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Résumé Le Provencal

du 03 mai 1954

 

L'O.M. a déçu le public nordiste

Mais ne s'est incliné que sur un but malheureux

deux minutes avant la fin

(De notre correspondant particulier : René MAZZINON)

LILLE (par fil). - Les Marseillais battus de justesse à Roubaix, deux minutes avant la fin du match, peuvent estimer n'avoir pas eu de chance. En effet, le but qui consomma leur défaite fut acquis par les Nordistes d'une façon plutôt heureuse.

Sur une attaque des Roubaisiens qui dominèrent territorialement, l'avant-centre Bahl en possession du ballon à une dizaine de mètres d'Angel, parvint à tirer, bien que gêné par un adversaire. Le tir peu appuyé d'ailleurs de Bahl, ne semblait pas devoir être dangereux car Angel qui avait vu partir le shoot s'apprêter à stopper. Malheureusement pour lui et son équipe, le ballon eut un faux rebond, heurta le genou de Johansson, et échoua au fond des filets dans le coin opposé ou se trouver Angel qui, pris à contre-pied ne pouvait absolument rien.

Toutefois, il faut reconnaître que l'équipe phocéenne a quelque peu déçu le public nordiste. Cette déception et surtout due à la ligne offensive qui, si elle réussit parfois d'excellents mouvements au centre du terrain ne fit guère vreuve d'efficacité. Sans canonnier Andersson, bouclé à tous coups par l'arrière central nordiste Nielssen, n'eut pas une seule fois l'occasion de placer son redoutable tir.

L'unique occasion de l'O.M.

Ben Barek, excellent dans ses services et ses déviations de balle, s'efforça bien d'organiser le jeu et de lancer ses partenaires.

Et lui non plus ne parvient jamais à se mettre en position de tir, car les arrières et demis nordistes, jouant avec un cran admirable, protégèrent fort bien le gardien Antonov qui ne fut vraiment en sérieux danger qu'à deux ou trois reprises principalement à la 59e minute.

À cet instant, sur une contre attaque Andersson Palluch Scotti ce dernier lança Ben Barek. Les arrières nordistes croyant au hors-jeu s'arrêtèrent, mais l'arbitre n'intervint pas. Antonov sortit alors de ses buts et parvint à dévier légèrement la balle que Ben Barek avait tentée de faire passer au-dessus de gardien nordiste.

Ben Barek et Andersson, qui s'étaient précipités se trouvèrent alors seuls devant les buts vides et semblaient ne pas pouvoir manquer cette belle occasion de marquer. Mais Antonov placé derrière Ben Barek, parvint dans un excellent réflexe, à plonger et à pousser du poing en corner la balle que Ben Barek s'apprêtait à reprendre.

Ce fut la seule situation difficile à laquelle Antonov eut à faire face. Son vis-à-vis Angel, par contre eut fort à faire.

Roubaix contrôle le jeu

Les nordistes qui jouaient une partie capitale pour l'avenir, jetèrent toutes leurs forces dans la lutte et, dès le début du match, ils exercèrent une forte pression sur leurs adversaires.

Ils contrôlèrent presque constamment le match et dominèrent nettement. Mais les attaquants roubaisiens, eux aussi, s'ils amorcèrent de bonnes offensives se montrèrent assez inefficaces. Ils eurent pourtant de bonnes occasions qu'ils gâchèrent, soit par imprécision dans leurs tirs, soit par de mauvais contrôles de balle ou des passes mal ajustées. Et puis ils trouvèrent aussi en face d'eux un gardien en excellente forme qui effectua de brillantes parades sur des tirs de Bourry (24me), Bahl (25me, 29me et 43me), Nielssen (30me et 81me).

En une occasion, pourtant, à la suite d'une attaque de Spilowski qui glissa à Lechantre, Angel battu, fut suppléé par Rossi qui détourna en corner.

L'O.M. joue le nul

La seconde mi-temps fut beaucoup moins intéressante car les Marseillais donnèrent l'impression de se contenter d'un partage des points et de ne pas forcer leur talent. Ils se replièrent devant leurs buts et dans le dernier quart d'heure les attaquants marseillais eux-mêmes vinrent souvent se joindre à leurs défenseurs ne faisant parfois qu'un seul homme à hauteur de la ligne médiane.

Les Marseillais voulaient prendre au moins un point et ils y seraient parvenus sans le coup malheureux du sort qui fit marquer à Johansson le seul but du match contre son camp.

