersson, enfin a été la grande désillusion du match. Ses shoots, d'ordinaire précis, ont été cette fois d'une maladresse rare. Gunnar devra s'efforcer de retrouver sa forme d'ici quelques jours s'il veut, et nous savons qu'il le désire fermement, retrouver sa popularité. Palluch, toujours volontaire a été pourtant un peu lent pour s'imposer nettement. Quant à Angel, il n'eut hier l'occasion de mettre sa sûreté en valeur.

M.G.

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 OPINION

LA FOULE GOURMANDE ATTENDAIT LA VICTOIRE

L'heure est venue, semble-t-il, pour les joueurs olympiens de regarder les choses en face. Et de les bien regarder. Non pas par ce que ce match d'hier ne s'est soldé que par un résultat nul, au demeurant moins dangereux en apparence que d'aucuns le pensent, mais surtout par ce que le jeu balbutiant dont les olympiens nous gratifièrent ne semble pas a priori, le jeu indiqué pour continuer sur les ailes de la gloire.

Jusqu'ici, après la belle série réalisée soit à Lyon, soit à Nice - c'est un trait de caractère méridional - on a recouvert le onze olympien du voile de l'enthousiasme. C'était mérité comme tous les exploits l'exigent. On a bien vu que les hommes au blanc maillot, tout en remportant les deux succès de Coupe, n'avaient pas signé leur oeuvre d'un paraphe de maître.

Mais c'était la Coupe, et pour la conquête de cette grande dame, peu importe la manière dont on se sert pour la courtiser. L'essentiel, le but est qu'elle cède.

Cependant, au fur et à mesure que l'O.M. s'avancera dans la compétition de ses amours, il lui faudra, selon nous, usé de plus de courtoisie ou de charme, comme vous voudrez.

En deux mots, les prochains résultats seront directement fonction du jeu produit.

Or, hier, les gars de Roessler, s'ils ont dans leur ensemble soutenu le combat avec une évidente bonne volonté, n'en ont pas moins révélé des faiblesses assez inquiétantes. Inquiétantes, en ce sens qu'elles se vérifient depuis trois matches.

Loin de nous, soulignons-le, l'idée d'apporter une critique définitive. Tout au plus, s'agit-il d'une remarque.

Néanmoins, on s'est étonné - outre la passivité de Andersson - de suivre le football imprécis et terne de ses coéquipiers.

Et pourtant, Nocentini, Mesas, Ben Barek, Salem et Johansson méritent la citation. Mais les autres...

La foule gourmande ne pardonne pas. Elle souhaite que son équipe, demi-finaliste de la Coupe, soit à la hauteur de cet avant titre. Peu lui chaut que Sochaux soit actuellement l'une des toutes meilleures équipes françaises. Ce qu'elle voulait hier, c'était une victoire de confirmation. Il est temps, pour lui plaire, de remettre les pions en ordre sur l'échiquier olympien.

Lucien D'APO

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ENTENDU AUX VESTIAIRES

OLYMPIENS et SOCHALIENS sont satisfaits du score nul

Alors que l'on s'attendait à voir dirigeants et olympiens, effondrés par le nul d'hier après-midi, nous trouvons au contraire la phalange des blancs assez satisfaite du résultat.

En effet, bien que l'on mit l'accent sur la malchance (!) Chacun en son for intérieur se félicitait du point acquis. L'entraîneur Roessler, tout en rangeant, les maillots nous déclaraient :

"Cela n'a pas voulu nous sourire. Sochaux était aussi fort que l'an dernier. Mon équipe cependant a offert une toute autre résistance qu'il y a deux mois."

Nocentini, très entouré le sourire aux lèvres nous avouait :

"La chance n'a pas été de notre côté. Andersson, dans un bon jour, nous gagnons facilement."

Scotti harassé par ses longues courses reprenait haleine :

"C'est en première mi-temps que nous avons laissé passer l'occasion. Mais aussi quel terrain. Invraisemblablement dur, il nous a empêché de contrôler convenablement nos balles".

Pour le blond Gransart, le résultat paraît logique :

"A l'aller, nous avons réussi la nul inespéré à Sochaux aujourd'hui c'était bien notre tour d'avoir un peu de malchance."

Nous laissons les olympiens et leur demi échec pour aller rendre visite aux Sochaliens.

J.J. Marcel, tout comme son adversaire Scotti est éprouvé :

"Je suis littéralement à plat. Je ne jouerai pas à Brignoles demain. Je suis heureux du résultat nul, car, ne l'oublions pas, nous opérions à 10 depuis le début du match".

L'entraîneur Dormois, tout en s'affairant auprès de Bruat, était de cet avis :

"J'ai fait jouer le temps car notre infériorité numérique ne nous permettait d'envisager que le nul. Je suis content car un point pris à Marseille... vaut son pesant d'or".

Avouons aussi que les Sochaliens méritaient bien de ne pas être battus.

M.G.

 

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