Les meilleurs à Roubaix : Collot, Delepaut, Nielssen, Spikowski, Lechantre et Bahl (en première mi-temps).

À Marseille Angel Gransart, Mesas et Rossi.

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Résumé Le Provencal

du 04 mai 1954

 

SALEM, GRASART, JOHANSSON ET ROSSI

responsable de la carence de l'attaque de Roubaix

ROUBAIX (C.P.). - Notre vieille et brave connaissance, Pepito Angel, était catastrophé, lorsque nous l'avons retrouvé aux vestiaires, quelques instants après le match C.O..R.T. - Marseille.

Tous ses camarades, à commencer par Johansson, l'étaient au moins autant, et la déception se lisait sur tous les visages et, ma foi, un tel abattement se comprenait facilement, quand on songe que l'O.M. ne fut battu qu'à deux minutes de la fin et par l'un des siens encore. En réalité, c'est une véritable douche écossaise qui s'est abattue sur les Marseillais, qui étaient venus dans le Nord pour la première fois cette saison avec l'ambition de décrocher au moins le point du match nul, qu'il éloignerait toute hantise.

Pendant 88 minutes ils purent espérer matérialiser leur ambition et, en l'espace d'un cinquième de seconde, pour une peccadille, leur espoir s'envolèrent comme une feuille au vent d'automne. Il y avait vraiment de quoi être abasourdi.

On le sera davantage encore quand on saura que l'O.M. ne méritait pas un tel affront. Dominé pendant les quatre cinquièmes du match par une équipe Cortistes désireuse de vaincre à tout prix, la défense des finalistes de la Coupe soutint une résistance héroïque. À la voir évoluer on aurait cru croire facilement que son avenir était véritablement en jeu tant elle mit de coeur à l'ouvrage, de détermination dans ses interventions.

Les Roubaisiens estiment que seule la malchance les empêcha de scorer avant les deux dernières minutes. C'est vrai en partie seulement.

En réalité, ce sont les Salem, Gransart, Johnson et autres Rossi qui furent les responsables de cette carence des Nordistes, en adoptant toujours leur jeu aux circonstances. En première mi-temps, alors qu'ils étaient adossés au vent et que le C.O..R.T exerçait malgré toute une assez forte pression en s'obstinant à vouloir passer par le couloir central, Marseille adopta une prudente défense de zone et interdit pratiquement au Bahl et consorts de trouver la position de tir idéale.

Les rares fois où le même Bahl ou Lechantre trouvèrent la faille dans le mur adverse, Angel, toujours bien placé et fort avisé, veillait.

C'est pourquoi l'avantage du C.O..R.T ne se solda finalement que par une vaine occupation territoriale.

Roessler demanda à ses poulains de pratiquer le W.M. intégral, ce qui fut fait et bien fait. Voyant l'inutilité des efforts des siens Desrousseaux essaya une ruse tactique en commandant quelques permutations dans la ligne offensive, sans plus de réussite, car chaque défenseur marseillais continua à prendre en charge l'homme qu'il surveillait lorsque le classicisme était de rigueur.

Trois heures de jeu eurent vraiment rien changé s'il n'y avait eu ce malencontreux rebord de la balle sur le genou du pilier marseillais. Le malheur des eux fait le bonheur des autres. Le C.O..R.T était comblé au-delà de ses espérances. Mais Marseille pouvait à bon droit s'estimer lésé et pas rien qu'un peu.

Nous avons jusqu'ici accordé beaucoup d'attention à la défense olympienne, mais, en revanche, peu d'égard à l'attaque. Celle-ci n'eut guère d'occasions se faire valoir car elle fut longuement privée du ballon. Pourtant en première mi-temps, elle eut quelques envolées de grand style, dénotant une technique très poussée de très loin supérieure à celle des locaux.

Par la suite, Ben Barek et Scotti, voir même Palluch et Mercurio, vinrent soutenir leur défense et firent de la très bonne besogne.

Sur une contre-attaque bien amenée, Ben Barek et Andersson eurent le but au bout des pieds, mais dans un réflexe miraculeux de son propre aveu, Antonov put détourner le cuir en corner. Répétons-le une fois encore, le sportif partial, les puristes estimeront que Marseille n'a pas obtenu la juste récompense de ses mérites comme ils reconnaîtront que le onze phocéens, sa défense surtout que l'on doit féliciter en bloc, a laissé ici une très forte impression.

Norbert DHINAUT

 

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